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Channel: Métamorphoses et Vagabondages
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Miss Dior, la guerre des roses aura bien lieu...

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Natalie Portman, Helène Mercier-Arnault, Bernard Arnault et Benjamin Millepied
Photo Saskia Lawaks, Vogue Paris

Shirin Neshat, Illusion and Mirrors 2013
Courtesy Gladstone Gallery New York © Christian Dior Parfums

Carla Mattii Type Garden #5
Courtesy 1/unosunove Rome © Christian Dior Parfums

Carole Benzaken, Arborescence 2012
Courtesy Galerie Nathalie Obadia Paris/Bruxelles © Christian Dior Parfums

Joana Vasconcelos J'adore Miss Dior 2013
Courtesy Galerie Nathalie Obadia Paris/Bruxelles © Christian Dior Parfums

Ne vous y trompez pas, Bernard Arnault riposte par medias interposés à l'omniprésence de François Pinault (à la Conciergerie, au Musée d'art moderne) et sa Miss Dior n'a donc rien du hasard, au Grand Palais en plus, symbole par excellence où les roses sont plus suggérées que vaporisées (bien trop simpliste) et retravaillées par 15 artistes femmes qui ont libéré tout l'imaginaire d'une fragrance et d'un style celui de Christian Dior, synonyme de magie et d'élégance à la française. Ainsi vous repartirez plus avec une émotion qu'une senteur et c'est là toute la force de la scénographie qui retace les grandes heures de la Maison dans le sillage d'Hervé Mikaeloff le conseiller des grands, qui s'est penché sur son ADN en laissant une grande liberté aux artistes. "Propulser la fragrance dans la modernité" tout en évoquant le regard d'esthète et le rayonnement artistique de l'inventeur du new-look qui fut d'abord galeriste et ami des artistes et créé Miss Dior son premier parfum en 1947 au milieu de son jardin de roses, fleur qu'il aime tant et qui l'inspire. Associer le chypre vert est une véritable révolution olfactive et le flacon qui l'accompagne reprend toute l'essence des codes du 30 avenue Montaigne. Aux muses et stars d'hier (Catherine Dior, la soeur adorée déportée de Ravenbrück pour faits de résistance, Marlene Dietrich, Liz Taylor, Grace Kelly...) répondent celles d'aujourd'hui, Nathalie Portman à la tête d'un joli parterre de people le soir du vernissage. Il faut dire que la plasticienne iranienne Shirin Neshat lui consacre une vidéo époustouflante, tandis que Joana Vasconcelos a relevé le défi d'un nœud géant constitué de 1665 flacons de J’adore ! "J’adore Miss Dior", il fallait oser...La libano-égyptienne Lara Baladi a elle imaginé un lien avec le printemps arabe qu'elle vivait alors avec une vidéo où les lucioles chères aux soirées provençales de M. Dior représentent des femmes activistes dans l'histoire. Des propositions sont plus évanescentes comme celle de Carole Benzaken qui a remplacé le bouchon du parfum par des branches de verre qui irradient l'ambiance ou la cellule monumentale de cristal de la coréenne Lee Bul avec une invitation à entrer adressée au visiteur. Des expériences visuelles et intérieures dignes d'un conte de fées dédié aux femmes, comme le rappelle la designer slovène Nika Zupang et son pavillon inspiré par la fragrance et Virginia Woolf "A Room of One's Own" car la femme Dior est libre et le restera !




Infos pratiques :
Miss Dior
Exposition
Grand Palais, galerie Courbe
du 13 au 25 novembre 2013
Entrée libre

http://www.espritdior.com





Secrets d'Ivoire, Kanak et images contemporaines de Colombie au Quai Branly

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Population Lega, Figurine anthropomorphe Ivoire — 14 cm × 4,9 cm × 4 cm © Fowler Museum at UCLA. Private Collection, Los Angeles

Peuples Lega, République Démocratique du Congo, Buste 31,5 cm × 14,5 cm × 13 cm© Fowler Museum at UCLA

Hache-ostensoir, Nouvelle Calédonie (jadéite, bois sculpté, coquillage, graines, cordelettes de fibres végétales et de poils de chauve-souris roussette)© Musée du quai Branly, photo Patrick Gries

Tirailleurs Kanak guerre 14-18 ©Musée de la Ville de Noumea
Oscar Muñoz, Linea del destino, 2006, Vidéo, 1 min 59 sec.

Juan Manuel Echavarría, El Testigo, 2010© Josée Bienvenu Gallery, New York, États-Unis

La société initiatiqueBwami pour qui beauté et vertu morale vont de pair avec la connaissance va t-elle nous livrer tous ses secrets ? L'art des Lega d'Afrique Centrale (République démocratique du Congo) somptueusement mis en scène au musée du Quai Branly frappe par des codes esthétique abstraits extrèmement novateurs. Rites d'apprentissage, performances rituelles chantées et commémoration des morts et grande variété de styles font partie intégrante du cheminement des hommes et femmes du Bwami comme le souligne Elisabeth L. Cameron, commissaire, maître de conférences en histoire de l’art. Elle ajoute qu'il a fallu du temps pour que le monde occidental comprenne et apprécie ces objets à travers l'art moderne notamment et des peintres comme Braque ou Picasso, sensibles à ces masques "aveugles" d'une extrème simplicité.
Au même moment les Kanaks sont célébrés alors que vient de s'ouvrir à Matignon le comité des signataires de l'accord de Nouméa chargé d'engager le processus d'autonomie de la Nouvelle Calédonie avant 2014, année charnière pour l'île. Une exposition qui devrait "faire évoluer les choses" comme le remarque Paul Néaoutyine, président indépendantiste (FLNKS) de la province Nord de l'île. Au delà de cette dimension politique, le parcours  parmi ces 300 oeuvres et documents d'archives est époustouflant. Un patrimoine qui se trouve enfin inventorié et dépasse tous les clichés dont on a voulu affubler ces chasseurs-pêcheurs (cannibalisme, expositions coloniales..) et que l'on retrouve au Louvre collectionné en son temps par Vivan Denon.
La photographie est également à l'honneur depuis que Photoquai qui n' éclaire que des artistes non européens soutient la création contemporaine avec son programme de résidences, et pour cette année les lauréats : Sammy Baloji (République démocratique du Congo),Cinthya Soto (Costa Rica), Fiona Pardington (Nouvelle-Zélande), Joao Castilho (Brésil) et Hugo Aveta (Argentine) sous le commissariat de Christine Barthe, responsable des collections photographiques du musée du quai Branly. Elle assure conjointement le commissariat des Nocturnes de Colombie qui met en avant la photographie latino-américaine, relativement peu visible en France. Juan Manuel Echavarria, Oscar Munoz, José Alejandro Restrepo et Miguel Angel Rojas agissent comme des témoins, des passeurs qui ont intégré et transcendé la question de la violence dans une ville Bogotà où malgré le chaos, la vie artistique continue avec une foire importante, des galeries, des curateurs et le très dynamique museo de Arte del Banco de la Republica. Alors que s'ouvre à la fondation Cartier l'exposition America Latina ou Oscar Munoz est également présent, il est intéressant de noter l'émergence de cet immense continent, vivier inépuisable de la création où il existe une grande tradition de la photographie.
 
Infos pratiques :
 
Secrets d'Ivoire
L'art des Lega d'Afrique centrale
 
Kanak
L'art est une parole
 
Les Résidences de Photoquai
 
jusqu'au 26 janvier 2014
 
Les Nocturnes de Colombie
 
jusqu'au 2 février 2014.
 
 
 
 

Clément Bagot et ses cartographies imaginaires avec Art Collector

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Clément Bagot Swan, 2012-2013 Techniques mixtes, 166 x 166 x 56 cm Collection privée

Clément Bagot Dessin réticulaire 1, 2012 - 2013 Encre et letraset sur papier, 160 x 300 cm Courtesy Galerie Eric Dupont, Paris 

Clément Bagot, Encre noire Courtesy Galerie Eric Dupont, Paris 

Clément Bagot, Traverser d'espace : Etalon 2010 Bois, doubles mesures, lampes articulées Courtesy Galerie Eric Dupont, Paris


Après la trilogie Iris Levasseur, Jérémy Liron et Christine Barbe qui a donné lieu à un magnifique coffret Art Collector après Karine Rougier première lauréate expose Clément Bagot artiste français représenté par la galerie Eric Dupont et soutenu par le collectionneur Gilles Fuchs (à la tête de l'ADIAF) qui le repère à la galerie Premier Regard, suivi par les Guerlain. Evelyne et Jacques Deret fondateurs d'Art Collector fidèles à leur esprit de partage réunissent donc des oeuvres récentes ou plus anciennes du lauréat, certaines prêtées par la communauté des collectionneurs et exposées pendant 10 jours au Patio Opéra, sur 300 m² au coeur de la capitale. Un comité de sélection présidé par Philippe Piguet a été sensible à ces cartographies ou architectures mentales rêvées qui habitent Clément Bagot, fasciné par l'imagerie scientifique contemporaine. Il déploie ces paysages merveilleux dans des installations modulaires où le bricolage obsessionel rencontre la science-fiction dans des cellules, corridors, passerelles fascinants d'inventivité. Un monde en prolifération où tout est dans la suggestion de formes aériennes jouant sur des effets de transparence. Le regardeur peut ainsi y déposer ses projections et vivre dans cet univers souterrain, parallèle dans le sillage de Star Wars ou de Lilliput selon ses références. Zoomer indéfiniment ce qui conduit l'oeil à une mise au point et tenter d'embrasser ces entrelacs interrompus, échaffaudages surréalistes, vibrations du cosmos. Penchez vous lentement sur ce que l'artiste appelle les Dessins réticulaires du latin reticulum pour réseau de vaisseaux ou de fibres, inextricable, labyrintique qu'il dessine sur des feuilles de papier à cigarettes collées les unes aux autres ensuite. Une vision tentaculaire qui agit tel un noeud gordien sur nos consciences éveillées.

Clément Bagot a reçu le Prix Drawing Now 2012.


Infos pratiques :



Clément Bagot - Hors d’échelle

Du 18 au 30 novembre 2013

www.art-collector.fr

Patio Art Opéra
5, rue Meyerbeer
75009 Paris

Les Beaux Arts de Paris invitent la mode (Olivier Saillard) et se mettent à table !

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Tilda Swinton "Eternity Dress" performance Festival d'Automne 2013, Ecole des beaux arts Paris

Elad Lassri Eggs, 2010 photographie détail collection particulière ©Coutesy de l'artiste et galerie 303 New York

Antoni Miralda, Dorothée Selz, Garden Cake, 1970, collection particulière© Photographie David Bordes
 
Gianfranco Baruchello, La Bonne Soupe, 1978 Courtesy of the artist et École des beaux-arts — Palais des Beaux-Arts, Paris
 
 
L'art et la mode font-ils bon ménage ?
Après la polémique soulevée par les défilés Ralph Lauren aux Beaux Arts de Paris pendant la Fashion Week, bloquant l'accès aux ateliers pour des étudiants peu sensibles à l'engagement philanthropique du mécène américain, c'est Olivier Saillard dans le cadre du Festival d'Automne de Paris qui cette fois signe une éblouissante prestation chorégraphique avec Tilda Swinton. Non plus the "Impossible Wardrobe" présentée au Palais de Tokyo l'année dernière mais the "Eternity Dress" soit l'incroyable aventure de la création d'une robe, une seule et unique et la mémoire du geste qu'elle incarne pour les ateliers de la maison Chloé. A l'heure du turn over et des calendriers frénétiques des défilés, la saison de la mode s'arrête par la grâce de l'emblématique Tilda qui laisse une trace dans les arcanes de la création et s'inscrit dans une histoire de l'art incarnée. Puisant inlassablement dans les archives du Palais Galliéra qu'il dirige Olivier Saillard souligne que "créer autant banalise l'acte de création". Il est également à l'origine actuellement de l'exposition Virgule etc dans les pas de Rogier Vivier au Palais de Tokyo autre épicentre qui flirte régulièrement avec la mode, où il déploie son savoir avec brio et fantaisie autour de souliers bijoux dans vitrines muséales à la gloire des talons aiguilles, virgule, escargot, polichinelle de cet inventeur de génie.
 
La cuisine peut-elle devenir un objet d'exposition ?
Revenons aux Beaux Arts qui avec Cook Book donnent carte blanche à 20 des plus talentueux chefs français et internationaux dans une exposition qui mêle processus culinaire et acte créateur. Un macaron dans la bouche tel un tremblement de terre pour Rodolfo Guzman, chef du restaurant Borago à Santiago au Chili ou un plat cuit de nuit sur les rails de métro, un coeur de veau, avec Bertrand Grébaut, du Septime ou encore des collages d'Alain Passard, autant d'inventions décalées et réjouissantes que côtoient artistes confirmés (Sophie Calle, Erik Dietman, Daniel Spoerri..) et volet historique avec les collections des Beaux Arts (mythologie, ripailles et ivresse). Des correspondances audacieuses et fertiles qui signent la nouvelle direction insufflée par Nicolas Bourriaud à la tête de l'institution.
 
 
 
Infos pratiques :
 
"Eternity dress"
du 20 au 24 novembre
Festival d'automne/
Beaux-arts de Paris, 14 rue Bonaparte. 75006 Paris.
 
 
"Cookbook : l'art et le processus culinaire",
Palais des Beaux-Arts, 13, quai Malaquais, 75006 Paris
Jusqu'au 9 janvier 2014
 
 
 
 

"l'Art contemporain au-delà des idées reçues"

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3 questions à Isabelle de Maison Rouge, historienne de l'art,
critique d'art, membre de l'AICA
Commissaire d'exposition indépendante
Professeur à NYU in France
rédactrice en chef d'ARTand
Membre d'Art and Flux
 
la liste est longue pour cette pétillante brune aux jeux clairs qui tutoie artistes et collectionneurs et distille leurs obsessions avec malice !

 
En quoi ce dernier ouvrage l'art contemporain au delà des idées reçues est il différend des précédents : Salut l'artiste (2010) chez le même éditeur et Mythologies personnelles (2004) ?
 
Ce livre part des idées reçues qu'un grand nombre de personnes formulent sur l'art contemporain: " mon fils de 5 ans en fait autant", "on n'y comprend rien" "l'art est réservé à une élite"... etc... qui montrent à quel point l'art de notre époque peut rester parfois difficile d'accès, j'essaie dans un langage simple de le rendre plus abordable. Il s'agit d'un ouvrage qui tente d'approfondir les mécanismes à l'oeuvre dans le milieu de l'art contemporain et l'écosystème qui en découle de même que j'analyse le processus créatif tout en remettant toutes ces formes d'art dans leur contexte pour en avoir une meilleure connaissance et j'espère une meilleure compréhension.
 
Est ce un essai, un playdoyer pour aller au delà ou une analyse sociologique ?

Oui c'est un essai, basé sur ma connaissance du terrain: artistes, galeristes, commissaires priseurs, amateurs, collectionneurs, curateurs, conservateurs, critiques... tous ces gens qui évoluent dans ce cercle "d'initiés" mais également sur mon habitude à rencontrer un public qui, lui, est moins averti. J'aime initier à l'art contemporain pour que chacun puisse apprécier l'art de son époque, celui qui est en train de se faire et de ce fait plus résistant à l'analyse, et lui proposer des outils pour se questionner face à ces formes nouvelles que revêt cet art qui nous est contemporain. J'espère qu'après sa lecture un grand nombre de personnes auront envie de partir à sa rencontre et trouvera le moyen de le décrypter et de l'apprécier. On peut dire alors que c'est, en effet ,un plaidoyer et une incitation.


Ton choix de couverture qui a dû être difficile, les nuages du couple Orta sur St Pancras au moment de Frieze 2012 est -il révélateur de certains phénomènes ou analogies ?
 
Oui, choisir une couverture est très complexe. J'aime cette image parce qu'elle résume beaucoup d'éléments qui sont parlants dans le cadre de l'art contemporain: on y voit deux nuages sous la verrière de la gare Saint Pancras, flottent au dessus des trains, lorsqu’un passager lève les yeux et qu’ils les aperçoit et découvre les figurines qui se penchent vers lui, il est en droit de s’interroger : de quoi s’agit-il ? et si c’était de l’art ? dans ce cas, en quoi et pourquoi ? mais il peut tout autant passer à côté sans les voir... Cela ouvre à des notions intéressantes auxquels les artistes sont sensibles: la proposition faite au public sans pour autant s'imposer, le caractère éphémère de l'oeuvre, une réflexion sur l'environnement, un regard poétique...



"L'Art contemporain au-delà des idées reçues" Isabelle de Maison Rouge

Le Cavalier Bleu Editions Octobre 2013

Prochaine dédicace :
Samedi 7 décembre à 17h00

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Paroles de collectionneurs

Le hors-série ARTand vient de paraître en téléchargement libre.
http://artand.fr/



Elisa, Pauline et Caroline : une saga napoléonienne

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Joseph Franque, Portrait d’Elisa Baciocchi, grande-duchesse de Toscane Huile sur toile © Brigdman Art Library, Bibliothèque Marmottan, Boulogne-Billancourt

Robert Lefevre, Portrait de Pauline Bonaparte, princesse Borghèse, 1809 Huile sur bois © Réunion des Musées nationaux Grand Palais, Rueil-Malmaison, musée national du château

François Gérard, Portrait de Caroline Murat, début XIXe Huile sur toile © Studio Christian Baraja
 
 
 
Le charme, l'intelligence et la beauté, sans oublier le pouvoir, Elisa, Pauline et Caroline toutes soeurs de Napoléon en sont pourvues. Des ingrédients de conte de fées pour des destins d'exception, Elisa (1777-1820),  princesse de Piombino et de Lucques, puis grande-duchesse de Toscane, Pauline (1780-1825) épouse du prince romain Camille Borghèse et Caroline (1782-1839), mariée au général Joachim Murat et qui régna avec lui sur Naples. Dans l'échiquier savant de l'Empire elles sont le rouage indispensable pour créer cette unité d'une Europe française entre les provinces dont rêvait leur frère. C'est l'angle inédit que choisit le musée Marmottan rassemblant quelques 140 oeuvres (Tableaux, sculptures, mobilier, accessoires, bijoux et parures de cour) issues de collections publiques et privées prestigieuses des descendants de la famille.
 
Ainsi surgissent sous nos yeux dans ce décor intime de l'ancien pavillon de chasse du duc de Valmy, des pièces des musées nationaux des châteaux de Versailles, Fontainebleau, Malmaison, du musée Fesch d’Ajaccio, du musée Fabre de Montpellier, de l’Ambassade de Grande-Bretagne à Paris, du Musée de l’Armée, de celui de la Légion d’honneur, des Fondations Napoléon et Dosne-Thiers, du Musée des Beaux-Arts de Liège, du Palazzo Pitti de Florence, du Museo Napoleonico, du Museo Praz, des Musei di Arte Medievale e Moderna de Rome, des musées de Turin, Naples, Lucques, Caserte et de l’Ile d’Elbe, sans omettre les fonds propres de la bibliothèque Marmottan et du musée Marmottan Monet.
L'art du portrait à son apogée en France rayonne alors dans les états italiens, une diffusion du style Empire qui passe par les femmes, comme le souligne Maria Teresa Caracciolo, commissaire de l'exposition, historienne de l'art chargée de recherche au CNRS.
Commençons par Elisa, la plus laide dit-on qui compense ce défaut par une très grande culture et soutien aux artistes de son temps comme Chateaubriand son protégé, qu'elle reçoit chez son frère Lucien, ministre de l'Intérieur, où elle tient salon. La plus mystérieuse et méconnue des soeurs devient à Florence une véritable patronne des arts et une étonnante femme d'Etat.
Pauline, la seconde et la plus belle épouse en seconde noces le prince Camille Borghèse, d'une haute lignée romaine et s'installe dans son fastueux palais à Rome "Villa Borghèse" où elle multiplie les aventures galantes et se languit de la France. Libre et volage, elle pose nue pour le sculpteur Canova sous les traits d'une Vénus victorieuse. Mais dans la seconde partie de sa vie lors du séjour de son frère à Ste Hélène elle se révélera la plus dévouée des membres de la famille n'hésitant pas à lui offrir ses pierres précieuses, comme on le voit dans l'exposition.
Caroline, la cadette mariée à 18 ans au brillant général Joachim Murat, futur roi de Naples, se montre digne de sa position par son intelligence dans les affaires et sa beauté, tenant les rênes de la régence à la mort de son époux avec une grande habileté. Elle réalise à Naples de grands progrès et laisse une trace sur de nombreux établissements qui existent encore. Les tourments qu'elle doit essuyer ensuite jusqu' à aller trahir son camp et l'Empereur contribuèrent à la légende qui l'entoure encore. Ses quatre enfants sont évoqués à la fin du parcours avec les autres descendants des soeurs désormais exilées de cette terre d'Italie qui a comblé tous leurs desseins et destins.
Amies des arts et collectionneuses, les trois soeurs corses ont su mener en Italie une conquête pacifique par la culture. Une histoire au féminin que ne renierait pas Carla ou Rachida et à ne manquer sous aucun prétexte !
 
 
Infos pratiques :
Les Sœurs de Napoléon – trois destins italiens
musée Marmottan Monet
2, rue Louis-Boilly 75016 Paris
jusqu’au 26 janvier 2014
 
Catalogue aux éditions Hazan, 216 pages, 29€
 
 
 
 
 

La Fondation Hippocrène, 12 rue Mallet-Stevens Paris 16

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Giorgio Andreotta Calo
Clessidra (U), 2012
Giulani Collection, Rome

Nora Shultz
Model for Underground Airport (After Vantongerloo), 2010 Giulani Collection, Rome

Agence de Rob Mallet-Stevens

Manfred Pernice
Sans titre (AVA), 2008
Giulani Collection, Rome Courtesy the artist and Galerie Neu, Berlin

Heather Rowe,
Untitled, 2009
Giulani Collection, Rome


Vagabondage du côté de l'impasse Mallet-Stevens dans ce XVIè arrondissement si conventionel, ce lotissement de l'architecture moderne qui réserve bien des surprises, prôné par l'architecte fondateur de l'Union des Artistes modernes (1929) qui avec ses amis les frères sculpteurs Martel formaient un véritable phalanstère dont il nous reste son atelier (siège de la fondation Hippocrène) et cinq hôtels particuliers construits entre 1926 et 1927. Une balade insolite dans la verdure qui ne s'arrête pas là puisque la fondation Hippocrène créée en 1992 par Jean et Mona Guyot fait "Vivre l'Europe"à travers des projets humanitaires, éducatifs et culturels favorisant la mobilité et les échanges entre artistes contemporains dans son programme "Propos d'Europe". Pour cette nouvelle et douzième édition la Fondation privée Giuliani pour l'art contemporain est invitée à exposer une partie de sa collection composée de 400 oeuvres d'artistes italiens et intertionaux des années 60 à nos jours, sous le commissariat d'Adrienne Drake, directrice de la fondation. Elle a souhaité se limiter à 10 oeuvres en résonance avec ce lieu unique pour créer un dialogue in situ dans une ambiance volontairement minimaliste. Questionner la matérialité et notre perception corporelle de l'oeuvre avec une création spécifique pour l'exposition signée de l'artiste conceptuel Wolfgang Berkowski qui rejoint l'usage ironique des formes de Stefan Bruggeman et ajoute une grammaire visuelle sous jacente. Je suis particulièrement sensible aux limites de l'espace par Giorgio Andreotta Calo et ses visions poétiques du paysage dans ce bronze issu des poteaux d'amarrage de Venise. Manfred Pernice qui utilise principalement des matériaux simples et pauvres et donne à voir dans des sculptures bricolées une possible narration, tandis qu'Alexandre Singh (mon autre coup de coeur) se rapproche des méthodes d'écriture automatique des surréalistes dans des constellations de dessins infinies. Il faudrait également citer la matérialité de Nora Schultz qui vise à destabiliser le lieu et notre relation aux objets. Qu'est ce que la sculpture ? Qu'est ce que le dessin ? pouvons nous poursuivre à l'instar du questionnement sur la plasticité du langage tel que proposé lors de la précédente exposition par Jeanette Zwingenberger à l'occasion du 20è anniversaire d'une fondation qui joue les passerelles et ne s'arrête pas aux seuls mediums pour explorer champs de tension et pluralités. "Despite our differences" nous y sommes...
 
 
Liste des artistes participant à l'exposition :
Wolfgang Berkowski (né en1960 en Allemagne; vit à Rome/Londres) - Giorgio Andreotta Calò (né en1979 à Venise; vit à Amsterdam) - Becky Beasley (née en 1975 en Royaume-Uni; vit à St. Leonards)- Stefan Bruggemann (né en 1975 à Mexico; vit à Londres/Mexico) - Manfred Pernice (né en 1963 à Hildesheim; vit à Berlin) - Gianni Piacentino (né en 1945 à Coazze, province de Turin, où il vit) - Giulia Piscitelli (née en 1965 à Naples Italy; vit à Naples) - Heather Rowe (née en 1970 à New Haven; vit à New York) - Nora Schultz (née en 1975 à Francfort; vit à Berlin) - Alexandre Singh (né en 1980 à Bordeaux; vit à New York).
 
 
 
Infos pratiques :
 
"Despite our Differences"
Propos d'Europe XII
 
la Fondation Hippocrène invite la Fondation Giulani pour l'art contemporain
 
jusqu'au 14 décembre 2013
12 rue Mallet-Stevens 75016 Paris
 

Les Musées d'art et d'histoire de Genève : 4 lieux prestigieux pour une vision pluridisciplinaire de l'art

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L'assaut d'une ville (Jérusalem ?)
Marques de la ville de Bruxelles
Signature G. Peemans
Laine et soie
H 384 cm ; larg 394 cm ; 10 fils de chaîne au cm
© Fondation Toms Pauli, photo : Cédric Bregnard, Lausanne

Portrait d'Alexandre le Grand
Ier siècle après J.-C.
Marbre
19,2 x 16,6 x 15,3 cm
FGA-ARCH-RA-22
© Fondation Grandur pour l'art/ André Longchamp

Alexandre le Grand (?) identifié à Hélios, entouré des signes du Zodiaque
Bague, remploi d'une intaille
limite 2e s. 1er s. av. JC (intaille); 19e s.; 20e s. (bague)
Agate d'un vert soutenu, légèrement transparent (intaille), décor gravé en creux; monture moderne en or. Forme : intaille convexe et à base plate
Haut.: 0.4 cm intaille; long.: 1.45 cm intaille; larg.: 1 cm intaille
©Musée d'art et d'histoire, Genève

Konrad Witz (documenté de 1434 à 1445/46)
Présentation du donateur à la Vierge et à l'Enfant, 1444 (détail)
©Musée d'art et d'histoire, Genève inv.1843-10

Konrad Witz, La Pêche miraculeuse, 1444,
après traitement de conservation-restauration en 2011-2012, cadre d’origine restauré
©MAH/photo : Flora Bevilacqua.


En l'espace d'une journée je parcours à Genève un véritable voyage à travers le temps et les styles à travers le musée Rath (Héros Antiques, la tapisserie flamande face à l'archéologie), le musée d'art et d'histoire (Konrad Witz et Genève et nouvel accrochage des Beaux Arts) et le Cabinet d'arts graphiques (Picasso et la télévision) tous formant un seul et même réseau le MAH Genève autour de collections uniques au monde (sur près de 7000 m²) et un programme très actif d'expositions temporaires de haute volée. Alors que le projet d'agrandissement et d'embelissement confié au français Jean Nouvel se précise, Jean-Yves Marin actuel directeur du MAH a décidé de donner au public un avant-goût de ce que pourra être le musée à venir dans sa volonté de révéler des pans méconnus de ses collections et de travailler en réseau avec d'autres institutions muséales suisses (pour l'heure la Fondation Toms Pauli). Confronter l'archéologie avec la tapisserie du Grand Siècle ouvre des perspectives inédites à partir du legs Gustave Revilliod à la ville de Genève qui n'avait pas été exposé depuis 1949 et du fonds Reginald et Mary Toms pour le canton de Vaud à Lausanne. Une collaboration fructueuse où la cohérence des oeuvres prime (toutes ont été tissées en Flandres au XVIIè siècle par les plus grands ateliers) et une fraîcheur exceptionnelle des couleurs qui atteste d'un art à son apogée. Si la tapisserie est un art officiel qui dépend du patronage des souveraines qui reprennent à leur compte les hauts faits des héros historiques, l'interprétation faite de l'Antiquité diffère selon la culture et le regard des artistes baroques qui libèrent leur imaginaire et fantasmes, multipliant anachronismes et hybridations à l'infini. Ainsi les surprises abondent au décryptage de ces mises en scène annonçant les futurs péplums où le mythe l'emporte bien souvent sur la véracité historique. Pompéi et Herculanum n'ayant pas encore révélé tous leurs secrets, l'intérêt et les découvertes d'art antique passaient essentiellement à l'époque par les collections de sculpture antiques comme évoqué tout au long de ce parcours captivant à travers une sélection d'antiquités de la Fondation Gandur pour l’Art et des moulages de l’Université de Genève. De même pour les monnaies (riche cabinet de numismatique) et les gemmes (extraordinaires améthyste pourpre représentant le buste de Constantin ou agate au dieu Sol/Hélios probablement Alexandre le Grand) qui donnaient des modèles aux artisans et artistes. Non pas faire revivre l'Antiquité donc mais lui donner un nouveau sens, prétexte à assauts de virtuosité technique et délectation du regard dans le plaisir et le luxe. Satisfaire les goûts d'une riche clientèle dans la célébration de la grandeur du pouvoir que l'on s'appelle Decius Mus (héros de l'autosacrifice), Scipion vainqueur d'Hannibal, Alexandre le Grand (seul non romain de l'exposition), Titus et Vespasien à l'assaut de Jérusalem ou encore Constantin le converti (le cycle présenté par le musée d'art et d'histoire est le plus complet au monde) mais toujours dans une esthétique du divertissement visuel avec de multiples détails contemporains (habillements, paysages, lieux) qui échappent à une entreprise purement savante et servile. C'est là tout le mérite de cette exposition cette confrontation toujours en alerte et des clés de lecture plus contemporaine à travers une installation audiovisuelle et un aperçu d'une création en direct. Enfin et pour complèter la présentation de la traduction genevoise des Césars de Julien par le baron de Spanheim une première distribution récitée mondiale, ainsi qu'un colloque sur la figure de Constantin pour clore cette foisonnante approche à la fois scientifique, littéraire, archéologique et artistique.
Autre évènement, la récente restauration des volets peints par Konrad Witz pour le tryptique de la cathédrale St Pierre à Genève, fleurons des collections et de l'histoire de l'art occidental qui donne lieu à une passionnante exposition dossier autour de leur redécouverte, transformations successives et le contexte artistique de Genève au XV è siècle et du gothique international tel que réinterprété par l'artiste "l'ars nova". Sa vision très novatrice dans le traitement illusioniste de la nature (célèbre Pêche miraculeuse) et des détails (pierres précieuses, reflets, transparences, effets optiques) lui vaudront les faveurs du pape Felix V et de son cercle.
Au delà des avancées scientifiques et techniques d'une campagne qui durera 10 ans, le public peut se familiariser avec les pigments, les colorants, les liants de l'époque dans une approche extrèmement didactique et se réapproprier ainsi ce témoignage fascinant de la Genève pré-Réformée.


Infos pratiques :

Héros antiques
la tapisserie flamande face à l'archéologie
Musée Rath
du 29 novembre au 2 mars 2014
Place Neuve
1204 Genève
Catalogue 5 Continent Editions, Milan.


Konrad Witz et Genève
les volets restaurés de la cathédrale Saint-Pierre
Musée d'art et d'histoire, Genève
du 31 octobre au 23 février 2014
Catalogue Editions Slatkine, Genève.

(à suivre pour Picasso et le Cabinet d'arts graphiques et la Maison Tavel).

Picasso et la télévision (Genève suite)

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Gilles Margaritis, La piste aux étoiles, émission diffusée le 4/1/67, © INA

Pablo Picasso – Eau forte – 1968Cabinet d’arts graphiques du Musée d’art et d’histoire, Genève, Dépôt de la Fondation Gottfried Keller. Photo André Longchamp © 2013, ProLitteris, Zurich

Pablo Picasso 347 gravures, n°45, 22 avril 1968 I (22) Aquatinte et pointe sèche
47,5 x56,5 ©Cabinet d'arts graphiques du Musée d'art et d'histoire, Genève,
Dépôt de la Fondation Gottfried Keller. Photo André Longchamp © 2013, ProLitteris, Zurich

Les trois lanciers du Bengale, The Bangal Lancers
Film américain d'Henry Hathaway 1935
Photo de plateau Coll. Cinémathèque française
©DR

 
Autre fleuron des Musées d'art et d'histoire de Genève, le Cabinet d'arts graphiques avec un total de plus de 350 000 pièces couvrant 5 siècles d'histoire de la gravure et de l'estampe, soit l'une des plus importante collection d'oeuvres sur papier européenne. En raison de leur fragilité trois expositions temporaires par an sont proposées dans ce cadre privilégié 5 promenade du Pin où l'histoire de la ville agit en toile de fond.
Conçue par Laurence Madeline, ancienne conservatrice au musée Picasso et à Orsay actuellement conservatrice en chef responsable du pôle beaux arts pour le MAH, en collaboration avec le Consortium de Dijon, l'idée est de montrer l'influence grandissante des medias dans l'oeuvre gravée de Picasso qui dans les années 60 se passionne pour les péplums, les films d'action et d'aventure, les actualités de mai 68 avec sa femme Jacqueline à la Californie devant son poste comme le souligne Brassaï. Ce qui n'est qu'une hypothèse de départ et a donné lieu à une publication aux Presses du Réel prend vite forme devant ces imbrications et télescopages en noir et blanc. "La piste aux étoiles" son émission favorite rejoint son amour du cirque, les Enfants du Paradis, les Lanciers du Bengale, le catch, la première retransmission grand spectacle du mariage de son altesse la Princesse Margaret ; ce flux continu des images qui coïncide avec une production frénétique. Laurence Madeline a épluché tous les programmes télévisés de la fin de l'année 1960 et est arrivée à des rapprochements inédits avec notamment la suite 347 pour 347 gravures réalisées de mars à octobre 1968 où les liens avec le petit écran renouvellent son attachement aux expressions populaires. Le Cabinet a été peint en noir pour souligner l'impact  de cette nouvelle narration avec une élégante cimaise qui se déroule et se referme en boucle. Du pouvoir de la lucarne pour un jeune homme de 88 ans apparement retranché du monde qui se trouve rattrapé par la vitesse et cette "trépidation télévisuelle"comme le démontre avec brio la spécialiste de ce "meilleur graveur du monde".


A quelques pas de là ne manquez pas au coeur de la Vieille Ville, la maison Tavel imposant palais urbain médiéval qui se visite où l'on découvre aussi le Relief Magnin, unique témoignage de la cité avant la destrucation de ses fortifications et des expositions temporaires en lien avec les habitants et leur quotidien.



Infos pratiques :

Picasso devant la télé
jusqu'au 15 décembre 2013
Cabinet d'arts graphiques,
Promenade du Pin 5
1204 Genève

http://institutions.ville-geneve.ch/fr/mah/lieux-dexposition


Emmanuel Perrotin, l'art du lifestyle !

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ELMGREEN-DRAGSET View of the exhibition "Happy Birthday Galerie Perrotin/25 ans"
Bernard Frieze/Jean-Michel Othoniel View of the exhibition "Happy Birthday Galerie Perrotin/25 ans"
Daniel FIRMAN View of the exhibition "Happy Birthday Galerie Perrotin/25 ans"
Maurizio CATTELAN View of the exhibition "Happy Birthday Galerie Perrotin/25 ans"
Xavier Veilhan View of the exhibition "Happy Birthday Galerie Perrotin/25 ans"
ELMGREEN-DRAGSET View of the exhibition "Happy Birthday Galerie Perrotin/25 ans"




Le roi de l'entertainment se serait-il assagi ?
Entré à 17 ans dans le métier chez Charles Cartwright après une scolarité houleuse, il innove vite en proposant le "catalogue évolutif" qui lui permet de financer les artistes, du début à la fin de la production des oeuvres. Elle semble loin l'époque de la débrouille, les nuits sur le matelas ou clic clac de la rue Louise Weiss comme il aime à se remémorer devant les journalistes. Noceur invétéré, il n'a pas oublié les recettes du Baron qu'il fonde avec la poignée des copains des nuits de St Germain des Prés pour offrir à ses clients concert de Massive Attack ou nuits sur les péniches d'Art Basel et garnir ses vernissages de Chelsea New York de la dose ultra de socialites ou hipsters pop. Car l'ouverture de sa nouvelle succursale à New York (après Hong Kong) dans les anciens locaux de la Bank of New York en septembre dernier a réuni quelques 1000 convives triés sur le volet avec comme acteurs/amuseurs de ce barnum fou Takashi Murakami (déjà chez Gagosian à quelques blocs de là), Wim Delvoye ou JR tandis Paola Pivi que présentait sa machine à cracher du dollar...

25 ans qu'il amuse, autant qu'il épate
Blessé par le départ précipité de Damien Hirst, happé par le londonien Jay Joplin, son 2è coup de génie s'appelle Maurizio Cattelan qui le fera entrer à tout juste 30 ans dans la cour des grands. Takashi Murakami et le soutien de François Pinault sur fond d'internationalisation, suffisent à écrire la suite de ce qui ressemble à une success story pour cet autodidacte qui ne vient pas du sérail et taille des croupes aux plus féroces des marchands, le dernier français ayant quitté New York étant Yvon Lambert.

Invité de Lille 3000
Son goût commercial, reflet d'une époque, ne l'empêche pas de rechercher des artistes plus exigeants et conceptuels, comme Sophie Calle, Claude Rutault ou Sun Yuan and Peng Yu avec une capacité de production renouvelée, clé de voute de l'ensemble. Et c'est bien ce qu'à voulu démontrer la superbe rétrospective de la municipalité de Lille qui l'a invité pour fêter cela dignement dans les 6000m2 du Tri Postal. Une initiative qui même si elle n'est pas du goût de tous, va a l'encontre des habituels clivages public/privé et donne à voir l'incroyable complexité de la profession de galeriste, encore mal perçue dans notre pays. S'inscrire dans la durée c'est ce que l'on peut lui souhaiter de meilleur...
 
Happy Birthday Mr Perrotin !


Infos pratiques :

Jusqu’au 12 janvier 2014
Tripostal, avenue Willy Brandt, Lille

Lille 3000 le voyage continue
http://www.lille3000.eu

ARTISTES DE L’EXPOSITION : Chiho Aoshima, Ivan Argote, Daniel Arsham, Mark Barrow, Hernan Bas, Anna Betbeze, Jes Brinch, Sophie Calle, Maurizio Cattelan, Peter Coffin, Martin Creed, Johan Creten, Matthew Day Jackson, Wim Delvoye, Eric Duyckaerts, Elmgreen and Dragset, Kate Ericson and Mel Ziegler, Leandro Erlich, Lionel Estève, Daniel Firman, Mark Flood, Bernard Frize, Giuseppe Gabellone, Gelitin, Dominique Gonzalez-Foerster, Thilo Heinzmann, John Henderson, Gregor Hildebrandt, Noritoshi Hirakawa, Damien Hirst, Information Fiction Publicité (IFP), Wendy Jacob, Sergej Jensen, Bernard Joisten, Pierre Joseph, JR, Yeondoo Jung, Jesper Just, KAWS, Jean-Pierre Khazem, Bharti Kher, Kolkoz, Klara Kristalova, Ange Leccia, Guy Limone, Adam McEwen, Ryan McGinley, Mariko Mori, Farhad Moshiri, Olivier Mosset, Gianni Motti, Mr., Takashi Murakami, Kaz Oshiro, Jean-Michel Othoniel, Philippe Parreno, Paola Pivi, Henrik Plenge Jakobsen, R.H. Quaytman, Terry Richardson, Claude Rutault, Michael Sailstorfer, Aya Takano, Tatiana Trouvé, Piotr Uklanski, Xavier Veilhan, Pieter Vermeersch, Jean-Luc Vilmouth, John Waters, Pae White, Kenji Yanobe, Sun Yuan and Peng Yu, Peter Zimmermann.
 

La Collection Société Générale sous le regard de... Françoise Docquiert

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Gilbert Garcin, Le danger des images, 2009 tirage baryté noir et blanc,59x42 cm
©Collection Société Générale, Paris

Philippe Ramette, Contemplation irrationnelle, 2003 photographie 150x120 cm
©Collection Société Générale, Paris

Eric Rondepierre, Sortie, 2008, photographie, tirage Lifochrome, 50x67 cm
©Collection Société Générale, Paris

Tom Carr, Memory of the Sun, 1995, sculpture, 67x300 cm
©Collection Société Générale, Paris

Victor Burgin, Fiction Film, 1991 série de 9 photographies 76x96 cm
©Collection Société Générale, Paris

Braco Dimitrijevik, Malevitch Red Square série Triptychos Post Historicus 2005,photographie
160x120 cm
©Collection Société Générale, Paris

Depuis 2011 et afin de la rendre plus vivante, des commissaires d'exposition indépendants sont invités à mettre en perspective les quelques 350 oeuvres de la collection de la Société Générale dans un accrochage indédit tours Chassagne et Alicante au nouveau siège de la Défense. C'est Françoise Docquiert maître de conférence à l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et directrice adjointe du département Arts et Science de l'art qui après Jean-François Chougnet (directeur général de Marseille-Provence 2013) relève le défi, accompagnée de ses étudiantes en Commissariat d'exposition a qui elle a laissé toute latitude. Rodées à cette pratique pendant les séances de médiation qu'elles avaient déjà assurées pour la Collection dans le cadre d'un partenariat entre les deux institutions, Jeanne Barral, Julie Champion, Anaïs Lepage et Sarah Mercadante ont construit leur "archipel des images"à partir de trois photographies de Gilbert Garcin et son art de la narration incisif et expérimental que l'on avait redécouvert cet été à Arles. Au final ce sont plus de 80 oeuvres réparties en 4 sections autour des thématiques récurrentes de cet autodidacte, adepte du jeu et de la malice : l'art de la pirouette, c'était l'histoire, bricolages et d'une forme à l'autre. Aurélie Nemous dialogue avec Braco Dimitreijevik et Mathieu Mercier, Gilbert Garcin joue au Collectionneur tandis que Matej Andraz Vogrincic agit dans l'espace public et Liu Bolin se fond dans le décor. Puis Philippe Ramette sème la confusion tandis que Thomas Demand et Denis Darzacq tronquent le réel et se jouent de notre rétine jusqu'à glisser à des questionnements autour de la forme et du geste avec Tom Carr, Toshikatsu Endo ou Philippe Carpentier.
Nul doute que ces récits réels ou imaginaires qui agissent tel le film fiction de Victor Burgin (sublime série de 1991) sur notre regard et notre inconscient ne séduisent collaborateurs, Amis de la Collection et le grand public de plus en plus initié et invité à travers le partenariat avec la Fiac mais aussi journées de visites et de découvertes sur simple inscription sur le site dédié. Egalement et comme nous l'explique Aurélie Deplus la nouvelle responsable, la collection voyage en France et à l'international, reflet de l'implantation du groupe et d'une politique de mécénat volontariste. Des lectures différentes et indispensables à la diversité des actions menées par le Groupe pour cette dynamique de partage entre monde de l'art et de l'entreprise ouverte aux jeunes talents et scènes émergentes.
 

Informations pratiques :

Retrouvez la collection sur :

http://www.collectionsocietegenerale.com


Sur les réseaux :
https://www.facebook.com/CollectionSocieteGenerale

https://twitter.com/Collection_SG

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Esther Ferrer "Regarde-moi avec d'autres yeux" entretien avec Frank Lamy (Mac Val)

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Esther Ferrer, Autoportrait, 1986.
Série « Le livre des têtes - Autoportraits travaillés ».
Photographie noir et blanc, version luxe travaillée avec fils argentés, 40 cm x 40 cm.© Adagp, Paris 2014.

Esther Ferrer, Elle était là, à partir de 1984.
Série « Elle était là… ».
Photographie noir et blanc travaillée, 18 cm x 24 cm.
© Adagp, Paris 2014.

Esther Ferrer, Métamorphose (ou L’Evolution), à partir de 2005.
Série « Le livre des têtes ».
Photographie couleur, collage
© Adagp, Paris 2014.

Esther Ferrer, Les choses, version 2011.
Série « Le livre des têtes ».
Photographie noir et blanc colorée à la main, collage.
© Adagp, Paris 2014.

Esther Ferrer, Regarde-moi ou regarde-toi avec d’autres yeux, 1987.
Photographie noir et blanc, miroir, lunettes, cadre.
Collection Musée d’art contemporain Gas Natural Fenosa (MAC).
Vue de l’installation à la Galerie Aele, Madrid, 2011.
Photo E. de Vicente. © Adagp, Paris 2014.

Alors que s'ouvrira au Mac Val en février 2014, la Face B, deuxième volet de la première exposition d'importance en France d'Esther Ferrer, artiste "féministe à 100%, 24h/24" que l'on cantonne généralement à la pratique de la performance, Frank Lamy le commissaire, chargé des expositions temporaires au MacVal m'en dévoile les contours parlant volontiers d'acte politique. Le Frac Bretagne a ouvert le chemin autour de la dynamique corporelle de cette infatigable activiste peu habituée et réticente aux musées, préférant l'immédiat et la fulgurance. D'où la gageure que cela représente. Le temps, l'espace et la présence, une trilogie qui l'habite depuis ses débuts sous l'Espagne franquiste alors membre du goupe ZAJ, l'équivalent de Fluxus dans son pays. Alors qu'aujourd'hui tant d'artistes sont dans la surenchère de la perproduction et de la technologie, Esther Ferrer s'inscrit dans une simplicité radicale qu'elle ne cesse de réactiver, démontrant que l'on peut faire de l'art avec son seul et unique corps. C'est en cela qu'il s'agit d'un geste politique extrèmement fort. Une économie de moyens reprise dans l'exposition où aucune cimaise n'apparait mais plutôt une scénographie qui place le corps du spectateur au coeur du dispositif, rejouant des oeuvres emblématique comme "Dans le cadre de l'art"pour la Biennale de Venise en 1999 et donnant cet aspect performatif aux installations revendiqué. La question de l'autoportrait a été choisie par le Mac Val comme un contre-point à l'omniprésence de la performance chez Esther qui rend invisible le reste. Autoportaits dans l'espace, dans le temps, alléatoires, cousus, brodés.. au total une centaine d'oeuvres qui nous parlent avec humour et liberté de l'importance du protocole plus que de sa stricte réalisation, de la possibilité de l'accident et possible irrésolution. Des documents de travail et notes prises dans les années 70 évoquent aussi l'atelier, ainsi que la première captation video de 1974 d'Intime et personnel.

"Regarde-moi et regarde-toi avec d'autres yeux"le miroir et les paires de lunettes ayant appartenues à plusieurs personnes que le public est invité à porter pour lire l'oeuvre ou l'immense cadre en bois doré qu'il doit traverser avec un effet trompe-l'oeil évident sont autant d'aspects performatifs qui innervent les installations. Comme si au final c'est "le public qui performe" ainsi que le confie l'artiste. La réception se trouve bien au centre des enjeux dans un renversement volontaire des conventions théâtrales. C'est ce geste là et sa réactivation dans la société actuelle où tout n'est que vitesse qui signent ce qui restera un évènement dans une institution qui dès le départ s'inscrit dans une démarche politique forte.

Egalement dans le cadre du partenariat avec le Frac Bretagne le premier ouvrage monographique en français verra le jour sur Esther Ferrer.


Infos pratiques :

Esther Ferrer, exposition monographique
Du 14 février au 18 mai 2014

Face B. Image / Autoportrait
Mac/Val

http://www.macval.fr


Le rose aux joues dans le Marais (Omar Fast, Annette Messager...)

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Omer Fast "Everything That Rises Must Converge"2013. Video still
Courtesy de l'artiste et GB Agency (Paris).

Annette Messager, Mes transports (détail), 2012-2013 21 chariots sur roulettes, couvertures, bois, aluminuim, matériaux divers. Dimensions variables Courtesy of the artist and Galerie Marian Goodman, Paris.

Mona Hatoum, Reflection Courtesy the artist and galerie Chantal Crousel Paris

Sophie Calle, Que voyez-vous ? Le Concert. Vermeer. (détail), 2013 Photographie couleur, textes, encadrements (capot plexiglas et cadre métal traité) 68 × 101 cm (chaque, photographie et texte) + texte introduction (15 × 20 cm) Courtesy de l’artiste/Galerie Emmanuel Perrotin -Saint Claude, Paris

Heidi Bucher, Hautraum (Ahnenhaus), 1980-1982 Courtesy Freymond-Guth Fine Arts, Zurich

De l'art ou du porno ?
J'avais découvert Omer Fastà la dernière Documenta avec sa video "Continuity" où un couple rejoue de façon rituelle le retour de leur fils tué en Afghanistan à l'aide de jeunes "escorts" loués pour l'occasion comme on le découvre plus tard. Incohérence où intervient le sexuel et surréel dans une atmosphère étrange et fortement connotée. Analyse de la forme narrative dans une structure de plus en plus entremêlée. Cette quête de  linéarité dans des points de vue éclatés je la retrouve dans l'oeuvre Everything that rises must converge"à la galerie GB agency. Le titre emprunté à Flannery O'Connor nous parle de justice et de rédemption et renvoie aux confession de ce metteur en scène de films porno (on dit films pour adultes c'est politiquement correct dans l'Amérique puritaine) qui raconte ses traumatismes de l'enfance avec des parents hippies et adeptes du sexe libre. Mais comme à son habitude Omer brouille les pistes et ce témoignage perdu dans une multiplicité de points de vue rompt avec le principe de linéarité. Dans un contexte de crise des protagonistes, la monotonie efficace de ces acteurs de films X à Los Angeles filmés 24h/24 créé une tension redoutable entre subjectivité et véracité. L'effet visuel de plus met nos sens en émoi et titille là où ça fait du bien. Pas de fausse pudibonderie ni catharsis nous sommes happés ! Je dois dire que je n'ai jamais passé autant de temps dans cette galerie...
Un peu d'air dehors et le temps de reprendre mes esprits, je vole vers les transports d'Annette Messager. Transports amoureux (le sexe est bien présent), de joie, d'émotion, de marchandise, ce sont 21 éléments dispersés sur le sol de la galerie Marian Goodman comme en attente, sur le départ pour une artiste qui travaille "comme un somnambule"et aime les interpréations multiples. Au sous-sol on retrouve les Continents noirs de l'exposition au musée de Strasbourg en pleine dérive. Pulsions, un archipel de 40 dessins érotiques à l'encre résume bien l'ensemble de ces fantasmes épars et troublants. Les outils, les tissus, les papiers, les éléments noirs en référence à Freud qui déclare"le sexe de la femme est un continent noir".
Avec Mona Hatoum (Chantal Crousel) les objets domestiques peuvent être dangereux comme avec l'installation "Electrified II"ou déroutants comme avec ce chapeau double tressé ou ce porte-manteau et ce cintre déformé par la carte historique de la Palestine. Des frontières fragiles, du vivre ensemble, de l'exil autant de thèmes intimes et personnels qui innervent notre rapport au monde.
Sophie Calle chez Perrotin avec "Dérobés" joue sur les béances laissées par le vol d'objets d'art, des tableaux ici en l'occurence et la parole qui tente de ressuciter la virtuosité d'un Vermeer ou d'un Rembrandt mais sans y arriver tout à fait, l'émotion prenant le pas. Le gouffre de l'image disparue cède le pas à une oeuvre nouvelle qui se dessine peu à peu.
Heidi Bucher artiste suis allemande peu connue en France dont l'exposition se termine au Centre Culturel Suisse a été mon autre révélation. Son travail d'une grande radicalité consiste à mouler des espace architecturaux (ici la maison de famille à Winterthur) sous des couches de latex et obtenir une peau qu'elle teinte ensuite de nacre et détache au final. Ce dispositif qu'elle mêle à de l'embaumement d'objets intimes dans du caoutchouc interroge le rapport corps-architecture et la mémoire, la filiation. Ses performances autour des sculptures vêtements aux allures futuristes avec son mari tombent dans l'oubli au décès de ce dernier mais elle semble actuellement en pleine renaissance avec un grand nombre d'expositions à venir.
Taryn Simon enfin chez Almine Rech en parallèle de sa vaste recollection pour The Picture Collection à partir d'archives de la New York Public Library qui pointe les mécanismes sous jacents des classifications des moteurs de recherche en ligne, nous livre avec la série Black Square des sujets déconcertants et incongrus dans le contexte culturel spécifique au chef d'oeuvre suprématiste de K Malevitch.
 

Cartier : les noces (barbares) du luxe et de l'art !

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Kate Middleton, duchesse de Cambridge et le diadème Cartier de 1936 pour son mariage
The Royal Collection / Sa Majesté la Reine Elizabeth II, Londres. © Royal Collection Trust / © Her Majesty Queen Elizabeth II 2013

Collier Serpent, commande de Maria Félix 1968 Collection Cartier© N. Herrmann, Collection Cartier © Cartier

Broche-pince Panthère, Paris 1949, provenance: Duchesse de Windsor

Commande de Sir Bhupindar Singh (1928), maharajah de Patiala. Monture en platine sertie de 2930 diamants, de deux rubis et du célèbre diamant de Beers (234.69 carats), pour un poids total de 1000 carats Collection Cartier© N. Herrmann, Collection Cartier © Cartier

Collier hindou, Cartier Paris, commande spéciale de Mrs Daisy Fellowes de 1936, transformée en 1963 Collection Cartier© N. Herrmann, Collection Cartier © Cartier

Grande pendule mystérieuse Portique. Cartier Paris, 1923
Collection Cartier© N. Herrmann, Collection Cartier © Cartier


Jeanne Toussaint, la légende "oubliée" de Cartier :

Alors que le Grand Palais qui ne cesse de s'agrandir célèbre avec faste dans le Salon d'honneur tout juste rénové la légende du plus célèbre jaillier dans un ballet esthétique et féérique, je constate que celle qui symbolise le mieux la panthère, altière et audacieuse, Jeanne Toussaint, directrice artistique de la maison Cartier de 1933 à 1970, muse et amante de Louis est presque oubliée tout à la fin du parcours dans une modeste vitrine. Ceci dit, les quelques 600 oeuvres rassemblées (539 de la Collection Cartier à Genève et 50 issues de collections privées) dans un parcours chronologique et festif sont époustouflantes. La fête et l'éclosion de l'art déco, période mythique s'il en est où les innovations du bijou rivalisent avec la modernité géométrique. Le Pavillon de l'élégance de 1925 sert d'écrin à une élite en plein essor : Jeanne Lanvin mais aussi Callot, Jenny et Worth comme en témoignent la dizaine de pièces prêtées par le palais Galliera. Influences exotiques : l'Inde, la Perse, l'Egypte contribuent à la très grande créativité du joaillier ami des grands maharadjahs et autres clients d'exception comme le roi Farouk, JP Morgan et les américaines Daisy Fellowes adepte du style tutti frutti, Marjorie Merriweather Post, Wallis Simpson, Elizabeth Taylor (croqueuse d'hommes et de diamants), Grace de Monaco (bague de fiançailles) ou Barbara Hutton. Des figures emblématiques qui vont contribuer à inscrire Cartier dans la légende. Les pendules mystérieuses font entrer la maison dans l'étonnante histoire des arts appliqués du XXè siècle. Le faste des pierres cédera peu à peu à l'assouplissement du style après guerre avec des pièces souples et transformables et un bestiaire flamboyant. Si le tout relève du prodige, on s'interroge néanmoins sur ce mélange des genres et la prédominance de l'industrie du luxe qui se paie le Grand Palais ou d'autres musées de cette envergure. Un glissement de moeurs qui incarne de la Café Society à la "Nescafé Society" en passant par la jet set l'avènement de nouveaux prescripteurs et marketeurs qui jouent les commissaires d'exposition. Il semble que cette fascination des musées pour le luxe déjà très présente dans l'art contemporain n'est pas prête de s'arrêter. Faut-il pour autant s'en offusquer ? En déjouer les ressorts et mécanismes suffit parfois pour se faire une opinion.
 
 
Infos pratiques :
 
Cartier, le style et l’Histoire
jusqu’au 16 février 2014,

Grand Palais
www.grandpalais.fr


Catalogue de l’Exposition, Cartier, le Style et l’Histoire en librairie le 4 décembre, pensez à vos cadeaux pour les fêtes !


America Latina 1960-2013 : un demi-siècle d'histoires

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Marcos López, Plaza de Mayo, Buenos Aires, série Pop Latino, 1996

Paolo Gasparini (Venezuela, né en 1934) El habitat de les hombres..., Caracas, Bello Monte, 1968. Exposition America Latina 1960-2013, Fondation Cartier pour l’artcontemporain.

Anna Bella Geiger, série Història do Brasil - Little Boys and Girls, 1975© Collection de l'artiste, courtesy of Henrique Faria Fine Arts, New York, Copyright de l'artiste, 1975, Exposition America Latina 1960-2013, Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris

Pablo Ortiz Monasterio, Volando bajo, ca.1989© Pablo Ortiz Monasterion Collection Charles et Elvire Fabry, courtesy Toluca Fine Art, Paris, Exposition America Latina 1960-2013, Fondation Cartier pour l’art contemporain

Claudia Andujar, sans titre, série Marcados Para (1981-1993)© Claudia Andujar, Collection Galeria Vermelho, São Paulo, Exposition America Latina, Fondation Cartier



Vaste continent encore relativement méconnu, l’Amérique Latine fascine autant qu’elle déroute. Il aura fallu à la Fondation Cartier en partenariat avec le museo Amaro de Puebla (Mexique) pas moins de cinq commissaires et deux ans de travail pour explorer son potentiel artistique sous l’angle de l’interaction texte et images photographiques, une tradition inscrite dans les liens étroits entre art et littérature latino-américaine. Dans une période de grande instabilité politique marquée par les juntes militaires, régimes oppressifs et périodes de transition allant de 1960 à nos jours, les artistes choisissent ce champ d’exploration pour rendre compte de l’urgence à s’exprimer ou déjouer la censure. L’extrême diversité des pratiques choisies allant de l’impression photo-offset à la sérigraphie, les collages, la video, la performance ou encore l’installation témoigne de la vitalité de l’art latino-américain et la découverte de scènes situées en marge des représentations habituelles contemporaines telles que le Pérou, la Colombie, la Venezuela ou encore le Paraguay. Ce sont au total 72 artistes de 11 pays différents qui se répartissent tout l’espace de la fondation Cartier avec en parallèle un film commandé au réalisateur paraguayen Fredi Casco qui offre une véritable traversée du continent, donnant la parole à trois générations d’artistes. Un parcours foisonnant réparti sur 4 sections thématiques : Territoires,Villes, Informer-Dénoncer, Mémoire et Identité qui s’inscrit dès la façade du boulevard Raspail avec le collage de l’argentine Graciela Sacco « Bocanada »(traduction imparfaite en anglais « Nothing in the mouth ») des bouches ouvertes qui jouent sur le langage de la rue et nous interpellent. Puis le vaste labyrinthe s’articule autour de l’œuvre emblématique de l’artiste brésilienne Regina Silveira « To be continued..(Latin American Puzzle) sorte de puzzle géant des stéréotypes touristiques et culturels habituellement accolés à ce « nouveau monde ». Invitation à voir au-delà de ces paradoxes. Si les villes représentent un espace de prédilection pour de nombreux artistes latino-américains c’est qu’elles accueillent plus de 80% de la population totale du territoire. Reflets d’un développement chaotique et modernisation hâtive, l’écrit y règne dans une cacophonie visuelle telle que s’en empare le Vénézuélien Paolo Gasparini.

Les violences encore prégnantes dans cette région du monde malgré le retour à une certaine normalisation démocratique sont aussi un vecteur privilégie pour dénoncer ou faire passer des messages comme avec l’argentin Juan Carlos Romero qui associe le mot violencia à des pages de journaux à sensation ou la mexicaine Teresa Margolles qui reprend dans ses œuvres des lettres ou archives relatant des drames politiques ou sociaux.

Ces questionnements qui accompagnent des pays en pleine mutation incarnent aussi la difficulté de concilier influences et héritages d’un passé préhispanique et donnent la voix à des communautés et minorités oubliées. Une quête identitaire forte autour de la mémoire avec le recours aux documents d’archives comme chez l’argentin Marcelo Brodsky, le polonais d’origine Marcos Kurtycz ou le colombien Oscar Munoz.

Ce territoire indomptable aux multiples paradoxes devient enfin un espace à arpenter de son propre corps comme avec la brésilienne Leticia Parente qui dans une video se coud sous le pied « Made in Bresil »un geste fort pour dénoncer les ravages de la société de consommation sur sa terre natale. Métaphore de la résistance dans la souffrance comme chez le chilien Elias Adasme sous la dictature du général Pinochet. Des gestes performatifs emblématiques qui referment ce continent composite dont la vaste mosaïque d’artistes majeurs et peu représentés en Europe saura vous surprendre. Un demi-siècles d’histoires que prolongent soirées nomades et nuits de l’incertitudeà la fondation Cartier dans une programmation arts vivants et visuels en résonance.

Infos pratiques :

America Latina 1960-2013 Photographies

Fondation Cartier pour l’art contemporain
Jusqu’au 6 avril 2014

Catalogue coédition Fondation Cartier/Museo Amparo version française et anglaise.Prix 38,50€



"Lost in objects"... à la Galerie des galeries

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Didier Faustino, Love me tender, 2000, Courtesy de l’artiste et la galerie Michel Rein, Paris, courtesy ADAGP, Paris, 2013

Fabrice Hyber, P.O.F N°3 balançoire 1992
Courtesy Nathalie Obadia Paris

Bruno Munari, Sedia per visite brevi o brevissime (Chaise pour visites très brèves) 1945 Edition Zanotta, Italie. collection privée

Haegue Yang, Drifting Tree House with Orangey Branches 2012 Courtesy the artist and Chantal Crousel Paris

Studio Wieki Somers, High Tea Pot Courtesy Kreo galerie

Philippe Ramette, A Contre-Courant (Hommage à Buster Keaton, utilisation), 2008, Photographie: Marc Domage, Courtesy Galerie Xippas © Philippe Ramette, ADAGP, Paris 2013


Qui n'a jamais eu le sentiment un jour que les objets domestiques se liguaient contre soi tout d'un coup ? l'aspirateur, le meuble à monter tout en un...ou pire, qu'émancipés ils en viennent à divulguer des informations intimes et confidentielles ou refléter les névroses de leur propriétaire. C'est l'idée géniale qu'a eu Alexandra Fau, la commissaire, dans la salle de bain du célèbre designer Roger Tallon quand elle se risque à ouvrir tous les robinets d'eau collectionnés et se retrouve copieusement aspergée ! De dociles, ces objets en viennent à déjouer tous nos scenarii ou prévisions. Il ne faut donc pas se fier aux apparences dans ce parcours à la Galerie des galeries qui rebondit sur les renversements des rapports de force en présence. Dès l'entrée le siège mâchoire tubulaire de Berdaguer et Péjus peut se refermer à tout instant, tandis que le Culbuto d’Achille et Pier Giacomo Castiglioni est prêt à vous éjecter. Et que dire des jeux sexuels de Didier Faustino ou Fabrice Hyber (décidément l'assise est l'aube de tous les fantasmes !) ou des distorsions du tabouret Rofast (Forsta d'Ikea) par Giulio Iacchetti et Chiara Moreschi, si ce n'est que les diktats du bon goût ou contraintes sociétales (le fameux do it youself !) sont rapidement dépassées. L'objet imaginé par Alexandre Singh résume toutes ces tensions contradictoires "non senseo" ou l'art du café érigé en valeur muséale avec cette armature en bronze matériau très noble pour ce qui reste une cafetière mais sa forme servile reflète une approche marketing proche du conditionnement. Autre objet docile produit spécialement pour l'exposition le valet-porte vêtements réservé au vestiaire masculin de Julie Béna (cette tyrannie là pencherait plutôt du côté du machisme) revu et corrigé pour les besoins d'un film de science fiction. Une sorte de passe-muraille fortement inspiré d'Eileen Gray. La théière de la designer néerlandaise Wieki Somers penche plutôt du côté de Meret Oppenheim avec sa fourrure de ragondin et son crâne de cochon (où commence le répugnant déclare t-elle ?).Les designers anglais Dunne and Raby imaginent un film avec des robots qui se livrent à une sorte de "ferme des animaux"d'Orwell tandis que Philippe Ramette choisit une pirouette pour déjouer les lois de la pesanteur. L'idée de la chute revue sous l'angle du burlesque façon Buster Keaton (hommage à). Après  l'humour et l'absurde, cette exposition quitte la légereté pour aborder la sphère critique avec l'oeuvre de Noam Toran "The Melendes Family"également produite pour l'exposition où des scalps renvoient à un épisode traumatisant de l'histoire récente des Etats-Unis au XIXè siècle avec ces chasseurs de prime d'un genre bien particulier qui se livraient à toute sorte d' exactions sur des minorités. Une portée universelle qui dénonce aussi les pratiques de monstration ethnographiques dans nombre de musées. Ainsi ces objets de notre quotidien se voient dotés d'une vie propre et de pouvoirs insoupçonnés. Une fable qui prend tout son sens dans un temple de la consommation tel que les Galeries Lafayette, paré de luxe et de lumières en ces temps d'excès et de bouleversements à venir.



Infos pratiques :
La Tyrannie des Objets

La Galerie des Galeries
1er étage Lafayette Coupole (Luxe)

www.galeriedesgaleries.com

Prendre de la distance... avec Carole Benzaken (20 ans de collaboration avec Nathalie Obadia)

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Carole Benzaken, Od drzwi do drzwi (De porte en porte) 3, 2013. Acrylique et huile sur toile, 138 x 230 cm. Courtesy Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles.

Carole Benzaken,Autoportrait (ancien), 1 2013 Acrylic on canvas
Courtesy Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles.

Carole Benzaken, Studio view, 2013.
Courtesy galerie Nathalie Obadia (Paris), © Carole Benzaken, Photo: Emmanuel Labard

L'artiste au travail !
Courtesy Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles.
 
En ces temps de frénésie de la consommation du traditionnel mois de décembre il est bien de passer le seuil et oser la contemplation à l'occasion des 20 ans de la collaboration de Nathalie Obadia et Carole Benzaken. Une exposition sous forme d'anniversaire avec des travaux récents : les Autoportraits sous forme de tulipes mais aussi Magnolia, Yemima, Migration temporaire et en toile de fond le personnage de Job (exposition l'art au delà de l'espérance avec Spiritualité et Art à la mairie du 6è ) ou le livre d'Ezéchiel (musée d'art et d'histoire du Judaïsme Paris et centre d'art de Bielsko-Biala en Pologne). C'est le titre "Oui, l'homme est un arbre des champs" qui donne la temporalité de l'ensemble et il faut se donner un temps de pause pour, entre l'ombre et la lumière, ajuster notre perception face à la fugacité et dilatation. Jouant de l'opalescence du verre, l'alchimie prend soudain dans ce foisonnement de signes et d'effets vibratoires. Donner une musicalité à l'image comme le résume l'artiste, lauréate prix Marcel Duchamp 2004, qui improvise le rythme et la séquence dans une lecture fragmentée de la mémoire. Une radiographie au plus près de l'essence où les ramifications de l'arbre contaminent et débordent du cadre. Georges Didi-Uberman dans "Ecorces" s'interroge : ses photographies prises à Auschwitz témoignent-elles de quelque chose et si oui, de quoi ? J’ai réinscrit, chemin faisant, ce lieu dans mon histoire familiale...tout comme Carole avec la vision du prophète Ezéchiel  la traversée de la vallée de l’ombre et de la mort, celle des ossements très secs, jusqu’à leur résurrection et la révélation sur place que le le centre d’art de Bielsko-Biala est construit sur les cendres d’une synagogue brûlée par les nazis en 1939 "Être si près de la faille"... Entre pudeur et espérance, la "gestion du fragile"ce sont les mots de l'artiste face à ces bandes de papier verticales réduites aux noirs et blancs. Comme un paysage-porte que l'on est invité à franchir, un sous-bois en contre jour qui rappelle les forêts de l'enfance de Carole. Une mise en volume de la peinture qui conduit à la pièce finale un rideau coloré dans une pluie de lumière. Comme une invitation à aller plus loin, à la suivre dans un espace rendu tridimensionnel. Son exposition prochaine aux Beaux Arts de Nancy prévoit de dépasser encore les limites du cadre pour s'immerger totalement dans ce ballet qui fait sens. "De porte en porte"elle fait son chemin de ce rhizome qui devient un projet de vie. Métamorphoses incessantes du trauma qu'elle doit transcender, de l'exil qu'elle doit dépasser mais sans pathos et dans une écriture sobre et lumineuse. Tels ces éclats de rire qui ponctuent son discours. La vie qui triomphe...

Infos pratiques :

Carole Benzaken
Oui, l'homme est un arbre des champs et
à nos vingt ans Nathalie !

jusqu'au 11 janvier 2014

http://www.galerie-obadia.com

Visite organisée pour l'association Artaïs (déjà citée).

Tara Expéditions : 10 ans d'engagement, 20 regards d'artistes

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Pierre Huyghe, A Journey That Wasn’t, 2006. Film Super 16 mm et HD transféré sur video HD, couleur, son. 21 mn 43. Production Anna Sanders Films et Galerie Marian Goodman
Courtesy Galerie Marian Goodman © Pierre Huyghe


Xavier Veilhan Antartica 2005. Livre d'artiste Voyage en Antartique
 
Ma cadette TARA suit avec passion les expéditions et campagnes exceptionnelles de ce voilier mythique (Jean-Louis Etienne) qui fend la glace (Groenland, Antarctique, Patagonie, Arctique) et se penche sur l'impact des changements climatiques et écologiques sur nos océans, sur l'impulsion engagée et humaniste de ses créateurs, agnès b et Etienne Bourgois. Une approche scientifique et pédagogique dans des conditions extrêmes à laquelle sont conviés des artistes en résidence qui retranscrivent ensuite leur expérience en toute latitude. Rencontre au Salon nautique à l'occasion du retour de Tara Oceans Polar Circle, 7 mois autour du pôle nord à la recherche de la biodiversité arctique en lisière de la banquise !
 
Egalement et chez agnès b les artistes embarqués se partagent les murs de sa maison dans un esprit de partage et de convivialité uniques. Vous y retrouverez des images de Pierre Huyghe actuellement exposé au Centre Pompidou.

Les artistes et les œuvres exposés. Par ordre chronologique à bord de Tara :

- Ariane Michel : Expédition Groenland 2004
Vidéo : Sur la Terre, 13 min, 2005
Sur une rive sauvage, dans un calme si absolu que l’eau ondule comme de l’huile, une respiration profonde s’élève. Hors du temps et du monde humain, le sommeil des morses est vieux comme la pierre, et se laisse à peine troubler par l’approche d’un intrus.

- Pierre Huyghe : Expédition Antarctique 2005
Vidéo : A Journey that wasn’t, 25 min
Courtesy Marian Goodman Gallery, New York
Navigant entre fait et fiction, la pratique artistique de Huyghe épouse cette idée d'une réalité si incroyable que « pour rendre sa vérité, il faut en faire une fiction ». Il fusionne ainsi deux événements dont il est l'initiateur: une expédition en Antarctique afin de découvrir une créature albinos qui, selon certaines rumeurs, existerait sur une île polaire inconnue ayant émergé lors du retrait des glaces, et une reconstitution de ce voyage sous forme de concert et de jeu de lumières complexe qui a eu lieu à Central Park en octobre 2005. Il s'agit, tout à la fois, d'un documentaire sur la nature, d'un film de science-fiction et d'une comédie musicale. L'expérience cinématographique nous fait se promener entre l'exploration du paysage sublime et un spectacle orchestré, nous laissant décider quoi croire. Comme le titre le suggère, même le voyage n'a peut-être jamais eu lieu.

- Xavier Veilhan: Expédition Antarctique 2005
Livre à feuilleter Voyage en Antarctique
Xavier Veilhan est venu à bord de Tara avec Pierre Huyghe en 2005 avec des envies multiples mais, à dessein, aucune précise quant au type de production artistique qui émergerait de cette étonnante expédition. Il en prend plus de mille photographies et édite par la suite ce livre rare qui retrace une aventure unique.

- Sebastião Salgado : Expédition Antarctique 2005
Photographies tirées du voyage Genesis, Péninsule Antarctique, Passage de Drake, Ile Deception
Pour tenter de retisser les liens entre notre espèce et notre planète, Sebastião Salgado a exploré le monde pendant 8 ans pour montrer la face vierge et pure de la nature et de l'humanité. En 2005, il voyage à bord de Tara en Antarctique pour le chapitre Aux confins du Sud de sa grande exposition Genesis, un portrait de la planète aujourd’hui exposé et édité dans le monde entier.

- Loulou Picasso : Expédition en Géorgie du Sud, 2005.
Peintures : Voyage en Géorgie du Sud, Elsehul

- Laurent Ballesta : Expédition Patagonie 2006
Photographie : Cap Horn

- Francis Latreille : Expédition Tara Arctic 2007
Photographies : Arctique
Spécialiste polaire et photographe, il embarque plusieurs fois à bord de Tara en Antarctique et pendant les expéditions Tara Arctic et Tara Oceans pour apporter son œil sur les pôles.

- François Bernard : Expédition Tara Arctic 2006
Photographie : Mise en glace, Après l’hivernage arctique
Spécialiste polaire et guide de haute montagne, François Bernard est aussi un photographe qui connaît les régions polaires comme sa poche, pour les avoir parcourues de long en large depuis plus de vingt ans.

- Ellie Ga : Expédition Tara Arctic, 2008
Photographies : Fissures. Collection Fonds Tara
Fascinée par les réussites et les échecs des explorateurs du passé dans leur documentation de “l'inconnu”, Ellie Ga a commencé à cataloguer et à archiver le monde arctique. Elle embarque ainsi à bord de Tara pendant l’expédition Tara Arctic en 2008. Mélangeant des genres narratifs - mémoires et carnet de voyage, l'artiste pousse les limites de la documentation photographique et utilise divers média, aboutissant à des performances et des installations. Son travail explore les distinctions entre documentaire et fiction, les histoires privées et publiques, l'écriture et les inscriptions visuelles, l'image fixe et l'image animée.

- Vincent Hilaire : Expédition Tara Arctic 2008
Photographie : La baleine
Embarqué comme correspondant de bord, l’œil de photographe de Vincent Hilaire passionné de noir et blanc accompagne quotidiennement plusieurs mois de l’expédition Tara Arctic et Tara Oceans.

- Rémi Hamoir : Expédition Tara Oceans, 2009
Aquarelles : Les îles grecques, Une île grecque, Tara à quai, Navigation
Peintre, il embarque pour une période brève et intense qui le conduit en Méditerranée de Dubrovnik à Athènes. Un temps plutôt clément lui permet de peindre à tout moment, de capter les variations atmosphériques et lumineuses dont le bateau lui-même peut être l’objet.

- Benjamin Flao : Expédition Tara Oceans 2010
Carnets de voyage et portraits
Illustrateur, Benjamin Flao embarque à bord de Tara Dans l’Océan Indien pendant l’expédition Tara Oceans pour réaliser un carnet de voyage.

- Julien Girardot : Expédition Tara Oceans, 2010
Photographie : Le bloom
Tara surfe sur un bloom planctonique en Mer d'Oman (bloom : zone de floraison massive de micro-plantes).

- Guillaume Bounaud : Expédition Tara Oceans 2010
Photographie : Das Boat noze
Guillaume est photographe sur des plateaux de cinéma et fait des portraits de comédiens. Il embarque à bord de Tara en 2010 en Argentine pendant l'expédition Tara Oceans (entre Buenos Aires et Ushuaia).

- Aurore de La Morinerie : Expédition Tara Oceans 2011
Salpe, Estampe, monotype tirage numérique sur papier japon, 2013
À bord de Tara au mois de mai 2011 entre les Galápagos et l’Equateur, en qualité d’artiste invitée, sa recherche s’oriente vers l’abstraction que permet les formes infinies des profondeurs.

- Mara G. Haseltine : Expédition Tara Oceans 2011
Sculpture : Coccolithophore
La passion des sciences naturelles est évidente dans les sculptures de Mara G. Haseltine. Même les formes les plus abstraites sont en fait des agrandissements d'images microscopiques, ou sont inspirées des séquences d'acides aminés.

- Giuseppe Zevola : Expédition Tara Oceans 2012
Photographie numérique sur film argenté : Tara.

- François Aurat : Expédition Tara Oceans Polar Circle 2013
Photographie : Polar Circle
Chef de pont passionné par la photographie, François passe de nombreux mois à bord de Tara depuis 2009 et nous livre son regard sur les expéditions.

- Collectif de photographes (Christian Sardet, Cédric Guigand et Mattias Ormestad): Expédition Tara Oceans 2009-2012
Photographies de plancton : Photographier l’invisible
Christian Sardet, est directeur de recherche au CNRS et auteur de nombreuses publications scientifiques. En qualité de co-fondateur et coordinateur de l’expédition Tara Oceans consacré à l’étude globale du plancton, il a initié le projet « Chroniques du Plancton » qui marie art et science pour partager la beauté et la diversité du plancton.
Cedric Guigand est un océanographe biologiste à l'Université de Miami. Son principal intérêt réside dans les nouveaux systèmes d'imagerie de développement pour étudier la répartition du plancton marin et de leur comportement.
Mattias Ormestad est un photographe et un scientifique En 2009, il collabore avec Tara Expéditions sur diverses étapes de l'expédition Tara Oceans.


- Alex Dolan : Expédition Tara Oceans Polar Circle 2013
Montage photographique : TARA 1 (scopolamine and ropes)
Alex Dolan (né en 1990, Etats-Unis) est un artiste basé à Portland, Oregon. Son travail utilise un large éventail de supports pour exprimer l’influence des facteurs de tensions contemporaines, par exemple, le réchauffement climatique, la technologie, l’internet. Il a été sélectionné pour monter à bord par Hans Ulrich Obrist et Simon Castets pour 89 plus.

- Ho Rui An : Expédition Tara Oceans Polar Circle 2013
Installation de 48 cartes postales : Corpus
Ho Rui An (né en 1990, Singapour) est un artiste/écrivain qui travaille à l’intersection de divers domaines: l’art contemporain, le cinéma, la philosophie, et l’écriture de fiction. Il se considère comme un chercheur et “un interlocuteur des vies sociales, culturelles et institutionnelles de choses esthétiques.” Il a été sélectionné pour monter à bord par Hans Ulrich Obrist et Simon Castets pour 89 plus.


Infos pratiques :

TARA 10 ANS, 20 REGARDS D’ARTISTES
Du 16 décembre 2013 au 10 janvier 2014, ouvert du lundi au samedi de 10h à 19h
Chez agnès b. 17 rue Dieu, 75010 Paris, métro République - Entrée gratuite


 Tara Expeditions - Suivez Tara, un voilier pour la planète

Découvrir la carte de l'expédition. Suivre Tara sur Google Earth.


Petit tour à Belleville : de Roussan, Bugaga & Cargnel, Alejandro Cesarco...

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Agnès Thurnauer, Grande prédelle, Now #1, 2010 Acrylique sur toile — 195 × 113 cm Courtesy of the artist ; Galerie de Roussan, Paris

Hugh Scott-Douglas, Diptyque, 2013.
Courtesy galerie Bugada/ Cargnel (Paris), © Hugh Scott-Douglas


Alejandro Cesarco, Musings, 2013 Courtesy of the artist

Alejandro Cesarco,Turning Some Pages, 2010 Courtesy of the artist

Alejandro Cesarco,Present Memory, 2010 Courtesy of the artist

"Alors ils se mirent à parler du temps" prétexte ou non, les artistes choisis par la galerie de Roussan depassent la métaphore météorologique pour aborder la fugacité de l'instant (Agnès Thurnauer), la mémoire (Petra Koehle et Nicolas Vermot), l'évasion et le retour aux origines (Lily Hibberd) nos mythologies modernes (François Mazabraud superbe papier peint d'images du web) et enfin l'alchimie avec Stéfane Perraud qui explore les 3 ors en référence à Yves Klein.
Bugada et Cargnel explore aussi les éléments naturels et cycles de la nature mais sous l'angle du phénomène atmosphérique de la parphélie (phantom sun). Un filtre repris par les artistes dans leur processus de création. Le climat devient alors un outil ainsi Charles Roos qui se saisit des rayons du soleil pour altérer le centre de ses toiles à l'aide d'une loupe se dégageant alors de la combustion d'étranges constellations d'étoiles noires, Solar Burns. Avec Ryan Foerster ce sont des papiers photosensibles enterrés sous toutes sortes de débris végétaux et organiques, qui produisent des images abstraites aux couleurs étonnament vives, comme avec l'ouragan Sandy. Scott-Douglas reprend la technique de l'albumine à partir de scans d'anciennes pièces de monnaie, testant la notion même d'authenticité. Des sédiments de l'histoire.
Changement de contexte chez Jocelyn Wolf avec Wolfgang Prinz et Michel Gholam duo d'artistes qui travaillent ensemble à Berlin autour de "scénographies plastiques"où le couple se filme ou se photographie dans des postures allant du classicisme au barroque, de la choragraphie aux arts plastiques. Une érudition visuelle, ici William Blake convoqué, doublée d'un savoir-faire transdisciplinaire. Une lecture horizontale de type bas-relief où le visiteur peut tisser des liens inattendus entre les socles vidéos et l'architecture du lieu.
Castillo/Corrales présente le premier solo show de Duncan Hannah en France l'un des dandys les plus remarqués de sa génération ami de Patti Smith et de Warhol qui capture le romantisme de ces héros de l'Angleterre Edwardienne sous les auspices conjugés de Scott Fitzgerald, Edward Hopper et Balthus. Mythique !
Je n'ai pas gardé le plus facile pour la fin avec Alejandro Cesarco, artiste uruguayen vivant à New York exposé au Plateau/Frac Ile de France qui dans une approche conceptuelle nous livre les frgaments de son vécu en référence à d'autres artistes dont les affinités apparaissent en filigrane. James Joyce, Roland Barthes, Marguerite Duras mais aussi Felix Gonzalez-Torres, Louise Lawler et Jack Pierson. Remaniement du rêve, fin de l'enfance, deuil, perte, constellation d'influences, inspiration chaque séquence est assortie d'un sentiment. "Secondary vision" une approche freudienne où le principe même de cristallisation le dispute à la poésie la plus essentielle.
 
Pour poursuivre :
 

Christmas List

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Dans ma hotte idéale il y a des livres..(mais pas que !)
 
 
Ordre d'apparition : 
 
Vivian Maier, la révélation photo
Shunga, l'expo qui décoiffe au British Museum
Kennedy, le président le plus photogénique de l'histoire
Une saison danoise à la Piscine (Roubaix)
Les actes du colloque Participa(c)tion au Mac Val
La photographie japonaise contemporaine
Le catalogue de l'expo itinérante Punk à la cité de la musique
La rencontre Patti Smith/Robert Mapplethorpe avant sa double expo parisienne au Grand Palais et à Rodin
Le Quatrième mur (Grasset) de Sorj Chalandon, une Antigone en pleine guerre
Genève : le retable de Konrad Witz restauré
Le détail qui tue (Flammarion) : ce qui sublime le style 
 
 
Public arty, intello, gourmet, dandy,littéraire, collectionneur d'instants rares et précieux :

 Un parainage pour le club http://mag.lesgrandsducs.com/
 

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