Ai Weiwei
Iron Tree, 2013
Courtesy Neugerriemschneider, Berlin
Sam Falls,
Untitled (Tuileries Colored Sculpture), 2013
Aluminium 243 x 365 x 914 cm
Courtesy Balice Hertling (Paris) et Eva Presenhuber (Zürich)
Kaws,
Better Knowing, 2013, bois Afromosia, Courtesy Galerie Perrotin, Paris
Tadashi Kawamata
Tree Huts at Place Vendôme, 2013
Installation in situ (bois, dimensions variables)
Courtesy kamel mennour, Paris et Annely Juda, London.
Jean Dupuy, Origine d'un genre, 1980-2013
Courtesy Loevenbruck, Paris
Julien Salaud,
Printemps (nymphe de cerf), 2013
Taxidermie de cerf élaphe, fil de nylon, perles de rocailles, clou, bois Dimensions variables
Courtesy Galerie Suzanne Tarasieve, Paris
Shen Yuan, Pont, 2004
Installation. Céramique, tubes acier et dalle en béton 325 x 1100 x 100 cm Courtesy Kamel Mennour, Paris © Marc Domage
Société Réaliste
Société Réaliste, U.N Camouflage, 2013 193 drapeaux (150 x 100 cm), impression sur textile
Courtesy galerie Jérôme Poggi, Paris - ©Marc Domage
Korakrit arunanondchai
Painting with history in a room filled with men with funny names, 2013
Digital print mounted on dibond
101,6 x 152,4 cm
Courtesy C L E A R I N G, Brooklyn/Brussels
La FIAC fête ses
40 ans sous l'ère du
digital avec une
application embarquée qui donne envie mais l'épreuve du réel c'est encore mieux sous cette coupole magique du Grand Palais et il aura fallu toute l'obstination des premiers organisateurs en 1974 partis de la Bastille pour lui donner toutes ses lettres de noblesse. Passé ce clin d'œil dans le rétroviseur, les quelques 184 exposants se sont donnés le mot pour faire de cet anniversaire un rendez-vous particulièrement attirant sous la houlette de la très influente Jennifer Flay. Internationalisation en vigueur (30% de galeries françaises, chiffre en légère baisse) mais pas d'exportation en vue ce qui resterait un enjeu véritable depuis que la qualité est à son apogée. Même si la perfide Albion reste une rivale de choix le public parisien réputé intellectuellement pointu a de quoi séduire américains en nombre (New York affiche un quota record de 28 comparativement à 24 pour la Frieze) et allemands (22 qui participent également à Frieze). Belle participation sud américaine également (8 dont 5 du Brésil et 3 du Mexique), histoire de surfer sur la manne des collectionneurs venus du Nouveau Monde. Passés les block busters quelques peu formatés et poids lourds de l'art moderne de la nef, le temps de retrouver les valeurs sûres en temps de crise et de marcher sur les plates-bandes de Frieze Masters c'est surtout dans les galeries du haut que l'on s'ouvre à de vraies surprises. L'artiste d'origine thaïlandaise Korakrit Arunanondchai chez Clearing, la stambuliote Shahryar Nashat (Rodeo,Istanbul) récompensée par le
prix Lafayette, le duo Aurélien Mole et Julien Tiberi (Sémiose galerie, Paris) ou encore la nouvelle venue de Prague : Hunt Kastner avec Eva Kotatkova et son Circus. Mais quand on redescend, l'arbre d'Ai Weiwei monumental et dissident veille, tout comme la voiture volée de Bertrand Lavier (Yvon Lambert), la sculpture cordée de l'allemand Markus Ohlen (Hans Mayer) ou le personnage de manga XXL chez Perrotin. La tentation du gigantisme est bien là !
Dehors, en face sur l'esplanade du Petit Palais la Welcome Parade de Jean Dubuffet pour 6 millions de dollars a déjà trouvé preneur... Electrique et euphorique la fête se poursuit hors les murs, tandis que le verdict du
prix Marcel Duchamp tombe en faveur d'une femme, la franco-marocaine Latifa Echakhch représentée par kamel mennour.
Pour la première fois, la Fiac essaime sur un nouveau site, les
Berges de Seine en plein air, jouant des courbes du fleuve entre ponts et passerelles et c'est Société Réaliste (Jérôme Poggi) avec ses 193 drapeaux et camouflages qui ponctuent la vision tandis que l'Autodafé de Bernard Pagès (galerie Bernard Ceysson) ou les appropriations urbaines d'Ana Gallardo (SAM Art Projects) modifient lentement le paysage environnant.
Place Vendôme les 5 cabanes de Tadashi Kawamata (kamel mennour) nous donnent des ailes, tandis qu'aux
Tuileries allées, bassins et pelouses sont au diapason de l'imprévu. Parois faussement anti UV évolutives de Sam Falls, le chouchou californien, passerelle transculturelle de Shan Yuan, sphère dorée de James Lee Byars en suspension, vélo immobile à la gloire du progrès du mexicain Héctor Zamora ou les points de repère typographiques géants de Jean Dupuy dans le prolongement de son audacieux solo show par Loevenbruck.
Au
Jardin des Plantes/Museum d'histoire naturelle les oeuvres entrent en résonance avec la Ménagerie (Hope Hippo de Jennifer Allora et Guillermo Calzadilla), les Grandes Serres (Gilles Barbier) et la Grande Galerie de l'Evolution (Julien Salaud, Philippe Droguet ou Mark Dion). En parallèle, un premier cycle de performances dédié à l'émergence est inauguré sur l'idée d'une programmation hybride et dans différents lieux.
Nocturne des galeries, brunch à Belleville, sans oublier les soirées hype, Perrotin bille en tête pour fêter ses 25 ans de métier, l'ouverture de son antenne New Yorkaise et de son extension dans le Marais, Bal Jaune de la
fondation Ricard cette année aux Docks/ Cité de la Mode (le
prix sera remis à une autre femme Lili Reynaud-Dewar et son rapport particulier à la performance et ses reliques) ...bref la semaine ressemble plus à un marathon pour nos Louboutins fatigués, d'autant qu'avec la sortie concomitante du film documentaire "La ruée vers l'art", toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne saurait être que fortuite...
Après tout cela, rien de mieux que de rejoindre Hamish Fulton (Torri) qui propose une marche collective à la manière d'une chorégraphie pour tous les parisiens en quête de sens !
Infos pratiques :FIAC !
24-27 Octobre 2013
Grand Palais, Hors les Murs
http://www.fiac.com/