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Channel: Métamorphoses et Vagabondages
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Mamela Nyamza et la saison Afrique du Sud en France

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©Mamela Nyamza et les Soweto's Finest spectacle musée du Quai Branly

©Mamela Nyamza, Hatched, Paris Quartier d'Eté 2013

Une femme, cinq hommes et deux styles de danse en confrontation permanente. C'est l'une des nombreuses révélations de cette saison France Afrique du Sud : Mamela Nyamza et les jeunes des rues de Jo'bourg. Le sbuja (du français bourgeois) est un mélange de hip hop aux accents du zoulou et du tswana, danses traditionnelles.
Le cool, l'élégant ils connaissent, chaussés de leur baskets fluos et de la tchatche qui donne toute sa saveur au quartier de Soweto. Ambassadeurs de la nouvelle garde sud africaine ils sont bientôt rejoints par une silhouette fuselée tout en noire celle de la chorégraphe Mamela Nyamza qui a choisi de les entrainer dans son sillage. Souplesse et détermination d'une femme qui vit la danse comme un combat depuis l'âge de 8 ans. Un parcours sans faille et sans relâche jusqu'à créer sa propre compagnie en 2008. La discrimination sous toutes ses formes, les différences hommes et femmes, le racisme dans un pays qui détient le triste record de viols. Si "L’art est simplement une façon d’être et de vivre. Il entraîne un devoir : celui de changer le monde pour qu’il devienne meilleur" déclare t-elle.Dans une génération post apartheid où les stéréotypes frappent encore violemment elle met en scène son quotidien de femme noire sud africaine divorcée et mère d'un petit garçon de 13 ans qui partageait l'affiche avec elle dans le poignant "Hatched". Triompher sur l'adversité des mots qui ne sont pas vains et qui prennent une résonance particulière dans cette nouvelle production pour le Festival d'Automne et le musée du Quai Branly. Son humour ravageur et son sens du défi permanent triomphent une fois encore ! Laissez vous porter par cette musicalité toute contemporaine et aérienne qui dépasse de loin les frontières du Cap.
 
Infos pratiques :
 
Mamelya Nyamza et les kids de Soweto
 
Musée du Quai Branly
7 représentations exceptionnelles
du 3 au 11 octobre 2013
 
 
Manifestation organisée dans le cadre des Saisons Afrique du Sud France 2012 & 2013
avec le Festival d'Automne à Paris
 
 
 

Le cabinet de curiosités de Matthew Barney pour la BNF

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Matthew Barney DRAWING RESTRAINT 7© Matthew Barney Courtesy of Lehmann-Art Ltd and Rachel-Art Ltd © Courtesy Gladstone Gallery, New York and Brussels
 
Matthew Barney CREMASTER 4: Manx Manual, 1994–95© Matthew Barney Private collection © Courtesy Gladstone Gallery, New York and Brussels
 
Matthew Barney REN : Headgasket 2008 © Matthew Barney© Courtesy Gladstone Gallery, New York and Brussels
 
Matthew Barney DRAWING RESTRAINT 9: Tsusumu, 2006 (détail)
© Matthew Barney Emanuel Hoffman Foundation, prêt permanent à la Öffentliche Kunstsammlung, Basel © Courtesy Gladstone Gallery, New York and Brussels
 
Matthew Barney ANCIENT EVENINGS : Ba Libretto, 2009© Matthew Barney Marguerite Steed Hoffman, Dallas © Courtesy Gladstone Gallery, New York and Brussels
 
"Chambre de sublimation",
Terme emprunté à la physique (ou à l'Alchimie au Moyen Age) la sublimation d'un corps implique une nécessaire transformation de l'état solide à l'état gazeux, un peu comme les sélections opérées par Matthew Barney dans les oeuvres exceptionnelles de la Bibliothèque nationale de France qu'il compare à ses propres dessins dans le prolongement de ses films. Une part plus intime de son travail qui nous est révélée et sublimée au terme d'un long processus opératoire mêlant techniques traditionnelles (mine de plomb, encre) et matériaux inhabituels (gelée de pétrole ou sang par exemple). Dans des vitrines-sculptures spécialement conçues par l'artiste pour l'occasion voisinent, outre les dessins, une sélection de storyboards à l'origine de ses grands cycles cinématographiques CREMASTER, DRAWING RESTRAINT, DE LAMA LAMINA, OTTOshaft ou RIVER OF FUNDAMENT. Enchâssés dans d'épais cadres en plastique chirurgical pour prothèses (préoccupation constante pour le corps humain et la performance) ils sont une variation toute contemporaine des riches enluminures ou Livres d'heures que possède en grand nombre la Bibliothèque. Ainsi l'acte de dessiner devient travail de métamorphose, de distillation révélant le talent moins connu du célèbre cinéaste et sculpteur avec près de 80 dessins réalisés entre 1988 et 2011. Papyrus, antiquités égyptiennes (on connait sa fascination pour sa mytologie de la réincarnation), livres alchimiques précieux, rares manuscrits médiévaux, gravures de grands maîtres de l'estampe l'exposition adopte un parti pris inédit celui de la construction narrative de ses films et de la carte blanche, comme me le souligne Céline Chicha-Castex co-commissaire et responsable de la collection d'estampes du XXè siècle. Une démarche semblable à celle qui prévalait également à l'exposition Richard Prince (2011) autre champion de "l'appropriation art". Une énergie créatrice (c'est sanglé et attaché que Matthew Barney dessine sur les plafonds des galeries !) qui devrait séduire, on l'espère, amateurs d'art contemporain et défenseurs de belles feuilles.  
 
Une exposition de la Morgan Library/ Museum de New York en collaboration avec la BnF.
Avec la collaboration du nouveau MK2 art et essais installé dans le bâtiment de la BnF et avec celle de la Cinémathèque française, une projection des films de Matthew Barney accompagnera cette exposition événement.
 
Infos pratiques :
 
La chambre de sublimation
Dessins de Matthew Barney
du 8 octobre 2013 au 5 janvier 2014
 
Bibliothèque nationale de France
site François-Mitterrand
 
 
 
 

"On ne se souvient que des photographies..."

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Cecil Beaton, Spring ball gowns, Jackson Pollock's paintings in the gallery Betty Parsons, 1951 (American Vogue n°117)

Affiche Pina Bausch Tanztheater Wuppertal
 
Vues de l'exposition "On ne se souvient que des photographies", Bétonsalon Centre d'art et de recherche 2013© Aurélien Mole
 
Jean Collas, Revues, Manifestes, Groupements littéraires de1867 à nos jours, 1937 Source : Ebauche et premiers éléments d’un Musée de la Littérature. Paris, Denoël, 1938
 
 
 
Enregistrer la trace, conserver la mémoire de l'oeuvre, n'est ce pas la finalité de toute photographie documentaire ? Mais la photographie d'exposition dans sa capacité à fabriquer l'Histoire ne dépasse t-elle pas son objectif premier pour s'en émanciper et acquérir dès lors une nouvelle dimension ? Autant de questionnements autour du corpus photographique soulevés par les étudiantes du Groupe de recherche l'art moderne et photographié du master 1 de l'Ecole du Louvre confrontées à celles du master 2 Politiques culturelles de l'Université Paris Diderot Paris 7.  Leurs recherches confiées aux graphistes François Havegeer et Sacha Léopold connus sous le nom de Syndicat ont donné naissance à une exposition exposée dans l'enceintre de Bétonsalon où le visiteur est invité à se pencher physiquement sur un dispositif qui ressemble fort à un chemin de fer éditorial. Matérialiser le dispositif de production de l'image et la circulation des oeuvres d'art à travers différents supports dont certains inédits et puisés pour la plupart dans les archives de la Bibliothèque Kandinsky (Centre Pompidou). L'implication de Rémi Parcollet du Labex "Création, Arts et Patrimoine" a conduit les étudiantes à orienter leurs travaux autour de témoins privilégiés dans l'enregistrement de ces évènements : Ugo Mulas à la Biennale de Venise de 1964, Günther Becker à la première édition de la Documenta de 1955 ou le jeune Reiner Ruthenbeck à Dusseldorf dans les années 60. Ainsi la photographie malgré ses limites accompagne des pratiques artistiques éphémères souvent impossibles à retranscrire dans le domaine de la performance ou de la danse (Pina Bausch et le photographe Guy Delahaye). Que la photographie documente l'exposition ou l'atelier elle réinterprète selon la nécessaire subjectivité de l'auteur avec des choix de cadrage, de point de vue, de lumière. Il en est ainsi dans le domaine de la photographie de mode quand des commandes sont faites à des personnalités de type Cecil Beaton, William Kein ou Juergen Teller. Un dialogue vivant nait entre l'art et la mode sous l'influence de grands magazines tels le Vogue américain devenant lui-même un espace d'exposition potentiel. Il faudrait citer également l'exposition internationale de 1937et son Musée de la littérature dont le livret recèle une mécanique de construction d'un espace littéraire en puissance. Autant de variations qui expliquent l'attrait de plus en plus grand dont jouissent tous les aspects qui entourent une oeuvre (archives, photographies, publications). Comme si entre documentation, diffusion et réception se jouait une nouvelle typographie des médiums impliqués. Bel exemple de transmission entre un maitre et ses élèves, le centre d'art Bétonsalon étant plus que jamais ce laboratoire au coeur des enjeux et des pratiques curatoriaux. Ne manquez pas cette réflexion "in progress" et les deux journées d'études en prolongation à l'INHA et au Centre Pompidou les 17 et 18 octobre prochains intitulées les Archives photographiques d'expositions.
 
 
Infos pratiques :
On ne se souvient que des photographies*
 
du 13 septembre au 23 novembre 2013
Bétonsalon
9 esplanade Pierre Vidal-Naquet
Rez-de-Chaussée de la Halle aux Farines
75013 Paris
 
*Le problème n’est pas qu’on se souvient grâce aux photographies, mais qu’on ne se souvient que des photographies. » Susan Sontag, Devant la douleur des autres, trad. de l’anglais par F. Durant-Bogaert, Paris, Christian Bourgois, 2003, p. 97.
 
 
 
 
 

Rometti et Costales, prix MasterCard® et Neil Beloufa, prix Meurice

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Neil Beloufa, les arabes et les services, projet prix Meurice pour l'art contemporain
 
Rometti et Costalles A.A. Tropicalizado – Los Tres Días Más Felices de Su Vida / Courtesy Galerie Jousse Entreprise, Paris prix MasterCard® 2013

Julia Rometti et Victor Costalles, lauréats prix illy Sustain Art ARCOmadrid 2013 (Solo Projects: Focus Latin America)
 
Parmi une liste prestigieuse de nominés :
Claire Adelfang (Galerie Thaddaeus Ropac);Stéphane Dafflon (Galerie Air de Paris);Esther Stocker (Galerie Alberta Pane);Xavier Theunis (Backslash Gallery); Société Réaliste (Galerie Jérôme Poggi); Winshluss (Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois); Mark Jenkins (Galerie Patricia Dorfmann);Jérôme Zonder (Galerie Eva Hober) et Emmanuel Regent (Galerie Caroline Smulders, ILoveMyJob). C'est le duo formé par Julia Rometti et Victor Costalles qui remporte le prix MasterCard® 2013 d'une dotation de 12.000 €. Représentés par la galerie Jousse Entreprise ils assument leur posture "d'archéologues éclectiques, de touristes excentriques en perpétuelle déambulation"(livret FIAC 2012 Jardin des Plantes) entre l'Amérique du Sud et la France et développent dans des photographies et collages un mélange des règnes issu de deux cultures et de la notion de Perspectivisme. Acquis sociaux, économiques ou culturels sont passés au crible de leurs projections.
 
Autre lauréat Neil Beloufa représenté par la galerie Balice Hertling pour la 6è édition du Prix Meurice pour l'art contemporain. Doté de 20 000 € ce prix lui a été remis pour son projet "les arabes et les services"exposé en 2014 au Film Center Building de New York. "Documentaire ethnologique science-fictionnel" tel qu'il le décrit lui-même cette installation inspirée des architectures du film The Tourist traite des questions d'espionnage et de dérives des systèmes d'information de masse. La soirée de remise du prix rassemblait la fine fleur arty-créative parisienne dans les salons du palace. Un must dans l'agenda hype contemporain !
 
 
L'exposition des oeuvres des six finalistes de cette sixième édition prix Meurice :
  • Bertille Bak représentée par la Galerie Xippas
  • Jonathan Binet, représenté par la Galerie Gaudel de Stampa
  • Chloé Maillet & Louise Hervé, représentées par la Galerie Marcelle Alix
  • Elsa Sahal, représentée par la Galerie Claudine Papillon
  • Ulla von Brandenburg, représentée par la Galerie Art: Concept

est ouverte jusqu'au 27 octobre, et s'inscrit dans le parcours VIP de la FIAC.
 
Infos pratiques :
 
prix MasterCard® 2013, en association avec
http://www.artfloor.com
sur Twitter : @MasterCardNews,
 
 
prix Meurice pour l'art contemporain
 
 
 

Scènes roumaines chez Louis Vuitton

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Mircea Suciu, Leading the blind, 2013 Oil, acryl, toner, charcoal, ink on canvas — 196 × 233 cm Collection privée

Ion Grigorescu, Cutting Beans, 1976 Photo — 50 × 60 cm Courtesy of the artist & Andreiana Mihail Gallery

Dan Beudean, Sir Richard Francis Burton, 2011 Graphite on paper mounted on wood — 45 × 40 cm Courtesy of the artist and Zorzini Gallery

Oana Farcas, Dr Josef, 2011 Oil on linen — 30 × 20 cm Courtesy of the artist

Pour une fois que l'on ne parle pas de la Roumanie sous l'angle des Roms, ces délaissés du régime mais du rayonnement d'un pays qui a participé aux avants-gardes artistiques majeures avec des figures telles que Constantin Brancusi, Tristan Tzara, Eugène Ionesco pour n'en citer que quelques uns. C'est sous l'impulsion de Marie-Ange Moulonguet que l'Espace Culturel Louis Vuitton poursuit son exploration des scènes proches ou lointaines avec Hervé Mikaeloff commissaire de cette aventure avant tout humaine, qui les a conduits de Bucarest la capitale historique à la ville périphérique de Cluj-Napoca, épicentre de la création contemporaine en Transylvanie et classée par le San Francisco Museum of Art parmi les espaces périphériques les plus dynamiques. Même si les pionniers de cette génération nouvelle s'appellent Mircea Cantor ou Victor Man et sont reconnus internationnellement un grand nombre d'artistes sont victimes de l'influence de la sphère politique et de la réduction des financements publics et peinent à percer à l'Ouest même si la dichotomie Est/Ouest n'est plus tout à fait de rigueur. Cette entreprise n'aurait pu se faire sans l'engagement du Fondateur et Directeur de la Galerie Plan B à Cluj et à Berlin, Mihai Pop et Rodica Seward présidente de la maison de vente Tajan qui organise des ventes aux enchères de soutien à la Fabrica de Pensule ancienne friche industrielle devenue le fer de lance de cette Ecole de Cluj (en référence à la précédente Ecole de Leipzig). Il est intéressant de noter également l'implication des artistes des années 2000 dans la redécouverte de leurs ainés, oubliés tel Mircea Cantor qui s'est penché sur GetaBrătescu et Ion Grigorescu (mon coup de coeur de l'expo !) ou Victor Man et Stefan Bertalan actuellement exposé à la Biennale de Venise. Des artistes cachés par le communisme et proches de leurs préocupations et déterminismes historiques. D'ailleurs cet automne Mihai Pop ouvrira un nouvel espace à Cluj : un centre de recherche spécialisé sur le passé récent.
Le parcours démarre sur l'image choc de Mircea Suciu"Leading the Blind" où un homme semble pris la tête dans une boite comme la fable de l'autruche;  une métaphore subtile pour traduire ce que vivent ces artistes et ce pays ? Des personnages dociles qui peuplent un monde étrange, celui du cirque, de la magie. Ambivalence et trompe l'oeil d'une histoire de l'art qu'il revisite de son prisme. Après l'on plonge dans différentes générations et expériences de vie sans dérive mélancolique où l'atelier est ce vecteur commun et fil rouge d'une réalité réapprivoisée. Ciprian Muresan se saisit ainsi de ses collègues et amis de Cluj pour sa suite de dessins satyriques "la crise du genre"à partir du roman Veau d'Or d'Ilf et Petrov. Oana Farcas, seule femme artiste du groupe de Cluj vascille entre deux mondes avec des personnages comme éclairés de l'intérieur (superbes lucioles de Path Finders) tandis que les emprunts de Sergiu Toma (homme-ours du Nouvel An roumain dans un intérieur à la Vermeer) éclectiques et bricolés relèvent d'un folklore tout contemporain. Zone d'interférences également à l'oeuvre chez Serban Savu qui cartographie une réalité des petits riens, les dessous de l'Histoire. Ainsi l'espace roumain repousse ses limites et si l'on devait se livrer à un exercice de projection futuriste Mihut Boscu (le plus jeune des artistes présents à la Triennale du Palais de Tokyo en 2102) bricoleur scientifique fou et tragi-comique laisse toujours une porte ouverte à la parodie. Jeunes/vieux, Est/Ouest, centre/périphérie, traditions/avant-gardisme les frontières tombent et les préjugés aussi. Belle réussite donc et envie de partir sur leurs traces !
 
Infos pratiques :
 
Scènes roumaines
du 11 octobre 2013 au 12 janvier 2014
Espace Culturel Louis Vuitton
 
 
 

Erwin Blumenfeld et Natacha Nisic au Jeu de Paume

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Erwin Blumenfeld, Nu sous de la soie mouillée Paris, 1937
Épreuve gélatino-argentique, tirage d’époque Suisse.Collection particulière © The Estate of Erwin Blumenfeld

Erwin Blumfeld, Audrey Hepburn, actrice New York années 1950
Épreuve gélatino-argentique, tirage d’époque Suisse.Collection particulière © The Estate of Erwin Blumenfeld

Erwin Blumenfeld, Cecil Beaton 1946
Épreuve gélatino-argentique, tirage d’époque Suisse.Collection particulière
© The Estate of Erwin Blumenfeld

Erwin Blumenfeld,Mode-Montage, vers 1950
Épreuve gélatino-argentique, tirage d’époque.
Collection Helaine et Yorick Blumenfeld.
Courtesy of Modernism Inc., San Francisco.
© The Estate of Erwin Blumenfeld

Natacha Nisic,Catalogue de gestes (extraits) 1995–... Films super-8 numérisés, couleur, entre 1 min et 2 min 30 chaque Centre Pompidou, Paris Musée national d’art moderne / Centre de création industrielle Don de l’artiste © Natacha Nisic 2013

Natacha Nisic, e-2009 Installation, 3 projections vidéo HD, couleur, son 5.1, 19 min chaque Collection Fonds régional d’art contemporain Bretagne © Natacha Nisic 2013


Dans la lignée d'André Kertész également salué par le Jeu de Paume et avec qui il partage le goût pour les innovations techniques, Erwin Blumenfeld grand photographe de mode se révèle aussi un dessinateur et caricaturiste hors pair dans des collages d'inspiration dadaïste. Sa vie est une légende nourrie d'exils et de rencontres. Destiné à la confection pour dames il réalise ses premières photographies sur les bans de l'école avant de s'essayer à la vente d'oeuvres d'art avec son meilleur ami Paul Citroën qui l'introduit très tôt aux artistes d'avant-garde. Cousin de sa femme Lena Citroën il quitte Berlin pour la 2è fois et s'autoproclame directeur de la centrale Dada hollandaise. Mais c'est à Paris et dans son propre studio qu'il met au point la radicalité de son langage plastique. Des visages composites avec des effets volontairement spectaculaires traduisent l'éclatement de l'identitié moderne et les menaces qui éclatent en mai 1940 quand il est interné comme juif allemand dans différents camps. Son photomontage Gueule de l'horreur sera d'ailleurs repris par la propagande alliée et largué sur l'Allemagne nazie par milllions de tracs. Puis il réussit à s'enfuir via Casablanca à New York et ouvre son propre studio 222 Central Park South avant de signer le contrat avec Condé Nast qui lui ouvre les portes d'une étonnante carrière de photographe de mode. Mais même quand il exploite les possibilités offertes par la couleur il recherche toujours des solutions expérimentales avec des moyens parfois rudimentaires. Il ne reviendra à Berlin qu'en 1960 où il travaille à son projet autobiographique "Jadis et Daguerre" traduite plus tard en anglais sous le titre "Eye to I". Cynique, arrogant, provocateur, le grand mérite de cette rétrospective organisée en 7 sections : Dessins, montages et collages (pour la plupart inédits), Autoportraits, Portraits, Nus, Le dictateur, Architecture, Mode, est de nous révéler les parts les plus secrètes du génie créateur sur fond d'une tragédie partie d'Allemagne au XX siècle.
 
Il partage l'affiche avec Natacha Nisic, plasticienne contemporaine qui met en jeu la question de l'image à partir de récits intimes,historiques ou mythologiques.
Les questions du temps et de l’image sont omniprésentes dans le travail de Natacha Nisic. Lauréate de la villa Kujoyama (Kyoto) en 2001 et de la Villa Médicis en 2007, elle a fait l’objet de nombreuses expositions autour de problématiques à la fois concrètes et immatérielles. L’invisible, le non-dit, l’inaccessible, des enjeux qui trouvent une résonance immédiate au Jeu de Paume où elle expose plusieurs installations anciennes ou plus récentes dont Andrea en conversation  (production Jeu de Paume) et f comme Fukushima (2013), dans une dialectique cinéma et arts plastiques renforcée pour les besoins de la rétrospective.  Le parcours démarre avec le « Catalogue de gestes », vaste projet commencé en 1995 rigoureusement muet pour aborder des rivages plus sonores avec « Indice Nikkei », partition chantée sur les courbes des indices boursiers et remise en espace par le Jeu de Paume. Puis les 9 écrans d’ »Andrea en conversation » invitent le spectateur à une relecture fragmentée de la Corée contemporaine, tandis que F comme Fukushima en réponse à e en 2009 pose un nouveau regard sur les ravages du tsunami à l’aide d’un large travelling et dispositif de miroirs verticaux qui en renforcent la mise en abîme.
 
Infos pratiques :
Erwin Blumenfeld
Photographies, dessins et photomontages
Natacha Nisic
Echo
du 15 octobre 2013 au 26 janvier 2014
Jeu de Paume : Visites et activités culturelles
 Egalement à partir du 5 novembre : Un regard de cinéma sur l'Afrique du Sud dans le cadre des Saisons Afrique du Sud-France 2012/2013.




 
 

Des collectionneurs.. de leur temps (4) !

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Maike FREESS, Insomnie 3. Le dîner, 2004 (courtesy of the artist)

Laurent PERNOT,Captivité, 2012 (courtesy of the artist)

DEWAR et GICQUEL, Macraming is not Dead,2006 (courtesy of the artist)

Carlos AIRES, Copla, 2010 (courtesy of the artist)© ADAGP, Paris, 2013-08-02

Duncan WYLIE, Afterpary 2006 (courtesy of the artist)

Gilles BARBIER The Final Battle, 2012 (courtesy of the artist et Galerie G-P/N Vallois, Paris)

Julien SALAUD, Marcassin, 2010 (courtesy of the artist et Galerie Suzanne Tarasiève, Paris)

"Passions privées" organisé par Suzanne Pagé au Musée d'art moderne en 1995 avait ouvert la voie. Depuis Antoine de Galbert "L'intime, le collectionneur derrière la porte"et sous l'impulsion de Michel Poitevin l'ADIAF (Association pour la Diffusion Internationale de l'art français) avec la création du prix Marcel Duchamp en 2000 imagine une Triennale "De leur temps" réaffirmant ainsi ses parti prix auprès de larges publics en province volontairement. Après Lille/Tourcoing en 2004, Grenoble en 2007 et Strasbourg en 2010 c'est Nantes qui accueille cette 4è édition proposée par le musée des Beaux-Arts au Hangar à Bananes. Plus de 100 collectionneurs ont répondu à l'appel rassemblant ainsi 149 oeuvres et quelques 141 artistes français et étrangers. Ces "regards croisés" offrent un panorama unique par sa diversité sur les grandes tendances de la création contemporaine : 38 peintures, 29 dessins, 28 photographies, 26 installations, 18 sculptures et 10 vidéos d'artistes émergents ou confirmés nantais ou pas ! L'accorchage très pertinent scande l'espace en zigzag ce qui permet de créer des perspectives inédites et générer des confrontations. Une gageure pour un espace qui n'est pas extensible comme le souligne Blandine Chavanne, directrice du musée des Beaux Arts de Nantes et co-commissaire générale. Le résultat est assez spectaculaire et devrait on l'espère susciter de nouvelles vocations de collectionneurs, rouage indispensable à la vigueur de la scène artistique. Leur rôle par le biais des Prix ne cesse de se développer mais ils sont victimes souvent d'une image élitiste ou privilégiée très parisienne il faut bien le dire. Leur mobilisation dépasse et bouscule ce genre d' aprioris et s'affiche aussi à l'international dans des grands musées qu'ils soient en Europe (Allemagne, Espagne) en Asie (Japon, Corée, Chine) aux Etats-Unis ou en Russie. Dans le catalogue qui accompagne ce panorama éclairé où figure entre autre François Pinault, vous trouverez des anecdotes très personnelles écrites par de nombreux collectionneurs sur leur rencontre avec telle ou telle oeuvre et sentirez à quel point la passion peut être un moteur puissant.

Infos pratiques :

De leur temps (4)
Collections privées : regards croisés sur la jeune création

Hab galerie, Nantes
12 octobre 2013-5 janvier 2014

http://www.museedesbeauxarts.nantes.fr

l'ADIAF, actions et engagement

http://www.adiaf.com

Prochainement le 26 octobre 2013, annonce des lauréats du prix Marcel Duchamp 2013 à la FIAC où se tiendra une exposition des artistes nommés.


La FIAC comme si vous y étiez !

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Ai Weiwei Iron Tree, 2013
Courtesy Neugerriemschneider, Berlin

Sam Falls, Untitled (Tuileries Colored Sculpture), 2013
Aluminium 243 x 365 x 914 cm
Courtesy Balice Hertling (Paris) et Eva Presenhuber (Zürich)

Kaws, Better Knowing, 2013, bois Afromosia, Courtesy Galerie Perrotin, Paris

Tadashi Kawamata
Tree Huts at Place Vendôme, 2013
Installation in situ (bois, dimensions variables)
Courtesy kamel mennour, Paris et Annely Juda, London.

Jean Dupuy, Origine d'un genre, 1980-2013
Courtesy Loevenbruck, Paris

Julien Salaud, Printemps (nymphe de cerf), 2013
Taxidermie de cerf élaphe, fil de nylon, perles de rocailles, clou, bois Dimensions variables
Courtesy Galerie Suzanne Tarasieve, Paris

Shen Yuan, Pont, 2004
Installation. Céramique, tubes acier et dalle en béton 325 x 1100 x 100 cm Courtesy Kamel Mennour, Paris © Marc Domage

Société Réaliste
Société Réaliste, U.N Camouflage, 2013 193 drapeaux (150 x 100 cm), impression sur textile
Courtesy galerie Jérôme Poggi, Paris -  ©Marc Domage

Korakrit arunanondchai
Painting with history in a room filled with men with funny names, 2013
Digital print mounted on dibond
101,6 x 152,4 cm
Courtesy C L E A R I N G, Brooklyn/Brussels

La FIAC fête ses 40 ans sous l'ère du digital avec une application embarquée qui donne envie mais l'épreuve du réel c'est encore mieux sous cette coupole magique du Grand Palais et il aura fallu toute l'obstination des premiers organisateurs en 1974 partis de la Bastille pour lui donner toutes ses lettres de noblesse. Passé ce clin d'œil dans le rétroviseur, les quelques 184 exposants se sont donnés le mot pour faire de cet anniversaire un rendez-vous particulièrement attirant sous la houlette de la très influente Jennifer Flay. Internationalisation en vigueur (30% de galeries françaises, chiffre en légère baisse) mais pas d'exportation en vue ce qui resterait un enjeu véritable depuis que la qualité est à son apogée. Même si la perfide Albion reste une rivale de choix le public parisien réputé intellectuellement pointu a de quoi séduire américains en nombre (New York affiche un quota record de 28 comparativement à 24 pour la Frieze) et allemands (22 qui participent également à Frieze). Belle participation sud américaine également (8 dont 5 du Brésil et 3 du Mexique), histoire de surfer sur la manne des collectionneurs venus du Nouveau Monde. Passés les block busters quelques peu formatés et poids lourds de l'art moderne de la nef, le temps de retrouver les valeurs sûres en temps de crise et de marcher sur les plates-bandes de Frieze Masters c'est surtout dans les galeries du haut que l'on s'ouvre à de vraies surprises. L'artiste d'origine thaïlandaise Korakrit Arunanondchai chez Clearing, la stambuliote Shahryar Nashat (Rodeo,Istanbul) récompensée par le prix Lafayette, le duo Aurélien Mole et Julien Tiberi (Sémiose galerie, Paris) ou encore la nouvelle venue de Prague : Hunt Kastner avec Eva Kotatkova et son Circus. Mais quand on redescend, l'arbre d'Ai Weiwei monumental et dissident veille, tout comme la voiture volée de Bertrand Lavier (Yvon Lambert), la sculpture cordée de l'allemand Markus Ohlen (Hans Mayer) ou le personnage de manga XXL chez Perrotin. La tentation du gigantisme est bien là !
Dehors, en face sur l'esplanade du Petit Palais la Welcome Parade de Jean Dubuffet pour 6 millions de dollars a déjà trouvé preneur... Electrique et euphorique la fête se poursuit hors les murs, tandis que le verdict du prix Marcel Duchamp tombe en faveur d'une femme, la franco-marocaine Latifa Echakhch représentée par kamel mennour.

Pour la première fois, la Fiac essaime sur un nouveau site, les Berges de Seine en plein air, jouant des courbes du fleuve entre ponts et passerelles et c'est Société Réaliste (Jérôme Poggi) avec ses 193 drapeaux et camouflages qui ponctuent la vision tandis que l'Autodafé de Bernard Pagès (galerie Bernard Ceysson) ou les appropriations urbaines d'Ana Gallardo (SAM Art Projects) modifient lentement le paysage environnant.
Place Vendôme les 5 cabanes de Tadashi Kawamata (kamel mennour) nous donnent des ailes, tandis qu'aux Tuileries allées, bassins et pelouses sont au diapason de l'imprévu. Parois faussement anti UV évolutives de Sam Falls, le chouchou californien, passerelle transculturelle de Shan Yuan, sphère dorée de James Lee Byars en suspension, vélo immobile à la gloire du progrès du mexicain Héctor Zamora ou les points de repère typographiques géants de Jean Dupuy dans le prolongement de son audacieux solo show par Loevenbruck.
Au Jardin des Plantes/Museum d'histoire naturelle les oeuvres entrent en résonance avec la Ménagerie (Hope Hippo de Jennifer Allora et Guillermo Calzadilla), les Grandes Serres (Gilles Barbier) et la Grande Galerie de l'Evolution (Julien Salaud, Philippe Droguet ou Mark Dion). En parallèle, un premier cycle de performances dédié à l'émergence est inauguré sur l'idée d'une programmation hybride et dans différents lieux.
Nocturne des galeries, brunch à Belleville, sans oublier les soirées hype, Perrotin bille en tête pour fêter ses 25 ans de métier, l'ouverture de son antenne New Yorkaise et de son extension dans le Marais, Bal Jaune de la fondation Ricard cette année aux Docks/ Cité de la Mode (le prix sera remis à une autre femme Lili Reynaud-Dewar et son rapport particulier à la performance et ses reliques) ...bref la semaine ressemble plus à un marathon pour nos Louboutins fatigués, d'autant qu'avec la sortie concomitante du film documentaire "La ruée vers l'art", toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne saurait être que fortuite...

Après tout cela, rien de mieux que de rejoindre Hamish Fulton (Torri) qui propose une marche collective à la manière d'une chorégraphie pour tous les parisiens en quête de sens !

Infos pratiques :

FIAC !
24-27 Octobre 2013
Grand Palais, Hors les Murs

http://www.fiac.com/

 

Les OFF : YIA art fait, Slick, Spot, La Réserve, Outsider Art Fair...

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Anne-Sophie Emard, Sans titre, 2013, ligthbox (courtesy galerie Claire Gastaud, Slick Art Fair)
Liudmila et Nelson, Absolut Revolution (courtesy Uprising Art galerie, Slick Art Fair)
Martine FEIPEL et Jean BECHAMEIL,Un monde parfait (courtesy galerie Gourvennec Ogor, YIA art fair)
Briac Leprêtre (courtesy Mélanie Rio, YIA art fair)
Cyril Verde, Full frontal and Soft Brackets, 2013 (courtesy Galerie Arnaud Deschin, YIA art fair)
Sonny, 2011©Hsia-Fei Chang/Courtesy Laurent Godin, YIA Art Fair Galerie Joseph Turenne
 
Vues de l'exposition Chambres à Part VIII, Paulo Nazareth et Maria Nepomuceno (courtesy Laurence Dreyfus, La Réserve)

Jim Shaw, The Great Image, 1944 Linen banner Collection of Jim Shaw, Los Angeles — Photo : LeeAnn Nickel, Los Angeles

Romina de Novellis, performance La Gabbia, Paris 2012
© DE NOVELLIS / BORDIN, courtesy Le 7.5 Club et Galerie Laure Roynette
 
 
La déferlante YIA pilotée par le jeune et audacieux Romain Tichit élargit son offre sur 4 lieux, tous situés dans le Marais autour de 70 galeries (3 fois plus que l'année dernière) et 100 statements d'artistes. Le signe de la maturité avec toujours autant de convivialité et le principe des solo shows qui permettent de prendre du recul et rentrer vraiment dans l'univers d'un artiste. Je remarque Espace Commines chez la nantaise qui monte Mélanie Rio Briac Leprêtre ou chez le marseillais Gourvennec Ogor l'intallation monumentale des artistes Martine FEIPEL et Jean BECHAMEIL. Cela fait du bien de retrouver la province injustement évincée de la Fiac cette année ! Dans l'élégant Loft Sévigné (à mon avis le meilleur) Mathieu Mercier (Lange + Pult, Zürich) se le dispute à Ivan Argot (D+T Project Gallery, Brussels) ou Angelika Markul (Suzanne Tarasiève, Paris) tandis que les silhouettes encagoulées de Mark Jenkins (Patricia Dorfmann) brouillent les pistes. Nul doute que Romain ne songe déjà à exporter la recette de son succès, comme il me l'avait déjà confié ici.
Slick fait bonne résistance sous le pont Alexandre III avec les fidèles de toujours : Claire Gastaud ; Patrick Heide ; The Flat – Massimo Carasi ; Laurent Mueller ; la galerie UNA ; la galerie Vidal-Saint Phalle ; Angélique de Leusse, Van Der Grinten Gallery et quelques nouvelles recrues Céline Moine (dont je parlerai bientôt pour Paris Photo), Galerie Djeziri-Bonn-Linard, Galerie Réjane Louin, Island6, Zidoun Gallery, Galerie Oniris, Uprising Gallery et Wunderkammern. La scénographie joue des illusions et trompe l'oeils pour qui se pencherait un peu trop dans la Seine.
Avec Spot dont c'est la première édition il s'agit d'investir un faux appartement l'actuel hôtel de Miramion quai de la Tournelle, musée de l'AP HP racheté par le sémillant patron de Free. Les milanaises Nilufar et Giò Marconi s'associent avec la française Balice Hertling (Belleville) autour d'un concept branché aux confins du design, histoire de profiter de la présence des collectionneurs friands de nouveautés en cette période où les galeries doivent sans cesse réinventer.
 
Laurence Dreyfus, art advisor se dit dans le" in" et le "out" avec sa nouvelle édition de Chambre à part dans son appartement de prestige au coeur de Paris où l'on peut admirer notamment son focus sur la scène brésilienne avec des artistes comme Paulo Nimer Pjota, Paulo Nazareth ou Thiago Martins de Melo, révélations de la Biennale de Lyon. Une proposition rafraîchissante et pointue qui élargit les perspectives et donne à voir des goûts électiques en situation avec le seul Olafur Eliasson présent de la semaine !
 
Avec l'Outsider Art Fair du galeriste et propriétaire new yorkais de Wide Open Arts, Andrew Edlin il s'agit de retrouver à travers l'art brut la question du sens. Choisissant Paris pour cette 1ère édition outre-Atlantique et un hôtel 4 étoiles situé dans le triangle d'or du 8è arrondissement il mélange artiste autodidactes confirmés comme Judith Scott ou Eugene Von Bruenchenhein et récentes découvertes comme Dan Miller tous exposés à la galerie Christian Berst, fer de lance de cette création hors normes. Reste à vérifier que cet engoument récent ne révèle pas de dérives opportunistes dans un marché toujours gourmand et insatiable. Sa collection ABCD fera l'objet d'une grande exposition à la Maison Rouge en 2014. L'ami d'Andrew Edlin James Brett n'est autre que le créateur à Londres du Museum of Everything dont nous avons eu un aperçu au Chalet Society.
Nous y venons justement avec l'inauguration en parallèle des Archives de Jim Shaw artiste californien et collectionneur compulsif. Une carte blanche foisonnante et illuminée où le soir du vernissage des médiateurs habillés en mormons vous servent un discours new age tout droit sorti d'un livre d'images.
 
Dans la même veine, les incroyables collections de David Walsh nous sont révélées par Jean-Hubert Martin à la Maison Rouge. Un voyage aux frontières de la Tasmanie (MONA : Museum of Old and New Art et musée ethnographique de Hobart) sous le signe des rapprochements visuels qu'ils soient formels ou sémantiques. Un "Théâtre du monde"qui se joue des clivages temporels et géographiques.
 
Il faudrait également citer la collection de Philippe Cohen dont une partie est exposée Passage de Retz. Des choix très conceptuels sur 20 ans d'acquisition.
 
Et Cutlog qui déménage Atelier Richelieu et inaugure son Club pour des Afters festifs ou BLING une exposition sur la lumière, sans oublier le Parcours Saint Germain sur l'autre rive avec mon amie Jeanne Susplugas Cafe Flore et son humour "Ma meilleure amie prend de la Ritaline pour maigrir", l'émouvante performance de Romina De Novellis (Laure Roynette) ou encore Matias Duville (SAM Art projects) chapelle des Beaux Arts...

bref, une semaine à devenir frénétique !
 
 
Infos pratiques :
 
 
 
 

La semaine de l'art à Paris (Pinault, Zeng Fanzhi, Philippe Parreno, Yan Pei-Ming...)

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Bill Viola, Hall of Whispers, 1995, vidéo à 10 chaînes en noir et blanc projetée sur les murs opposés d’une salle obscurcie (©Bill Viola, courtesy ARTIUM of Alava, Victoria Gasteiz, photo : GertVoorin’t Holt).

Zend Fanzhi, The Last Supper, 2001 © Zeng Fanzhi studio (double record mondial pour un artiste chinois vivant)

Vue de l'exposition de Philippe Parreno, "Anywhere, Anywhere, Out Of The World", Palais de Tokyo, 2013. Philippe Parreno, The Writer, 2007.

Yan Pei-Ming, Help, diptyque (détail), 2011 Huile sur toile Courtesy of the artist/Galerie Thaddaeus Ropac Marais, Paris — Photo : André Morin

Zeng Fanzhi, Hare, 2012 400 × 400 cm — en 2 panneaux Pinault Collection © Zeng Fanzhi studio

AR Penck N. 1981 résine synthétique sur toile 250x400 cm Courtesy Suzanne Tarasiève, Paris

François Pinault ouvre le bal à la Conciergerie, un choix lourd de symboles pour présenter aux parisiens près de 50 oeuvres de sa collection qu'il souhaite mobile avant tout. De la Pointe de la Douane à Venise (sur laquelle je reviendrai) à Séoul en passant par Lille, Dunkerque, Moscou il semble que ce lieu chargé de sens et d'émotion l'ai inspiré tout particulièrement. D'autant que l'enfermement habite bon nombre des artistes choisis par Caroline Bourgeois qui assure le commissariat. "A triple tour"et sur 1500m² nous traversons comme dans un miroir (Michelangelo Pistoletto) et amorçons une lente plongée vers le mutisme (Bill Viola), la claustrophobie (Diana Thater), les démons de la vieillesse (incroyables pantins séniles de Sung Yen et Peng Yu), l'impuissance (Tetsumi Kudo), la décrépitude (Alina Szapocznikow), l'exil physique et mental (Friedrich Kunath, Javier Téllez) jusqu'à l'inavouable (Maria Marshall). Apnée ou camisole jusqu'à une trouée de lumière et d'humour au milieu des superbes ogives gothiques avec la pièce spécialement réalisée des belges Jos de Gruyter et Harald Thys. C'est l'artiste chinois Chen Zen qui fait le lien avec son compatriote Zeng Fanzhi et donne l'autre actualité de la collection Pinault, cette fois au Musée d'art moderne de la Ville de Paris qui lui consacre une très belle rétrospective, la première en France.
Habitué aux records d'enchères (n'oublions pas que la Chine a dépassé la France au 3è rang mondial des ventes et que Christie's détenu par F. Pinault vient d'ouvrir à Sanghaï) Zeng Fanzhi part de son expérience quand il quitte sa province natale de Hubei pour rejoindre Pékin. La solitude, les masques (série qui le rendra célèbre en 2000), la révolte de l'homme, le cri autant d'obsessions qu'il traduit dans une esthétique qui mêle icônes de l'art occidental, mutations de l'histoire de la Chine et réminiscences personnelles. Cet art de l'équivalence nous projette dans une nouvelle dimension surtout depuis qu'il adopte cette technique des "traits brouillés" que j'avais déjà pu apprécier à la Pointe de la Douane dans ces deux gigantesques toiles, un tournant radical.
 
Sur le trottoir en face, le fantôme de Pétrouchka plane sur le Palais de Tokyo totalement investit par Philippe Parreno. Une symphonie dont il s'empare en Deus ex-Machina des illusions. Des machines incarnées kafkaïennes à la troublante mélancolie qui hantent nos insconscients longtemps après. Jeux de rôles où le spectateur est retenu captif dans ce vaste labyrinthe.
 
Du côté des galeries, Yan Pei-Ming s'attaque à l'histoire avec un grand H sur les trois étages de Thaddaeus Ropac. Goya et les Désastres de la Guerre, Géricault ou Manet l'échelle monumentale ajoute t-elle à l'immédiateté ressentie ? Je ne peux pas dire que je sois véritablement transportée, même si la perfection technique et dextérité n'expliquent pas complètement je l'espère l'engouement actuel de ces artistes formés sous l'ère du communisme.
La rétrospective A.R Penck (pseudonyme pour Ralf Winkler) chez Suzanne Tarasiève qui se concentre sur ses années d'exil à partir de 1980 est un tour de force dans la lignée de la grande rétrospective du musée d'art moderne. Suzanne Tarasiève qui avec une poignée d'autres galeries lancent 3 Days in Paris autour de la semaine du dessin fin novembre, à suivre !
Ne manquez pas à quelques encablures le duo Art Orienté Objet au musée de la Chasse et de la nature, Un jardin des délices où la métamorphose et ses énigmes innerve tout sur son passage.
 
David Claerbout chez Yvon Lambert autour de la manipulation et du pouvoir fictionnel des images numériques m'interpelle également. L'artificialité, le temps et l'espace, des croisements toujours opérants. Ephémère et mouvement chez Vera Lutter et son carnet de voyage contemplatif et subtil de l'astre lunaire chez Xippas (séries Clock Towet et Albescent).
Martine Aboucaya lance un nouveau ballet signé Anthony McCall tandis que JGM joue sur les néons de Keith Sonnier actuellement évoqué à Venise par l'exposition fondatrice "Quand les attitudes deviennent formes".
Autant dire de la très grande qualité pour des galeries qui se plaignent de la place désormais prépondérante des foires et leur calendrier toujours plus harassant. Une dérive qui explique les efforts redoublés de tous pour jouer sur l'attractivité de Paris à ce moment très précis de l'année mais n'écarte pas pour autant le malaise d'une profession que nombre de collectionneurs auraient tendance à écarter le reste du temps.

 
Infos pratiques :
 
 
A triple Tour
la collection Pinault à la Conciergerie
jusqu'au 6 janvier 2014
 
 
Zeng Fanzhi
Musée d'art moderne de la Ville de Paris
jusqu'au 16 février 2014
 
 
Philippe Parreno, Anywhere, Anywhere Out Of the World.
Palais de Tokyo, 13, avenue du Président-Wilson, 75116 Paris
Jusqu'au 12 janvier 2014
Palaisdetokyo.com


 

Frida Kahlo et Diego Rivera

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Frida Kahlo, Autoportrait en Tehuana, 1943. The Jacques and Natasha Gelman Collection of Mexican Art. Courtesy the Vergel Foundation and the Tarpon Trust © 2013 Banco de México Diego Rivera, Frida Kahlo Museums Trust, Mexico, D.F.

Sin Esperanza , 1945 Huile sur toile, 40 x 30,5 Col. Museo Dolores Olmedo, Xochimilco, México Photographs by Erik Meza / Javier Otaola ; image © Archivo Museo Dolores Olmedo ©2013 Banco de México Diego Rivera Frida Kahlo Museums Trust, Mexico, D.F. / ADAGP, Paris

Frida Kahlo/Autorretrato con changuito (Self-Portrait with Small Monkey), 1945_Museo Dolores Olmedo, Xochimilco, México

Gisèle Freund, Frida Kahlo et son médecin Juan Farill, Mexico City, 1951
Epreuve gélatino argentique, 40x30
Paris, musée national d'art moderne-Centre Georges Pompidou
© Centre Pompidou, RMN, ADAGP, Paris

Gisèle Freund Frida Kahlo et ses chiens, 1948
Epreuve gélatino argentique, 40x30
Paris, musée national d'art moderne-Centre Georges Pompidou
© Centre Pompidou, RMN, ADAGP, Paris

Leo Matiz, Frida et Diego Rivera Tizapàn, San Angel Mexico
©Fondation Leo Matiz

Diego Rivera,Vendedoras de alcatraces, 1943
huile sur masonite, 152x121.5cm, coll. Miguel Aleman Velasco, ph. Francisco Kochen



Deux monstres sacrés réunis à l'Orangerie dans une scénographie qui en souligne la mexicanité violente et tumultueuse : Diego Rivera et Frida Kahlo, le soleil et la lune d'un même héritage précolombien sauvage et puissant. Beaucoup de photographies et souvenirs personnels masquent des manques, sans doute partis à Copenhague dans une exposition concurrente au musée d'art moderne d'Arken et l'ensemble très coloré met en avant la légende (Fridamania) plus que le talent. Néanmoins le mérite reste de montrer les oeuvres exceptionnelles de la collectionneuse Dolores Olmedo, longtemps rivale de Frida et ami de Diego qui nous ouvre une partie de son musée de Mexico, dont la célèbre "Colonne brisée". De l'atelier de San Angel et la Casa Azul lieux emblématiques nous voyageons sur les traces de ce couple marié, divorcé et remarié, incapable de vivre (et créer) l'un sans l'autre. Les fresques de "l'histoire du monde" de l'inventeur du muralisme photographiées par Gisèle Freund sont étonnantes, ce qui nous conduit à la sortie de son recueil inédit aux éditions Albin Michel. Des photographies intimes de celle qui partagea pendant deux ans toutes les fêtes votives et rituelles du couple et instants plus fragiles, quelque temps avant la mort de Frida.
A l'Institut Culturel du Mexique 35 photographies sont réunies en noir et blanc d'auteurs connus (Tina Modotti, Leo Matiz) ou non autour de leur engagement et vision artistique. Une jolie façon de dépasser les stéréotypes habituels pour découvrir le milieu culturel du Mexique des années 1940.

Infos pratiques :

Frida Kalho/Diego Rivera
l'Art en fusion
Musée de l'Orangerie
jusqu'au 13 janvier 2014
http://www.musee-orangerie.fr

Complicités : Frida et Diego
Institut culturel du Mexique à Paris
http://mexiqueculture.org/

Autour de l'exposition : soirées théâtrales à l'Orangerie, journées thématiques à l'Institut culturel du mexique et soirées projections à la Maison de l'Amérique latine.

Catalogue aux éditions Musée d'Orsay/Orangerie/Hazan, 176 pages, 35€




Art Déco, quand Paris régnait sur le monde...

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Grands magasins Decré, Nantes : vue de la façade achevée à l’angle des deux rues (cliché anonyme) © Fonds Sauvage. SIAF/Cité de l'architecture et du patrimoine/Archives d'architecture du XXe siècle

La devanture du magasin de chaussures Raoul, rue de Rivoli, dans le quatrième arrondissement de Paris. | fonds charles adda/SIAF/Cité de l'architecture                         
Tamara de Lempicka, Portrait of Suzy Solidor, 1933, Château-musée de Cagnes-sur-Mer © 2013 Tamara Art Heritage/Licensed by Museum Masters NYC

Salon de l’Ambassade de France à Belgrade, 1929-1935 © Éditions internationales du Patrimoine. Photographe Marc Walter                    
                         
Charles Adda 2- Projet de cinéma, bd Poissonnière, Paris 2e, perspective extérieure
© Fonds Charles Adda, SIAF / Cité de l’architecture et du patrimoine / Archives d’architecture du XXe siècle
 
Un parfum de nostalgie flotte sur le navire amiral du Palais de Chaillot/ Cité de l'architecture qui retrace l'aventure mythique de l'Art Déco quand la France victorieuse lance en 1925 l'Exposition internationale sur l'esplanade des Invalides dont le retentissement va bien au-delà de nos frontières. Et l'on y découvre dans cet écrin magistral de 1937 que l'Art Déco ce n'est pas seulement la vitesse, l'automobile ou la garçonne mais une déclinaison générale qui passe d'abord par l'architecture qui diffuse à grande échelle les principes des ensembliers décorateurs de génie, Ruhlmann en tête auquel on doit le célèbre Hôtel du collectionneur. Rivaliser d'audace pour répondre à une furieuse envie de changement et d'émancipation, tel est le mot d'ordre que se fixent les Grands magasins du Louvre, les Galeries Lafayette, du Printemps et du Bon Marché qui confient leurs pavillons à de grandes dynasties de créateurs qui oeuvrent à plusieurs (architectes mais aussi maîtres verriers, sculpteurs, ferroniers, fresquistes...) dans une volonté de transversalité des arts jamais égalée. La géométrie empreinte de modernité s'impose tout comme l'élégance du graphisme relayés par des matériaux rares et précieux. Le pavillon de l'Ambassade française portera à la perfection cette vision commune d'un luxe déclinable à l'envie. Les paquebots seront bientôt les ambassadeurs de cet art à la française dont la diffusion dans le monde est facilitée et évoquée par le réseau très influent des ambassades. Le mérite du commissaire Emmanuel Bréon ancien directeur du musée Landowskià Boulogne est de faire revivre ces vestiges à partir de maquettes, portofolios, peintures et objets d'art à l'aide d'une scénographie élégante et épurée mais avec un budget restreint. L'art Déco c'est avant tout un état d'esprit aussi trépidant que bref dans le temps, sans doute l'une des raisons du culte que l'on continue à lui vouer à l'international. Sacrée époque où le Made in France était le must et Paris une fête !

Infos pratiques :

1925
quand l'art déco séduit le monde
Cité de l'Architecture et du patrimoine
jusqu'au 17 février 2014

http://www.citechaillot.fr

(une section entière est consacrée aux enfants "grandir en 1925"avec stages et atelier)

Autour de l'exposition : cycle de films "l'art déco à l'écran", séminaire, cours d'histoire de l'architecture...

Publications : Hors Série Connaissance des Arts et superbe catalogue aux éditions Norma.



La Piscine (Roubaix) s'offre une saison danoise et une extension !

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Pierre Wemaëre, Copenhague, 1938
Aquarelle et encre de chine sur papier, 26x20 cm
Collection privée. Photo : A.Leprince

Pierre Wemaëre, Intériorité 1981
Aquarelle et encore de chine sur papier 24x18cm fonds Pierre Wemaëre. Création pour une tapisserie d'après un dessin d'Asger Jorn. Collection privée. Photo : A.Leprince

Anton Laurids Johannes Dorph Portrait d'un jeune pêcheur portant une casquette. Collection particulière. Photo : A. Leprince

Karl Madsen. Coucher de soleil à Skagen, Danemark, 1906, huile sur toile, 47 x 55 cm, collection particulière. Photo A. Leprince

Gisèle Buthod-Garçon, Sans titre 2013 Courtesy l'artiste Photo : A. Leprince

Petit tour en région après le tumulte parisien...
Fer de lance de toute une ville et autre symbole de l'Art Déco "la plus belle piscine de France" reconvertie en musée d'Art et d'Industrie prévoit à la suite du succès croissant de ses expositions un agrandissement de 1800m² pour un budget de l'ordre de 7 millions d'€ financés par la municipalité de Roubaix aidée éventuellement de l'aglomération lilloise (encore en discussion). D'ici là nous pouvons admirer une collection française restée anonyme sous les lumières danoises, soit quelques 200 peintures de ce qui est considéré comme l'âge d'or d'un art qui reste méconnu dans nos contrées. En effet l'école de Copenhague attire dès le début du siècle de nombreux artistes venus du froid y compris Friedrich et Abilgaard avec ce goût des paysages où la mer domine et portraits simples et pénétrants.
 
En parallèle est évoquée la complicité hors normes franco-danoise de Pierre Wemaëre né dans le Nord et représentant de l'abstraction lyrique française et Asger Jorn, co-fondateur du mouvement CoBra. Une amitié qui se scelle à leur rencontre dans l'atelier de Fernand Léger à Paris en 1936 et restera indéfectible jusqu'à la mort de Jorn en 1973. Des liens artistiques et affectifs qui agissent à la manière d'un révélateur à chaque étape de leur processus créateur de la tapisserie à la peinture en passant par l'encre et le dessin. Une émulation toujours positive qui les amène chacun à se dépasser. Bel exemple de complémentarité, jusqu'ici jamais mis en lumière avec tant limpidité.
 
A Paris pour ceux qui ne peuvent se déplacer ne manquez pas leurs créations à quatre mains au musée d'art moderne dans le cadre de l'exposition tapis et tapisseries d'artistes Décorum.
 
Egalement incursion dans la céramique contemporaine puisqu'à la Piscine on prône l'art de la pluridisciplinarité avec Gisèle Buthod-Garçon et son travail autour du Raku.


Infos pratiques :

Le siècle d'or de la peinture danoise : une collection française
Wermaëre et Jorn : la force des contraires.

La Piscine
Musée d'art et d'industrie
jusqu'au 12 janvier 2014
http://www.roubaix-lapiscine.com


(Lors de votre voyage ne manquez pas également au LaM voisin, Daniel-Henry Kahnweiler, le grand marchand de l'art moderne).




De Jeune Peinture à Jeune Création, 60 ans au service de l'émergence !

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Identité visuelle Jeune Création 2013

Elizaveta Konovalova, Pointing North, 2012, Crayons taillés, vues de l’exposition Fonctions Obliques/Prix Boesner 2013
©Elizaveta Konovalova
 
Emilie Brout et Maxime Marion - The road between us, 2008 - 2011

Arnaud Lesage Courtesy l'artiste
 
Rémi Uchéda, Une membrane d’adhérence – 2006, Performance, 14 m d’adhésif double-face, six danseurs, pour la mairie de Paris.

Aurélie Pétrel, Dispersion, 2013, Un tirage Lambda contrecollé sur Dibond, 100x66cm
Vue du montage de l’exposition Images, Gowen Contemporary, Genève CH


Jeune Création, Biennale de la Jeune Création Européenne... il y a de quoi se perdre parmi toutes ses manifestations mais eux ils peuvent revendiquer un ancrage historique. En effet c'est en 1949 que Paul Reyberolle fonde l'association Jeune Peinture qui deviendra par la suite Jeune Création.  C'est donc l'un des plus anciens collectifs d'artistes élus et toujours autogéré dans le monde ;  une particularité que revendique son président Jérémy Chabaud (lui même artiste).

L' exposition internationale annuelle est un véritable baromètre des pratiques contemporaines.  Une édition 2013 foisonnante parrainée par l’artiste Renaud Auguste-Dormeuil qui se tient pour la 5è année consécutive au Centquatre, grand partenaire. A l’issue d’un intense et rigoureux travail de sélection mené par les 17 artistes membres de la commission de sélection (élus l’année dernière) 56 dossiers ont été retenus sur les 3000 de départ. A cette surprenante alchimie s’ajoute les projets d’artistes invités un artiste marseillais rencontré à la foire Art O Rama et un artiste japonais choisi par les équipes de Jeune Création pendant Art Osaka. Car l’international est bel et bien au cœur de cette 64è éditionplacée sous le signe de l’échange, du collectif et de la circulation des idées et des artistes avec la poursuite du travail de résidences croisées (cette année au Brésil dans la résidence Sao Jao, état de Rio de Janeiro). De même et initiée par Glassbox qui a aussi pour vocation de soutenir la création contemporaine à l’international, la mise en réseau des artist-run spaces, espaces d’exposition ouverts et gérés par les artistes donne une visibilité nouvelle à ces pratiques alternatives de diffusion de l’art contemporain. En partenariat avec la revue Oscillations une réflexion sera également menée sur la politique de l’espace d’exposition.

Dans cette programmation pluridisciplinaire et audacieuse une large place est faite à la vidéo : carte blanche à Bandits-Mages, diffusion du film Passing by de Julien de Casabianca, sélection du video-art center de Tokyo et karaoké d’artistes. Transversalité également mise à l’honneur dans la programmation des performances avec la collaboration de la fondation Ricard qui renouvelle son engagement. Evènement vivant à la scénographie innovante, le parcours d’exposition sera ponctué de visites ludiques de médiation, tandis que le Prix Jeune Création et le prix Boesner seront décernés par un jury présidé cette année par Christian Bernard, directeur du MamCo Genève avec le prix Résidence qui accompagne les candidats au départ vers le Brésil. Un nouveau Prix du Public sera également remis à l’issue de l’exposition. Dans ce large paysage visuel nous pourrons remarquer une forte présence des images (photographies, videos) avec les œuvres d’Arnaud Lesage ou de la brésilienne Ana Vaz. D’autres travaux s’emparent d’une dimension fragile et pauvre des matériaux comme le péruvien Sergio Verastegui ou la russe Elizaveta Konovalova, tous deux récompensés. Rapport au corps performé chez Iris Dittler, tandis que le dessin et la peinture occupent une large place du contingent avec le travail de Jérémie Delhomme ou Antoine Desailly.

En parallèle à la galerie Jeune Création dans 18è arrondissement de Paris, sera proposée une exposition de photographies.


 
Infos pratiques :

Jeune Création 2013
au Centquatre
5 rue Curial 75019 Paris

Du 9 au 17 novembre 2013
Vernissage le 8 novembre

12h-19h. Fermé lundi.
nocturnes ven. et sam.
Ouverture à 11h le wkd
 
Performance et ciné-concert,
 
le samedi 9/11 de 17h-19h : en tant que parrain de Jeune Création 2013,
l’artiste Renaud Auguste-Dormeuil proposera une programmation autour des pratiques de la performance.

20h : diffusion de Passing Byde Julien de Casabianca accompagné du musicien David Aknin.

Galerie Jeune Création
24 rue Berthe
75018 Paris

Ouvert du mardi au
samedi de 13h à 18h                              


http://www.jeunecreation.org

Mélanie Rio, les artistes et la Cité

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Bruno Peinado et le New Way Mabilais réhabilité (agence d'architecture Unité) Rennes, octobre 2013 vues de l'installation Tatitati tatata tatiti ti, un code dans la ville


Héctor Zamora, Potencialidades le Voyage à Nantes 2013

Tsal Omem Yr
néon monté à l'envers (réadaptation d'une pièce ancienne)

vue d'exposition Galerie Mélanie Rio - Nantes 2011. © Marc Geneix
 
Benoît-Marie Moriceau, Cutter Crusher (Forward Compatibility), 2012. Plâtre synthétic, sédiments, poudre de marbre, ciment blanc, pigments naturels. 240 × 140 × 50 cm.
Courtesy galerie Mélanie Rio, Nantes, © Benoît-Marie Moriceau, Photo: Frank Bertrand.

Edgar Martins, Ergolier helmet, Guiana Space Centre, French Guiana

Edgar Martins, SADM (Solar Array Deployment Mechanism) Rotor - opens the solar pannels when in orbit, Material & Components Laboratory, ESTEC/ESA (Noordwijk, Holland)

Franck Gérard, En l’état (13 juillet 1999-Aujourd’hui). Rue François Coppée, Nantes.

La galerie Mélanie Rio à Nantes.

Tel un phare dans la ville, la Mabilais sublimée par l'artiste Bruno Peinado retouve son éclat d'origine dans le paysage rennais. Oeuvre emblématique de 17000m² signée Louis Arretche, sa réhabilitation titanesque par le Groupe Legendre a permis une commande artistique pérenne unique en son genre, remportée par Bruno Peinado (galerie Lovenbruck) à l'issue d'un concours lancé par Mélanie Rio, conseillère du projet et elle-même galeriste à Nantes. C'est surtout de nuit que l'installation prend toute sa vibration rejouant 2001 l'Odyssée de l'espace à travers un code morse lumineux lancé aux habitants. Une réappropriation à partager qui fascine l'artiste tel qu'elle me l'explique lors de ma visite à sa galerie à Nantes. Installée dans un ancien hôtel particulier du XIXè siècle Mélanie Rio défend l'aide à la production d'oeuvres dans une problématique en résonance avec le paysage ou l'environnement de la Cité. Des interventions in situ qu'elle revendique dans la droite ligne des actions de son mari Antony Rio architecte fondateur de l'agence Unité. Ainsi de son exposition actuelle de Benoît-Marie Moriceau où l'artiste transforme la galerie en une maison particulière retrouvant son passé d'origine ponctuant de gestes ou d'installations les beaux volumes. L'âtre dans la cheminée, une fourrure laissée dans l'entrée (on pense immédiatement au cinéma de Jacques Demy et sa chambre en ville, passage Pommeraye), une table dressée, un jeu de construction pour enfants et la maîtresse de maison elle-même souriant au photographe avec un chien dans le jardin attenant. Des sensations fugitives et poétiques à double détente quand il s'agit  de s'affranchir délibérement du contexte à travers l'anachronisme et la disparition tels ce vivarium mimant la contamination de la redoutable mérule (2002) ou cette pince mécanique géante censée s'attaquer au béton armé "Cutter Cruscher". C'est bien de destruction qu'il s'agit comme avec "Casser la barraque" proposition du commissaire Patrice Joly invité à investir totalement le lieu dont il exploite tous les paradoxes en puissance. Ainsi d'une demeure huppée immaculée, les artistes en brisent l'apparente homogénéité pour donner libre cours à des penchants iconoclastes gratuits, comme Briac Leprêtre qui joue avec la hauteur des plafonds ou imagine des excroissances disproportionnées. Rediscuter, perturber l'ordre établi et la fonctionnalité du lieu et du contexte, tels sont les leitmotivs de plusieurs artistes choisis par Mélanie qui soutient également la photographie avec des artistes internationaux tels Edgar Martins ou Rune Guneriussen que l'on retrouvera avec bonheur cette semaine à Paris Photo.
Mélanie qui a ouvert il y a 4 ans à Nantes a su prendre sa place auprès d'instituations partenaires locales incontournables (Voyage à Nantes avec notamment Ambroise Tézenas, Zoo galerie) et dans tout le Grand Ouest (40mcube avec Marion Verboom découverte à la Biennale, Plast...) sans oublier Paris où elle vient d'ouvrir un espace dans le 11è arrondissement, indispensable en terme de visibilité. Extrèment mobile et pointue dans son positionnement, Mélanie Rio a de beaux jours devant elle. Si vous passez par Nantes, une visite s'impose...
 
Infos pratiques :
 

melanieRio gallery

34, boulevard Guist'hau
44000 Nantes
56, rue de la Fontaine au Roi
75011 Paris

http://www.rgalerie.com

http://www.parisphoto.com/fr/paris/artistes/edgar-martins


Nantes et les néo-grecs

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Burthe Léopold - Sapho jouant de la lyre, 1849
Carcassonne, musée des Beaux Arts

Jean-Léon Gérôme, Jeunes Grecs faisant battre des cocqs, dit aussi Un combat de cocqs, 1846
huile sur toile. Paris, musée d'Orsay

Jean-Léon Gérôme, Tête de femme coiffée de cornes de bélier,
huile sur toile. Nantes, musée des Beaux Arts


Henry-Pierre Picou, Le Styx.
Esquisse. Nantes, musée des Beaux Arts

Jean-Léon Gérôme, l'Odyssée.Projet de décoration murale pour le salon de la Maison Pompéienne du prince Napoléon avenue Montaigne

Jean-Auguste-Dominique Ingres, Antiochus et Stratonice
crayon et huile sur calque marouflé sur toile. Montpellier, musée Fabre

Les néo-grecs, futurs impressionnistes ? Cyrille Sciama, commissaire, chargé de la collection XIXè au musée des Beaux Arts de Nantes a décidé de bousculer les idées reçues sur des peintres souvent considérés à tort comme maniérés, fades et lisses alors que le nantais Henry-Pierre Picou (1824-1895) et son entourage sont tout sauf des observateurs servils et classicisants. Relégués souvent au rang de peintres mineurs, Picou mais aussi Jean-Louis Hamon (1821-1874) et Auguste Toulmouche (1829-1890) n'ont pas encore bénéficié d'une réhabilitation à l'image de Jean-Léon Gérôme (1824-1904) ou d'Alexandre Cabanel (1823-1889) tous deux célébrés récemment. Alors que l'on assiste à un renouveau de la recherche aux Etats-Unis pour ces peintres jugés rétrogrades face à l'impressionnisme naissant, La Lyre d'ivoire co-produite par les musées de Nantes et d'Ingres de Montauban renouvelle notre regard sur ce mouvement d'une vingtaine d'années dont le succès et l'influence sur les arts décoratifs (villa Pompéienne du prince Napoléon) facilité par la gravure, n'est plus à prouver. Ce beau idéal à la fois éclectique et naturaliste se décline notamment chez les commandes de riches particuliers tels les hôtels Pereire et Schneider puis la Païva que décore Picou qui meurt pourtant oublié de tous et sourd à l'hôpital Saint-Jacques. Justice devait donc être faite à une génération frondeuse qui se défie des leçons de morale du néoclassicisme pour rechercher plaisir et divertissement dans cette sorte de phalanstère qu'est l'atelier de Paul Delaroche rue de Fleurus où les libations et autres pratiques antiques sont monnaie courante et conduiront à sa fermeture(redécouverte des sites de Pompéi et d'Herculanum). Un théâtre dans lequel évolue des corps érotiques et gracieux issus d'un certain idéal formel mais prétexte aussi à l'irrévérence telle qu'on la découvre dans le célèbre "Combat de coqs" présenté par Gérôme au Salon de 1847 et considéré comme l'acte fondateur du groupe. Prêt exceptionnel du musée d'Orsay (contre d'autres contributions de Nantes pour Masculin/Masculin), ce tableau avec ses messages codés et son ironie explosive dépasse la simple scène de genre pour incarner cette attitude antagoniste : idéaliste et réaliste à l'aube des débats esthétiques à venir. Ainsi sous une sensualité latente le peintre introduit des notions de pittoresque ce qui signe la fin du genre historique et un penchant résolument antiacadémique. De même avec "Intérieur grec" dit aussi le Gynécée où la trivialité du sujet (scène de bordel), la clarté du coloris et la tentation permanante du pastiche sont loin des critères prônés par l'Académie. Ainsi cette déclinaison plastique de l'art pour l'art est elle à rapprocher des poètes de l'époque Théophile Gautier en tête qui donne son titre à l'exposition ou Leconte de Lisle et son goût pour l'Antiquité revisitée. L'évocation de la somptueuse Villa Pompéienne de Joseph Bonaparte, neuveu de l'Empereur ouvre une dimension nouvelle celle de l'architecture néo-grecque, une révolution stylistique sans précédent dans le paysage parisien et nantais comme le souligne Cyrille Sciama dans un chapitre passionnant du catalogue puisque que la ville s'inscrit dans ce goût partagé par les élites parisiennes.
 
A noter l'acquisition récente du tableau préparatoire de Picou "le Styx" par le musée de Nantes et la "Naissance de Pindare" par le musée d'Orsay qui démontre le regain d'intérêt des musées pour cette peinture.
 
Ainsi et grâce à des prêts exceptionnels notamment du Louvre et d'Orsay partenaires majeurs, cette exposition entend et réussit à réconcilier l'amateur du cinéma et des premiers péplums hollywoodiens avec cette génération souvent occultée par la légende Ingriste, dont Gérôme apparait comme le fossoyeur virtuose de l'histoire et inspirateur d'une esthétique revival dont regorgent les jeux videos américains Age of Empires ou Oblivion. Quoi de neuf ? l'Antique..
 
Il est possible de télécharger gratuitement l’application officielle de l’exposition sur GooglePlay et AppleStore.



Infos pratiques :

La lyre d'Ivoire
Henry-Pierre Picou et les néo-grecs

NANTES-Musée des Beaux Arts 25 octobre 2013 - 26 janvier 2014

MONTAUBAN-Musée Ingres 21 février 2014- 18 mai 2014


http://www.museedesbeauxarts.nantes.fr

Catalogue aux éditions le Passage, 300 pages, 32€.

Paris Tableau 2013 : 5 jours, 3 ans de passion !

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Jean-Honoré Fragonard, Jeune fille endormie, 49 x 62,5 cm, galerie Sanct Lucas, Vienne, salon Paris Tableau 201, palais Brongniart à Paris

Francesco Furini, Allégorie de la Paix, 84 x 75 cm, galerie Canesso, Paris, salon Paris Tableau 2013, palais Brongniart à Paris.

Hans van Essen, Nature morte au homard, salon Paris Tableau 2013, palais Brongniart à Paris.

Pierre-Jacques Volaire (Toulon, 1729 – Naples, ca. 1799) L’éruption du Vésuve du 15 juin 1794 Huile sur toile, H. : 66,5 x L. : 92 cm salon Paris Tableau 2013, palais Brongniart à Paris.


Redonner tout son rayonnement à la peinture ancienne de façon intimiste mais pas confidentielle, voilà le défi que se sont fixés en 2010 dix marchands à l'instar du succès de Maastricht la plus belle foire du monde ou la Biennale des Antiquaires au Grand Palais.
Ils sont 22 en cette 3è édition 2013 dont quatre nouveaux : le madrilène Coll et Cortés, le lyonnais Michel Descours, le parisien  d’origine espagnole Gabriel Terrades et le romain Carlo Virgilio sous les ors du palais Brogniart où l'ambiance feutrée et élégante est propice à instaurer une relation de confiance avec les collectionneurs. Paris Tableau se veut donc le reflet de l'expertise et la passion d'une profession qui ne se limite pas à une approche commerciale comme en témoigne l'idée de Guillaume Kientz conservateur au musée du Louvre et commissaire de l'exposition "Sous réserve d'usufruit" qui rappelle les enjeux de ce type de donation et le rôle de conseil du marchand en tant qu'intermédiaire. Parmi les chefs d'oeuvre qui se bousculent on remarque :
Dans les portraits un autoportait déguisé en Tête de Sainte d'Artémisia Gentileschi (galleria Cesare Lampronti) et le Portrait d'Horace agé de deux ans par Paul Delaroche (galerie Terrades) jamais révélé.
Les natures mortes sont à l'honneur avec Jan Davidsz De Heem et son atelier (Haboldt & Co) et l'extraordinaire composition au homard d'Hans van Essen, unique hommage signé de l'artiste (David Koetser).
Paysages enflammés et spectaculaires du Vésuve par Pierre-Jacques Volaire (dit Chevalier Volaire) aux effets dramatiques garantis (galeries Carlo Virgilio et Charles Beddington) et voyage plus lointain avec Antoine Payen sur l'île de Java Pont de bambou sur la rivière Tjisadane à Bogor (Michel Descours). Scènes de genre chez Didier Aaron et Cie ou Kunsthandel P. de Boer.
Enfin tentations mystiques et religieuses avec l'énigmatique Christ moqué de Giacomo Cavedone (Galerie Canesso) ou Christ et la Samaritaine de Girolamo Da Santacroce (Derek Johns).
 
Paris Tableau est aussi un lieu d'échanges et d'érudition avec un colloque, co-organisé avec la Fondazione Federico Zeri, intitulé "Federico Zeri et le Connoisseurship" le 13 après-midi. L'occasion unique donc de se cultiver et de rencontrer des professionnels internationalement reconnus et rarement regroupés.
 
Vous voyez, il n'y a pas que Paris Photo cette semaine...!

Infos pratiques :

Paris Tableau
Salon international de la peinture ancienne
Du 13 au 17 novembre 2013, de 11h à 20h
Nocturne jusqu’à 22h le vendredi 15 novembre
Fermeture à 17h le dimanche 17 novembre

Tarif : 15 € (catalogue compris) / accès libre à l’auditorium


Palais Brongniart

Place de la Bourse
75002 Paris

www.paristableau.com



Raymond Depardon, Sarah Moon, Brassaï, Anders Petersen, Natacha Lesueur.. que de photographies !

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Raymond Depardon Salon du camping, Porte de Vincennes, 1960
25x25 cm ©Raymond Depardon/Magnum Photos

Raymond Depardon Glasgow, Ecosse, 1980
34x51 cm©Raymond Depardon/Magnum Photos

Sarah Moon Budapest, 1987
© Sarah Moon

Sarah Moon, l'Oiseau
© Sarah Moon
Brassaï Tour Eiffel, 1932 ©Estate Brassaï


© Anders Petersen. Courtesy Galerie VU’
BnF, Estampes et photographie
 
Natacha Lesueur Courtesy of the artist/ Fondation d’entreprise Ricard, Paris




Saluons la courageuse et salutaire initiative de Libération de sortir une édition vierge de toute image ! Comme si la déferlante de l'actualité photographique dans le sillage de Paris Photo masquait les problèmes et le quotidien des photojournalistes engagés sur le terrain ou répondait à des critères et appétits de plus en plus spéculatifs et formatés. Il n'empêche qu'il existe encore de vrais aventuriers de l'image et de la rencontre car elles sont indiscutablement liées. A commencer par RaymondDepardon et ses moments si doux au Grand Palais. Nomade dans l'âme, "la couleur est la métamorphose de la curiosité" déclare t-il. Et nous passons des "Années déclic"à l'Afrique, au Chili, Beyrouth, Glasgow et la DATAR (portrait de la France) dans des moments si doux, si simples, colorés et justes. Pour celui qui a seize ans quitte sa ferme natale et monte à Paris avec un appareil photo c'est un sacré chemin de 50 ans environ pour Raymond l'arpenteur, riche de solitude...
Autre révélation à laquelle je ne m'attendais pas, Sarah Moon et ses Alchimies au Jardin des Plantes. Un nouveau récit "pas très naturel du minéral, du végétal et de l'animal"où l'on croise un véritable bestiaire taxidermisé, vivant ou transformé par le seul traitement de l'image. Une poétique du photosensible dont elle seule a le secret. Une voix envoutante (la sienne) rajoute à la magie de l'ensemble sur le thème du Petit soldat de plomb d’Andersen qu'elle revisite. Personnage à multiples facettes, Sarah Moon ne cesse de laisser une empreinte vive à tout ce qu'elle touche.
Mais Paris ne serait pas Paris, sans Brassaï et son amour inconditionnel de la ville Lumière qu'il découvre jeune enfant et ne cessera de reconvoquer lors de ses séjours ultérieurs. Des archives de la mémoire qui agissent comme des petites madeleines pour le hongrois qui lorqu'il arrive en 1924 est incapable de parler français sans l'aide de ses amis, artistes et intellectuels qu'il retrouve dans le Montparnasse des années folles. Il s'engage alors dans l'exploration du hasard et du merveilleux qu'il traque de nuit (Paris de nuit, 1932) et de jour (Paris de jour) "ces choses devenues banales et que l'on ne voit plus". A la recherche de poésie et de bruillard il croise les premiers graffiti urbains et le légendaire Picasso avec qui il va entretenir une longue amitié jusqu'à sa mort et partager le goût du cirque et des Folies Bergère. Cette exposition à l'Hôtel de Ville sous le commissariat d'Agnès Gouvion Saint-Cyr clôt un cycle iconique de photographes du Paris éternel.
Avec Anders Petersenà la BNF site Richelieu et pour la première fois le photographe suédois nous lance en pleine face et sans détour ces ados, prostituées, hommes, femmes dans une confusion qui est sa marque de fabrique. "Ne pas trop réfléchir et ranger son cerveau sous son oreiller" comme il le déclare lui-même dans un véritable work in progress qui le conduit de Café Lehmitz (1970) sa série la plus célèbre prise dans un café de Hambourg à l'hôpital psychiatrique (Mental Hospital) ou la prison jusqu'à des oeuvres plus récentes Roma et Reggio Emilia (2012). Une traversée du désir où affluent failles et vulnérabilités de chaque être rencontré. On en ressort foudroyé !
Un peu de fraîcheur pour terminer cette chronique de quelques jalons qui ne s'arrêtent pas là avec Natacha Lesueurà la fondation Ricard et son séduisant personnage de Carmen Miranda qu'elle réitère en icône hollywoodienne exotique, raciale et sexuelle.

Infos pratiques :

Raymond Depardon
Un moment si doux
du 14 novembre au 10 février 2014
Grand Palais
http://www.grandpalais.fr

Sarah Moon
Alchimies
jusqu'au 1 er décembre 2013
Jardin des Plantes
http://www.jardindesplantes.net

Brassaï
pour l'amour de Paris
jusqu'au 8 mars 2014
Hôtel de Ville

Anders Petersen
Photographies
Du13 novembre 2013 au 2 février 2014
BnF François-Mitterrand
Galerie Mansart

http://www.bnf.fr

Natacha Lesueur
Outside a Nut
jusqu'au 7 décembre 2013
http://www.fondation-entreprise-ricard.com

 

Paris Photo, c'est parti !

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La galeriste Suzanne Tarasiève devant Juergen Teller, Vivienne Westwood No.1, London Courtesy Suzanne Tarasiève, Paris
William Eggleston, Untitled (Rosa sleeping) Memphis, TN [From Dust Bells 1]  Courtesy Cheim and Read        
Stephen Shore, La Brea Avenue and Beverly Boulevard, Los Angeles, California  Courtesy 303        
Eberhard Grames, East German Coal Gang 1990          
Courtesy Conrads
Duane Michals, Colette and Willy Courtesy Esther Woerdeh
Simone Kappeler, Erie-See, 10.6.1981 Courtesy Esther Woerdeh
Kiluanji Kia Henda, The Merchant of Venice          
Courtesy Filomena Soares
Robert Polidori, Salle de Crimée Sud, (99) ANR.02.036, Salles de l’Afrique, Aile du Nord – 1er étage Courtesy Karsten Greve
Laurenz Berges, Bei Tante Emma Courtesy Wilma Tolksdorf
Vivian Maier, Untitled, Self-portrait Courtesy Howard Greenberg
Rudolf Bonvie, Dialog Courtesy Priska Pasquer
Mounir Fatmi, The Blinding Light Courtesy Analix Forever
Olivier Metzger, Jersey Courtesy Bertrand Grimont


Paris Photo est devenu en 3 ans, l'équivalent de la FIAC au grand dam des primo-acheteurs qui doivent ravaler leurs envies ! Car qui dit qualité dit rareté et les prix pratiqués par les grandes galeries américaines de plus en plus présentes ont de quoi donner le tournis. Des blockbusters en veux tu en voilà chez Gagosian ou Metro Pictures, Pace/MacGill ou Fraenckel ou vintages de choix (Viviane Meier, Lee Friedlander, Elliott Erwitt, Man Ray, Robert Franck, Brassaï, André Kertész...) mais surtout une diversité des styles et médiums photographiques qui donne à cette foire une place à part. Sur les 136 galeries originaires de 24 pays différents, 28 font leur apparition et apportent ce sang neuf indispensable. De nombreux collectionneurs font spécialement le voyage chaque année comme le précise JulienFrydmann, le nouveau directeur qui a su exporter son concept à Los Angeles en avril.
 
Parmi les solo shows proposés cette année je remarque Juergen Teller présenté par Suzanne Tarasiève (ma photo) et le célèbre tryptique de Vivienne Westwood "The naked Vivienne"émouvant et provoquant à la fois. Egalement et dans un autre registre Sophie Ristelhueber récemment entrée chez Jérôme Poggi avec des oeuvres historiques de la série Beyrouth. Robert Capa à l'honneur chez Daniel Blau et jeunesse pro nazie, avant-gardes de l'entre deux-guerres chez Gilles Peyroulet, photographie soviétique des années 30 chez Nailya Alexander, portrait coloré mexicain chez Grafika la Estampa et enfin très belles fables de l'identité chez Analix Forever avec Mounir Fatmi et ses lumières de la jambe noire issues d'un tableau de Fran Angelico conservé à Florence. De la greffe et du sublime "The Blinding Light"nous transporte dans un ailleurs en positif et négatif. Voyage, voyage avec Tasveer, galerie leader sur le marché indien basée à Bombay et le célèbre Raghu Rai seul indien à avoir intégré l'agence Magnum.
 
Un riche panorama que complètent dans les hauteurs du Grand Palais les nouvelles collections "Acquisitions récentes" de trois institutions mondiales : l'Institut Moreira Salles de Rio de Janeiro, l'Art gallery of Ontario de Toronto ainsi que le musée Folkwang d'Essen et les focus de la Collection privée d'Harald Falckenberg (Hamburg). Prix du Livre Photo-Aperture Foundation (KARMA, du photographe Oscar Monzon), Plateforme animée cette année par Nicolas Bourriaud directeur de l'école des Beaux Arts et Chantal Pontbriand commissaire et critique d'art à l'origine de ce beau projet et agenda associé dans tout Paris une programmation foisonnante et vibrante !
On n'en oublie pas pour autant la cruciale question du devenir des Rencontres d'Arles toujours en suspens suite aux inquiétudes soulevées par François Hébel en lutte avec la mécène suisse Maja Hoffmann (fondation Luma). Une capacité de résistance qui illustre des différences de préoccupation et d'audience et fait aussi l'attrait de ce secteur plébiscité par des visiteurs toujours plus nombreux à en voir les files d'attente devant le Grand Palais. Les purs et durs, réticents aux sirènes de l'art actuel sont bien présents et entendent le rester !
 
 
 
Infos pratiques :
Paris Photo
14-17 novembre 2013
Grand Palais
et programmation en résonance
 
 
Téléchargez l'Application Mobile du Salon,
désormais disponible pour Iphone, Ipad, Blackberry, Android et Windows Phone.

Les OFF : Fotofever, Photo Off, Photo St Germain des Prés, Super/natural

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Collectiond'Alexandre Dupouy, Fotofever Paris 2013

Léo Caillard la Joconde, Courtesy Victori Contemporary New York

Arnaud Lesage, Opening 2007 Courtesy Maubert, Paris

Eric Guglielmi, je suis un piéton rien de plus 2009 Courtesy Maubert, Paris

Vivian Maier Untitled (Couple Embracing with Checkered Clothing) ca. 1960s
Courtesy of the Jeffrey Goldstein Collection, Vivian Maier

Cécile Decorniquet Allégories Courtesy l'artiste et LE3 Maison Saint honoré


Voir de la fesse à Fotofever :
Légère baisse de régime à Fotofever Paris qui contrairement à la dernière édition de Bruxelles n'a pas invité de musées ou d'institutions (Charleroi et ABN Amro) dommage ! Mais il y a toujours le principe de la collection privée avec carte blanche donnée à Alexandre Dupouy collectionneur français autour du thème de l'érotisme et de la fesse. Des cartes postales et photographies début de siècle en regard avec des pièces plus contemporaines sélectionnées par la galeriste Emilie Dujat. Parmi les exposants je remarque à la galerie de l'instant quelques clichés iconiques de Roy Schatt, le phtographe de l'Actor's Studio de New York ou à la Russian Tea Room de grands photographes russes (Oleg Dou) mais aussi Tchèques ou mexicain en quête de vérité. Présence belge (Emilie Dujat, Arielle d'Hauterives) et hollandaise (the travestijn gallery) intéressante. Galeries italiennes égalements, anglaises et américaines, un bon cru donc et accueil personnalisé qui devraient séduire les collectionneurs potentiels !

Photo OFF, 4è édition à la Bellevilloise :
Autre ambiance plus underground à Belleville avec Richard Ballarian est l'invité d’honneur de la nouvelle édition 2013 de Photo Off. De sa rencontre avec la ville Lumière nait une urbanité désincarnée, intemporelle où les habitants errent tels des âmes, bras et jambes que le spectateur doit mentalement reconstituer. En 4 ans ce jeune salon s'est forgé une identité et un positionnement international que récompense un prix : le prix du Jury Photo Off, présidé cette année par Sarah Moon également marraine de l'édition 2013. Parmi les nombreux exposants répartis sur les 2 étages de ce lieu mythique de l'histoire de l'est parisien "la forteresse culturelle" où le public n'est pas le même qu'au Louvre, je remarque à la galerie Maubert Arnaud Lesage (présent à Jeune Création) et sa superbe série Anatopées. La galerie rue Saint Gilles a l'art de mettre en dialogue artistes émergents ou plus confirmés et répond subtilement à la thématique 2013 d'une photo engagée et connectée au réel. Egalement le Royal College of Art (London) avec une sélection pertinente ou le focus sur la photographie géorgienne élargissent les perspectives.


Visages et corps à St Germain des Prés :
La photographie envahit près de 50 lieux galeries, librairies, agences, centres culturels du 6è arrondissement sous la direction de Guillaume Piens (anciennement à la tête de Paris Photo). "Visages et corps" déclinés avec exigence comme en témoignent les propositions. Commençons par la galerie Le Minotaure avec des tirages d'exception signés Erwin Blumenfeld, Man Ray, Ilse Bing ou Pierre Molinier. Vivian Maier chez Frédéric Moisan, la révélation du moment ancienne gouvernante d'enfants autodidacte découverte sur le tard grâce à un marchand qui réalise quelques 120 000 photos de rue de la veine d'une Lisette Model. Daniel Blau (également à Paris Photo) met en lumière Kim Novak sous l'objectif de J.R Eyerman photographe de Life Magazine inconnu. Somptueux boxeurs kenyans l'énergie du désespoir de ceux qui veulent s'en sortir par Philippe Bordas à la galerie Berthet-Aittouarès et pour finir Arno Rafael Minkkinen mon coup de coeur d'Arles, à la galerie Arcturus qui joue du body art en pleine nature. Mission accomplie !

Et si tout n'était que vision ?
Last but not least, Céline Moine commissaire et galeriste, invitée par les collectionneurs Isabelle et Fabrice de Pontfrache (le3maison saint-honoré) nous entraine dans une vision surnaturelle où je retrouve avec bonheur Cécile Decorniquet (lauréate SFR Jeunes Talents 2013) et ses fables teintées d'onirisme entourée de 4 autres photographes Hervé All (Women Lightscape), Mark Donikian (Arbres communiquants), Akira Inumaru (Ignis Fatuus) et Olivier Valsecchi (Dust) pratiquant tous la mémoire comme véhicule de visions initiatiques et fantasmées du corps et de la nature. Une traversée physique et mentale issue de pratiques performatives et de manipulations temporelles qui ne laisse pas indifférent !


Infos pratiques :

Fotofever Paris
du 15 au 17 novembre 2013
Carrousel du Louvre

http://www.fotofeverartfair.com


Photo Off 2013 - 4ème éditiondu 14 au 17 novembre 2013

La Bellevilloise
21, rue Boyer
75020 Paris
http://www.photooff.com/

Festival Photo Saint Germain des Prés
du 6 au 23 novembre 2013
50 lieux participants

http://www.photo-saintgermaindespres.com


Super/natural
Et si tout n'était que vision ?
LE3 Maison Saint Honoré
3 rue Duphot
75001 Paris

http://www.le3-maisonsainthonore.com

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