Caroline Corbasson Signals, 2014. Miroir de survie, 12,5 x 10 cm. Courtesy l'Inlassable galerie Paris
Nathaniel Rackowe Courtesy galerie Jérôme Pauchant Paris
Boris Lafargue Courtesy l'artiste
Payram, portrait blanc, tirage baryté mat, 50 x 60 cm, 1988-2008, courtesy Galerie Maubert
Sara Favriau : La faculté d’un probable désaccord entendu - light box et moulage de blister - 2x50x70x10cm -2014 - courtesy Galerie Maubert
Alors qu'il rentre tout juste de Bruxelles où il vient d'ouvrir son exposition pour la galerie Feizi (Silent Conversation, Keen Souhlal et Li Hongbo), David Rosenberg commissaire et auteur me dévoile en avant-première les contours de sa prochaine carte blanche dans le cadre de la Confidentielle du YIA Art Fair imaginée par Romain Tichit comme vraie alternative de la Spring Art Week parisienne. Un retour aux fondamentaux au Bastille Design Center qui avait vu naitre cette foire dédiée à l'émergence en 2010. Dans l'épicentre du Paris de la création une demi-douzaine de galeries sont réunies sous les verrières de ce bâtiment industriel, tandis que des projets Hors les murs sont imaginées dans des institutions partenaires. Un engagement curatorial fort qui continue de ponctuer ce format inédit qui a fait ses preuves auprès d'un public toujours plus nombreux. C'est à cette occasion que David Rosenberg invité par Isabelle Chatout avait choisit de présenter plusieurs artistes aux Archives Nationales, aux Arts et Métiers et dans l'église Ste Elisabeth de Hongrie pour la précédente édition. Cette fois son projet s'inscrit dans l'espace même de la foire. Je cherche donc à en savoir davantage.
1. Selon vous, le YIA a t-il véritablement trouvé sa place dans le paysage des foires à l'automne et au printemps ?
Oui à 100%. Dès la première édition j'ai ressenti l'esprit d'une foire à une échelle humaine, accessible à tous les sens du terme et surtout très inventive. Défendre des artistes qui en ont le plus besoin. Prendre le temps, s'arrêter devant une belle exposition. Sortir des schémas habituels, se laisser surprendre, semblent des arguments qui l'ont convaincu et dès le début de l'aventure. C'est tout naturellement qu'il a donc répondu à l'invitation de Romain, secondé cette année par Arnaud Deschin (la Gad galerie).
2. Pourquoi avoir choisit "Obscur -clarté" comme titre pour cette carte blanche ?
Ce projet est latent depuis de nombreuses années dans mon cerveau, me confie t-il. Prêt à se matérialiser sous cette 1ère forme parfaitement adaptable à un environnement muséal également. Je m'interroge s'il s'agit d'une résurgence de la sublime exposition "Turbulences" co-signée pour l'espace Culturel Louis Vuitton en 2012 avec Pierre Sterckx mais non l'idée est tout autre. Il voit cela comme un film en noir et blanc, une histoire de l'ombre et de la lumière, un monde en soi en clair/osbcur. Fort visuellement (on peut lui faire confiance). Intrigant...
3. Comment s'est faite la sélection d'artistes pour ce projet curatorial ?
Avant tout en étant guidé par l'intuition, le thème et le hasard des rencontres, à la recherche d'oeuvres pertinentes et de qualité. Il y a aussi l'envie de mettre en lumière, sans jeu de mot,une famille d'artistes émergents sur la scène française, des personnes remarquables (tels que Caroline Corbasson, Sara Favriau, Emmanuelle Bouyer, Boris Lafarque,Marlot et Chopard, Cyril Verde,Amélie Scotta,Ken Sortais,Sophia Pompéry...) en dialogue avec des artistes plus établis ou étrangers (comme Charles Laib Bitton, Alan Goulbourne, Nathaniel Rackowe, Andres Ramirez ou encore Gao Jie). Il y a aussi l'envie de mettre en valeur le travail de galeries originales et exigeantes (Jérôme Pauchant, Maubert, Virginie Louvet, L'Inlassable,Under Construction,A2Z, Da End...) et un intérêt commun à préserver, dans cet esprit de fraternité qui a toujours prévalu. Et c'est une vraie joie de dialoguer et travailler avec Romain.
Arriver à sortir d'un monde strictement concurrentiel pour trouver un équilibre subtil entre le caractère intime et convivial d'une relation sereine avec les collectionneurs ou primo accédants, tout en maintenant la rentabilité économique telle est la feuille de route qui devra continuer à inspirer le YIA. En tous cas, quand on voit le parcours de certains artistes telle Sara Favriau (lauréate du prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo) ou Keen Souhlal (également nominée pour le prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo) l'on se dit que cette recette confidentielle mais soutenue par de tels parrains est une sacré rampe de lancement !
Infos pratiques :
LA CONFIDENTIELLE#02 -
LE BASTILLE DESIGN CENTER
_"OBSCUR — CLARTÉ"
COMMISSAIRE: DAVID ROSENBERG
ARTISTES: CHARLES LAIB BITTON, MARLOT & CHOPARD, PAYRAM, CYRIL VERDE, SARA FAVRIAU, NATHANIEL RACKOWE, LUCIEN HERVÉ, EMMANUELLE BOUYER, KEN SORTAIS, AMÉLIE SCOTTA, PASCAL HAUDRESSY, SATOSHI SAÏKUSA, FRANK PERRIN, JIRI DAVID.
Salon international d'art contemporain
Paris, du 27 au 29 mars 2015
74 Bd Richard Lenoir 75011 Paris
Preview : sur invitation le 26 mars de 10 à 15h, vernissage de 16 à 21h30