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Channel: Métamorphoses et Vagabondages
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Paris, city of lights ! science de la lumière@Elephant Paname

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Flynn TalbotPrimary. Installation : Primary. © Flynn Talbot.
DGT.LIGHT in WATER. Photo du projet : Luce Tempo Luogo par DGT., 2011 © Photographie de Francesco Niki Takehiko. Crédits pour l’installation : LIGHT in WATER, 2015. © DGT.
Laura BaylissLumières Chevauchement. Photo installation : Lumières Chevauchement, 2015. © Laura Bayliss.

Un pénétrable de lumière et d'eau, c'est dès le départ le 1er choc sensoriel que nous propose ce parcours "The play of brillliants"où il est question d'espace, de lumière, et de technologie. Onze installations d'artistes internationaux (Etats-Unis, Australie, Angleterre, Allemagne, France) répartis sur les trois niveaux de l'Elephant Paname par l'agence Light Collectif, commissaire de ce projet hors norme. Si 2015 est l'année internationale de la lumière pour l'Unesco, appelant à des défis énergétiques et sociétaux, Elephant Paname innove auprès du public parisien, selon sa vocation pluridisciplinaire. Dans une lecture totalement inédite de cet écrin de style Second Empire et son fascinant dôme pavé de verre nous allons de surprise en surprise en un flux continu et immersif. Fascination phototropique et kaléidoscope d'émotions garanties ! Artistes, designers et architectes visionnaires qui travaillent pour des scénographies d'exposition ou spectacles mais aussi les marques qui en deviennent très friandes ou les villes. Une révolution basée sur les propriétés réflexives et oniriques de ce matériau et l'émergence d'une nouvelle discipline : le light art. Je reste longuement happée devant le spectacle des deux nouvelles créations spécialement conçue pour l'exposition "Circular" où trois anneaux lumineux se livrent à une chorégraphie fascinante conçue par le studio Berlinois WHITEvoid et "Ming" les vases interactifs "Eau "et "Feu" du designer britannique Moritz Waldemeyer. N'attendez pas pour vivre cette traversée sur le fil...

Infos pratiques :

Lumières
The Play of Brilliants

jusqu'au 31 mars 2015

Elephant Paname


10 rue Volney 75002 Paris

http://www.elephantpaname.com

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Confidences pour la Confidentielle #2 du YIA : rencontre avec David Rosenberg

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Caroline Corbasson Signals, 2014. Miroir de survie, 12,5 x 10 cm. Courtesy l'Inlassable galerie Paris

Nathaniel Rackowe Courtesy galerie Jérôme Pauchant Paris

Boris Lafargue Courtesy l'artiste

Payram,  portrait blanc, tirage baryté mat, 50 x 60 cm, 1988-2008, courtesy Galerie Maubert 

Sara Favriau : La faculté d’un probable désaccord entendu - light box et moulage de blister - 2x50x70x10cm -2014 - courtesy Galerie Maubert 

Alors qu'il rentre tout juste de Bruxelles où il vient d'ouvrir son exposition pour la galerie Feizi (Silent Conversation, Keen Souhlal et Li Hongbo), David Rosenberg commissaire et auteur me dévoile en avant-première les contours de sa prochaine carte blanche dans le cadre de la Confidentielle du YIA Art Fair imaginée par Romain Tichit comme vraie alternative de la Spring Art Week parisienne. Un retour aux fondamentaux au Bastille Design Center qui avait vu naitre cette foire dédiée à l'émergence en 2010. Dans l'épicentre du Paris de la création une demi-douzaine de galeries sont réunies sous les verrières de ce bâtiment industriel, tandis que des projets Hors les murs sont imaginées dans des institutions partenaires. Un engagement curatorial fort qui continue de ponctuer ce format inédit qui a fait ses preuves auprès d'un public toujours plus nombreux. C'est à cette occasion que David Rosenberg invité par Isabelle Chatout avait choisit de présenter plusieurs artistes aux Archives Nationales, aux Arts et Métiers et dans l'église Ste Elisabeth de Hongrie pour la précédente édition. Cette fois son projet s'inscrit dans l'espace même de la foire. Je cherche donc à en savoir davantage.

1. Selon vous, le YIA a t-il véritablement trouvé sa place dans le paysage des foires à l'automne et au printemps ?
Oui à 100%. Dès la première édition j'ai ressenti l'esprit d'une foire à une échelle humaine, accessible à tous les sens du terme et surtout très inventive. Défendre des artistes qui en ont le plus besoin. Prendre le temps, s'arrêter devant une belle exposition. Sortir des schémas habituels, se laisser surprendre, semblent des arguments qui l'ont convaincu et dès le début de l'aventure. C'est tout naturellement qu'il a donc répondu à l'invitation de Romain, secondé cette année par Arnaud Deschin (la Gad galerie). 

2. Pourquoi avoir choisit "Obscur -clarté" comme titre pour cette carte blanche ?
Ce projet est latent depuis de nombreuses années dans mon cerveau, me confie t-il. Prêt à se matérialiser sous cette 1ère forme parfaitement adaptable à un environnement muséal également. Je m'interroge s'il s'agit d'une résurgence de la sublime exposition "Turbulences" co-signée pour l'espace Culturel Louis Vuitton en 2012 avec Pierre Sterckx mais non l'idée est tout autre. Il voit cela comme un film en noir et blanc, une histoire de l'ombre et de la lumière, un monde en soi en clair/osbcur. Fort visuellement (on peut lui faire confiance). Intrigant...

3. Comment s'est faite la sélection d'artistes pour ce projet curatorial ?
Avant tout en étant guidé par l'intuition, le thème et le hasard des rencontres, à la recherche d'oeuvres pertinentes et de qualité. Il y a aussi l'envie de mettre en lumière, sans jeu de mot,une famille d'artistes émergents sur la scène française, des personnes remarquables (tels que Caroline Corbasson, Sara Favriau, Emmanuelle Bouyer, Boris Lafarque,Marlot et Chopard, Cyril Verde,Amélie Scotta,Ken Sortais,Sophia Pompéry...) en dialogue avec des artistes plus établis ou étrangers (comme Charles Laib Bitton, Alan Goulbourne, Nathaniel Rackowe, Andres Ramirez ou encore Gao Jie). Il y a aussi l'envie de mettre en valeur le travail de galeries originales et exigeantes (Jérôme Pauchant, Maubert, Virginie Louvet, L'Inlassable,Under Construction,A2Z, Da End...) et un intérêt commun à préserver, dans cet esprit de fraternité qui a toujours prévalu. Et c'est une vraie joie de dialoguer et travailler avec Romain.

Arriver à sortir d'un monde strictement concurrentiel pour trouver un équilibre subtil entre le caractère intime et convivial d'une relation sereine avec les collectionneurs ou primo accédants, tout en maintenant la rentabilité économique telle est la feuille de route qui devra continuer à inspirer le YIA. En tous cas, quand on voit le parcours de certains artistes telle Sara Favriau (lauréate du prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo) ou Keen Souhlal (également nominée pour le prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo) l'on se dit que cette recette confidentielle mais soutenue par de tels parrains est une sacré rampe de lancement ! 

Infos pratiques :

LA CONFIDENTIELLE#02 - 
LE BASTILLE DESIGN CENTER


_"OBSCUR  —  CLARTÉ"
COMMISSAIRE: DAVID ROSENBERG
ARTISTES: CHARLES LAIB BITTON, MARLOT & CHOPARD, PAYRAM, CYRIL VERDE, SARA FAVRIAU, NATHANIEL RACKOWE, LUCIEN HERVÉ, EMMANUELLE BOUYER, KEN SORTAIS, AMÉLIE SCOTTA, PASCAL HAUDRESSY, SATOSHI SAÏKUSA, FRANK PERRIN, JIRI DAVID.

Salon international d'art contemporain

Paris, du 27 au 29 mars 2015


74 Bd Richard Lenoir 75011 Paris

Preview : sur invitation le 26 mars de 10 à 15h, vernissage de 16 à 21h30



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Le Fresnoy à la BNF : hommages et perspectives

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©Clorinde Durand,Enrique Ramirez,Clément Cogitore, Hayoun Kwon


On se souvient des 10 ans de cette école de la vision au Grand Palais lors de la Nuit des Images en 2008, magique et incandescente, l'on retrouve les fondamentaux du Fresnoy, cette fabrique de talents qui fêtera ses 20 ans en 2017 à la BNF lors d'un week-end spécial. Alain Fleischer est là entouré de personnalités telles Dominique Païni, Bernard Blistène, Georges Didi-Huberman, Antoni Muntadas mais aussi d'anciens étudiants qui témoignent. Laurent Grasso, Maïder Fortuné, Clément Cogitore, Dorothée Smith, Enrique Ramirez, Eric Pellet, Laurent Pernot tous parlent d'une expérience singulière, de deux années fondatrices, de rencontres, de la ville de Roubaix cinématographique en soi, d'un certain état d'esprit et d'une même famille. 
Les tables rondes animées par Laure Adler ouvrent sur l'exposition "Mémoire de l'imagination" galerie des donateurs puisqu'Alain Fleischer a décidé de mettre en dépôt toutes les productions cinématographiques et vidéographiques du Fresnoy à la BNF. 

Quelles Nouveautés en 2015  ? :
Panorama devient un rendez-vous d'automne 
Création d'un festival dédié au cinéma comme reflet des enjeux esthétiques, artistiques et technologiques défendus par le Fresnoy.

Au programme :
Hommage à Bakary Diallo, jeune artiste ami de Seydou Cissé qui a trouvé la mort lors du vol Ouagadougou-Alger en poursuivant son projet d'installer au Mali une antenne artistique et pédagogique de l'enseignement reçu au Fresnoy.
Autre hommage à l'artiste argentin Sebastian Diaz Morales (commissaire : Caroline Bourgeois).
Mise en place d'un doctorat en création artistique (soutien de la DRAC Nord Pas de Calais et université du Québec à Montréal).

Perspectives :
Poursuite de la collaboration avec l'université américaine de Caroline du Nord "Duke'.
Rapprochement avec le Palais de Tokyo
Echanges avec le FIFA (festival international du film sur l'art de Montréal)
Célébration du 20è anniversaire comme nouvelle étape du processus artistique et pédagogique.


Pour en savoir plus :
Le Fresnoy, mémoire de l'imagination
jusqu'au 12 avril 2015
BNF, galerie des Donateurs 
(site François Mitterrand)

Films, salle audovisuelle

22 rue du Fresnoy, Tourcoing

Portes ouvertes le mercredi 18 mars 14h30-17h30.




Tours et détours de Carmen Perrin @Maison de l'Amérique latine

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Captures 2012,noir blanc, technique mixte, caoutchouc mousse perforé, 65,5x123,5x 10cm (détail), (c) CarmenPerrin photo:DR 

Tracé tourné noir 2013, mine de plomb sur papier. diamètre 160 cm c) CarmenPerrin 

Chutes, 2008, Yeux en plastique, bois et moteur, 200x200x3cm, (c) CarmenPerrin photo:DR 

Espace éponge 2013 chaises perforées, dimensions variables c) CarmenPerrin  

vues de l'exposition Entrer dehors sortir dedans, Maison de l'Amérique latine, vernissage presse

"Entrer dehors sortir dedans". Voir de loin et de près. Rester à distance. Articuler. Libérer les vides. Déconstruire. Déformer partiellement.C'est ainsi que s'exprime Carmen Perrin, artiste genevoise née en Bolivie qui mêle étroitement la sculpture et le dessin dans une constante recherche autour de la perforation. Bénéficiant d'une rétrospective de ces 15 dernières années dans tout l'espace de la Maison de l'Amérique latine, le public parisien peut redécouvrir une artiste majeure nourrie de Constructivisme autant que d'art minimal, de Land art autant que d'Arte Povera, dans un parcours à inventer où il est question du corps. Le mécanique et l'organique, l'opacité la transparence, le vide et le plein, la rigueur la fantaisie autant de contraires qui résistent dans des lignes de tension dont elle a le secret. Elle nous parle de la nécessaire porosité à la vision, à l'espace, à la lumière, trois composantes essentielles chez elle. Grands dessins opérés à la force du bras, chaises perforées, caoutchouc mousse, forages des Cahiers du cinéma, plans de villes, ressorts en tension, briques, c'est à partir d'astuces toutes simples qu'elle nous livre un vocabulaire formel des plus recherché. L'on songe à Sol Lewitt, Carl André, Julio le Parc, Rafael Soto, Lichtenstein mais aussi Boltanski à l'obscurité de ces lueurs vacillantes. Parallèlement au travail de l'atelier elle décide de se projeter ailleurs, dans l'espace public et de se confronter à d'autres disciplines telles que l'architecture ou la danse. La scénographie conçue avec Lorette Coen commissaire offre des ruptures, des traces, des respirations,  des scansions... tours et détours non pas d'une vilaine fille, titre d'un de mes romans sud américains préférés  de Mario Vargas Llosa mais d'une pensée en perpétuel mouvement qui n'en finit par de nous contaminer.

En parallèle, la galerie Catherine Putman se penche sur une série inédite de livres sculptures et des pièces récentes sous le subtil jeu de mot "Mas o menos" (plus ou moins en français !).

Livre à paraître chez Till Schaap-Genoud. 

Infos pratiques :

Carmen Perrin
Entrer dehors sortir dedans
Maison de l'Amérique latine
jusqu'au 16 mai 2015

217 Bd St Germain 75007 Paris

Projet du film de Michel Favre  en collaboration avec Carmen Perrin"Si près si loin"le jeudi 26 mars à 19h. Permanence et changement sur les traces de son père en Bolivie.


Masomenos 
Galerie Catherine Putman
jusqu'au 30 avril 2015


Site de l'artiste :




Lancement de Singapour en France, le festival !

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C'est dans la très emblématique et controversée Philarmonie de Jean Nouvel (sur laquelle je reviendrai) que Tan Boon Hui, directeur artistique du festival Singapour en France et directeur général du National Heritage Board nous conviait à la présentation du programme global du 50è anniversaire de l'indépendance de l'île et point d'orgue du 50é anniversaire des relations diplomatiques de cette Cité-Etat de 5 millions d'habitants avec la France. Cet évènement co-organisé par l'Institut français, le National Heritage Board et le National Arts Council se veut une véritable plateforme pour les artistes à travers plus de 70 manifestations dans 7 villes différentes et la mobilisation de hauts lieux culturels. Les arts visuels mais aussi l'architecture et le design, la danse et le théâtre, la littérature, le cinéma, la musique, l'art de vivre (gastronomie) sont convoqués sous le signe de la pluridisciplinarité à l'image de cette culture contemporaine singapourienne qui fascine par son dynamisme et sa fusion entre différentes influences. L'idée étant aussi de créer des passerelles à plus long terme entre les 2 pays. 

Quels sont les temps forts ?
-En guise de pré-ouverture les XXIXè Ateliers Internationaux du Frac Pays de la Loireà Nantes avec 5 jeunes artistes en résidence qui présentent au public leurs oeuvres réalisées sur place. "Paradis sans promesse" témoigne des enjeux de cette utopie parcellaire d'une société cosmopolite qui se cherche un destin. 
-Lancement officiel au Palais de Tokyoqui propose l'exposition "Archipel Secret"regroupant 35 artistes et la performance "The incredible adventures of Border-Crossers"d'une durée de 6 heures, une première en France !

-Art Paris Art Fair avec Singapour et l'Asie du Sud Est en invités d'honneur cette année. Plateforme d'une dizaine de galeries singapouriennes, colloque organisé par l'Association des galeries d'art singapouriennes le 26 mars à 14h et visites guidées.

-Est/Ouest-Nord/Sud, concert de l'orchestre symphonique mené par Darrell And, avec la soliste Pipa Yu Jia (Philarmonie, Paris 28 mars).

-Akila 7 le Tarmac par le chorégraphe Olé Khamchanla en version longue aujourd'hui (présentée en avant-première aux Hivernales d'Avignon)

-"Art Garden", gare Saint-Sauveur, Lille 3000. Exposition interactive et familiale par des artistes et concepteurs de films d'animation. Le jardin est la métaphore d'un équilibre subtil entre l'ordre et le sauvage, le réel et l'artificiel.

-"Open Sea" au Musée d'art contemporain de Lyonà partir d'oeuvres du National Heritage propose une  véritable immersion entre terres et mer.

-"Soul journey" par l'ensemble musical de la Siong Leng Musical Association fondé en 1941 à Singapour autour du Nanyin, musique traditionnelle du Sud Est de la Chine classée au patrimoine immatériel de l'Unesco.Théâtre des Bouffes du Nord et en régions. 

-"Butterfly", adaptation saisissante de Ramesh Meyyapan grâce aux marionnettes de Gavin Glover.International Visual Theatre de Paris.

En clôture, l'exposition "1000 Singapours, huit points d'une ville compacte"à la Cité de l'architecture et du Patrimoine (à partir du 16 juin), vision enrichie de celle présentée au départ à la Biennale de Venise en 2010. Stratégies et prospectives de la ville à partir des modèles exportés vers la Chine, l'Afrique centrale, l'Inde et le Vietnam.

En un mot, soyez "rojak" (plat savoureux aux multiples influences), aventurez-vous vers de nouveaux champs d'expression et renouvelez votre regard, le voyage commence ici !

Infos pratiques :

Singapour en France, le festival 

du 26 mars au 30 juin 2015


Singapour en France - le Festival - About | Facebook



Lyes Hammadouche,murmures de l'au-delà, Collège des Bernardins

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Lyes Hammadouche,Vues de l'exposition "Tout est parti d'une colonne"présentation presse 12 mars 2015 Courtesy de l'artiste. Photo : Gaël Charbau, Olivia de Smet


La physique quantique, la relativité générale mais aussi les sondes Voyager, le rayonnement de l'Univers primordial, la mécanique des corps célestes en révolution, autant de phénomènes scientifiques et astrophysiques qui dérivent de ce temps vertigineux que tente d'approcher et de mesurer Lyes Hammadouche, artiste invité par Gaël Charbau au Collège des Bernardins. Mais loin de se cantonner à une approche théorique et rationnelle il nous conduit à travers un jeu subtil de correspondances et ramifications à une lente dérive sonore et poétique où il est question d'état modifié de conscience, d'hypnose, de chant permanent, de forces cosmiques et telluriques. S'emparant de l'ancienne sacristie, lieu chargé de 8 siècles, qu'il a longuement arpenté le temps de sa résidence il en fait l'antichambre d'une rêverie, d'une sonde dans un imaginaire partagé. "Tout est parti d'une colonne" ou d'un cercle pourrait-on dire, tellement cette figure est omniprésente dans la pensée et la déambulation esquissée par ce jeune artiste qui partage ses recherches entre les arts décoratifs de Paris et l'école nationale supérieure de la rue d'Ulm (doctorat SACRe) pour tenter d'étirer la conscience "ponctuelle et fuyante du temps".Dans une semi pénombre ponctuée de croquis préparatoires à la Léonard de Vinci et les ondes vibratoires du laser dansant sur les murs, surgit un paysage inspiré du jardin zen du monastère Ryoan-ji de Kyoto, métaphore en puissance traversée par un jeu de miroirs. Cet état de disponibilité posé chez le spectateur, il peut alors lever les yeux vers "les développantes du cercle" brins d'ADN géants dont les engrenages répétitifs autour des colonnes agissent tel un mantra sur nos esprits. Des formes qui s'emboîtent pour faire entrer l'ensemble de l'espace en résonance, scandé par le son de l'oeuvre CMB (fond diffus cosmologique en français) sorte de gong fabriqué par l'artiste où un cylindre en bois vient taper le sol d'une tombe en pierre. Mélange d'archaïsme et de technologie guidé par une esthétique comme avec 60' machine à fabriquer des paysages lunaires à partir d'un mélange de sable et d'eau. Si le Grand Horloger existe il a trouvé son passeur en la figure de Lyes Hammadouche qui nous entraîne dans un voyage immobile et s'empare véritablement du lieu, formulant des hypothèses à la manière d'un métronome qui dépassent notre entendement. Fascinante exploration qui se concrétise depuis sa révélation lors du prix Emerige Mécénat et donne ici toute son ampleur. Un artiste à suivre résolument !

Infos pratiques :

Tout est parti d'une colonne
Carte blanche à Lyes Hammadouche

jusqu'au 5 juillet 2015

Collège des Bernardins, programmation artistique :

"Questions d'artistes"création contemporaine

http://www.collegedesbernardins.fr

Site de l'artiste :

http://www.lyes.info


Bruce Nauman, le retour..@Fondation Cartier

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Vues de l’exposition Bruce Nauman, Fondation Cartier pour l’art contemporain, 2015. Photo © Luc Boegly Présentation presse le 12 mars 2015.

Bruce Nauman anime, combine et restaure l’ordre du monde. Artiste protéiforme et atypique, son oeuvre qui échappe à toute catégorisation est emblématique dans le paysage post modernisme et contemporain. Invité par la fondation Cartier, il fait son retour à Paris après 15 ans d'absence. Un éclairage majeur qui permet de comprendre la place qu’il occupe en revenant sur les différentes composantes de sa pratique à mi chemin entre art minimal et conceptuel mais nourri également de funk art et de références spirituelles. Lion d’or à la Biennale de Venise, son indépendance d’esprit et la portée universelle de son langage continuent de fasciner de nombreuses générations d’artistes. Etudiant d’abord les mathématiques et la physique, il s’essaie au jazz avant de se consacrer après son Master of Fine Arts exclusivement à la performance, la sculpture, l’installation et la vidéo se saisissant du potentiel des médias technologiques.  Jouant de la fluidité visuelle des espaces intérieurs et extérieurs du bâtiment de Jean Nouvel, l’artiste alterne pièces récentes et créations marquantes de ces dernières décennies.

-Le studio
Le parcours ouvre avec « Pencil Lift/Mr. Rogers (2013) », allusion directe au chat de l’artiste et à l’atelier,partie prenante du processus créatif depuis ses premières installations expérimentales des années 1960. Les images et les sons sont restitués en temps réel, comme avec ces  caméras de surveillance qui lui permettaient de cartographier jour et nuit l’atelier. Des éléments surgissent alors de manière aléatoire où la main joue pleinement sa partition comme souvent. Au spectateur alors d’actualiser le montage des différentes projections d’une même séquence, se trouvant par là même acteur d’une relation immersive à l’œuvre instaurée par un rythme composite et volontiers perturbé. Avec les pièces sonores « For Children (2015) » et « For Beginners (Instructed Piano)2010 » réalisée avec le musicien Terry Allen à écouter dans le jardin, il est autant question de jeu et d’apprentissage que de spectateur devenu interprète et auditeur.

-La mécanique duchampienne
Le carrousel des animaux (Carrousel –Stainless Steel Version,1988) au mécanisme grinçant qui accueille le visiteur à l’espace inférieur au-delà de l’héritage des ready made pose la question de notre relation à notre environnement dans une perspective de dénonciation politique. Il s’agirait plus d’un carnage que d’une ronde enfantine vite anxiogène.Si le langage est intime, sa portée est universelle.

-L’exploration du corps et du langage
Si au début de sa trajectoire, Bruce Nauman apparaissait lui-même dans des autoportraits filmés ou des fragments de corps sculptés, la figure du clown cède la place à des artistes performeurs comme dans l’installation video « Anthro/Socio (Rinde Facing Camera) »1991 qui fait face à la ronde macabre. Les scansions intimes de Rinde Eckert relayées haut et fort sur six moniteurs et trois écrans de projection « Feed Me, Eat Me, Anthropology » « Help Me, Hurt Me, Sociology… »instaurent une certaine gêne face à ces états de manque et de dépendance humaine. Métaphore de la solitude et condition humaine ?
Le corps est également au cœur de la sublime performance en guise d’épilogue, crée à l’origine pour la Biennale de Tokyo en 1970 et réactivée pour la Biennale de Venise où deux danseuses vont tourner « jusqu’à épuisement » dans le sens des aiguilles d’une montre tracées sur le sol « Untitled 1970-2009 ». Double projection d’une même image.Le protocole est précis et l’artiste de nouveau absent mais l’on sent qu’il agit comme en filigrane. Une forte présence mentale se dégage de ces œuvres en circuit fermé, autre principe fondateur et complexe d’un artiste aussi provoquant que déroutant.

De la violence à la colère en passant par l’absurde nous approchons d’ un certain mysticisme face à ce tempus fugit qui n’en finit par de nous rattraper. L’humaine condition et ses paradoxes infinis. Un artiste majeur pour l’art contemporain.


Infos pratiques :

Bruce Nauman
Jusqu’au 21 juin 2015
Fondation Cartier pour l’art contemporain
261 Bd Raspail, 75014 Paris

Catalogueà paraître à l’occasion et conçu en étroite collaboration avec l’artiste aux éditions Fondation Cartier. Version bilingue français/anglais. Diffusion : Actes Sud. Commandez dès à présent votre exemplaire!


A venir : 

Nuit de l'incertitude#18 le 23 mars 2015, Nuit du miel : une soirée présentée par Cédric Villani (mathématicien)

Conférence sur Bruce Nauman, le 27 mai 2015 par Robert Storr, spécialiste de l'oeuvre.


Petit tour de Marais : Julien Salaud@musée de la Chasse,Gil H. Cortesão, Lynne Cohen, Claire Trotignon...

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Julien Salaud,"Pintemps (Nymphe de Cerf)", 2013-2015 Courtesy Musée Chasse et nature/Galerie Suzanne Tarasiève
Claire Morgan,"The gathering Dusk", 2015 Courtesy Galerie Karsten Greve
Gil Hector Cortesão Marine Room 2015 Huile sur plexiglas Courtesy Galerie Suzanne Tarasiève
Lynne Cohen Police Range, 1990 Courtesy In Situ/Fabienne Leclerc
Lynne Cohen, Corporate Office 1986 Courtesy In Situ/Fabienne Leclerc
Claire Trotignon, série Private Place, Jardin Cour 2015 Courtesy galerie de Roussan
Aurore Pallet, Les annonces fossiles 8, 2014Huile sur bois-Courtesy of the artist/Galerie Isabelle Gounod, Paris 


Le musée de la Chasse et de la nature propose un dialogue inédit entre 4 tapisseries restaurées de Jean-Baptiste Oudry "Chasses nouvelles"et une série d'oeuvres (16 produites pour l'occasion) du plasticien Julien Salaud (représenté par la galerie Suzanne Tarasiève). La rencontre était évidente, encore fallait-il la susciter ! Le très exceptionnel cerf élaphe"Printemps"nous accueille, tandis que les rets de perles de rocaille et de résilles de nylon de l'ancien garde chasse qui vit l'art comme une thérapie, nous conduisent dans une déambulation des plus oniriques. Claire Morgan et Lina Ringeliene participent à cet enchantement (malheureusement les "Trophées Subjectifs" du photographe et reporter Pierre Abensur n'étaient pas visibles). Retrouvez le temps de l'exposition, une oeuvre de Julien dans la vitrine du métro Pyramides dans le cadre du partenariat avec le comité "Dans Quelle Vie Tu Monde(s) ?"


Gil Hector Cortesão revient chez Suzanne Tarasiève non plus au Loft 19 mais rue Pastourelle pour sa seconde exposition personnelle. Même mise à distance du spectateur et obsession du temps emprisonné chez ce lisboète qui développe une mélancolie de la ruine moderniste à partir d'une technique d'huile sous plexiglas qui fige et immobilise les scènes représentées. Un procédé à rebours où les utopies et les souvenirs sont matérialisées par les tâches ou éclaboussures de la matière. Des intérieurs cinématographiques modernistes aux prises avec les injustices du temps et de l'illusion. Fascinant ! (Très beau catalogue publié à l'occasion qui rejoint la collection des élégantes publications de la galerie).

Chez Lynne Cohen (galerie In Situ/Fabienne Leclerc) il s'agit à partir d'un même protocole d'entrer dans des lieux fonctionnels et strictement utilitaires vidés de leurs personnages où ce sont les objets qui prennent le pouvoir. De nombreuses références au langage minimaliste et conceptuel, ponctuent ces dispositifs qui jouent de l'étrangeté et du décalage. Patrick Tosani dans une carte blanche interroge cette relation au réel à la manière d'une chambre optique sur plus de 40 ans. Emouvant hommage pour cette photographe canadienne qui est décédée l'année dernière des suites d'un éprouvant cancer.

Claire Trotignon électrise la galerie de Roussan pour son premier solo show sous la banière du rock "Let's build a home",clin d'oeil aux White Stripes. Revisitant les maîtres du Quatrocento italien (Paolo Uccello) et l'architecture du Siècle des Lumières elle nous transporte dans un monde d'anamorphoses où les églises le dispute à des théâtres et observatoires dans un jeu d'ordonnancement dont elle a le secret. Fragments, découpes et autres spéculations qui tendent à un idéal utopiste. Autant de mirages et de triangulations d'une mise en abyme constamment rejouée. La galerie présentera également l'artiste à Drawing Now.

Aurore Pallet (ENSBA 2009) chez Isabelle Gounod pour sa 2è exposition nous invite à un voyage intérieur à partir d'une quarantaine de peintures sur bois de format identique, uniques traces d'un même scénario oublié.Des paysages crépusculaires à peine colorés qui deviennent le dédale d'une projection mentale.

Charles Laib Bitton, artiste belge expatrié à New York est un autodidacte qui est d'abord venu à la musique.Ses fusains sur bois traduisent l'atmosphère romantique de l'hiver danois, expérience qu'il a vécu sur la plage d'Amager au large de Copenhague. Fascination pour l'artisanat nordique et minimalisme ambiant. On le retrouve bientôt à la Confidentielle du YIA.

Infos pratiques :


Les Chasse nouvelles : Julien Salaud
jusqu'au 15 juin 2015
Musée de la Chasse et de la nature

http://www.chassenature.org/fr/le-musee/les-expositions/les-chasses-nouvelles


Gil Hector Cortesão : Second nature
Galerie Suzanne Tarasiève
jusqu'au 16 mai 2015


 Lynne Cohen : un hommage Carte Blanche à Patrick Tosani
In Situ Fabienne Leclerc
jusqu'au 28 mars 2015

Claire Totignon "Let's build a home"
Galerie de Roussan
jusqu'au 2 mai 2015

Aurore Pallet "Les Annonces Fossiles"
Galerie Isabelle Gounod
jusqu'au 29 mars 2015

Charles Laib Bitton "Romantic Imagism"
Galerie Virginie Louvet
jusqu'au 4 avril 2015











"All is True" the Tudors, Musée du Luxembourg

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Elisabeth Ire, dit le Portrait au phénix vers 1575 ©National Portrait Gallery, London England
Elisabeth Ire vers 1600 ©National Portrait Gallery, London England
Edouard VI, Atelier associé au maître dit "Master John" vers 1547 ©National Portrait Gallery, London England
Henri VIII, d'après Hans Holbein le Jeune 1540-50 ©National Portrait Gallery, London England



En France nous n'avons pas attendu Cate Blanchett ou le bel Jonathan Rhys-Meyers (formidable Henri VIII de la série éponyme) pour apprécier les ressorts psychologiques de cette dynastie de légende. Sarah Bernhardt avait ouvert la voie dans un film expérimental qui  nous accueille dans la fascinante exposition Les Tudors au musée du Luxembourg. Organisée en partenariat avec la National Portrait Gallery de Londres, Charlotte Bolland, l'une des conservatrice en charge du programme "Making Art in Tudor Britain" explique les liens très forts avec la France. Si Shakespeare et Walter Scott s'emparent du mythe, c'est à Paris que dramaturges (Hugo et Dumas), compositeurs (Camille Saint-Saëns) et peintres (Paul Delaroche) s'en saisissant dans ce XIXè romantique. Cet engouement où la véracité historique cède souvent le pas à une soif de sensationnel et d'émotion coïncide avec les fluctuations des régimes et la période complexe de la Restauration. Dans l'imaginaire collectif Henri VIII tient la première place renforcée par la pièce de Shakespeare éminemment politique "All Is True", le personnage d'Elisabeth "the Virgin Queen" arrive tout de suite après, dans l'ombre et le spectre de l'infortunée Marie Stuart. De l'usurpateur à la reine cruelle et éperdument amoureuse, les ingrédients sont réunis pour camper tout autour une galerie de décors et de personnages fastueux et fantasques sur fond de diplomatie entre la France des Valois et l'Angleterre dans ce siècle de la Renaissance où la Cour d'Angleterre inspirait l'Europe entière. Faste et rivalités pour ces deux monarchies à travers l'art du portait à son apogée, les vêtements et bijoux gages de prestige et de puissance. Le règne d'Elisabeth sera surnommé la période Elisabéthaine correspondant à une exceptionnelle floraison des arts que l'on soit en littérature, peinture ou en musique. Revivez les temps forts de cette dynastie où la mort et la romance le dispute à la soif d'usurpation et de pouvoir à travers le prêt d'oeuvres de collections anglaises exceptionnellement sorties du territoire. Notre vie politique n'en est que le pâle reflet !

Infos pratiques :

Les Tudors
jusqu'au 19 juillet 2015

Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard 75006 Paris

Scénographie d'Hubert Le Gall

Catalogue aux éditions de la Réunion des Musées nationaux/Grand Palais 208 pages, 35€

http://museeduluxembourg.fr/



J-5 Prix Dauphine : montage et premiers jalons !

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©Fanny Maugey, Lulù Nuti, Lyes Hammadouche, Camille Coléon, Haruka Yamada,  Romain Weintzem,Kun Kang, Fleuryfontaine/prix Dauphine pour l'art contemporain 2015


En tant que partenaire de cet événement, vous pouvez gagner des invitations au vernissage qui approche ! (réagir en fin d'article) et je vous propose des chroniques tout au long du projet conçu par les étudiants et soutenu par la Fondation Dauphine. Au total 10 artistes diplômés de toute la France (Nantes, Lyon, Dijon,Angers, Cergy..) et sélectionnés par un jury de personnalités de l'art parmi lesquelles Philippe Dagen. Portraits choisis de ceux dont la trajectoire ne fait que commencer :

Le duo Fleuryfontaine, sélectionné également à la prochaine édition du Salon de Montrouge, se penche sur les environnements informatiques et multimédia comme vecteurs de stratégie et de jeu dans des programmes conçus en temps réel. Tracking, videosurveillance, traçage, archivage, bienvenue dans un monde 3D où des évènements se déclenchent, se transforment..tel ce salon de coiffure pour anciens traders de New York licencié depuis, "I need a haircut".
Lyes Hammadouche poursuivra son exploration des mécanismes du temps avec le mur spatio- temporel"In time"comme en écho à son investissement des soubassements du Collège des Bernardins "Tout est parti d'une colonne"dont j'ai largement parlé à la suite de mon coup de coeur !
Anne-Sophie Duca dessine des paysages métamorphosés à partir de ses souvenirs. Traversées du vent, détails de la nature captés sur le vif qu'il convient au spectateur de recomposer. 
Camille Coléon interroge le processus de recouvrement des objets et les formes qui en émergent, tandis que Lulu Nuti avec "At Worst" se projette au lendemain d'une planète dévastée.  Avec "Carrefour"Haruka Yamada (vu au Consortium de Dijon en 2014) dans la lignée d'August Sander il s'agit de dresser un inventaire sociologique à partir d'une décharge de vêtements.
Romain Weintzem entre design, sculpture et performance nous livre son tout dernier prototype "Killer Whale"dans la veine des travaux exposés à Jeune Création et pour finir Kun Kang qui nous parle à travers le masque de nos projections et addictions aux réseaux sociaux dans la définition d'un nouveau moi. 

Nous vous attendons nombreux au vernissage mardi 24 à 19h ! 

Infos pratiques :

Prix Dauphine pour l'art contemporain
et Dauphine Art Days

du 23 au 27 mars 2015

Université Paris-Dauphine

http://www.dauphineartcontemporain.com

Entrée libre



Les hommes prennent le pouvoir ! @Mac/Val

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Pascal Lièvre, “The Purple Mapplethorpe the 91 images”, Paillettes pourpres collées sur pages du livre The Black Bookde Robert Mapplethope, 2013. Courtesy de l’artiste.
Philippe Ramette, 'L’Ombre (de moi-même)', 2007 / © Adagp, Paris 2015 / Courtesy Galerie Xippas / Photo : © Marc Domage / © Philippe Ramette
Michel Journiac, 'Hommage à Freud, constat critique d’une mythologie travestie', 1972-1984 / Photo : © Jean-Luc Lacroix, Musée de Grenoble, 2005 / © Adagp, Paris 2015
Kader Attia, 'Collages', 2011 / Courtesy de l’artiste, Galerie Nagel Draxler, Galleria Continua et Galerie Krinzinger / © Adagp, Paris 2015
 Olivier Dollinger, “The tears builder 1998/2015” film HD, 12mn. Courtesy de l’artiste

"Les hommes, on ne les entend jamais, on ne leur donne pas la parole ou ils ne la prennent pas"tel est le postulat de départ de l'exposition de Frank Lamy au Mac/Val qui fête ses 10 printemps. "Chercher le garçon" titre de l'emblématique tube générationnel c'est mettre à mâl(e) certaines formes d'autorités et de constructions sociales et porter atteinte à la figure "romantique et utopiste de l'artiste moderne".
Pour ce faire il choisit 3 axes : iconographique, existentiel et formel (les formes du mineur, l'inutile ou au contraire l'excès et le grotesque) pour dessiner cette cartographie du masculin non hégémonique autour d'une centaine d'oeuvres tous médiums confondus. Un éventail protéiforme et frontal, "dense plurivoque,parfois contradictoire"jusque dans l'accrochage qualifié d'érectile ! Entre bad boys et anti héros il faut frayer son chemin parmi ses trophées saillants comme dans une mosaïque de corps où se côtoient grandes figures de l'art (Mapplethorpe en tête mais aussi Douglas Gordon, Michel Journiac, Jacques Monory) et génération montante (Gilles Barbier, Pugnaire et Raffini, Sepand Danesh, Jérémie Bennequin...). Des incarnations multiples qui dérangent, questionnent et déroutent. Une sorte de prolongement à "Masculin/Masculin" d' Orsay même si ce n'est pas ouvertement déclaré, Pierre et Gilles en moins !  L'ultime transgression n'est-elle pas dans cette négation volontaire du féminin ? Une forme d'apartheid que cette discrimination proclame Orlan lors de sa visite filmée par Arte, inquiète du "climat dans lequel nous sommes"mais qui reconnait le mérite du Mac/Val à montrer des artistes trop souvent négligés par le mainstream. 
Reste à savoir si c'est vibrante et militante prise de position fera avancer les causes dans le bon sens. Une visite s'impose dans ce collectif qui déjoue toute forme de stéréotypes. Jeune public s'abstenir !

Infos pratiques :

Chercher le garçon
Exposition collective d'artistes hommes
MAC/VAL 
Musée d'art contemporain du Val de Marne

Catalogue à paraître, 256 pages, bilingue français-anglais 25 euros

Programmation autour de l'exposition : cas d'étude le vendredi 10 avril (10h-18h), performances, débats...


http://www.macval.fr




L'éblouissante revanche de Sienne @musée des Beaux Arts de Rouen

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Giovanni di Paolo, la Vierge de l'Humilité 1450 Sienne, Pinacothèque nationale

Pietro Lorenzetti, Sainte Agathe vers 1315.Le Mans, musée de Tessé

Luca di Tommè, La prédication de Saint Paul et Saint Paul conduit au martyr 1374.Sienne, Pinacothèque nationale

Stefano di Giovanni dit "Il Sassetta" L'institution de l'Eucharistie, 1424 (détail) Sienne, Pinacothèque nationale

Stefano di Giovanni dit "Il Sassetta"Saint Antoine battu par les diables 1423-1424 (détail) Sienne, Pinacothèque nationale

Sano di Pietro, L'Annonce aux bergers, vers 1450.Sienne, Pinacothèque nationale

Ambrogio Lorenzetti ,Effets du Bon gouvernement dans la ville,1339. Sienne, Palais Public

Longtemps occultée par sa rivale Florentine, Sienne grâce à l'impulsion d'artistes majeurs pose entre les XIIIè et XVè siècles les jalons de l'ars narrandi, une révolution stylistique et iconographique sans précédent. Ces inventions picturales saisissantes qui coïncident avec l'intégration précoce du style gothique international reposent sur une virtuosité technique et verve narrative nouvelles, incitant la ferveur religieuse d'un public pour la plupart illettré. C'est ce que propose d'explorer pour la première fois le musée des Beaux Arts de Rouen en coproduction avec le Palais des Beaux Arts de Bruxelles et la Pinacothèque Nationale de Sienne qui a accepté des prêts inédits hors de son territoire. Un coup de maître qui devrait encourager le public parisien à faire le déplacement ! Comme un prolongement de l'exposition de 2006 consacrée aux chefs d'oeuvre de l'art florentin des XIIè au XIXè siècle "Miroir du temps", le musée des Beaux Arts de Rouen s'inscrit dans une politique constante d'expositions d'envergure. 
"Sienne aux origines de la Renaissance"prouve l'extraordinaire foyer artistique de cette République et son renouveau face à la tradition Byzantine. Ainsi d'un art statique, iconique nous basculons vers un art humanisé comme le résume Sylvain Amic, directeur des musées de Rouen et commissaire général. Le parcours à la fois chronologique et thématique repose sur des solides avancées scientifiques et favorise également le ravissement des sens face à ce raffinement des couleurs et élégance de la forme. La richesse des commanditaire, les pratiques de dévotion et les contextes économiques et politiques de Sienne favorisent l'éclosion de recherches autour de la représentation de la figure humaine, de l'espace, de l'architecture et du paysage. Initié par Duccio, l'élan créateur est confirmé par les trois grandes figures que sont : Simone Martini, Pietro et Ambrogio Lorenzetti qui investissent les grands thèmes de la vie du Christ, de la Vierge et des saints, d'une humanité souple et grande sensibilité linéaire. En témoigne l'extraordinaire "Sainte Agathe" de Pietro Lorenzetti au regard intense et raffinement des gestes et les "Quatre Prophètes" sur fond d'or de Simone Martini (musée du Petit Palais d'Avignon) d'une réelle expressivité. Soulignons l'audace de la figure de la Madeleine au pied de la Crucifixion de 1322 (Pinacothèque) avec son grand manteau rouge qui anticipe les solutions ultérieures de Masaccio. Ambrogio Lorenzetti s'emploie à renouveler le thème de la Vierge à l'enfant à la mécanique bien huilée pour y donner une pénétration psychologique inédite. Conjuguant l'influence de Duccio et de Giotto, il s'attache à la dimension humaine et quotidienne de la maternité dans ces gestes tendres et cet élégant chardonneret qui préfigure le destin tragique de l'enfant Jésus. Si ce sont les Guerres d'Italie qui importent l'art en France, au Gothique des artistes italiens sont donc déjà présents sur notre territoire, comme Martini et Plutarque en Provence.

La seconde moitié du XIVè à Sienne est marquée par la peste noire et la mort de nombreux peintres comme les frères Lorenzetti. Malgré cela, les artistes perpétuent l'exemple de leur aînés du Trecento dans la reprise du thème de la vie des saints en y introduisant des éléments de la vie quotidienne comme Luca di Tommé, Bartolo di Fredi ou Taddeo di Bartolo notamment. Dans le "Repas chez Simon"la théâtralité est accentuée par le contraste entre l'attitude d'humilité de la pécheresse et le mouvement de rejet des pharisiens, tandis que de nombreux détails pittoresques parsèment la table du repas. A la fin du XIV è Paolo di Giovanni Fei s'illustre à travers le procédé du sgrafitto qui consiste à rendre la somptuosité du manteau de la Vierge dans un réseau de motifs décoratifs poinçonnés. 
Sienne qui jouit d'une stabilité politique (fresque du Bon et du Mauvais Gouvernement du Palazzo Publico exceptionnellement reproduite dans un espace dédié) s'impose alors comme une centre politique et économique majeur toscan qui attire de nombreux artistes, certains de villes rivales comme Cennino Cennini (Nativité de la Vierge aux accents profanes) qui savent s'adapter à ce contexte siennois spécifique. A partir des années 1420 des solutions nouvelles se mettent en place à l'initiative de peintres tels Stefano di Giovanni (dit Sassetta), Giovanni di Paolo (sublime Vierge de l'Humilité), le Maître de l'Observance ou le sculpteur Jacopo della Quercia. Mise en place du paysage de la ville, question de l'espace, principes de la perspective, l'on sent l'emprise de Florence se dessiner sur cette aube de la Renaissance. La scène du retable de l'Observance de "St Jérôme pénitent" condense ces ambitions stylistiques, tandis que le "Saint Antoine battu par les diables" de Sassetta novateur pour son intégration cohérente des personnages dans le paysage reflète néanmoins une certaine nostalgie de l'âge d'or du début XIVè siècle. Sassetta à la transition des styles Gothiques et Renaissance met en place un langage formel avec ses effets atmosphériques, l'illusion de la profondeur et du mouvement comme dans "l'Institution de l'Eucharistie" (Pinacothèque) et une certaine poésie. Sous Sano di Pietro la peinture à Sienne devient l'objet d'un véritable marché de l'art sous son impulsion d'habile commerçant jouissant d'une nombreuse clientèle.Cette standardisation du goût et des commandes de la deuxième moitié du XVè siècle n'exclut pas cependant d'autres échanges et influences extérieures comme cela est développé dans l'épilogue de l'exposition, les artistes étant marqués par l'art de leurs contemporains florentins et leurs voyages. De plus la redécouverte de l'Antiquité classique par de nombreux commanditaires siennois engage la vogue des sujets à l'antique comme dans la fresque qui clot le parcours attribuée à Benvenuto di Giovanni et son fils Girolamo di Benvenuto. C'est un imaginaire aux multiples facettes qui s'ouvre alors au langage de la Renaissance dans cette Toscane, si fertile à la circulation des idées et des échanges. 

Exposition fascinante à plus d'un titre qui se voit prolongée d'un contrepoint contemporain avec le peintre François Rouan qui revisite cet héritage primitif à travers une trentaine d'oeuvres, dessins, tableaux, videos. Mais il n'est pas si facile d'exister face à un Lorenzetti même en y mettant engagement et originalité ! Je ne suis pas convaincue de cet appendice actuel et préfère rester dans cette atmosphère si particulière presque nordique et féérie des ornementations siennoises.

Catalogue aux éditions BOZAR/Silvana Editoriale, 248 pages, 39€

Infos pratiques :


Sienne aux origines de la Renaissance

jusqu'au 17 août 2015

Musée des Beaux Arts de Rouen

70 chefs d'oeuvre, deux siècles de création artistique.

Nombreux événements en résonance : week-end "Cinq Sens", "Fête du Palio"..

Site dédié www.exposiennerouen.fr

Esplanade Marcel Duchamp (10 mns de la Gare SNCF Rouen Rive Droite)
Compter 1h10 depuis Paris St Lazare.

http://mbarouen.fr

Egalement lors de votre visite ne manquez pas à l'Abbatiale Saint Ouenà quelques pas, l'exposition de Philippe Ringlet "Du Chaos à l'unité".

Enfin Rouen célèbre sa martyre, Jeanne d'Arc avec un imposant mémorial au palais archiépiscopal.Un ambitieux chantier de 3 ans qui aura coûté 10 M€ financés par la Métropole Rouen Normandie.

http://www.historial-jeannedarc.fr



Prix Dauphine : à quelques heures du vernissage...

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© Romain Weintzem,Lulù Nuti,Camille Coléon,Anne-Sophie Duca, Lu Hang/prix Dauphine pour l'art contemporain 2015

D'étranges créatures peuplent le hall 2 de Paris Dauphine où une véritable ruche est en action 24 heures avant l'ouverture ! Dans une semaine particulièrement dense (Drawing Now, prix Guerlain, Art Paris, Confidentielle du YIA...) il fallait oser se lancer mais la valeur n'attend pas le nombre des années et cette soirée sera sûrement la première à ouvrir le bal...alors en prime vous avez l'invitation ! Toute la formidable équipe étudiante vous attend. Les artistes aussi. Je suis impatiente de retrouver Lyes Hammadouche notamment. Bonnes découvertes !

Infos pratiques :

Prix Dauphine pour l'art contemporain


vernissage : ce soir à partir de 19h
et exposition jusqu'au 27 mars 
Hall 2






Printemps de l'art à Paris : adoptez la slow attitude !

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Matthieu Cossé@Appartement, Abdelkader Benchamma@FL Gallery, Lucie Le Bouder@22,48m², Nils Guadagnin@Derouillon, Jean Bedez@Suzanne Tarasiève,Charles Mason@Cortex Athletico,Giulia Andreani @Maia Muller, Pavel Pepperstein@Prix Fondation Guerlain, Jean-Jacques Lequeu@Bibliothèque nationale de France, Manuel Ocampo@Galerie Nathalie Obadia, Jousse Entreprise/PAD 2015


L'encre n'a pas finit de sécher en cette semaine du dessin et de l'art mais pourquoi ne pas privilégier de vraies rencontres et émotions en prenant tout simplement le temps et dans des lieux hors des sentiers battus. Un retour au slow qui commence chez Nathalie Miltat @Appartement avec la formidable exposition des paysages à l'aquarelle de Matthieu Cossé qui gravitent autour de David Hockney dans un éclectisme plus sauvage. Nathalie organise dans le cadre du parcours VIP d'Art Paris une expérience culinaire inédite pour réjouir nos papilles et partager autrement l'exigence qui l'anime. L'esprit et les sens aiguisés, il est temps de se diriger alors vers la mecque du dessin contemporain, Drawing Now qui renouvelle l'expérience du Carreau du Temple dans une édition resserrée de 73 galeries (86 l'année dernière) pour le meilleur. Remarquons Jean Bedez @Suzanne Tarasiève qui nous livre ses tous derniers espaces en ruines mêlant constellation de la Vierge à salle de sport contemporaine, bluffant ! Rolf Julius @Cortex Athletico dans ses rapports subtils à la musique concrète virtuellement en attente, Giulia Andreani@Maia Muller et ses frontières bleutées entre mémoire et histoire m'interpellent également mais c'est au sous-sol (heureusement mieux indiqué que par le passé !) que l'émergence a tout sa place avec notamment Abdelkader Benchamma @FL Gallery que je retrouve avec bonheur (article à l'occasion de son expo Carré Sainte Anne à Montpellier) qui remporte le prix Drawing Now quelques heures plus tard et Claire Trotignon@De Roussan. Je découvre Lucie Le Bouder@22, 48m² et ses dessins réalisés au cutter dans une pratique qui flirte avec l'architecture et Nils Guadagnin@Derouillon et ses feuilles d'or sur dibond qui nous transportent vers les questionnements du cosmos et de l'infini (sublimes tornades à la mine de plomb). 
Il est temps de regagner l'atmosphère feutrée et quelque peu surannée du Salon du Dessin dans les ors du palais Brongniart qui accueille 39 marchands internationaux de haut vol et organise les Rencontres Internationales du dessin d'architecture autour de la remarquable exposition d'oeuvres de la Bibliothèque Nationale de France. Tendance en hausse cette année : davantage de dessins modernes puisqu'il n'y a plus de césure entre les époques. L'un des temps forts reste le prix de dessin contemporain de la Fondation Guerlain avec trois nominés : l'allemande Tomma Abts (ma favorite), le suédois Jockum Nordström et le russe Pavel Pepperstein (également exposé à Drawing Now). Résultat des courses : jeudi au milieu d'un parterre d'initiés triés sur le volet ! 
Bien entendu pour les amateurs de design les élégantes tentes des Tuileries du PAD restent un must de la semaine sous la férule inspirée de Patrick Perrin. Eclectisme et création contemporaine à l'honneur avec dans les nouveaux venus le parisien Romain Torri qui présente un jeune diplômé du Royal College de Londres, Fabien Cappello et le décorateur américain Thomas Pheasant (galerie d'En Face). 
Enfin et surtout Art Paris Art Fair avec Singapour à l'honneur tiendra t-il toutes ses promesses ? Guillaume Piens, commissaire général promet chaque année plus de sélectivité. Focus inédit sur 56 artistes et 8 pays de la scène de l'Asie du Sud Est en plein boom. Privilégiez les visites guidées et la table ronde du jeudi à 14h30 modérée par Benjamin Milton Hampe directeur de Chan Hampe Gallery et responsable de l'organisation et du développement de l'association des galeries de Singapour.
Si vous êtes fatigués par ce dédale la Confidentielle du YIA que j'ai déjà annoncé avec l'important travail curatorial mené promet d'être un vrai contrepoint au Bastille Design Center. Romain Tichit et Arnaud Deschin vous proposent une alternative pointue avec une large programmation d'événements hors les murs. 
Alors savourez, échangez et respirez dans une capitale qui devient la plus attractive, l'art est partout et surtout pas cloisonné, preuve en est avec Vélazquezégalement au Grand Palais en maître absolu et les grands noms de la peinture italienne en face au Petit Palais et à Jacquemart André qui inaugure "de Giotto à Caravage".La querelle des anciens et des modernes est derrière nous, il suffit pour cela de savoir quitter ses oeillères et laisser parler ses envies !


Semaine du Printemps de l'art : mode d'emploi




















Jockum Nordström, lauréat du 8è prix de dessin contemporain de la Fondation Guerlain

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Jockum Nordström, «I’m a Failure», 2011. (Photo Collection Florence et Daniel Guerlain, Les Mesnuls. Courtesy Galleri Magnus Karlsson, Stockholm)
«Do you see this rock there? Once I saw this famous White Supreme on the top of that rock. Believe me…», de Pavel Pepperstein, 2014. (Photo Collection Florence et Daniel Guerlain, Les Mesnuls. Courtesy Pace London)
Tomma Abts, «Untitled #5», 2013. (Photo Marcus Leith. Courtesy Greengrassi, London. Daniel Buchholz, Cologne, David Zwirner, New York) 

C'est le suédois Jockum Nordström qui emporte le 8è prix de dessin contemporain de la Fondation Guerlain. Né à Stockholm en 1963 il a étudié au College of Arts, Crafts and Design, avant de devenir illustrateur pour le journal Dagens Nyheter "les nouvelles du jour"et graphiste pour des groupes de musique. Ses oeuvres font partie de collections internationales prestigieuses telles le MOMA, le Hammer Museum de Los Angeles ou le Musée national d'art moderne de Paris. Révélé au public français par son exposition au LAM de Villeneuve d'Asq en 2013, son art peut être qualifié de brut,de naïf ou de surréaliste. Des saynettes inspirées de ses balades dans sa ville natale qui mêlent des références à la culture suédoise populaire mais aussi les grandes heures de la Révolution française,le tout sous une apparente simplicité. Poétique et prosaïque, les comportements humains le captivent. Comme des ébauches d'histoires fragmentées, ce théâtre de la vie nous parle d'aujourd'hui. Un côté Alice au Pays des Merveilles joyeux et triste, dans ces combinaisons discordantes. Entre Matisse et Stravinsky, ces associations libres ouvrent les portes de l'inconscient. Comme un jardin secret patiemment cultivé par ce poète pour qui la lenteur guide toute chose. 

Mention spéciale pour mon favori, le russe Pavel Pepperstein exposé également à Drawing Now dont la galerie Iragui m'avait souligné les prouesses menées pour organiser sa venue sur notre territoire résidant en Crimée. Formé à l'Academy of Fine Arts de Prague, il créé le collectif expérimental Inspection Medical Hermeneutics et devient tour à tour écrivain, critique, chanteur de rap avec un sens de la provocation et un engagement politique hérité de son père le conceptualiste moscovite Viktor Pivovarov. Ses aquarelles convoquent les grandes figures du suprématisme face aux étendards américains avec un vrai sens de l'humour.Comme des illusions perdues face aux troubles de notre époque. 

Enfin les méditations rigoureuses et cartésiennes de l'allemande Tomma Abts n'ont pas non plus séduit les membres du jury, tous collectionneurs. 

Le lauréat remporte une dotation de 15 000€ et les deux autres artistes sélectionnés 5000€ chacun. Une oeuvre du lauréat est offerte par la Fondation au Cabinet d'arts graphiques du Musée national d'art moderne-Centre Pompidou.
Fort de leur inlassable engagement en faveur de ce medium depuis 30 ans, Florence et Daniel Guerlain ont reçu les insignes de Chevallier de la Légion d'honneur en décembre dernier d'Alain Seban.

Initié en 2006, le Prix de dessin contemporain de la Fondation Guerlain est remis chaque année au Salon du dessin,manifestation prestigieuse dont la 24è édition dynamise toute la capitale avec des collectionneurs et conservateurs venus du monde entier. Les marchands (19 français et 20 étrangers) pouvaient se réjouir de nombreux achats dès les premières heures de l'ouverture palais Brongniart où l'on note une forte présence d'art moderne et d'abstraction : Le Corbusier, Vieira da Silva et Geneviève Claisse.Les parisiens nouveaux venus Thessa Harold et Damien Boquet Art et les londoniens Malborough et Aktis Gallery l'ont bien compris, les goûts évoluant vers plus d'éclectisme. 

A quelques pas de là ne manquez pas d'aller flâner sous les verrières de l'Atelier Richelieu pour retrouver le format intimiste de DDessin qui donne une carte blanche aux collectionneurs Denis Croisat et Didier Beaumelle et met en avant des scènes régionales. Un tremplin artistique où l'on peut se faire plaisir entre 250 et 9000€ !

Infos pratiques :

8è Prix de dessin de la 
Fondation d'art contemporain Daniel et Florence Guerlain


Exposition du 25 au 30 mars 2015

Salon du Dessin
Palais de la Bourse

Nombreux événements en résonance : Fondation Custodia,Maison de Victor Hugo, Musée d'Orsay...


DDessin Cabinet de dessins contemporainshttp://ddessinparis.fr/2015/










Week-end des métiers d'art avec "l'Usage des formes" au Palais de Tokyo

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Robert Stadler, Understand what you loveRésine polyester, acier — 29,5 × 10,5 × 2 cm — Édition de 15, galerie de multiples © Patrick Gries © ADAGP, Paris 2015

La édition des Journées Européennes des Métiers d'art ouvre ce week-end à Paris et en région. L'occasion de parcours inédits au coeur de l'excellence et du savoir-faire, un croisement fertile et un atout culturel de premier plan. Des métiers qui innovent et sont tournés vers l'avenir même si leurs traditions restent ancestrales, comme nous le rappelle le titre de la manifestation. Découvrons ces forces vives que l'on nous envie souvent de l'étranger dans ces coulisses et avant postes de la création. 
Quelques temps forts dans notre capitale :

-L'Usage des formes au Palais de Tokyo
Gallien Déjean, jeune commissaire est parti des recherches de l'ethnologue Marcel Griaule autour de la valeur d'usage de ces instruments techniques trop souvent décontextualisés lorsqu'ils intègrent un musée ou une collection. Des artefacts qui nous disent le rapport de l'homme au monde. A travers une ingénieuse scénographie conçue par le designer Robert Stadler, il instaure un dialogue fécond entre artisans d'art, artistes, architectes, designers. De l'homo faber à l'homo ludens nous voyageons à travers les époques et les styles que l'on soit face à un compas des Compagnons du devoir,des prothèses bioniques conçues par imprimantes 3D ou un racloir paléolithique en cristal de roche. Sciences, technologie mais aussi magie au fur et à mesure que l'on s'achemine à la fin du parcours avec ces mystérieux objets divinatoires investis d'un pouvoir et qui en deviennent alors symboles de contemplation.(La Fondation Bettencourt Schueller, programme intelligence de la main est partenaire de l'exposition).

-Mutations aux Arts Décoratifs
Exposition manifeste de ces Journées, "quand les objets d'art d'hier inspirent ceux du futur"autour de commandes passées à différents créateurs qui revisitent neuf pièces emblématiques des collections du musées, certaines peu connues. 

-Suivez le fil à la Cité des Sciences et de l'industrie
5è édition d'"Entrez en matière"l'Institut national des métiers d'art présente au jeune public une exposition explicative et participative autour de ce matériau, les métiers qui l'utilisent, ses processus. Quiz, jeux, ateliers pratiques.

-Parcours Viaduc des Arts et Ateliers de Paris
Portes Ouvertes tout le week-end dans l'épicentre du territoire de la création parisienne ce XIIè arrondissement. Pépinière du Viaduc mais aussi structures éphémères, workshop...

Infos pratiques :

L'Usage des formes
Palais de Tokyo

jusqu'au 17 mai 2015


Les Journées Européennes des Métiers d'art

du 27 au 29 mars 2015



Brunch à la galerie 22, 48 m² et exposition "Miroir, ô mon miroir"

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Thomas Tronel-Gauthier, La Mécanique des fluides, Résine, feuilles d’or 22 carats, châssis aluminium Courtesy Galerie 22,48 m2, Paris
Thomas Tronel-Gauthier Récif d'éponges (capita vitum), 2010, Porcelaine blanche Courtesy Galerie 22,48 m2, Paris
Thomas Tronel-Gauthier, Valise aux morphogénèses, 2011, Courtesy Galerie 22,48 m2, Paris
Jean-Baptiste Caron, Le Minuit des mondes, 2015?Courtesy Galerie 22,48 m2, Paris
Claudia Larcher, Scene #2 (Empty Rooms), 2014
Collage en papier, bois, 30 x 40 x 9 cm Courtesy Galerie 22,48 m2, Paris
Emilie Brout et Maxime Marion, Gold and Glitter, Courtesy Galerie 22,48 m2, Paris

Quoi de mieux pour finir cette semaine en beauté que de répondre à l'invitation de Rosario Caltabiano qui organisait dans sa galerie @22 48m² (fondée en 2010) un brunch convivial et généreux, tout à son image... Thomas Tronel-Gauthier y est actuellement exposé pour la première fois et j'avais déjà transcrit mon émotion face ces états fluctuants de la matière et de la trace dont il s'empare du littoral atlantique aux atolls et récifs du pacifique. Du bleu Outremer au vert de chrome en passant par des coulures minérales monochromes dont les nervures sont encore visibles, il s'agit de tenter la fusion des contraires. Passé ce seuil tout en sinuosités et en nervures, j'accède à la partie privée de Rosario, le loft qu'il occupe avec son compagnon, repaire de toutes les images sources de ses inspirations futures. La valise du géologue Thomas Tronel-Gautier rencontre ses très belles plaques de résine dorées ou noires, tandis que d'autres artistes apparaissent ici et là. Un peu comme dans la matrice d'un cerveau. Le tout est esthétiquement recherché et très apaisant. Sous-tasses en porcelaine de Géraud Soulhiol dans le coin cuisine, tandis que ses aquarelles parsèment les murs comme d'énigmatiques rébus. Fascinants collages de Claudia Larcher qui avait utilisé la vitrine de la galerie tel un décor de théâtre dans un principe d'oeuvre totale et troublants paysages de Cécile Beau d'une poésie brute et pauvre. La "Rémanence" de Jean-Baptiste Caron, également présent nous parle aussi de la poésie contenue en chaque objet, même le plus banal, jouant des forces de gravité et des lois de la nature. Une sorte de famille d'artistes se dessine peu à peu dans ce panorama subtil qui en quelques touches donne à voir en creux des affinités possibles. C'est d'une grande cohérence minimale et formelle.

En parallèle Rosario Caltabiano est à l'initiative avec Nathalie Desmet du laboratoire de recherches et d'expérimentations"l'Extension"qui propose au Pavillon Carré de Baudoinà quelques pas de là l'exposition "Miroir ô mon miroir"autour des éléments fondateurs du conte transposé dans la vie réelle. Un voyage initiatique à partir des éléments déclencheurs du récit jusqu'au dénouement heureux en passant par un certains nombre d'épreuves, le spectateur devenant partie prenante du processus. De la forêt d'Eva Jospin que l'on doit traverser d'abord au trésor rutilant "Gold and glitter"d'Emilie Brout et Maxime Marion (Sardanapale n'est pas loin !) il faudra revêtir une peau de mouton (les Chapuisat), ouvrir les portes du château (Laurent Pernot), déchiffrer une phrase mystérieuse (Jean-Baptiste Caron), jouer aux apprentis Blanche Neige (Caroline Delieutraz et Pilvi Takala), rencontrer une chouette (Lionel Sabatté), une biche (Julien Salaud), chausser des baskets de sept lieux (Chloé Dugit-Gros)..Vous l'aurez compris l'ombre de Lewis Caroll plane et il est indispensable surtout de se débarrasser de ses oeillères (Clément Cogitore) et garder une âme d'enfant. Poétique et fantasmagorique ou comment devenir un héros ordinaire..

Infos pratiques :

Thomas Tronel-Gauthier
Ce que j'ai vu n'existe plus

Galerie 22 48 m²
30 rue des Envierges, 75020 Paris
membre actif du réseau du "Grand Belleville", du Comité professionnel des Galeries d'art et de Galeries Mode d'emploi.

prochainement : carte blanche au collectif Otto-prod, exposition collective occur
Foires : Art Brussels et Loop Barcelona.

http://www.2248m2.com/

Miroir ô mon miroir
Pavillon Carré de Baudouin
121 Rue de Menilmontant, 75020 Paris
Horaires d'ouverture : du mardi au samedi, de 11:00 à 18:00


jusqu'au 23 mai 2015

organisation : Mairie du 20e arrondissement de Paris 
commissariat : l'extension

Artistes : Giulia Andreani, Bertille Bak, Virginie Barré, Emilie Brout et Maxime Marion, Damien Cadio, Jean-Baptiste Caron, Les Frères Chapuisat, Charlotte Charbonnel, Thomas Cimolaï, Clément Cogitore, Catherine Contour, Caroline Delieutraz, Chloé Dugit-Gros, Pierre Joseph, Eva Jospin, Alexandre Maubert, Laurent Pernot, Chloé Poizat, Éric Pougeau, Stéphane Protic, Lionel Sabatté, Julien Salaud, Paul Souviron, Pilvi Takala.



L'Extension – Miroir, ô mon miroir |


http://www.carredebaudouin.fr/

Gaultier : et "l'enfant terrible de la mode" entre au musée...

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Fatiguée de jouer la Bretonne ? rejoins la planète Gaultier !

Cocorico ! si l'Angleterre célèbre son Alexander McQueen au Victoria and Albert, nous avons notre Jean-Paul Gaultier et sa marinière nationale au Grand Palais. Mais il ne faudra surtout pas le limiter à ce côté titi parisien car l'enfant de la banlieue qui rêve dans le salon de soins de beauté de sa grand mère est devenu une star planétaire en qui Warhol reconnaissait "de l'art" et Madonna du génie.De la rue aux étoiles titre du tableau récent de Pierre et Gilles, résume bien le destin de celui qui impose un nouveau langage le "punk cancan" contraction de la jungle urbaine londonienne revisitée par Toulouse Lautrec, le cinéma de Marcel Carné ou de Fassbinder ou le music hall d' Arletty. Des influences qu'il mixe savamment avec un anticonformisme et une flamboyance hérités des dandys de Savile Row. Un petit côté la Duchesse de Guermantes va prendre le thé chez la concierge ! s'il fallait grossir le trait.Les froufrous, les plumes, les boas mais aussi le jean, le cuir, la résille,le latex, le veston ou le corset son équivalent et les seins coniques. Réinventer les classiques dans un esprit de rébellion qui ne l'a pas quitté. Du sex shop au podium, il bouscule, invente de nouveaux codes sans jamais rien n'imposer,anticipant les concepts de genre et revendiquant le droit à la différence, y compris en faisant défiler des personnalités atypiques et militantes.
"Le vêtement n'a pas de sexe""Ose, exprime toi"susurre sa voix, recréée par le talent de la compagnie théâtrale montréalaise UBU que le couturier avait repéré à Avignon qui imagine ces mannequins articulés en quelque sorte, assez déroutants au départ. Car le projet de cette exposition multimedia est canadien et c'est sa 10è étape à Paris, après San Francisco, Dallas, New York, Madrid, Rotterdam. Autant dire un évènement, d'autant que Catherine Deneuve, l'une des ses amies et cliente de toujours prête sa voix à la narration du défilé des Parisiennes, ces amazones emblématiques élégantes et provocantes. Non pas une rétrospective figée mais un kaléidoscope foisonnant et impertinent de la planète Gaultier, les mythes fondateurs, les muses, les obsessions et sa vision futuriste de la mode qui regarde du côté de la mise en scène, de la musique et de la danse avec des collaborations avec les plus grands. Le métissage, le trompe l'oeil, l'hybride le fascinent et l'on quitte ce tourbillon féminin/masculin pluriel en se disant que le génie est dans cet inventaire post moderne qui dresse le portrait d'une époque, la nôtre. Assurément de l'art !

Infos pratiques :

Jean Paul Gaultier

du 1er avril au 3 août 2015

Grand Palais
Programmation associée :

Jean Paul Gaultier - Grand Palais




Céleste Julien Salaud @Résidence Ackerman Fontevraud La Scène

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©Julien Salaud, Fleuve Céleste 2015, Résidence Ackerman+Fontevraud La Scène
©Claude Lévêque, Mort en été Estuaire 2012
©Agence Jouin-Manku : iBar,restaurant, salle capitulaire Fontevraud

Née d'un partenariat inédit entre l'abbaye de Fontevraud et la maison Ackerman qui partagent le même attachement à un territoire et à une excellence, la Résidence Ackerman + Fontevraud La Scène s'engage en faveur de la création contemporaine à travers le choix d'une oeuvre éphémère réalisée et exposée pendant 3 ans dans les caves d'Ackerman. Julien Salaud est le 1er Lauréat de cette résidence, choisi par un jury associant des professionnels de l'art à des responsables des deux structures engagées. Représenté par la galerie Suzanne Tarasiève, révélé au Salon de Montrouge, il a bénéficié d'expositions à Paris mais aussi à Chambord, Singapour, Séoul, Madrid et New York. Son univers empreint de chamanisme, de cosmogonie et d'art pariétal fascine dès le premier regard que l'on soit face à son bestiaire magique ou ses constellations stellaires. Associant le sauvage et le primitif (des animaux empaillés et retenus par des clous plantés) à la plus grande sophistication dans ces fils, perles et borderies chatoyantes, il repousse encore un peu plus loin les limites de ces trans-mutations sur ces rives de la Loire qui lui inspirent l'une des plus belles pages de son travail. "Fleuve Céleste" c'est plus de 45 km de fil de coton tendu sur 1000 m², 65 000 clous en acier inoxydables plantés sous 25 mètres sous terre révélant le patrimoine exceptionnel de cette cave troglodyte de 60 m de long. La plus grande installation jamais réalisée sur ce qui était auparavant un océan, d'où une inspiration aquatique nouvelle, des bancs de poisson de la Loire que croisent des chouettes effraies très présentes également dans ce ballet fantasmagorique où le chasseur devient plongeur, sorcier, cueilleur. Au delà de la prouesse technique, l'immersion est totale.
L'histoire de Fontevraud s'inscrit en filigrane et dès le seuil de l'installation monumentale avec les silhouettes des cheminées des cuisines romanes en forme d'écailles de poissons mondialement célèbres. L'abbaye inscrite au Patrimoine de l'Unesco en 2000 devenue Centre culturel de rencontre, renoue avec sa vocation de Cité idéale et regarde vers l'avenir. Cette résidence résolument contemporaine s'accompagne d'innovation technologique et de développement durable. Ainsi la chapelle du prieuré St Lazare qui est devenue un iBar désigné par Patrick Jouin où l'on déguste des bulles en consultant des tablettes tactiles. Quant au pôle énergétique inauguré en 2013 qui fait partie du circuit de la visite il approvisionne dorénavant le restaurant et le nouvel hôtel 4 étoiles (sans ostentation mais aux matières nobles et confortables). Ainsi l'esprit fontevriste continue de guider les choix de demain et inspire toujours de nombreux artistes que ce soit en arts visuels (c'est à Fontevraud que le premier FRAC Pays de la Loire est créé en 1984) mais aussi en cinéma d'animation et en musique à travers les résidences. L'art contemporain enfin est à l'honneur à travers l'installation pérenne de Claude Lévêque "Mort en été" (conçue en partenariat avec Estuaire) qui invite à un voyage sensoriel et intime, tandis que la galerie d'arts graphiques accueille chaque année le dessin sous toutes ses facettes. C'était donc naturel que ce savoir-faire d'exception rencontre l'effervescence de la maison Ackerman pour faire pétiller la bulle de l'art autrement ! Julien devenant le fils ailé de ce joyeux attelage...

Infos pratiques :

Julien Salaud, Fleuve Céleste

une Résidence Ackerman + Fontevraud La Scène 

à partir du 3 avril 2015

(dans le parcours de visite des caves Ackerman)

"Fontevraud l'émotion.. est dans l'inattendu"

http://www.fontevraud.fr/

L'abbaye Royale, le Restaurant (chef :Thibaut Ruggeri, Bocuse d'or 2013), l'Hôtel, congrès et événements.





Le printemps à Chaumont sur Loire avec El Anatsui,Gabriel Orozco, Tunga, Melik Ohanian...

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Fleurs fantômes : Gabriel Orozco, “Fleurs fantômes”, 2014 - © E. Sander
El Anatsui, Earth's Skin, 2007 Courtesy of the artist and Jack Shainman Gallery, New York. Photograph by Joe Levack, courtesy of the Guggenheim Abu Dhabi
Henrique Oliviera, Momento fecundo
Christian Lapie - © C. Lapie : Christian Lapie 
“A Bird / Blast #130” : - “A Bird / Blast #130”(detail, 9 of 17), 2006 - © Naoya Hatakeyama / Courtesy of Taka Ishii Gallery, Tokyo
Stuttering : “Stuttering” - © M. Ohanian/courtesy Chantal Crousel galerie
Xavier Zimmermann "Canopée" ©Xavier Zimmermann 

Une oeuvre incarne le mieux la disponibilité à avoir pour franchir le seuil de la nouvelle saison du Centre d'arts et de nature de Chaumont sur Loire, ce "passage" de verdure de Cornélia Konrads tout en finesse et subtilité. L'étonnement comme une promesse qui nous est confirmée au fil des découvertes que l'on soit dans le parc paysager, le château, les écuries, la ferme modèle et les nouveaux espaces dédiés à la création contemporaine (Bibliothèque du domaine et Cour des Jardiniers). Amateur de jardins (festival international depuis 23 ans), de patrimoine historique (retour de la tenture du XVIè siècle "des planètes et des jours",nouveau salon consacré à Germaine de Staël) ou d'arts, le Domaine de Chaumont sous l'impulsion de sa directrice Chantal Colleu-Dumond continue de rayonner toujours plus avec une fréquentation record de 415 000 visiteurs en 2014. 
La programmation de cette année accueille 15 nouveaux artistes internationaux autour de deux thématiques fortes : l'arbre et en écho à la Conférence mondiale sur le climat, les liens paradoxaux qu'entretient l'homme à la nature. L'arbre fossilisé de l'artiste brésilien Tunga (Manège des écuries) nous rappelle par ces formes organiques transformées son intervention au Louvre "Entre deux mondes". Chez le finlandais Antti Laitinen il s'agit avec humour d'interroger le passé moyen-âge du château avec ce chevalier prisonnier de son armure (geste pas si écologique !), tandis que les grandes figures noires silencieuses et puissantes, sans bras ni visage de Christian Lapie interpellent dans le parc. Le photographe Xavier Zimmermann lui a décidé d'aller explorer à 30 mètres du sol la canopée de ce mystérieux écosystème suspendu. Images mélancoliques et saisissantes.
L'action de l'homme sur l'environnement est magistralement traduite par les installations murales du ghanéen El Anatsui qui avait fait le déplacement pour nous présenter sa démarche. Détournant des rebuts d'objets manufacturés usagés il instaure une trame narrative puissante autour de la mondialisation et des événements traversés sur le sol africain. Coup de coeur immédiat galerie du Fenil dans ce qui ne ressemble pas au white cube habituel.
Le photographe japonais Naoya Hatakeyama (galeries du château) dresse un constat terrifiant de territoires ravagés par des catastrophes dans des scènes qui dénoncent plutôt que condamnent. D'une grande poésie.
Enfin dernier volet plus fantomatique avec les nouvelles empreintes captées par le mexicain Gabriel Orozco (commande spéciale Région Centre Val de Loire) sur les papiers peints des appartements des invités du Prince et de la Princesse de Broglie,les pulsations du coeur de Melik Ohanian "Stuttering" qui nous livre une version condensée des ces récentes installations et la féérie printanière et onirique du couple suisse Gerda Steiner et Jörg Lenzlinger pour la chapelle. Une ode foisonnante et évolutive qui referme ce panorama fascinant que l'on quitte avec regret mais transformés !

Infos pratiques :

Programmation 2015 du Domaine de Chaumont sur Loire : Centre d'arts et de nature

du 4 avril au 1er novembre


Le festival international des jardins ouvre le 23 avril sur le thème "Jardins extraordinaires, jardins de collection".

Domaine de Chaumont-sur-Loire, ouvert toute l'année !





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