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Channel: Métamorphoses et Vagabondages
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Rencontre avec Noémie Goudal,Maude Maris, David de Tscharner et Sylvain Couzinet-Jacques @Cité internationale des Arts

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Noémie Goudal - Arsenal de Metz - Prix HSBC pour la Photographie Courtesy l'artiste/galerie les Filles du Calvaire
Noémie Goudal - Un été à Mougins - Prix HSBC pour la Photographie Courtesy l'artiste/galerie les Filles du Calvaire
Noémie Goudal, Observatoire III, série The Geometrical Determination of the Sunrise, 2013 

Maude Maris, La Forteresse 2014 Réserve lapidaire Collection particulière Courtesy of the artist/ Galerie Isabelle Gounod, Paris
Maude Maris, Podium, 2013 Polaires Collection particulière Huile sur toile — 130 × 195 cm Courtesy of the artist/ Galerie Isabelle Gounod, Paris
Maude Maris, les Noctambules mural photographique pour le théâtre de Caen 2014

David de Tscharner Prospection, 2014, sand, glue, 10 altered objects, 262 x 727 cm, Cité Internationale des Arts, Paris

Plateau, 2014, tubular steel, 16 plaster boards, 75 x 47 x 70 cm each, Cité Scolaire François Villon, Paris, photo Paul Nicoué
Sylvain Couzinet-Jacques Série Standard and Poors  Courtesy l'artiste/galerie Particulière 
Sylvain Couzinet-Jacques  Footnotes-New Orleans 2012 Courtesy l'artiste/galerie Particulière 

Fondation reconnue d'intérêt public, la Cité internationale des Arts accueille chaque année par une délégation de la Ville de Paris plus de 1000 artistes étrangers et français sur le site du Marais (284 ateliers) et de Montmartre (40 ateliers). Deux commissions professionnelles (arts visuels, musique) se réunissent deux fois par an pour répondre aux candidatures individuelles ou aux opérateurs étrangers (70% des souscriptions). Jean-Yves Langlais, actuel directeur et Corinne Loisel, en charge de la programmation culturelle nous présentent le déroulé de cette après-midi de visite privilégiée à Montmartre dans un lieu hors du temps où les artistes peuvent créer en toute sérénité et liberté.

De nationalité française, diplômée du Royal College of Art, Noémie Goudal nous reçoit la première dans son atelier. Représentée par la galerie les Filles du Calvaire à Paris et la galerie Edel Assanti à Londres, elle est lauréate du Prix HSBC 2013, nominée Prix Virginia en 2012, ainsi que pour le Paul Huf Award du Foam Museum d'Amsterdam (de nouveau cette année), elle obtient aussi la seconde place de l'International Fine Art Photography Award à New York mais elle garde la tête froide ! Elle nous dévoile les faces cachées de son travail basé sur le concept de l'hétérotopie, cet espace autre décrit par Michel Foucault entretenu à travers la seule imagination de l'homme. Créant des scènes de théâtre fictives dans des espaces en devenir (grottes, îles, usines désaffectées, bateaux en ruines, horizons sans fin) à partir de matériaux industriels ou de toiles de fond en grand format, ces fenêtres artificielles élaborent alors de nouvelles perspectives dont les ruines modernes semble le vecteur privilégié. Comme un monde en perdition où la nature et l'homme serait en lutte. Loin d'une monumentalité figée, ces espaces dont la parfaite adéquation avec leur décor reste inaccessible au public, bien qu'occultés nous sont en quelque sorte révélés par le truchement de la vue stéréoscopique. Singulière et belle rencontre d'une jeune artiste déjà collectionnée par Saatchi et autres prescripteurs, aussi disponible qu'engagée !

Site internet : http://www.noemiegoudal.com/

Maude Maris française, déjà remarquée à la galerie Isabelle Gounod pour son exposition "Réserve Lapidaire" vient d'être nominée pour le prix Jean-François Prat (avec Philippe Decrauzat et Raphaëlle Ricol). Elle nous présente différentes familles de formes et d'empreintes qui peuplent ses peintures et ses dessins. Des objets qu'elle récolte (ici dans le jardin attenant à la résidence) et agence tel un studio miniature pour pouvoir après les photographier. Passant du bi au tri-dimensionnel, dans des espaces résolument vides baignés d'une lumière irréelle, l'artiste élargit sa démarche en lien avec l'idée d'une nature contrôlée. Comme des natures mortes, ces familles de caractères à la croisée de la peinture Primitive italienne et de l'art contemporain allemand (résidence d'un an à la Kunstakademie de Düsseldorf) offrent plusieurs temporalités et narrations potentielles. Un inventaire de la mémoire perméable à la projection des corps. Son dernier projet pour le théâtre de Caen tout juste rénové met en jeu ces multiples déplacements à l'oeuvre. "Les noctambules" donne à voir dans un espace-temps onirique une sorte de ballet entre le lisse et le rugueux, le flou et la netteté, le familier et l'abstraction. Elle sera prochainement visible à la foire  de dessin contemporain Drawing Now et à Bourges à la Box dans l'exposition collective "L'heure du loup : sommeil profond".

Site internet : http://maudemaris.com/

David de Tscharner suisse, chaleureux et volontiers disert sur son oeuvre nous parle de ce qui l'a conduit à une pratique artistique exclusive après avoir participé au développement du magazine Code et travaillé en galerie. C'est son blog "One sculpture a day Keeps the doctor away" comme je l'avais expliqué ici à la suite de la visite de sa récente exposition au Frac des Pays de la Loire, qui sert d'élément déclencheur. Chaque jour pendant un an, il publie les images de ces sculptures étranges dans un jeu de libre interprétation qu'il ne cessera d'alimenter par la suite. Exposé pour la 1ère fois en France au CNAEI de Chatou, ces silhouettes aux vertus thérapeutiques peuvent se prolonger sur un livre de coloriage qu'il nous présente. A Nantes sa "fantasmagorie" qui part du procédé de la lanterne magique confirme sa faculté de transcender le banal en expérience animiste ou sacrée. Sa collaboration avec Florence Doléac à la Villa Parmentier, cabane créée en 2011 pendant le Festival de Dièpe va donner lieu prochainement à une suite.

Site internet : http://www.david-de-tscharner.com/

Enfin, Sylvain Couzinet-Jacques nous ouvre les portes de la Conciergerie et de l'exposition collective de l'espace G8. Il revient sur sa démarche exposée au BAL (prix 2012 des Ecoles d'art SFR Jeunes Talents) : ces opérations immobilières pharaoniques dans une Espagne en crise "Standards&Poors". Des images en cours d'extinction (détériorées par les lampes UV et la lumière) comme la résistance de la mémoire face à ces appétits spéculateurs. Ainsi les transformations qu'il impose au medium photographique en révèlerait les indices, la marge périphérique des faits comme il le déclare lui-même. Sa récente exposition à la galerie "The near, the low, the common" résume ces enjeux. Prochainement il participera au projet Tara Expéditions (ce bateau qui perce les glaces et traverse les océans en accueillant des artistes et scientifiques) exposé en avril à la galerie du Jour Agnès b et au printemps de l'art contemporain en mai à Marseille avec une exposition personnelle à Straat galerie.
Avec "After Party" c'est le rôle de commissaire qu'il endosse réunissant autour de lui une génération d'artistes tel Ivan Argote, Carlos Arroyo mais aussi Aurélie Pétrel, Lola Hakimian ou Alaric Garnier, photographes ou non le temps d'une journée selon le format imposé par cet espace de rencontre atypique à mi chemin entre l'atelier et l'espace d'exposition.

Site internet : http://www.couzinetjacques.com/

Visite organisée par l'association Artaïs (diffusion de l'art contemporain) déjà citée.

Remerciements à : Jean-Yves Langlais et Corinne Loisel de la,

Cité internationale des Arts





Zoulikha Bouabdellah, un silence qui en dit long...

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L'installation «Silence» de l'artiste franco-algérienne Zoulikha Bouabdellah, au Pavillon Vendôme de Clichy-la-Garenne avant son démontage. (Photo Alexandre Mayeur. Galerie Anne de Villepoix, Paris)

 Zoulikha Bouabdellah, Dansons 2003 video 5'35

ORLAN en Grande Odalisque d'Ingres, photographie, 1977
Copyright / Courtesy ORLAN - Galerie Michel Rein

J'avais prévu d'aller voir et chroniquer l'exposition collection "Femina ou la réappropriation des modèles"au Pavillon Vendôme de Clichy-la-Garenne mais la récente autocensure post attentats me fait hésiter.La mairie sous la pression de la Fédération des associations musulmanes en raison de l'installation de l'artiste franco-algérienne Zoulikha Bouabdellah "Silence" où des escarpins sont posés sur des tapis de prière (exposée déjà dans d'autres lieux), a cédé et l'oeuvre a été remplacée par une autre de l'artiste "Dansons" considérée comme moins polémique. Dans cette video, une danseuse du ventre orientale s'empare de notre hymne national et du drapeau tricolore dans une réécriture symbolique, soit. 
En attendant le maire Gilles Catoire choisit de se dégager de toute responsabilité mais il me semble bon de réagir et publier un extrait de lettre d'ORLAN (sur Facebook) également présente qui demande en conclusion le retrait de son oeuvre :
..."Quels que soient les motivations de l’artiste et des commissaires le résultat est catastrophique.
Je peux suivre le raisonnement, mais je ne peux le soutenir car c’est la porte ouverte à toutes sortes de restrictions insidieuses de notre liberté d’expression, au risque que nous passions consciemment ou inconsciemment de l’auto-censure à l’empêchement, de l’empêchement à l’inhibition que produisent la menace et la peur.
La liberté d’expression continue à être bafouée deux semaines après les marches du 11 janvier, alors qu’aucun motif sérieux ne peut être invoqué pour interdire la présentation d’une œuvre qui réunit simplement des tapis de prière et des paires d’escarpins.
En conséquence puisque l’œuvre de Zoulikha Bouabdellah est définitivement retirée dans l’exposition je demande que mon œuvre soit décrochée."

Sera t-elle entendue ? Une chose est sûre quand la peur cède le pas à la faiblesse, où commence et se termine la liberté d'expression ?
Ne manquez l'occasion d'aller admirer les autres artistes exposées :


Avec les œuvres de Pilar Albarracín, Zoulikha Bouabdellah, Nina Childress, Béatrice Cussol, Hélène Delprat, Lydie Jean-dit-Pannel, Carmela Garcia, Laura Henno, Mwangi Hutter, Karen Knorr, Ellen Kooi, Katinka Lampe, Iris Levasseur, Paloma Navares, ORLAN, Esther Teichmann, Trine Søndergaard, Brigitte Zieger.

Sous le commissariat de Charlotte Boudon, Guillaume Lassere et Christine Ollier.


Infos pratiques :
« FEMINA OU LA RÉINTERPRÉTATION DES MODÈLES »
Pavillon Vendôme – Centre d’art Contemporain
7 rue du Landy 92110 CLICHY

jusqu'au 26 avril 2015

http://www.clichy-tourisme.fr/fr/expo-au-pavillon-vendome






Le corps au travail #Sèvres, Cité de la céramique

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Valérie Delarue, Video performance "Corps au travail"
Moulin de la Manufacture de Sèvres juin 2010 courtesy galerie Alexandre Cadain

Valérie Delarue, Détail de la Chambre d'argile
Moulin de la Manufacture de Sèvres juin 2010

Clemence van Lunen vue de l'exposition Sculpteures ! Sèvres-Cité de la céramique 2015

Clemence van Lunen, Dragon dans les nuages, édition Manufacture de Sèvres

Clemence van Lunen Grand doodle bleu, 2010 Courtesy galerie Helene Bailly

Clemence van Lunen Golden Doodle grès et lustre Courtesy galerie Helene Bailly

Clemence van Lunen Doodle 14 Courtesy galerie Helene Bailly

"Sculpteures !"comme un manifeste qui claque car ce ne sont pas des sculptrices ordinaires que rassemble Sèvres- la Cité de la Céramique mais des artistes qui saisissent à bras le corps la matière pour s'y confronter et en dépasser les limites. Valérie Delarue tout d'abord bluffante dans sa performance chorégraphiée réalisée lors de sa résidence et présentée pour la 1ère fois en France dans son intégralité, juste après New York au Museum of Art & Design dans le cadre de l'exposition "Body&Soul, new international ceramics".
Le "Corps au travail" dans le silo de stockage de l'atelier du moulin de la Manufacture où l'on fabrique les différentes pâtes. Un espace à sculpter qui donne lieu à la Chambre d'argile et l'on songe alors à l'extase et au sacrifice de Mary Wigman dans "danse de la sorcière,"autre manifeste artistique à même le corps ou à Gina Pane et son écriture du corps. Valérie Delarue se met en scène également nue, les cheveux défaits au milieu des ruines des anciennes fontaines du Château de St Cloud, comme un paysage métaphorique en devenir, autre volet de son travail. "Vestiges" de ces prouesses : cette trentaine de blocs de grès marqués des empreintes et sensations archaïques de la danse. Dramaturgie primitive, énergie vitale, libération personnelle, il s'agit d'un véritable combat dont l'argile est le sentier. 
Chez Clémence van Lunen les prises d'assaut de la matière donnent lieu à un questionnement autour de ce qui est décoratif ou non dans une impertinence revendiquée à partir de motifs traditionnels dont elle s'affranchit. A la suite de ses nombreux voyages en Chine, elle détourne les lignes ondoyantes d'un dragon ou de la course des nuages, comme des réminiscences antiques pour donner à voir une sorte de carnaval déformé "Dragons dans les nuages", mélange hybride de techniques de production et de porcelaine tendre et de pâte nouvelle de la Manufacture. Avec les spectaculaires Doodles, il s'agit de véritables pliages sur lesquels la couleur forte est hâtivement brossée. Quant aux célèbres bouquets de mariés kitsch du Second Empire, ils deviennent des "Wicked Flowers" (diaboliques ou méchantes) taillées à la machette. Une densité du geste iconoclaste qui au-delà de l'aspect bricolé nous parle d'une urgence, d'une fébrilité et replace la terre au coeur des enjeux. Deux artistes dont l'énergie instinctive agit comme une métaphore sans tabou longtemps après.

Ne manquez pas lors de votre visite l'exposition "Corée Mania" où la rencontre du premier diplomate français Collin de Plancy avec le "pays du matin calme"à la fin du XIXè siècle. Un voyage dans le raffinement des arts et de l'esprit, où l'on apprend qu'il ramène dans ses bagages à Paris une mystérieuse danseuse...


Infos pratiques :

Sculpteures !
Valérie Delarue et Clémence van Lunen

Sèvres-Cité de la céramique

jusqu'au 13 avril 2015


L'art à l'épreuve du livre, Fondation Gulbenkian.50 ans !

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Hans Peter Feldmann Catalogue Coll.Méiathèque Bibliothèque Stratis-Andrea dis ENSBA Paris
Francesca Woodman, Some Disordered Interior Geometries, 1981. Book, 23 x 16.5 cm, 24 pages. Courtesy Betty and George Woodman.
Helena Almeida, Estuod para Dois Espaços (Etude pour eux espaces) 1977 Coll.Museu Coleçao Berardo, Lisbonne
Rui Chafes O silecio de ...1980-2014 Coll. de l'artiste

Sous le titre énigmatique "Pliure.Prologue (la part du feu)" la Fondation Calouste Gulbenkian/délégation en France à l'occasion de ses 50 ans initie un partenariat inédit avec l'Ecolenationale supérieure des Beaux Arts de Paris où se tiendra le 2è chapitre de l'exposition. Penser le livre d'artistes comme une expérience, un laboratoire, se confronter à la matérialité de l'exposition et du livre, envisager cette faille, cet entre-deux de l'espace livre, autant de questionnements suscités par ce projet qui réunit une quarantaine d'oeuvres du XVIè au XXè siècle. Prologue ou éternel commencement selon Blanchot "l'oeuvre est toujours antérieure à tout commencement, elle est toujours déjà finie"contradiction de départ qui exige du lecteur un nouveau mode de lecture, consciente et créatrice. La pliure est cette fente au centre qui sépare et qui relie, maladroite et en inadéquation perpétuelle avec elle-même. Et pourtant elle permet le passage, comme un jeu dans une rupture permanente de la monotonie. Un espace de liberté. Voilà ce qui résume la démarche du commissaire Paulo Pires do Vale qui décrit l'exposition comme un essai, en hommage à Montaigne, cette recherche de l'expérience, à la fois intime et universelle (le statement de Laurence Weiner "Alone at last with you" ouvre volontairement le parcours). Assumant sa part manquante, dans un refus encyclopédique et archivistique, l'exposition prétend au contraire repousser les limites de cette transformation réciproque et le résultat est à la hauteur de l'exigence critique de départ. Films ("Fahrenheit" de Truffaut, "Alphaville" de Godard et "toute la mémoire du monde" de Resnais), installations (superbe silence et forces obscures des livres de cendres de Rui Chaves, déjà admiré à Lisbonne), sculptures (Vierge à l'enfant de l'école portugaise du XVIè comme métaphore de l'annonciation-fécondation), photographies (Labyrinthe de Richard Long, intériorité charnelle de Francesca Woodman,"Etude pour deux espaces" le livre et le corps d'Helena Almeida), peinture (Vanité italienne du XVIIè, "Bibliothèque en feu" de Maria Helena Vieira da Silva), videos (dérive encyclopédiste de John Latham), gravure (Albrecht Dürer) tous médiums et générations confondus s'attachent à décrire le livre comme confrontation avec le geste artistique. Un espace temps nouveau où comme le décrit Mallarmé "un coup de dés jamais n'abolira le hasard". Ainsi si les livres sont tour à tour incarnation, illusion, dangereux (ils nous enflamment), ils restent une constellation en devenir et en cela l'espace nocturne et sensuel suggéré par Raffaella della Olga comme une surface blanche d'où surgissent les étoiles est proprement magique. 

Deuxième tome de ce Prologue, l'Epilogue au Palais des Beaux Arts avec entre les deux cette part de responsabilité laissée au spectateur-acteur, comme ce livre absent et inaccessible d'Ignasi Aballi créé spécialement pour lecatalogue pensé lui-même comme lieu d'exposition.

Jeux de miroir à l'infini dont on attend avec impatience la prochaine incarnation.

Informations pratiques :

Pliure. Prologue (La part du feu)

du 30 janvier au 12 avril 2015

Fondation Calouste Gulbenkian
Délégation en France

39 Bd de la Tour Maubourg, 75007 Paris

ouverte de lundi à dimanche (nouveau !)
teaser de l'exposition
(En co-production avec l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris)

http://www.gulbenkian-paris.org

Nombreuses Rencontres de la lusophonie et Conférences proposées par la Bibliothèque.

Prochainement : colloque "Au-delà de l'effet -Magiciens-f(r)ictions diplomatiques #1 le 6 février en partenariat avec les Laboratoires d'Aubervilliers






La fausse page blanche de Marcelline Delbecq à la Fondation Ricard

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Marcelline Delbecq Rapture 2007 Impression numérique sur transparent dans caisson lumineux (30,5×63,5 cm), pièce sonore (4’11’’ ; voix : Kim Gordon)
Marcelline Delbecq Sans titre (Eden/Beyrouth), impression numérique couleur sur papier archival, 30 x 40 cm / Untitled (Eden/Nice), digital pigmented print, 30×40 cm. Vue de l'exposition Soleil trompeur, Fondation Ricard 2015

"Soleil, miroir, miroir, soleil": puissance et sonorité des mots. Cinéma, littérature ? Fiction, réalité ? Passant de Muybridge à Virginia Woolf en virtuose du pouvoir fictionnel de l'image, Marcelline Delbecq autour de son exposition personnelle à la Fondation Ricard "Soleil trompeur" organise un cycle de lectures à voix hautes invitant ses amis (dont son compagnon le chorégraphe Rémy Héritier) à partager ce qui fait l'incarnation et la genèse empirique d'une image. J'assiste à la première autour de la notion d'Académie intérieure développée par Jeff Wall. Quelles sont ces images antérieures qui déterminent ce que nous sommes ? comment ce corpus sous-jacent qui irrigue notre mémoire ? Bertrand Schefer, écrivain et co-commissaire de l'exposition tente d'y répondre à travers des fragments de lecture de son dernier roman "la photo au-dessus du lit" (P.O.L 2014) et Beatrice Gross, critique d'art basée à New York qui explore la notion de généalogie d'artistes à partir de son exposition Sol Lewitt à Pompidou Metz. Y a t-il un inconscient optique ? dans cette part manquante des images fixes tel que le décrit Marcelline, reprenant la citation de William Eggleston "I think of them as parts of a novel I'm doing". Donner à entendre un texte pour susciter une autre projection et interroger la contemporanéité du présent. Hors-champ infini de cette camera obscura qui la fascine. Poudroiements ultimes et métaphore intérieure d'une fausse page blanche où tout reste à inventer. Prendre le temps de se laisser toucher par la douceur du phrasé et l'incandescence de l'écrit. Parenthèse subtile dans nos vies débordantes de bruit !

Infos pratiques :

Marcelline Delbecq
Silence trompeur

Fondation Ricard

jusqu'au 7 mars 2015

Entretien avec Bertrand Schefer disponible à l'accueil.

Prochaines rencontres : le 13 février, le 6 mars.

http://www.fondation-entreprise-ricard.com



4 photographes à ne pas manquer à la Maison Européenne de la Photographie

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Eric Rondepierre, Le Voyeur (série Excédents) 1989 ©Eric Rondepierre
Eric Rondepierre, Convulsion (série Moires) 1996-98 ©Eric Rondepierre
Bernard Plossu, Italie, Milan, 2008 © Bernard Plossu
Bernard Plossu,Italie, Ile de Capraia, 2014 © Bernard Plossu




Bernard Plossu, Castel del Monte, 2003 © Bernard Plossu
Patrice Calmettes, Marie de Menthon ©Patrice Calmettes
Grégoire Korganow, Père et fils ©Grégoire Korganow




Conjointement à la Maison d'Art Bernard Anthonioz, la Maison Européenne de la Photographie présente "Images secondes" l'exposition de 25 années du travail d'Eric Rondepierre. Ce n'est qu'en 1990 qu'il entreprend cette recherche photographique après avoir été comédien et réalisé des performances et des peintures. Un côté polymorphe que l'on retrouve dans ses tirages hybrides où il joue sur la part "aveugle" du film dans des reprises sous forme de photogrammes, invisibles lors d'une projection. Les protagonistes de ces récits fictionnels deviennent alors des fantômes, des spectres enchaînés entre voyeurisme et mimétisme. 

"L'Italie a pris possession de mon âme"déclare t-il reprenant la citation de La lettre au Greco. Et Bernard Plossu aurait pu tout aussi bien se référer à Antonioni, Morandi, Véronèse ou Giotto renouant avec les origines italiennes de sa mère dès qu'il le peut. A pied, en auto, en train il sillonne la péninsule de Palerme, à Capri, Bologne ou Cagliari ! Adepte du procédé Fresson ces tirages aux couleurs mats qui dégagent une atmosphère, une tonalité surannée, une nostalgie, celle d'un paradis perdu.

Méditerranée fantasmée également chez Patrice Calmettes qui se concentre sur l'insularité dans des noirs et blancs ténébreux. De son passage auprès de Mapplethorpe il en garde l'esprit classique comme en témoigne ces portraits de jeunes gens en pleine nature. Judith Benhamou-Huet dans son livre récent "Dans la vie noire et blanche de Mapplethorpe" revient sur cette rencontre incroyable et fascination entre les deux hommes.

Avec Grégoire Korganov il s'agit de documentaire engagé.Révélé au public avec ses images choc sur la prison des Baumettes il devient entre 2011 et 2014 contrôleur des lieux de privation de liberté pour les besoins du film de Stéphane Mercurio "A l'ombre de la République". Une liberté totale mais une position délicate dans ce lieu d'obsession qu'il photographie en évitant le spectaculaire. "L'antichambre de toutes les pauvretés" comme il le déclare.On reprend son souffle avec sa série d'une grande tendresse "Père et fils" un travail intime, sur la filiation, le temps, la ressemblance.

Infos pratiques :

Eric Rondepierre, Images secondes

L'Italie de Bernard Plossu

Patrice Calmettes, Insularité

Grégoire Korganow, Prisons/Pères et fils

Maison Européenne de la Photographie
jusqu'au 5 avril 2015

http://www.mep-fr.org



La peinture et ses avatars dans une mise en abyme fascinante au CRAC de Sète

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Exposition monographique MAGENTA - Nina CHILDRESS - Crying 2, 2014, 300 x 400 cm acrylique sur kraft marouflé sur bois

Le bleu du ciel - Enna CHATON, Like a waterfall, Margot - 2014

Exposition Project room FIGURES Mïrka Lugosi, auto-portrait numérique, 2014, impression jet d’encre 45 x 40 cm.

Exposition Project room FIGURES - Mïrka LUGOSI, Excentrique # 29 - 2013 crayon graphite, encre, gouache et bois peint sur papier 29,5 x 21 cm.


Noëlle Tissier directrice et commissaire invite quatre artistes femmes : Sylvie Fanchon, Enna Chaton, Nina Childress et Mïrka Lugosià interagir avec le CRAC de Sète autour d'affinités formelles et contextuelles qui placent le corps au coeur de la pratique. Au fil du parcours se dessinent échos et résonances dans un subtil accrochage et jeu de correspondances, dont elle a le secret. "Chair", "Magenta","le Bleu du ciel" et "Figures" des titres où il est question de la peinture et des rapports complémentaires ou conflictuels de la couleur. Toutes les nuances de la chair pour une entrée en douceur mais radicale, visant à se débarrasser du superflu avec Sylvie Fanchon professeur aux Beaux Arts de Paris qui déclare ""l'histoire du tableau est tellement vieille qu'il en devient un lieu disponible, un espace de pensées stratifiées.. offert comme des potentiels de sens". Planéité, refus du motif, formes schématisées à l'extrême, il y a comme un détournement des codes habituels de la peinture pour se concentrer sur les outils mêmes; ici le scotch, titre du grand wall painting réalisé spécialement. Avec les "moustaches" clin d'oeil à sa précédente monographie SF au Crac en 2012 (en dialogue avec Morgane Tschiember) à la rigoureuse bichromie il s'agirait d'un recensement dérisoire des caractères dans une reformulation du monochrome par soustraction et non addition de couleurs.

L'ouverture magenta conduit alors brusquement notre rétine vers l'exposition de Nina Childress irradiante de loin, tel un halo trompeur et dissonant. Comme des fantômes de décor, les fameux rideaux verts déjà convoqués dans d'autres lieux, officient à contre courant et nous obligent à faire demi-tour dès notre arrivée. Un piège se referme alors sur le spectateur où la peinture agit comme décor et travestissement. Investie, cette peinture qui colonise tous les supports et se plait à déjouer les poncifs, recèle d'autres rencontres fortuites dans la 2è salle. Ses sources classiques (statuaire et archéologie) en deviennent populaires (les nudies ou films à petit budget tournés dans des camps nudistes au milieu des années 60) dans d'innombrables déplacements de styles (expressionniste, kitsch,photoréaliste, flou, relief 3D) et de supports. La grande et fascinante peinture "Crying" est ainsi présentée sur papier kraft et sur tirage numérique. En résulte une mise en abyme du processus de la représentation dans cette artificialité même de l'image. Dans la dernière salle, un rideau magenta fluo sert de trame à une video projetée sur un châssis vierge. Une mise en scène théâtrale pour un défilé carnavalesque accompagnée de la voix du ténor Alain Vanzo. Décalage des genres et des images-sources antinomiques. Où se cache la vérité ?

Avec Enna Chaton, artiste qui vit sur le territoire de Sète, il y a également une volonté de mise en scène dans cette incroyable cascade d'images qui ouvre son exposition. Des dispositifs photographiques qui vont à l'encontre des stéréotypes liés à la nudité et l'exhibitionnisme. Rien d'impudique ni de vulgaire dans ces poses de modèles anonymes en studio, sur le chantier d'un lotissement en construction, dans la quiétude d'une maison ou en pleine nature. Des performances où les protagonistes seuls ou en groupe se livrent à des activités quotidiennes, improvisent ou répondent aux injonctions de l'artiste qui elle-même se livre à l'exercice. Photographiés dans des gestes de statuaire il rejouent certains moments de l'histoire de la peinture tout en s'en dégageant, comme exilés dans ces éclairages et environnements contre nature. Innocents et dépouillés, "en totale inadéquation avec notre époque obscène", comme le décrit Pierre Giquel dans "Un goût de l'âme".

A l'étage, la project room est confiée à Mïrka Lugosi qui s'y livre à un étrange ballet chorégraphique. Artiste née aux confins des Carpates, Mïrka est multiple, comme les circonvolutions de sa mine de plomb. Tour à tour performeuse underground des années 80, muse et modèle pour le photographe Gilles Berquet son compagnon, son univers croise fantasmes fétichistes et éléments du merveilleux dans une promenade qu'elle qualifie de sentimentale. Une recherche de lignes constante qui se traduit plus récemment par des "Autoportraits numériques"à la suite de ses expérimentations en résidence à l'Appart de Poitiers. Une implication du corps plus radicale qui joue sur le traitement en négatif, la colorisation des images, les objets et la lumière. Dans la vidéo "Mirages" réalisée à Hendaye en 2013 l'assemblage de ces perceptions latentes oscille entre terreur et exaltation. A l'image du désir, indomptable qui se dessine en creux dans ce condensé miniature de son imaginaire. Fascinants paysages où les variations climatiques sont à l'image des caprices de l'éros.

Infos pratiques :

Centre Régional d'art contemporain du Languedoc-Roussillon (Sète) : nouvelles expositions

Chair, Sylvie Franchon
Magenta, Nina Childress
Le Bleu du ciel, Enna Chaton
Figures, Mïrka Lugosi (project room)


jusqu'au 3 mai 2015

http://crac.languedocroussillon.fr/



Happy Valentine ! #Koons#Pompidou#appropriation#polémique

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Jeff Koons, Rétrospective, Centre Pompidou 2014-15


Même si vous ne verrez plus "Fait d'hiver" (ou fait divers selon) retiré à la suite de la plainte du publicitaire auteur des campagnes de prêt-à-porter Naf Naf, c'est l'expo de tous les records.Record absolu de fréquentation pour une journée avec 9 143 visiteurs (en novembre dernier), record moyen de fréquentation/jour avec 6 638 visiteurs et bientôt record de l'expo la plus visitée au Centre Pompidou, Jeff Koons devançant Salvador Dali. Stéréotypes, porno chic "Made in heaven" ou ses scènes de copulation avec la Cicciolina, protubérances gonflables d'une société corsetée et lisse, illusions d'une Amérique fêlée, tout y passe dans une mise en abyme riche et précieuse qui joue avec ironie de l'histoire de l'art au pays de Disney et du puritanisme ambiant. Au delà d'un discours très marketé, un petit tour s'impose pour se faire une opinion. Pour ou contre, let's celebrate ! mais ne vous y méprenez pas sur l'éventuelle dimension subversive de ses oeuvres, elle a été sacrifiée sur l'autel du business florissant de la PME Koons. 

Avec qui ? une target arty.
Quand ? jusqu'au 27 avril 2015

https://www.centrepompidou.fr







Le printemps à Kerguéhennec par Olivier Delavallade

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Roland Cognet, Chêne 2014 Photo Domaine de Kerguéhennec/S Cuisset
Vincent Barré, vue de l'exposition monographie aux Ecuries de Kerguéhennec
Vincent Barré, Quatre anneaux, 2009 Reposer-Regarder, Muma le Havre, Courtesy l'artiste/galerie Bernard Jordan
Matthieu Pilaud, La Hache et la rose, 2014-15 Sapin de Douglas, acier inoxydable 30x18x7 m Photo Domaine de Kerguéhennec/S Cuisset
François Aubrun, monographie au Château de Kerguéhennec
Clémence van Lunen, monographie au Château de Kerguéhennec
Clémence van Lunen, Wicked Flowers courtesy l'artiste/galerie Polaris
Rainer Gross, Au bout, 2011 parc de sculptures, Photo Domaine de Kerguéhennec

Art+architecture+paysage, une trilogie gagnante pour Kerguéhennec qui fêtera ses 30 ans l'année prochaine.Je l'avais découvert l'été sur la route de l'Art dans les Chapelles (longtemps dirigé par O.Delavallade), je le retrouve sous une autre atmosphère au creux de l'hiver par un froid mordant à parcourir le parc de sculptures (31 au total) qui inaugure deux nouvelles créations, "Chêne" de Roland Cognet tombé sous la tempête qui revit sous les contreforts de la terrasse du château et "La Hache et la Rose" de Matthieu Pilaud, fascinant ruban qui se déroule au milieu d'une clairière. Empruntant son titre à Shakespeare et Cioran, le jeune artiste à l'issue de sa résidence imagine une sculpture en bois de 60 m de long comme en suspension dans un rapport physique et mental à l'espace et à l'architecture. "Imposer un autre dessin (dessein) à la nature" tel qu'il le résume, tantôt ludique, tantôt expérimental dans ce carrefour qui regarde vers d'autres oeuvres : celle de Penone toute proche et celle de Julien Laforge, autre élève de Vincent Barré.
Transition idéale pour découvrir la pensée du maître, professeur/chef d'atelier sculpture-volume aux Beaux Arts de Paris exposé sur la pièce d'eau centrale de la cour d'honneur et dans les écuries. Vincent Barré imagine un dispositif sur le bassin en lévitation, esquissé à ras du sol. Une scansion horizontale à partir d'éléments archaïques pour cet architecte de formation qui regarde aussi bien du côté du Quattrocento que de la modernité de Julio Gonzalez, Pablo Picasso ou Jean Prouvé, Louis Kahn, ces bâtisseurs qui l'inspirent. Dans l'espace brut et minéral des trois nefs des anciennes écuries, les volumes choisis évoquent la statuaire antique avec la figure du kouros et ce rapport au corps de l'arbre, au corps de l'homme qui se construit dans la déambulation. Les anneaux couchés disposés en quinconce rappellent son intervention au Havre sur le parvis du musée d'art moderne, tandis que Couronne de fer agit comme un écho à la couronne de bois fondu en bronze de Chaumont sur Loire, réponse intemporelle à la piéta de Jean Fouquet découverte non loin de là. Des assemblages mus par un soucis d'abstraction et non de réalisme autour de l'entrelacs, de l'arabesque, du cercle, toutes formes archétypales sacrés. Au mur de grands monotypes estampés sur papier chinois réalisés à base d'a-plats d'encre typographique et de larges réserves s'inscrivent dans la filiation de Matisse, comme des silhouettes imaginaires qui dialoguent avec le lieu et les totems qui l'habitent. 
Dans le château, je retrouve avec bonheur les céramiques de Clémence van Lunen, clin d'oeil baroque et jubilatoire au répertoire décoratif du lieu. Des fleurs dans des vases, rien de plus banal si ce n'est que leur séduction vénéneuse et verticalité énergique les placent dans une démarche de sculpture autour des questions de l'ancrage, du volume dans l'espace, du mouvement,de la fluidité. Ces structures se libèrent des critères de la céramique à coup de hache pour flirter avec humour du côté de Barry Flanagan, Rebecca Warren ou Thomas Houseago. C'est too much et délicieusement narcissique !
Au 1er étage, changement de registre avec François Aubin, ami de Tal Coat dont la peinture silencieuse et méditative annonce la saison de la Corée en France, présente cet automne à Kerguéhennec. Un voyage au pays de la transparence et de la brume, des variations de l'ombre et de la lumière, en quête de l'insaisissable. De ses longues marches en Provence sur les traces de Cézanne, en baie de Somme ou dans la solitude de l'atelier au Tholonet, ses toiles tendent à l'exténuation du motif pour une intériorité qui se confond avec le monochrome. Variations énigmatiques et subtiles, chatoiements de vie qui ouvrent sur le paysage et parc environnant d'où s'échappent ici et là des oeuvres. L'esprit de Tal Coat veille et c'est à l'occasion des 30 ans de sa disparition que le Domaine invitera l'artiste Illés Sarkantyu à revisiter les lieux et rencontres décisifs dans la genèse de son oeuvre. 
Kerguéhennec se nourrit aussi de création et de recherche en continu grâce à son programme de résidences, ce printemps avec Marine Joatton, peintre et Claire Lesteven, photographe. Sculptures, expositions mais aussi musique " l'art c'est pour tous" comme le scande Olivier Delavallade qui insiste sur la vocation pluridimensionnelle du lieu. Si l'éloignement a un prix, il permet aussi de créer un réseau de partenaires sur un territoire, le Morbihan où la création est très présente (avec le Frac Bretagne pour les 30 ans), pour pouvoir rayonner toujours plus et au-delà.

Infos pratiques :
Expositions du printemps
François Aubrun, Vincent Barré,Clémence van Lunen,
sculptures de Roland Cognet et Matthieu Pilaud

du 1 er mars au 31 mai 2015

Et toujours, Collection Tal Coat (exposition permanente)

Domaine de Kerguéhennec, Bignan (56)
en voiture à 30 mns de Vannes, 1h10 de Rennes

Entrée libre, Café du parc.

http://www.kerguehennec.fr




Que faire à Paris pendant les vacances de février ?

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Pour ceux qui n'iront pas à la montage, consolez-vous au village sportif d'hiver de Torcy aux Portes de Paris (77), pour les autres voici une sélection éclectique que je réserve à mes 3 enfants :


Un atelier "apprenti styliste" dans le cadre de l'exposition Fashion Mix au Palais de la Porte Dorée, en partenariat avec le Palais Galliera, également Atelier mode "Inspiration d'ailleurs, silhouette d'aujourd'hui" ou Atelier "la carte mode"ou Atelier conte "L'histoire du monde qui habillait Paris et autres contes".L'occasion de composer une mini collection ou un livre de silhouettes à partir des créateurs présents dans l'exposition, de leurs sources d'inspiration proches ou lointaines, de motifs et tissus de pays et continents différents.


Découvrir la Saga de la Télévision française au Musée des arts et métiers
Salle de projection, studio meteo, parcours enfant tout est fait pour revivre l'évolution de notre media préféré à travers son évolution et ses émissions cultes. Ateliers pédagogiques et activités jeune public,Livret les Incollables, Mon quotidien...

Partager les secrets du fil comme matière première dans l'art contemporain le temps d'un atelier créatif du week-end ou du mercredi, et stage pendant les vacances à l'Espace Culturel Louis Vuitton. Autour de l'exposition collective Fil rouge et des oeuvres de Chiharu Shiota, Fred Sandback et Isa Melsheimer pour le volet parisien, expérimentez la broderie sur photographie, les structures architecturales, le string art, l'illusion optique et créez votre toile d'araignée en laine sur papier ! 

Créer et métamorphoser ses boutons, dessiner un accessoire de mode, dans le cadre de l'exposition Déboutonner la modeaux Arts Décoratifs
A partir de l'exceptionnelle collection de Loïc Allio,ces oeuvres miniatures deviennent le reflet de l'humeur d'une époque. De son âge d'or au XVIIIè siècle à son déclin dans les annés 80, le bouton ne cessera de vous surprendre.

Vivre le dessin dans tous ses états à la Halle Saint-Pierre, lieu de vie atypique et centre d'art populaire contemporain, au carrefour de l'art brut. Au total 67 artistes dévoilent leur sensibilité avec humour, passion et engagement. Un panorama unique pour revivre les grandes heures d'un medium qui a fait parler de lui dernièrement, comme acte de résistance !


Audace, innovation, courage un parcours autour de 25 manipulations interactives
Le Zizi sexuel, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sans oser le demander.Titeuf est de retour...
Animations pour les jeunes, Rendez-vous des parents, l'approche est volontairement pédagogique.

Le Musée imaginaire de Tintin, en escale au Musée en Herbe.
A l'occasion de son 40è anniversaire, dessins et planches originales en dialogue avec objets ethnologiques et emblématiques des civilisations rencontrées par les héros prêtés par des musées et institutions prestigieuses.

Plonger dans l'univers du tatouage au musée du Quai Branly, dans le cadre de l'exposition Tatoueurs, tatoués. Les plus grands à l'aide de leur Carnet de Tattoos (disponible gratuitement) pourront proposer leur propre projet de tatouage,les plus beaux étant publiés sur la page Facebook du musée. Une large palette d' activités à vivre en solo ou en famille (Les Aventuriers du musée).

Parcourer l'exposition à hauteur d'enfant du festival Circulation(s) au Centquatre, sans oublier la Cabeza de Niki de St Phalle et l'installation architecturale toute en couleurs de Krijn de Kooning. 


Site recommandé :




Quelle est l'odeur de l'art ? "Belle Haleine" une première à Tinguely !

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Ernesto Neto, Mentre niente accade/While nothing happens 2008 vue d'installation Musée Tinguely, Bâle ©2015 Musée Tinguely, Photo Peter Schnetz
Piero Manzoni, Merda d'artista n°78,1961 Boîte de conserve, papier imprimé,Fondazione Manzoni, Milano
©2015 ProLitteris, Zurich Photo : Agostino Osio, Milano Courtesy Fondazione Manzoni, Milano
Bernard Bazile, Boîte ouverte de Piero Manzoni, 1989 Métal, coton, papier,dimensions boîte ouverte : H 10cm, D 6,5cm Institut d'art contemporain, Villeurbanne Bernard Bazille, 2015 ProLitteris, Zurich Photo : Mozziconacci et Sibran, collection Institut d'art contemporain Villeurbanne
Jaromir Funke, Stilleben, Vera-Violetta ca 1923 Tirage gélatino-argentique 29,4x22,9 cm Städel Museum, Frankfurt am Main Milosslava Rupesova Photo Städel Museum Artothek
Carsten Höller and François Roche, Hypothèse de grue, 2013 Courtesy les artistes/galerie Air de Paris
Sylvie Fleury, Aura Soma, 2002 Vue d'installation au Musée Tinguely, Bâle ©2015 Musée Tinguely, Photo Peter Schnetz
Yuan Gong, Air strikes around the world, Shangai and Venice, 2013 
Marcel Duchamp, Air de Paris, 1935-41 Miniature signée du ready made Air de Paris (1919) dans La Boîte en valise, Paris, New York 1941, ampoule en verre 4x2,5x2,5 cm Collection David Fleiss, Paris Succession Marcel Duchamp /2015 ProLitteris, Zurich Photo : galerie 1900 2000

Volatile, désincarné, invisible, le parfum n'a pourtant jamais été aussi présent dans le marketing comme vecteur identitaire fort d'une société lisse, digitale et aseptisée. S'il joue sur l'humeur, le pouvoir de séduction, la confiance en soi il peut aussi préfigurer le danger ou la mort imminente. Certaines odeurs en deviendraient-elles toxiques ?Autant de paradoxes dont s'emparent les artistes convoqués par l'exposition Belle Haleine du musée Tinguely, la première en son genre qui préfigure une série d'expériences sur nos 5 sens. D'un sens primaire, animal à sa transformation chimique, notre cerveau devient partie prenante d'un processus complexe englobant l'émotion, la respiration, la mémoire. Odeurs de la nature ou artificielles, agréables ou dérangeantes, elles en disent long sur nos tabous et interdits. Sur plus de 1200m², balayant plusieurs continents et siècles (du XVIè à nos jours) Annja Müller-Alsbach, la commissaire a conçu le parcours tel un laboratoire où l'on peut pénétrer dans des cellules pour vivre ce sensorium corporel, l'une de nos facultés les plus anciennes, à partir de l'oeuvre de Tinguely "Méta-Matic N°17"présentée à la 1ère Biennale de Paris en 1959 où un parfum de muguet neutralisait les odeurs des gaz d'échappement et les recherches de la norvégienne Sissel Tolaas qui collectionne les odeurs du monde dans une quête poétique et quasi fétichiste. Son installation participative "The FEAR of Smell,-the Smell of FEAR (2006-15) lutte contre les idées reçues sur le dégoût et la peur à partir d'odeur de sueur masculine. En contrepoint le "Moss Bed" de Meg Webster avec son lichen, épices et mousse nous plonge dans un délice de sous-bois. Mais revenons au début, au centre avec les interviews de la vidéo de la grecque Jenny Marketou "Smell You, Smell Me"à partir de témoignages sur la puissance de cette dimension olfactive qui reste très personnelle et différentes selon les cultures. En art elle a toujours été explorée et dès le XVIè siècle comme cela est traduit dans les allégories du prologue de l'exposition en Hollande, dans toute l'Europe baroqque et jusqu'aux avant-gardes avec Marcel Duchamp (Air de Paris), Man Ray, Dada et à partir des années 60 le Nouveau Réalisme, Fluxus ou l'art conceptuel avec comme représentant majeur Piero Manzoni (Merda d'artista) ou Dieter Roth qui lui imprègne son Poemetrie de pudding et d'urine. Le corps devient ainsi le vecteur de l'oeuvre avec également Louise Bourgeois qui se remémore l'odeur honnie des pantoufles paternelles "The smell of feet"ou Jana Sterbak et son "Container for Olfactive portrait" pour capturer l'odeur de l'amour  et dormir avec, face à sa célèbre "Chemise de nuit" qui traite de l'ambivalence de nos odeurs érotico-corporelles. Sylvie Fleury avec "Aura Soma" et ses 102 flacons de différentes couleurs rejoue dans un minimalisme rigoureux notre passion actuelle pour l'olfactothérapie.Deux artistes brésiliens offrent une interaction véritable : Valeska Soares avec "Fainting Couch" invitation à s'abandonner et s'allonger dans des effluves de lys et Ernesto Neto avec "While nothing happens"monumentale installation réalisée à base d'épices que l'on peut pénétrer véritablement. Sensation magique, entrevue seulement au Centre Pompidou. Tandis que les nez de John Baldessari nous reposent un peu dans cette sollicitation à grande échelle, nous passons au sous-sol pour de nouvelles surprises. Après Hains et ses jeux de mots, la machine à cigarettes de Kristoffer Myskja et la machine à brouillard de Carsten Höller perturbent de plus en plus nos stimuli agissant comme des pièges à phéronomes. Il est temps de prendre une pause devant le cinéma à odeur à partir du film de Tinguely "Study for an end of the World" avec les cartes à gratter de Sissel Tolaas ou devant la video de Yuan Gong réalisée avec des drones à vapeur survolant Venise et Shangaï devant le regard ébahi des habitants. La dernière oeuvre du brésilien Cildo Meireles "Volatil" invite à une déambulation olfactive dans un champ de talc parasitée par les odeurs des colorants du gaz de ville qui suggèrent alors des souvenirs oppressants liés à l'holocauste. Pour sortir sain et sauf mieux vaut faire une dernière halte devant l'installation video très méditative de Bill Viola "II Vapore"qui joue à partir de vapeur d'eucalyptus sur les transformations physiques de l'eau, métaphore de la vie et ses différents stades.
"Belle Haleine" qui est tout sauf une exposition sur les parfums, remplit toutes ses promesses !

En complément, une programmation d'événements tels : la première  «Phéromones party» de Bâle (Saint-Valentin, 14 février 2015), un symposium interdisciplinaire (17-18 avril 2015) avec des intervenants internationaux de renom dans les domaines des sciences sociales et des sciences naturelles, des conférences, visites guidées, animations dominicales pour les familles et ateliers (entre autre avec Sissel Tolaas le 19 avril 2015).

Infos pratiques :

Belle Haleine, l'odeur de l'art
Musée Tinguely, Bâle

jusqu'au 17 mai 2015

(pas de catalogue pour ne pas trop figer ce qui reste invisible si ce n'est un feuillet et celui que nous nous sommes construits, mentalement !)







En galeries et @Mains d'oeuvres, les expos immanquables !

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Bettina Samson, Contre-jour 2010-12 courtesy de l'artiste/galerie Sultana

Ignasi Aballi, vue d'exposition 2015 courtesy de l'artiste/galerie Cortex Athletico Paris

Bjarne Melgaard, vue d'exposition 2015 courtesy l'artiste/galerie Thaddaeus Ropac Paris

Jonathan Meese, Parsifal de Large, Courtesy galerie Templon

John Dante Bianchi, Untitled #4 (Bruised Panel), 2015
Vue d'exposition Above and Below (Group Show) galerie Derouillon Photographies © Grégory Copitet

"Interligne" Michelangelo Penso et Fritz Panze, Alberta Pane galerie



John Dante Bianchi, Untitled #4 (Bruised Panel), 2015
Vue d'exposition Above and Below (Group Show) galerie Derouillon Photographies © Grégory Copitet

Thomas Tronel-Gauthier, d’après The Last Piece of Wasteland #2, 2014, courtesy 22 48 m²

"Motifs du savoir"@Mains D'oeuvres
Sous un titre assez savant Julie Portier et Julien Nédélec nous parlent de détournements scientifiques par les artistes, de l'ambiguïté d'un savoir théorique, de la figure du bricoleur. Douze protagonistes dessinent un panorama de l'appropriation et de la dégradation du message au service de la portée poétique. Du zoulou time (Angela Detanico/Rafael Lain) au code des cambrioleurs (Chloé Dugit-Gros) en passant par l'Everest (Evariste Richer) ou la relativité restreinte (Charlie Youle/Bevis Martin); la connaissance chemine par l'obstacle (Damien Marchal). Créations sonores, graphiques et plastiques qui jouent des limites de nos savoirs.

"Presque visible"@Cortex Athletico
J'ai découvert Ignasi Aballi à la Fondation Gulbenkian dans le cadre du catalogue de l'exposition Pliure et je retrouve sa façon subtile de se glisser dans les interstices de notre perception, auscultant le banal, la transparence, la visibilité. Exposé pour la 1ère fois en France, ce catalan joue de la sonorité de la langue et de la relation image/texte. 

"The Casual pleasure of Disappointment"@Thaddaeus Ropac
Trash, sacrilège et dissonant, le sulfureux Bjarne Melgaard, norvégien de son état revient rue Debelleyme dans son ode orgiaque à la cinéaste Catherine Breillat. Festin (Festeen) de cheveux, maquillage, paillettes jubilatoire pour Abus de faiblesse qu'il vénère.Chaos proliférant, obsessionnel et auto-destructeur. 

Parsifal de large @Templon
Autre trublion non assagi, Jonathan Meese, revisite l'épopée Wagnérienne dans un flux vitaliste hérité de Kubrick. Ainsi le héros d'Orange Mécanique croise la mythologie moyen-âgeuse dans une écriture expressionniste toute personnelle. 

"Interligne" Fritz Panzer et Michelangelo Penso@Alberta Pane
La ligne comme point de rencontre entre les deux artistes, l'un passionné de sciences, de bactéries et de micro-organismes, l'autre d'objets du quotidien. La magie opère dans cette scansion de l'espace, ces interstices subtiles entre la forme et l'abstraction de la pensée.

"Above and below"@Derouillon
Scène émergente internationale réunie par le collectionneur Franck Bendahan, certains artistes montrés pour la 1ère fois en France : John Dante Bianchi, Doug Cloninger, Alessandro Moroder, Steven Cox, Joan Saló, Jesper Skov Madsen. De New York à Los Angeles en passant par Berlin ou Coppenhague les étoiles montantes de la peinture !

"Ce que j'ai vu n'existe plus"@22 48m²
A Belleville, 22 48 m² qui vient d'intégrer Galeries Mode d'emploi propose avec la critique d'art et commissaire Julie Crenn l'oeuvre de Thomas Tronel-Gauthier et sa dialectique de la trace comme errance, dérive intérieure, émotion. Une idée du paysage rhizomique dans le sillage d'Edouard Glissant où le coquillage incarne une conscience politique et le sable l'invisible.

Infos pratiques :

Galeries mode d'emploi





De la prison au musée ! @Hospice Saint-Roch, Issoudun

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Zigor, Lipo huile de lain sur toile 130x97cm courtesy l'artiste
vues de l'exposition Dehors-Dedans
Brigitte Terziev Les Veilleurs Grès et fer Collection de l'artiste ©Ecliptique/Laurent Thion photographe ©ADAGP Paris 2015

Le dispositif culture-justice par son action culturelle multiple permet de maintenir le seuil fragile et exigeant de ce lien Dehors-Dedans des personnes incarcérées au sein de la communauté des hommes libres. Dans ce cadre et pour la première fois Hervé Di Rosa fondateur du MIAM de Sète expose à l'Hospice Saint-Roch au côté de onze détenus de la Centrale de Saint-Maur en qui il reconnait des affinités spontanées. Un rôle de passeur qui fait suite à son action à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone à Montpellier avec Jean Le Gac en 1999 et qui n'aurait pu se faire devant le déclic ressenti face à l'oeuvre du responsable de l'atelier de peinture Thierry N. qui a commencé à peindre il y a 10 ans. Ne voulant pas faire concurrence, Hervé Di Rosa a imaginé un écrin de 20 figures de "Regardeurs" et une série d'oeuvres numériques. Le résultat est fascinant entre art modeste et art carcéral : nature inviolée, personnages christiques, flore sauvage,émois, doutes..l'humain trop humain !

En parallèle, fidèle à son engagement pour la sculpture contemporaine Brigitte Terziev dévoile ses imposantes silhouettes, les Veilleurs, récemment exposés à la Fondation Coubertin. Synthèse de son art, ces guerriers d'argile fièrement dressés et agrafés de prothèses nous parlent d'un temps séculaire, pleurants déchus et silencieux en proie à leur ombre. On songe au Moyen Age et à l'Afrique, totems d'une mythologie réactivée, prophylactique et inquiétante. 

Enfin, l'Hospice Saint-Roch de part son histoire et ses collections éclectiques (Océanie, patrimoine, Leonor Fini, Cécile Reims et Fred Deux..) revient sur 10 ans d'enrichissements avec des artistes toujours singuliers et aux confins de sensibilités autres. 

Infos pratiques :
Dehors-Dedans
Hervé Di Rosa présente onze artistes de la Maison Centrale de Saint-Maur

jusqu'au 17 mai 2015

Brigitte Terziev, les Veilleurs

jusqu'au 30 août 2015

Les Enrichissements du musée

jusqu'au 30 décembre 2015

Musée de l'Hopice St Roch, Issoudun (36)
nouveau site internet :





Takis, le Bord des mondes,Bouchra Khalili et rois de la SAPE @Palais de Tokyo

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Les rois de la SAPE, Palais de Tokyo soirée du vernissage 16/02/15 Bord des mondes 
En Point de Bridget Polk (2012) Photo : Bridget Polk
Theo Jansen, Animaris Currens, 1993,ADAGP Paris 2014
Sponge Bob de Charlie le Mindu (2013) Photo : Valérie Mazzanotti
Takis, Champs Magnétiques, vues de l'exposition Bouchra Khalili,Foreign Office, 2015. Film, HD Video, 4/3, Couleur, Son, 20´. Produit pour Sam Art Prize, Sam Art Projects, Paris. Courtesy Bouchra Khalili. © ADAGP, Paris 2014
Bouchra Khalili, Speeches - Chapter 1: Mother Tongue. Digital Film, 2012, 23', from The Speeches Series(video trilogy, 2012-2013). La Triennale, 2012. View at Intense Proximity, La Triennale, Palais de Tokyo, Paris, 2012.

Capter les énergies du monde...
Physiciens, architectes, chercheurs, la trentaine de créateurs réunis par le Palais de Tokyo dans l’exposition collective le Bord des Mondes défie les habituelles frontières du monde de l’art dans des pratiques parallèles, fécondes et durables .Les structures du vivant (Tomas Saraceno), les lois de la gravité (Bridget Polke), les transformations génétiques (Theo Jansen) ,les complots diplomatiques (Game of states), la sécheresse dans le monde (Carlos Espinosa), l’intelligence artificielle (Hiroshi Ishiguro), les ressources énergétiques de l’Afrique (Jean Katambayi) ou le système carcéral (Jesse Krimes), autant de défis éthiques et philosophiques que ces passeurs nous invitent à explorer. Des mondes impalpables rendus visibles par la magie de ces créations étranges et fantastiques, visionnaires ou résolument inutiles.

Défier la gravité et entrer dans la 4è dimension
Egalement lors de votre visite ne manquez pas la plus vaste monographie jamais consacrée à Takis, autre visionnaire des forces magnétiques, avec une cinquantaine d’œuvres spectaculaires, sous le commissariat d'Alfred Pacquement. Laboratoire éphémère de ce bricoleur intuitif


Bouchra Khalili, prix SAM art contemporain 
A l’initiative de Sandra Mulliez et en plus d’une résidence d’artistes à Paris, chaque année le prix SAM pour l’art contemporain en faveur d’un projet hors-Europe d’un artiste plasticien vivant en France d’une dotation de 20 000€ s’accompagne d’une exposition au Palais de Tokyo. Désignée par un comité de spécialistes du monde l’art, Bouchra Khalili lauréate 2013 née à Casablanca et vivant à Paris présente à cette occasion « Foreign Office » autour de la décennie 1962-72 pendant laquelle de nombreux mouvements de libération ont été accueillis à Alger et oubliés par les générations suivantes. Un inventaire des lieux que croise une collecte de témoignages pour interroger les potentialités de transmission de l’Histoire, collective et individuelle. Ce travail rejoint ses recherches sur les récits post coloniaux complexes et cartographies évolutives des migrations contemporaines. 
Le lauréat du prix SAM 2014 Louidgi Beltrame, a été désigné parmi 4 autres finalistes ( Clément Cogitore,Estefania PENAFIEL LOAIZA, Enrique RAMIREZ, Stéphane THIDET). 

Les dandys du Kinshasa
Rois de la SAPE pour Société des Ambianceurs et Personnes Elégantes s'étaient donné rendez-vous le soir du vernissage en hommage à JC de Castelbajac et Yohji Yamamoto en qui ils vouent un culte vaudou !
Ambiance de folie pour un défilé performance frénétique et incantatoire. Bienvenue en "Sopologie"..

Infos pratiques :

Le Bord des mondes
Takis, Champs magnétiques
Bouchra Khalili, Foreign Office
jusqu'au 17 mai 2015

Marie-Luce Nadal et Clément Richem : les Modules Pierre Bergé/YSL
jusqu'au 29 mars 2015

Et bientôt, l'art en lien avec les métiers d'art "Usage des formes" et rencontre avec la création contemporain de l'Asie du Sud Est "Archipel secret".

http://www.palaisdetokyo.com

Programme desévènements en résonance.



Mark Lewis@BAL et Jennifer Douzenel@ENSBA : fixité des mouvements

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Above and Below the Minhocao, 2014 © Mark Lewis
Mark Lewis, Forte!, 2010 © Mark Lewis/ Associazione Forte di Bard and Daniel Faria Gallery
SongKol 2014 Jennifer Douzenel courtesy l'artiste
Bats 2011 Jennifer Douzenel courtesy l'artiste
Phnom Penh 2011 Jennifer Douzenel courtesy l'artiste
Mont Fuji 3'28'', 2014 Jennifer Douzenel courtesy l'artiste


Découvert  par le public parisien alors qu’il filme le Louvre de nuit, le vidéaste anglo-canadien Mark Lewis fait l’objet d’une première grande exposition au BAL sous le commissariat de Diane Dufour, la responsable et Chantal Pontbriand,critique d’art. Reprenant le titre de ses dernières vidéos réalisées à Sao Paolo, « Above and Below the Minhocão », le parcours à la dimension d’une pièce de théâtre projetée prend en compte les deux niveaux du bâtiment pour une véritable transformation de l’espace perceptif selon les principes directeurs de ce photographe tombé par accident dans le film. Un nouvel espace temporel s’invente alors où il est question d’une possible lisibilité de l’image en mouvement, ce qui rejoint l’ambition première du cinéma. Par ses références constantes aux mouvements de la caméra (Downtown,Tilt, Zoom and Pan , Reverse Dolly ; Queensway, Pan and Zoom, par exemple), le vertige ressenti par le spectateur devient le vecteur d’une narration cinématographique au cœur de la photographie et de l’espace pictural. Un langage silencieux et en boucle qui n’est pas sans rappeler les expérimentations primitives des Frères Lumière. 
Je rencontre peu de temps après Jennifer Douzenel (diplômée Beaux Arts de Paris 2009, doctorante SACRe à Paris Sciences et Lettres) et immédiatement je ressens une filiation évidente entre sa démarche et celle de Mark Lewis, qu'elle me confirme. Lenteur des mouvements du réel réduits à un seul plan fixe pour une fixité des épiphanies ou micro-événements qu'elle traque de part le monde. Ces fragments de paysages qui traversent l'écran du Japon, de la Chine à la Pologne et bientôt le tour du monde, nous disent l'acte de peindre autant que la survivance d'un regard. De Primo Piano à la BF 15 l'artiste nous parle de son prochain projet d'aller capturer des micro-récits à travers le globe à des endroits potentiellement agissants. Cette "affuteuse" de hasards hors pair n'hésite pas à s'entourer de toute une équipe de chercheurs dans une optique de défrichage de la science à chaque fois renouvelée. à suivre...


Infos pratiques :


Mark Lewis, Above and Below
Du 5 février au 3 mai 2015
Le BAL


6 impasse de la Défense, 75018 Paris



L’exposition est accompagnée d’un livre co-publié par LE BAL.

Actualités de Jennifer Douzenel :


En savoir plus sur :
Programme doctoral SACRe Sciences, Arts, Création, Recherche.






Simon Faithfull et Nicolas Floc'h, traversée en eaux profondes @Musée des Beaux Arts de Calais

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Simon Faithfull / REEF 2014 Courtesy the artist/galerie Polaris
Simon Faithfull / '44' / video 44 mn / 2005 Courtesy the artist/galerie Polaris
Simon Faithfull / Escape Vehicule No 6 / vidéo still / 2004 Courtesy the artist/galerie Polaris
Nicolas Floc'h Structures productives 2013
Nicolas Floc'h FIAC 2014 Museum d'histoire naturelle 


"Ici l'échelle est un assassin mystérieux. La dislocation est en partie due à la disparition de tous les points de repère -il n'y a rien pour servir de référence au nouvel étalonnage des sens (...)"Simon Faithfull, Carnets de l'Antarctique.
Cette citation résume à elle seule la traversée que nous propose l'artiste anglais invité par le musée des Beaux Arts de Calais dans le cadre du projet transfrontalier européen Time and Place (TAP). D'une durée de 3 ans ce programme d'échanges de pratiques entre 5 institutions françaises et britanniques : le centre d'art contemporain Fabrica à Brighton, le Sainsbury Art Center à Norwich, le Frac Basse-Normandie à Caen, la communauté d'agglomération de Cap Calaisis et le musée des Beaux Arts de Calais, se matérialise à travers deux thèmes principaux : Aftermath ou l'héritage de la guerre, l'art et le conflit et Changing Landscape autour des aspects sociaux et environnementaux du littoral. Récif 2 est le second volet d'une 1ère exposition qui se termine au Frac Basse Normandie avec comme point de convergence "Reef", l' installation la plus ambitieuse de l'artiste où des caméras sous -marines enregistrent en continu les évolutions de ce qui devient un récif artificiel mais au départ un bateau de 32 tonnes coulé par Simon au large de Weymouth. Un écosystème spontané et inattendu voit le jour sous nos yeux ébahis dans cette obscurité profonde qui repousse les limites de nos perceptions. Avec "Ice Blink"à l'entrée du parcours qui décrit un phénomène optique ressenti par les explorateurs de l'Antarctique dont le pionnier Sir Ernest Henry Shackleton auquel il se réfère souvent, nous sommes projetés à même la banquise dans ce blanc aveuglant qu'il capte lors de son embarcation en 2004 avec une équipe de scientifique à bord d'un brise-glace lors d'une mission de surveillance britannique. Insomnie garantie ! Des visions surgissent alors dans cette clarté polaire telle "Stromness" ce port balainier abandonné où Shackleton s'était réfugié, ruine apocalyptique envahie par les éléphants de mer ou les otaries qui se battent au milieu des tables et chaises en décomposition ou "44'" ces paysages qui défilent à travers le hublot : champs d'iceberg, falaises de glace, terres, soleil de minuit, nuit blanche. On ressort sains et saufs de cette apnée ponctuée également du flux de dessins numériques envoyé par l'artiste en continu de son Palm Pilot, avec comme ligne d'horizon la frise des peintures du musée qu'il a sélectionné entre ciel et mer. Une méta-oeuvre qui dépasse les habituels clivages chronologiques et donne une autre vision des collections du musée. Ce panorama mouvant se referme sur "Escape vehicule" captation en espace réalisée en 2004 d'une chaise qui prend son envol, absurde tragédie qui rejoue la question du corps et de l'apesanteur, également au coeur de la démarche de l'artiste. Une performance qui rejoint celles des marches sous-marines même si on est aux antipodes et un clin d'oeil à Philippe Ramette dont la chaise en suspension est exposée au 1er étage du musée. 
Autres récifs en devenir avec Nicolas Floc'h en résidence de création et de médiation dans le cadre du dispositif Jardin des Arts. Son projet évolutif à la croisée de l'art et de la science est exposé selon le même principe et nous en découvrons la genèse entre architecture, film documentaire, sculpture et photographie. Des formes multitples qui questionnent un champ d'expérimentation à l'image de ces modes opératoires liés aux récifs que l'on soit au Japon, aux Etats-Unis ou en Europe. Comme un reflet de nos modes de vie ou la part cachée et "récréative" de nos sociétés contemporaines. Un espace mystérieux dont la colonisation rapide nous projette dans ce qui ressemble étrangement à une entropie, équation subtile du land art en écho a la vision de Simon Faithfull. Il était donc pertinent de juxtaposer la démarche de ces deux arpenteurs des fonds sous-marins. 
Calais, ville de passages et d'échanges au carrefour des Flandres, de l'Angleterre et du bassin parisien a toujours inspiré de nombreux artistes qu'ils soient régionaux ou internationaux, c'est pourquoi le parcours proposé par le musée des Beaux Arts en est le reflet immédiat. Dans une approche volontairement transversale à l'encontre d'une perspective chronologique classique, les collections  du XVIè au XXIè siècles se déploient sur 1600m² avec comme point d'ancrage le monument commandé à Auguste Rodin pour célébrer le patriotisme des Bourgeois de Calais inauguré en 1895 devant l'entrée du parc Richelieu, suggéré par de nombreuses études ou variantes et la vingtaine de sculptures du musée Rodin de Paris. Sous le titre "Calais, d'ici et d'ailleurs" les 200 oeuvres réparties en 5 sections : Formes du sacré/Figures du monument, Henry Lhotellier/Abstractions, Jean Roulland/Expressions du corps, Louis Francia/Paysages marins et Paul Villy/Calais" interrogent les liens entre patrimoine local et enjeux artistique avec de grands témoins tels Anthony Caro (Choeur de lumière pour l'église gothique de Bourbourg), Germaine Richier, Christian Boltanski, Marcel Broodthaers, Candida Höfer, Allan Sekula (campagnes de prise de vue sur la Côte d'Opale et à bord du ferry Le Renoir entre Calais et Douvres) pour les artistes contemporains qui cohabitent en bonne intelligence avec des natures mortes hollandaises et françaises mais aussi Honoré Daumier, Carrier Belleuse, Auguste Bartholdi ou des aquarellistes anglais du XIXè. A l'étage la nouvelle présentation des collections se fait sur les traces de Lewis Carroll et de son Alice dans un jeu de faux semblants où alternent modernes et contemporains de Pablo Picasso à Barry Flanagan en passant par Jean-Luc Vilmouth, Erik Dietman ou Annette Messager (qui sera l'objet d'une importante rétrospective menée conjointement avec le musée de la Dentelle, anciennement rattaché au musée des Beaux Arts). Une pérégrination fantastique qui n'oublie pas de mettre en valeur le patrimoine de la ville, ce qui nous conduit tout naturellement à citer l'exceptionnelle Cité internationale de la dentelle et de la mode et cette aventure industrielle sans précédent qui se conjugue au présent et au futur à travers une programmation ambitieuse en partenariat avec de grandes institutions culturelles. Sa prochaine exposition sera consacrée au couturier espagnol Cristobal Balenciaga, grand amoureux de la dentelle. 
Calais, une histoire riche et singulière n'est pas uniquement un lieu de transit, de nombreux créateurs l'ont bien compris et une visite s'impose ! vous y serez accueillis par des gens passionnés, exigeants et généreux pour qui l'art se conjugue avec l'ouverture à l'autre qu'il soit d'ici ou d'ailleurs...

Infos pratiques :

RECIF2, une traversée
Simon Faithfull

jusqu'au 22 juin 2015

Les Villes Immergées, 
Nicolas Floc'h
Résidence :
de janvier à juin 2015
Exposition à partir du 4 juillet 2015

Musée des Beaux Arts, Calais


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(Calais est à 1h40 en TGV de Paris)


Taryn Simon et Florence Henri@Jeu de Paume

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Hymenoplasty Cosmetic Surgery, P.A. Fort Lauderdale, Florida An American Index of the Hidden and Unfamiliar, 2007Chromogenic color print — 94,6 × 113,7 cm framedCourtesy of the artist — © 2014 Taryn Simon

Florence Henri, Femme aux cartes 1930
Épreuve gélatino-argentique d’époque, 39 x 28,5 cm.
Collection particulière, courtesy Archives Florence Henri, Gênes. Florence Henri © Galleria Martini & Ronchetti

Florence Henri Jeanne Lanvin 1929
Épreuve gélatino-argentique d’époque, 36,7 x 28,7 cm.
Collection particulière, courtesy Archives Florence Henri, Gênes. Florence Henri © Galleria Martini & Ronchetti




Taryn Simon (née en 1975) figure majeure outre atlantique mène depuis une dizaine d’années un travail ambitieux de recherche documentaire, politique et culturel qui interroge la véracité des images d’une Amérique et sa face secrète. Prenant la photographie comme témoin et arbitre de systèmes de croyance et de connaissance qu’elle réfute, la relation entre le texte et l’image devient pour l’artiste le vecteur d’ investigations qui nécessitent des mois de préparations et de recherches rigoureuses. Le Jeu de Paume revient sur 5 séries devenues emblématiques (et 3  videos) : The Innocents (2002),An American Index of the Hidden and Unfamiliar (2007), Contraband (2010) A Living Man Declared Dead and Other Chapters (2009-12) Picture collection (2012-13) où le parti pris radical anéantit les capacités propres du medium photographique à traduire le réel dans une arborescence (photographie, texte, graphisme) qui relie de façon cohérente et arbitraire la destinée, la mémoire, la généalogie et les liens du sang. Que l’on soit face à des individus injustement condamnés par la justice via des photographies, à une indexation des grands mythes de l’Amérique inconnus ou inaccessibles au public, à l’équivalent de 4 jours de saisies aux douanes de l’aéroport de JF Kennedy ou au classement méthodique de lignées qui se déploient à une échelle mondiale, le protocole sous une apparente neutralité vise à instiller le doute dans l’esprit du regardeur. Creusant toujours davantage le fossé entre initiés et ignorants,ordre et chaos, présence et absence, Taryn Simon dans ces échantillonnages méthodiques déjoue les mécanismes inhérents à une société globalisée, obsédée par la transparence de l’image.
Commissaire : Ami Barak, commissaire d’exposition et critique d’art.

A complèter par la série "Birds of the West Indies" actuellement présentée à la galerie Almine Rech.

Le Jeu de Paume s'intéresse aussi à la photographe d'avant-garde Florence Henri, rivale de Man Ray et profondément marquée par le Bahaus dont elle suit les cours à Weimar. Sa période fondamentale entre 1927 et 1940 largement méconnue où elle utilse l'instrument optique pour de nouvelles expérimentations spatiales est précurseur d'une nouvelle phase dans l'histoire du medium. Justice est donc faite !

Infos pratiques :

Taryn Simon, Vues arrière, nébuleuse stellaire et le bureau de la photographie extérieure


Florence Henri, Miroir des avant-gardes

Satellite 8 : une proposition de Erin Gleeson, commissaire

Du 24 février au 17 mai 2015

http://www.jeudepaume.org








Claude Viallat : la mer et les voiles@Nantes, les Beaux Arts

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Vues de l'exposition Voiles, cordes, filets, parasols..Claude Viallat, Chapelle de l'Oratoire 2015 présentation presse


Si Supports/Surfaces est né au Havre, ville port en 1969 c'est à Nantes, autre ville de la façade atlantique que Claude Viallat, l'un de ses membres fondateurs fait escale dans une exposition/installation aussi audacieuse qu' inattendue. Blandine Chavanne, la directrice du musée des Beaux Arts (actuellement en cours d'extension) à partir de la grande rétrospective de cet été à Montpellier a oeuvré de concert avec l'artiste pour nous en livrer une version épurée d'une grande puissance d'une quarantaine de pièces (de 1967 à 2015) autour du thème de la mer. Au milieu du décor de la Chapelle de l'Oratoire d'un XVIIè siècle triomphant, l'artiste prend le parti de s'en saisir dans un geste "all over" (Pollock n'est jamais loin) qui privilégie la circulation du regard et les correspondances entre les toiles. A partir d'une scénographie affranchie,"voiles, cordes, filets, parasols" (titre de l'exposition) donnent à voir une "progression en spirale"avec un fil qui s'enroule et se déroule au gré de nos déambulations. Un rythme s'installe immédiat et saisissant, entre l'architecture, les toiles en suspension et les murs. Les aléas du temps, les intervalles, les recoins, les tondos, bas reliefs, raboutages tout se conjugue en une étrange chorégraphie primitive, celle des artefacts et des forces telluriques. Privilégiant la "triangulation" dans une dramaturgie dont lui seul a le secret, Claude Viallat nous met au carreau rejouant la fenêtre d'Alberti ou la Vague de Matisse sur les pierres blanches et minérales de la Chapelle. Les cerceaux répondent aux noeuds, les diagonales aux verticales, le rouge terre de Sienne au bleu de méthylène, le tout se cristallisant avec ce monumental filet flottant suspendu au coeur de la croisée des transepts et cette toile travaillée en double faisceau, spécialement créés pour l'occasion. Comme une "toile d'araignée"pour reprendre l'image de l'artiste, une matrice pour le regardeur qui doit alors "prendre le temps et laisser venir"à son tour. Cohabitation heureuse des époques de production et recherches d'un travail obsessionnel autour de la forme. "Une toile s'inscrit dans un tout"et cette lecture renouvelée permet de mieux en saisir la portée. Rebuts de nos plages et de nos loisirs, objets du quotidien c'est le support qui commande dans une cohérence à chaque fois rejouée. Comme si de la contrainte et de l'impasse naissait la profusion et la fantaisie joyeuse. La force du vent, la chaleur des couleurs, la profondeur de l'eau ou comment être au monde. De Venise à la Camargue, de Nîmes à la pointe du Raz, la peinture traverse et ne passe pas.

Cette invention de l'aléatoire se poursuit avec le Centre Chorégraphique National de Nantes (que j'avais découvert au musée Bourdelle) invité à imaginer une pièce chorégraphique "la Suite logique des Choses"en écho aux recherches poétiques d'une oeuvre qui a fasciné Claude Brumachon, son directeur. Un véritable kaléidoscope en mouvement...

Catalogue publié à l'occasion aux éditions Fage qui permet de poursuivre l'engagement de l'artiste à ce projet hors norme (photos du making off et montage, entretien avec David Perreau, critique d'art et Alice Fleury, responsable des collections art contemporain). 

Infos pratiques :
Claude Viallat
Voiles, cordes, filets, parasols...

jusqu'au 17 mai 2015
Chapelle de l'Oratoire, annexe musée des Beaux Arts en attendant sa réouverture fin 2016 (Nantes)

Autour de l'exposition : extraits

Evénement sonore le 19 mars 2015
Festival Télérama les 21 et 22 mars 2015
Concert Festival Oz le 30 avril 2015
Découvertes en famille, ateliers, mini visites...

http://www.museedesbeauxarts.nantes.fr


Un dimanche à l'est parisien : @Thaddaeus Ropac, Pantin et @galerie Untilthen, St Ouen

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Antony Gormley, Digital rendering of Antony Gormley’s Matrix II, 2014
Big Pluck, 2014
Expansion Field, 2014
Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac Paris/Salzburg

Vues de l'exposition Rodney Graham/Jonathan Monk, ouverture galerie Untilthen, 2015 St Ouen

J'ai assisté à deux événements hautement attendus et au delà du périph dimanche : le sculpteur britannique Antony Gormley que l'on ne présente plus (Turner Prize, Royal Academy..) chez Taddaeus Ropac, l'annexe XXL de Pantin et l'ouverture de Untilthen, la galerie des transfuges d'Yvon Lambert : Mélanie Meffrer Rondeau, Alexa Bossard et Olivier Bélot dans le nouveau carré hype des Puces. 

"Second Body"Antony Gormley

J'ai toujours trouvé assez froide cette démarche autour du corps, n'ayant sans doute pas mesuré assez l'implication de l'artiste et ses enjeux. C'est chose faite au cours de ce parcours en quatre temps à vivre comme une expérimentation autant physique que psychologique. Temps humain et temps industriel se fondent dans un continuum d'émotions en temps réel autour du corps, mètre étalon de cette traversée. 
Cellules, couloirs, fenêtres, totems, autant de "champs"à investir ensemble ou isolément. Corps maison qui se prolonge en de vastes expansions inspirées d'une vingtaine d'attitudes corporelles fondamentales. Centrifugeuse d'énergies le corps réceptacle de l'habitat humain et ses métamorphoses. Vertigineux treillis ordonnancé autour du vide, Matrix II, défi aux lois de la perception. Accès visuel refusé. Erosion et passage du temps sur les objets, épreuve de l'horizon et d'un environnement façonné par l'homme. Questionnements sans fin et déroute finale du spectateur. 

Un livre reproduisant toutes les œuvres exposées, avec un texte signé par le choregraphe américain William Forsythe, un essaie de l’historienne d’art Guitemie Maldonado et une conversation entre Antony Gormley et Hans Ulrich Obrist sera publié au printemps 2015.

Ne pas manquer également dans le project room adjacent Andreas Slominski et ses variations Brechtiennes autour de l'amitié à partir du langage universel de la signalisation routière internationale. 


Intil Then, conditions d'exposition maximales

Olivier Bélot, ex directeur de feu l'espace du Marais d'Yvon Lambert cherchait à recréer un espace. La récente montée en puissance des Puces (village Habitat l'Eclaireur, restaurant ma Cocotte désigné par Starck et inauguration en 2016 de l'hôtel MOB par le cofondateur du Mama Shelter) ne pouvait que retenir son attention. Le trio accompagné par Douglas Gordon, David Claerbout, Jonathan Monk, Robert Barry, Diogo Pimentao ou Joan Jonas pour démarrer, choisit comme étendard la formule empruntée à Jonathan Monk, gage d'un éternel recommencement. Sur 500m² modulables c'est une nouvelle vision du marché qu'ils cherchent à imposer avec un rythme d'exposition de 4 ou 5 par an maximum et ouverture calée sur celle des Puces (le week-end uniquement). L'occasion de travailler plus en profondeur avec les artistes et de donner toute sa place à la performance. Pour l'ouverture de ce qui ressemblait à un vrai happening où se pressait le tout Paris dialogue croisé entre Jonathan Monk et Rodney Graham. Fertile et ambitieux. Ne pas manquer de jeter un oeil dans le bureau de la dream team avec superbe accrochage de Douglas Gordon. 

Infos pratiques :

Antony Gormley, Second Body
Galerie Thaddaeus Ropac, Pantin 
du 1er mars au 18 juillet 2015

nombreux événements en résonance.

69 av. du Général Leclerc, Pantin


Galerie Untilthen
Rodnay Graham/Jonathan Monk 
"Many Hands make light work"
du 1er mars au 10 mai 2015

77, rue des Rosiers, St Ouen

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Prix Dauphine pour l'art contemporain 2015 : la sélection

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vue de l'exposition Prix Dauphine 2014


Initiative étudiante lancée en 2014, le prix Dauphine pour l'art contemporain soutient les artistes émergents (moins de 30 ans, toutes pratiques confondues) et récompense 15 participants autour d'une thématique précise. Cette année,les Métamorphoses. Sélectionnés par un jury de professionnels du monde de l'art (dont Philippe Dagen et Jérôme Poggi), leurs oeuvres sont exposées au sein de l'Université Paris Dauphine en accès libre (du 23 au 27 mars 2015). Trois prix seront attribués cette année : le prix du jury doté par la Fondation Dauphineà hauteur de 1 000 €, la mention spéciale du jury doté à hauteur de 400 € et le prix du public doté à hauteur de 300 €. 

Andrea Ponsini, commissaire général de la Biennale de la Jeune Création Européenne et responsable des arts plastiques pour la ville de Montrouge, a annoncé vendredi 27 février 2015 la liste des sélectionnés qui bénéficieront d'une 2è expositionà la galerie CROUS de Paris du 9 au 20 juin 2015. 

  • Anne-Sophie Duca, diplômée des Beaux-Arts d’Angers en 2012, présentera un triptyque de dessins évoquant des paysages familiers réalisés à l’encre de Chine lors d’une résidence à l’atelier du Pelssix-Madeuc. 
  • Le duo d’artistes formé par Antoine Fontaine et Galdric Fleury, tous deux diplômés avec les félicitations du jury des Beaux-Arts de Cergy en 2014, présentera une vidéo intitulée « I need a hair cut », une réflexion sur la métamorphose économique schumpetérienne. 
  • Camille Coléon, étudiante aux Beaux-Arts de Nantes exposera « Le Tabouret », une sculpture qui interroge la finalité de l’objet.
  • Fanny Maugey, dont le travail est le résultat d’une double formation en pâtisserie-chocolaterie et en art aux Beaux-Arts de Lyon, proposera trois sculptures autour du concept de mutation des éléments. 
  • Haruka Yamada, diplômée des Beaux-Arts de Dijon en 2014, exposera une série de 28 photographies sur le thème de l’identité sociale.
  • Kun Kang, étudiant à l’EESAB Rennes, présentera "Masque N.02 » une sculpture réalisée dans le cadre d’une réflexion sur l’influence des relations sur la manière de penser et d’agir d’un individu.
  • Lu Hang, étudiant à l’ENSA Bourges, présentera deux toiles « "2+2=5" et « À la source de la lumière » sur la disparition des idéaux et des utopies sociétales. 
  • Lulù Nuti, diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2012, exposera la sculpture « At Worst », représentation de la Terre après un cataclysme.
  • Lyes Hammadouche, doctorant à l’école des Arts Décoratifs, proposera « InTime », une installation en réflexion sur le temps et son appropriation par le visiteur.
  • Romain Weintzem, diplômé de l’ENSA Bourges en 2012,  présentera la sculpture « Killer whale », forme hybride de métal mi-animal, mi-arme. 
Je rencontre Laura Millet, l'une des 4 organisatrices à une semaine de l'événement.

Infos pratiques :
Edition 2015 Métamorphoses
Exposition du 24 au 27 mars 2014
Hall 2
Université Paris Dauphine
Place du Maréchal de Lattre de Tassigny 75016 Paris


Prix Dauphine pour l'art contemporain



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