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Channel: Métamorphoses et Vagabondages
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Jean Dewasne, retour triomphal au pays (musée Matisse, le Cateau-Cambresis)

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Jean Dewasne, La Longue Marche, 1969, 14 sérigraphies sur papier, extrait, Edition Galerie Lahumière Dépôt de l’Etat, service des musées de France, donation Jean Dewasne, Musée départemental Matisse, Le Cateau-Cambrésis, © ADAGP, Paris 2014, Photo Philip Bernard

Jean Dewasne, Fresque monumentale, la Défense, paroi Sud

Jean Dewasne, Grenoble 72, Ballet Sara Pardo. Dépôt de l’Etat, service des musées de France, donation Jean Dewasne. Collection Musée de Cambrai. © ADAGP Paris, 2014- Photo DR

Jean Dewasne, vue exposition galerie Nathalie Obadia, 2013 Paris

Jean Dewasne Sans titre (Antisculpture, Ronde-bosse n°1) 1980 Courtesy galerie Nathalie Obadia

Musée Matisse, le Cateau-Cambresis


De la couleur "géométrisée" d'Auguste Herbin, autre natif du nord à la couleur "découpée" de Matisse c'est au tour de Jean Dewasne avec la couleur "construite", de complèter ce travail de recherche entrepris à partir des collections du musée départemental Matisse. Des correspondances et une volonté d'art total où le spectateur est placé au coeur des processus créatifs que l'on soit devant les Papiers découpés pour l'appartement parisien de Matisse, le piano d'Herbin ou dans l'Habitacle rouge de Dewasne. La récente et généreuse dation de Mythia Dewasne, épouse de l'artiste à plusieurs musées français dont le Cateau-Cambrésis vient enrichir le champ de possibles et c'est naturellement qu'il s'inscrit dans le sillage d'Herbin avec qui il partage le même idéal de l'offensive abstraite et Matisse à qui il vouait une profonde admiration. "Je veux arriver à cet état de condensation des sensations qui font le tableau" comme il le déclare. Les oeuvres reçues par le musée couvrant de 1953 à 75 d'une grande cohérence dialoguent ainsi avec le fonds conservé (dessins, sérigraphies, oeuvres picturales). De l'étude des couleurs (Traité d'une peinture plane) aux Antisculptures (Tombeau d'Anton Webern) Jean Dewasne théoricien, fils d'ingénieur et militant communiste, injustement oublié comme le souligne le commissaire de l'exposition Patrice Deparpe, consacre 50 ans de sa vie à l'art abstrait et est à l'origine de la plus grande peinture au monde réalisée pour la grande arche de la Défense et des couleurs pour les tuyaux du Centre Pompidou à la place du gris intialiement prévu. Mais son rayonnement ne s'arrête pas à la France et il conçoit des commandes pour la télévision et le métro danois, le métro de Hanovre ou de Rome et représente la France à la Biennale de Venise en 1968.  Au cours de ce cheminement plastique maximal revendiqué où carénages de motos et châssis de voitures cotoient les mathématiques et la musique, notre attention se cristalise avec l'installation monumentale jamais montrée au public depuis 1975, le fameux "Habitacle rouge" livré en kit et remonté pour la première fois. Pièce à investir, point d'orgue de ses recherches sur les Antisculptures, conçue sur les conseils de Jean-Claude Lahumière, cette oeuvre de 38 mètres de long est exposée dans des musées prestigieux dont le Carnegie Institute de Pittsburg pour l'inauguration de sa nouvelle aile en 1975. C'est donc un événement de pouvoir à nouveau y pénétrer et se familiariser avec ses rapprochements féconds que l'on retrouve dans les Pénétrables de Soto ou la Villa Falbala de Dubuffet. Toute une génération d'artistes (Arman, Vasarely, Takis, Sam Francis, Pol Bury...) réunie par la Régie Renault à l'initiative de Claude-Louis Renard dans le cadre du laboratoire "Recherche, art et industrie". La "longue marche" est en route, à l'épreuve de l'in situ, ouvrant la voie à de nombreux artistes dans ce champ d'exploration et de distorsion du réel. Justice faite donc à ce visionnaire au coeur de la ville qui révolutionne l'ordre du monde.
A voir sa forte présence récente à Art Paris sur les stands des galeries Lahumière et Nathalie Obadia, on se dit qu'un revival est à l'ordre du jour !
 
En partenariat avec le musée des Beaux Arts de Cambrai et le LAAC de Dunkerque, l'aventure se poursuit dans le nord à la manière d'un tryptique qui explore les liens entre la création artistique l'architecture, les recherches scientifiques et aussi le monde industriel.
 
Infos pratiques :

Jean Dewasne, la couleur construite
Musée Matisse, le Cateau-Cambresis

jusqu'au 9 juin 2014

Beau catalogue de 222 pages aux éditions d'art Somogy, 2014

http://museematisse.lenord.fr



 


Une chambre à soi au musée d'art et d'histoire de Saint-Denis

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Pierrick Sorin Réveils, 1988 Film video couleur et son 5'© D.R.

Christophe Atabekian. On en est là, 2000. Film vidéo couleur et son, 6’20’’ © D.R.

Oh Eun Lee. A Room, 2008. Vidéo animation numérique, couleur et son, 7’ © D.R.

 
Avec ce titre éminement woolfien, Chapelle Vidéo#6 propose dans le prolongement des éditions précédentes, d'explorer l'espace intérieur et domestique à partir de 10 oeuvres emblématiques de la Collection départementale d'art contemporain dans le cadre exceptionnel de la chapelle du carmel et du Musée d'art et d'histoire de la ville de Saint-Denis. Le chez soi mais aussi le silence et la solitude comme dans les cellules monastiques des carmélites encore visibles. En retrait de l'agitation et des bruits de ce monde pour celles qui en faisaient le voeux et le choix. Autre temps, autre époque avec la visite d'appartements réels ou imaginaires investis par les artistes et cinéastes d'aujourd'hui comme avec "A Room" de la coréenne Oh Eun Lee dans le coeur de la chapelle qui intrigue et ouvre les perspectives d'une narration volontairement non linéaire. Qui est cette voix d'homme qui pose des questions si intimes alors que le décor est froid et aseptisé ? C'est alors que la nuit bleutée des villes d'Edith Dehyndt s'interpose avec cette économie de moyens qui la caractérise pour une promenade sensorielle et émotionnelle pleine de poésie. Métaphore à l'oeuvre également chez les brésiliens Angela Detanico et Rafael Lain "The Lighthouse"à partir d'un environnement pavillonaire et familier ou chez François Durif qui convoque la figure du Minotaure "Trop de clefs". Avec "Arrangements" d'Hélène Agofroy il s'agit d'imaginer des scénarios et une théatralisation de l'espace à forte charge autobiographique. Avec Pierrick Sorin, Saverio Lucariello, Michael Smith ou Christophe Atabekian il s'agit du jeu (Réveils), du burlesque ("les choses en soi") et de la performance de soi (Mick) via l'outrance et le grotesque. "Il faut qu'on se parle; on ne tient pas à se rencontrer...On expérimente, on sauve les apparences"car finalement il s'agit bien d'incommunicabilité entre les êtres quelle que soit la posture ou le rôle que l'on se donne. Les intérieurs deviennent alors comme une extension de l'artiste, son atelier en puissance, contrairement à La Zon-Mai de Sidi Larbi Cherkaoui et Gilles Delmas (proposée par la Cité de l'histoire et de l'immigration à l'automne dernier) où le corps des danseurs révélait leur maison. Car si Chapelle Video se veut une découverte inédite de l'art pour les habitants du département de la Seine-Saint-Denis et plus largement, elle a aussi vocation à essaimer auprès de partenaires prestigieux tels que le Centre Pompidou ou la Cité de l'immigration déjà citée.Un rendez-vous qui porte ses fruits.
 
 
Infos pratiques :
 
 
Chapelle vidéo # 6 / Chambres à soi
Musée d'art et d'histoire
du 13 mars au 28 avril 2014
 
 
 
 
 
 

Mapplethorpe/Rodin le verdict !

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© 2014 Robert Mapplethorpe Foundation
© Paris, Musée Rodin, photo Christian Baraja




Sur une idée de Judith Benhamou-Huet, rapprochement inédit Mapplethorpe/Rodinà l'occasion de la publication de son livre "Dans la vie noire et blanche de Mapplethorpe" et de la rétrospective du Grand Palais. Mais comme le souligne Hélène Pinet l'autre commissaire, responsable de la recherche et des collections de photographies du musée Rodin c'est le critique Germano Celant qui avait le premier fait le rapprochement dans les années 70. Avec un parti prix fort autour du corps humain, ce sont 50 sculptures de Rodin et 102 photographies (prêts exceptionnels de la Robert Mapplethorpe Foundation) qui sont mises en scène dans un face à face totalement inédit au musée Rodin. Je dois dire que je partais avec pas mal d'a priori Mapplethorpe, l'ange noir n'ayant jamais cité Rodin mais au final la confrontation autour de 7 thématiques puissantes prend et l'on en ressort différent. L'un est séduit par les hommes, l'autre par les femmes mais ils partagent une même quête esthétique autour de l'érotisme, un goût du détail ou de la fragmentation, un usage théâtral du drapé, des effets d'ombre et lumière et le sens du mouvement. Des personnalités sensuelles pour qui l'assemblage ("âmes florales"chez l'un et installations chez l'autre) participe à de joyeuses combinaisons.
La scénographie toute en transparence favorise le dialogue immédiat. Verdit à la hauteur donc.
Et pour conclure "Je vois les choses comme des sculptures, comme des formes qui occupent un espace". Robert Mapplethorpe.
 
Infos pratiques :
Mapplethorpe/Rodin
jusqu'au 21 septembre 2014
Musée Rodin
 
 
Autour de l'expo : Lecture théâtrale
 
MERCREDI 7 MAI 2014 À 19H
Mapplethorpe, les yeux d'un voleur de feu avec la chanteuse Sapho et Charles Gonzalès.
 
 
Catalogue de l'exposition aux éditions Actes Sud.
 
 
 
 

Paris Tour and Famous épinglés à la MEP

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Paris. 1997 © Martin Parr / Magnum Photos / Galerie kamel mennour

Paris. Le Louvre. 2012. © Martin Parr / Magnum Photos / Galerie kamel mennour

Paris. Fashion Week. 2013. © Martin Parr / Magnum Photos / Galerie kamel mennour

Autopsie, Kate Moss ©Bruno Mouron/Pascal Rostain


Paris Plages, le Bourget, la Joconde, la Tour Eiffel, le Bal des Pompiers, c'est un peu cliché mais quand on bascule vers le Salon de l'agriculture, la Goute d'Or ou le toc made in China déjà pointe le regard acide et mordant de Martin Parr, 61 ans de photoreportage pour Magnum et toujours pas assagi. Son Paris flashy et meringué des nouveaux riches de l'Est, art advisors de la Fiac ou fashion addicts de la jet set internationale, est loin du politiquement correct. Cruel parfois même pour ces femmes atteintes de jeunisme qui rivalisent d'artifices. Le Paris de Cartier Bresson ou de Seurat en prend un coup avec ces corps avachis et débraillés qui envahissent les pelouses ou ces hordes qui scrutent Paris d'une gille en haut de Notre-Dame. Car ce sont les masses qui le fascinent, ce nouveau regard globalisé et consumériste qui prend le pouvoir. Deux ans qu'il sillone les rues de la capitale pour nous livrer à la Maison Européenne de la Photographie 60 images et scènes de la vie "ordinaire" décalées et drôles.
 
En parallèle également un travail sur les célébrités et paparazzi de tous poils par Bruno Mouron et Pascal Rostain deux photojournalistes qui se sont fait connaitre par leur inventaire des poubelles de ces famous. "Autopsie" qu'ils ont démarré chez Gaisnsbourg rue de Verneuil a depuis voyagé et fait de nombreuses victimes aux Etats Unis (Marlon Brando, Mick Jagger, Madonna, Michael Jackson..),en Europe (Kate Moss) et dans le monde entier avec des collectes d'anonymes. Une radiographie de nos comportement sociaux, sorte d'herbier trash (nom de l'ouvrage publié aux Editions du Regard), puzzle géant et impudique dont la qualité plastique rivalise avec le propos iconoclaste. A ne manquer sous aucun prétexte !



Infos pratiques :

Martin Parr, Paris
jusqu'au 25 mai 2014

Bruno Mouron et Pascal Rostain, Famous

Maison Européenne de la Photographie


http://www.mep-fr.org/

La Société Générale : 150 ans de mécénat artistique

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Jordi Colomer En la pampa, le sac rose, 2008, tirage Lightjet sur papier argentique (Lightjet print on gelatin-silver paper), 140 x 115 cm Collection Société Générale
©ADAGP
 
Valérie JOUVE Parcours, 1998-2002, polyptique de 6 panneaux, C-print (6-panel polyptych, C-print), 60 x 477 cm
©ADAGP Collection Société Générale
 
Guy Tilim Bureaux administratifs Antsiranana, Madagascar, 2007  Collection Societé Générale ©ADAGP

Jalal Sepehr, Water and Persian Rugs #5424, 2004 ©ADAGP Collection Société Générale

Danika DAKIC La Grande Galerie 01, 2004, C-print sur/on aluminium, 100 x 128 cm Collection Société Générale
©ADAGP
 

Guy Boyer vernissage — at Tours Société Generale La Defense.Crédit :www.prestaphoto.com

Les Sœurs Chevalme avec Aurélie Deplus (au milieu) vernissage Crédit : www.prestaphoto.com — with Le Quartier Général at Tours Société Generale La Defense.
 
Pour ses 150 ans, le groupe Société Générale revendique haut et fort son implication dans la sphère artistique à travers un accrochage historique de ses collections à la Défense, une commande à l'artiste français Jean-Michel Othoniel pour la Tour Basalte et à une vingtaine de jeunes photographes exposés en 2014, un partenariat avec l'Institut du monde arabe (exposition le Maroc aux mille couleurs) ou avec le LAAC (Lieu d'art et d'action contemporaine) de Dunkerque dans le cadre de la poursuite du cycle des expositions Hors les Murs. A l'international en écho à  la diversité d'implantation du groupe la collection s'expose ce mois-ci en Russie au Multimedia Art Museum Moscou. Aurélie Deplus, récemment nommée à la tête de ce mécénat entend s'inscrire dans cette continuité tout en renforçant les actions en faveur de la communauté artistique internationale à travers les réseaux sociaux notamment. Une dynamique de partage qui s'incarne pour l'heure à travers l'invitation faite à des commissaires d'expositions indépendants deux fois par an à nous livrer de nouvelles facettes d'une Collection riche de plus de 350 oeuvres originales. Un dialogue entre Marc Viénot ancien directeur général du groupe à l'origine de la collection et Guy Boyer, directeur de Connaissances des arts et conseiller de la collection depuis 2004 se noue autour de cinq chemins de traverse et un arc en ciel de propositions ouvertes sur le voyage. Des lignes de force pour aller "à la découverte de l'autre", "au pays du rêve", "vers des horizons lointains", explorer des "Formes et couleurs"ou retrouver ces valeurs de "solidarité et entreprise" inhérentes à la banque. Le monde prend d'autres couleurs avec ces architectures, jeux de hasard, courbes et contre-courbes, élans créatifs, alégories modernes. Laissez vous embarquer et décidez de vos propres affinités électives dans ce panorama foisonnant et riche de sens.

Actualités de la collection :


www.collectionsocietegenerale.com/

Réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Pinterest.

Que faire avec les enfants pour les vacances de Pâques ? voir Tinus le lamantin à Vincennes, les Indiens des Plaines à Branly...

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Coiffe 19è siècle,musée du Quai Branly Photo Claude Germain

Tinus le lamantin Manuel Cohen MNHN

Animaris Unmeris, Theo Jansen Loek van Der Klis

Wonder Woman, Alex Ross


Réouverture du Zoo de Vincennes
Connaissez-vous Tinus le lamantin, Diablo le loup, Betty femelle ara hyacinthe, Aramis le jaguar noir ? tous sont les nouveaux pensionnaires du désormais parc zoologique de Paris, ex-zoo de Vincennes réouvert après six ans d'un relooking qui mise sur la protection de la nature et la vie sauvage. Cinq biozones la plaine du Sahel-Soudan, la Patagonie, Madagascar, la Guyane mais aussi l'Europe pour accueillir 1000 pensionnaires principalement venus d'autres zoos dans le cadre d'échanges institutionnels et non commerciaux comme le précise Sophie Ferreira le Morvan, directrice du parc. Une magnifique sphère tropicale et des répliques de leur milieu naturel pour permettre aux animaux d'évoluer en liberté et aux visiteurs de prendre conscience des enjeux de la biodiversité. Seul le célèbre rocher trône toujours au centre du parc pour les girafes et grands hapalémurs. Sensibiliser donc plutôt que divertir, tel est le parti-prix de l'ensemble. Malgré un prix d'entrée jugé trop cher (22 € adulte et 14 enfant) quelques 25 000 personnes ont découvert le parc lors de son week-end d'ouverture.
Parc zoologique de Paris : parrainez un animal

Loin de la sauce hollywoodienne, les Indiens des Plaines au musée du Quai Branly
L'aigle, messager des hommes et des esprits, le cheval qui révolutionne leur culture, les peaux de bisons pour parader, les broderies des femmes, les mocassins, les coiffes... de nombreux témoins et chefs d'oeuvre réunis pour célébrer des "artistes du ciel et de la terre"sur fond de conquête de l'Ouest et de guerres intertribales. De quoi bousculer les clichés et aller au plus profond de l'esthétique et croyances amérindiennes. Rituels funéraires, chamanisme, puissances métaphysiques ou mythes fondateurs américains, selon le côté où l'on se place, Gaylord Torrence, conservateur en chef au département d'art améridien au Nelson-Atkins Museum de Kansas City, commissaire a choisit d'exposer également de l'art contemporain peut être pour suggérer la survivance de cette culture dans notre imaginaire occidental. Une chose est sûre, on ne se lasse pas de revisiter ces mythes !
Egalement l'installation "Modestes tropiques" d'Hervé di Rosa pour un dialogue haut en couleur entre ses collections personnelles chinées pourtout dans le monde et ses propres sculptures. Une foule métissée et joyeuse de quelque 300 objets qui dialoguent d'égal à égal. Savoureux et pédagogique.

Les guides et livrets-jeux du musée du Quai Branly sont distribués à l'accueil de chaque exposition ou à télécharger avant la visite.

L'art robotique à la Cité des Sciences et de l'Industrie
Des créations entre poésie et imaginaire, art et technologie sur 1600m² pour vivre en grand une exposition monumentale. Venues du monde entier, ces oeuvres picturales, liquides, optiques, bio-scientifiques, organiques défient les lois de la gravité et nos sens en déroute en redemandent !

Un atelier de médiation présente les mercredis et les week-ends, des animations sociologiques et scientifiques autour de l'univers de la robotique.
Jusqu'au 4 janvier 2015.

Qui sont les super-héros ?
Pour la première fois en France à l'American Center Mona Bismarck vaste aperçu de la carrière et collection d'Alex Ross, célèbre dessinateur et auteur de comics de Super Man à Captain America mais aussi Wonder Woman, Batman et Plastic Man. Des célèbres couvertures et pièces plus inattendues comme des affiches de la mère d'Alex, Lynette Ross elle-même illustratrice.
Egalement Marvel au musée des Arts ludiques.
 
Revivre la saga des Trois Mouquetaires au musée de l'Armée
C'est un peu s'attaquer à des icônes de nos livres d'histoire ou de littérature si l'on apprécie Alexandre Dumas. Un siècle bouillonnant et des passions multiples où les intrigues de cour le disputent à cette troupe d'élite.


Ne manquez pas le Jeu d’enquête : BAS LES MASQUES ! ENQUÊTE AU TEMPS DES MOUSQUETAIRES pendant les vacances scolaires : lundi 14 Avril, vendredi 25 Avril, mercredi 25 Juin, mercredi 2 Juillet à 14h (participation 6€ par enfant, à partir de 8 ans).

Jusqu' au 14 juillet 2014.
 
 



Le "tout-monde" de Romain Bernini (interview à l'atelier)

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 Vue de l'exposition, Romain Bernini, tableau de la série Cargo Cult, 2013, accroché sur l'œuvre bichrome de Sylvie Fanchon © Collège des Bernardins/Galerie Suzanne Tarasiève, Paris

Romain Bernini, Bientôt un pouvoir 2013 © Collège des Bernardins/Galerie Suzanne Tarasiève, Paris.

Romain Bernini, exposition En quatre temps, trois mouvements 2014 Theâtre National de la Colline, le Générateur, Gentilly


La peinture en train de se faire, franchir le seuil d'un atelier est un privilège, surtout quand au mur dans un éclat de lumière surgit une silhouette. L'esquisse d'un personnage, funambule amnésique, en suspens toujours chez Romain Bernini. En ce moment exposé au Collège des Bernardinsà l'invitation d'Alain Berland, en charge de la programmation des arts plastiques, commissaire de cet archipel singulier qui rassemble 17 artistes internationaux autour des questions de créolisation et de métissage. Romain et moi échangeons autour d'un thé au milieu des vinyles et des jouets d'enfant car l'espace domestique et l'atelier sont reliés chez cet éternel insatisfait comme il se qualifie lui-même. Jeune pensionnaire à la Villa Médicis il a gardé de cette expérience un rapport à la légitimité complexe et curieusement une grande humilité. Simplicité et générosité le caractérisent.

A l'ère de la standardisation comment recevoir la pensée d'Edouard Glissant dans ce lieu chargé des Bernardins ?
Exposition bariolée, cohabitation féconde avec Sylvie Fanchon sur le même mur et Bruno Perramant .L'environnement très éclaté traduit cette esthétique métissée et créolisation du monde. Une colonisation jusqu'à l'absurde parfois dans ses personnages qui peuplent ses peintures. Jeu nécessaire. Le "Cargo Cult" (croyances arborigènes de l'abondance des biens européens apportés par cargo) et ses allers-retours passé/présent qu'il avait exploré précédemment.

Avec Daria de Beauvais il avait exposé dans un autre lieu où la question spirituelle était prégnante la galerie Saint-Séverin, je le replace dans ce contexte.
L'équilibre précaire de nos croyances y était traduit par un cacaotès savant et flamboyant mais posé sur une chaise instable. Dramatiquement suspendu dans l'espace. Vanité du discours innoportun "Inconvenient speech". Comme ses personnages en lévitation dans ces territoires mouvants.
Des "icônes qui tremblent". Pas de narration. Le vrai ressort est la question non résolue. Ses personnages sont méditatifs comme dans un entre-deux. Non spectaculaires. Souvent de dos. La tête en bas.
Tout est donné d'un coup. Moment de basculement. Filiation avec Lascaux. Strates successives d'une mémoire à contre-emploi, comme ces couches, ce glacis qui définissent son style.Vibration de cet ordre là. Sa définition du sacré : le "temps passé avec intensité sur une surface."

Comment aborder la question du primitif contemporain ?
Empathie pour la beauté brute. "Suspens, extase et nouvelle voie dans la relation à l'autre".Comme dans un rite de passage. Comprendre d'où l'on vient. L'archaïque ressurgit dans le rapport à l'animal, l'érotisme, les conflits. Les masques dans ses peintures établissent ce rapport extatique. Endosser une autre identité pour ces êtres vêtus paradoxalement à l'occidentale. Les masques pourraient également jouer le rôle de talisman comme celui que lui a offert sa grand-mère (un masque du gabon), une personne clé dans sa révélation à la peinture qui a vécu en Afrique et étudié la culture et les traditions populaires du Gabon jusqu'à participer à la création de l'école des Beaux Arts là-bas.

Questions plus personnelles :
A quand remonte votre 1er choc esthétique ?
Au contact avec ma grand-mère (peintre et sculpteur) ancienne assistante de Dali pour les sculptures. A l'école j'essayais d'épater les filles avec les concours de dessin, plus intéressées par les footballeurs ! Autodidacte, Romain se lance dans la peinture après une formation universitaire et non une école d'art. Belle gageure donc quand on voit où cela l'a mené.

Quelle rencontre décisive ?
Djamel Tatah qui le premier s'est intéressé à son travail et le suit toujours et le présente après à Marc Desgranschamp. Son exposition avec ce dernier vient de se terminer à l'institut culturel Bernard Magrez à Bordeaux. Retour à la peinture ("la belle peinture est derrière nous" Nantes, le Lieu Unique) mais sans la revendication de ses ainés.

Si vous étiez..
une couleur : aucune ou toutes
une matière : le bois
une saveur : la vie
un son : la musique psyché des années 70 (avec laquelle il travaille)
une devise : l'honnêteté
un souhait : avoir davantage confiance en ce qui advient.


Suivre l'actualité de l'artiste et voir son exposition aux Bernardins :

http://romainbernini.free.fr/

Des hommes, des mondes
Collège des Bernardins
jusqu'au 15 juin 2014

www.collegedesbernardins.fr/

Romain Bernini est représenté par la galerie Suzanne Tarasiève, Paris.


Réécouter l'émission captivante "les Regardeurs" sur France Culture par Jean de Loisy où Romain intervient dans le cadre de l'exposition Indiens des Plaines au Quai Branly autour de  l'oeuvre "Bâton de danse" par un artiste Sioux Dakota vers 1880, en rapport avec ses questionnements.




A taste of Lisboa : Gulbenkian, Berardo, Banco Espirito Santo, galeries...

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Rui Chafes "O Peso do Paraiso" Centro de Arte Moderna Fundação Calouste Gulbenkian, Lisboa

Joao Tabarra, "Narrativa Interior" Centro de Arte Moderna Fundação Calouste Gulbenkian, Lisboa

Carla Filipe. da cauda à cabeça,Museu Coleção Berardo, 2014. Fotografia: David Rato.

Vasco Araujo, Botânica, Museu Nacional de Arte Contemporânea – Museu do Chiado Lisboa



Lisbonne, ses azulejos, tramways, pastéis de nata (flan dégusté tiède), maisons colorées, ses noctambules mais aussi une scène contemporaine dynamique et pointue avec un réel soutien de la part des collectionneurs aux artistes portugais (et brésiliens souvent). Pour commencer bien sûr la Fondation Gulbenkian qui outre les oeuvres historiques de son fondateur, visionnaire arménien célèbre"monsieur 5%", propose dans son Centre d'art Moderne un programme international avec en ce moment trois expositions. Rui Chafes d'abord très spectaculaire avec une centaine de sculptures dans l'atrium central du musée, la terrasse et le très beau jardin. Des armatures en fer qui jouent de leur apparente légèreté dans un vocabulaire organique entre souffrance et plaisir assez déroutant. Le gris et le noir, la rigueur, la torture, le recueillement, le visiteur est vite malmené devant ces assemblages monstrueux et séduisants à la fois comme le résume le titre de l'exposition "le Poids du Paradis". Figure majeure et emblématique de ce mouvement de retour à la sculpture, Rui Chafes est en même temps exposé à sa galerie Filomena Soares qui nous ouvre ses portes dans un quartier assez excentré et récemment investi à l'est. Dans ces anciens entrepôts, l'espace de 1000m² offre sur deux plateaux une programmation d'envergure autour d'artistes très côtés tels Pilar Albarracin, Helena Almeida, Kiluandji Kia Henda et participe à de nombreuses foires. Egalement dans le même quartier l'excellente Baginski avec l'artiste féministe Ana Vidigal qui nous parle de son travail sur le quotidien et "sa délicieuse banalité" dans des collages et couches de textures, telles les strates de la pensée. Revenons à Gulbenkian pour la 2è exposition : les 20 ans de création de Joao Tabarra. L'artiste met en scène des personnages mythiques, alter egos aux prises avec des paradoxes et questionnements matérialisés par des maladresses et conflits internes non résolus. Drôle et critique à la fois sur la société portugaise, l'Europe, la mondialisation entre absurde et tragédie Joao Tabarra développe une réflexion sur le voyage mobile ou immobile, intime et collectif. Avec Nadia Kaabi-Linke vivant entre deux pays la Tunisie et Berlin sa ville d'adoption et deux cultures il s'agit de travailler l'archéologie du présent, au gré de ses voyages, donnant à voir une réalité négliglée ou occultée. En résidence à la Villa Arson en 2012 elle avait pointé les violences domestiques adoptant des méthodes de criminologues.
Au musée Berardo, dont l'impressionnante collection avait été exposée au musée du Luxembourg en 2008 "De Miro à Warhol" je retrouve la démarche passionnante de Carla Filipe (Biennale de Rennes), fille de garde-barrière qui à travers le mémorial ferroviaire développe une réflexion sur le capitalisme et le fonctionnement de la mémoire.
Le Musée national d'art contemporain du Chiado ancien monastère réhabilité par l'architecte français Jean-Michel Wilmotte pour son centenaire, propose une exposition de l'artiste portugais internationalement reconnu Vasco Araujo qui avec "Botanica" interroge la vision et posture post colonialiste occidentale.
L'implication de la Banque Espirito Santo dans la photographie est unanimenent reconnue avec une collection de quelques 900 oeuvres (de 280 artistes et 38 nationalités) et le prix BESphoto à l'initiative conjointe avec le Berardo qui vise à récompenser des artistes portugais ou vivant au Portugal. Outre les réserves que nous sommes exceptionnellement autorisés à découvrir, l'exposition actuelle retrace la première mondiale au Louvre du film de Michel Angelo Pistoletto et Marco Martins "Twenty One : the Day the World Didn't End"de ce qui devait être le dernier jour sur terre de la vie de 12 habitants de la terre.
 
(Suite du programme conçu par l'association Artaïs dans la prochaine chronique !)
 
 

Claude Lévêque, la foudre et la rumeur de la nuit...

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Claude Lévêque, Sous le plus grand chapiteau du monde (partie 1), 2014© Musée du Louvre / Antoine Mongodin

Claude Lévêque, intervention vitrines du Palace Costes 2014 ©Galerie Kamel Mennour

Invité par le Louvre dans le sillage de Wim Delvoye, Loris Gréaud ou Tony Cragg, Claude Lévêque, plasticien française de 61 ans frappe la pyramide de verre de Ming Pei de sa foudre, soit un éclair de néon rouge de 22 mètres de haut. "Sous le plus grand chapiteau du monde" restera incandescent jusqu'en 2015, date de sa prochaine exposition personnelle dans l'enceinte moyenâgeuse du musée. Renvoyant à l'imaginaire de l'enfance qui l'habite et à une certaine discrétion toujours, il est parti du dessin d'un élève de primaire et de séances de méditation devant des marines du Nord et autres oeuvres de la Renaissance qu'il affectionne et connait bien sa mère étant peintre et amatrice des collections. L'orage mais aussi le volcan comme le Vésuve très représenté. Métamorphoser des lieux à partir de la lumière et du son, deux éléments essentiels à ses dispositifs qui interrogent la mémoire et placent le visiteur "en ambuscade".
Egalement et sur la suggestion de son galeriste Kamel Mennour Claude Lévêque s'attaque au temple de la branchitude le palace Costes rue Saint-Honoré, près de la place Vendôme dont les enseignes prestigieuses lui rappelent des cambiolages mythiques. Intervenant dans les vitrines qu' il conçoit comme des diptyques de deux mots renouvellés tous les mois jusqu'en juillet. "Nuit" et "rumeur" pour donner le ton dans une écriture tremblée, celle de son filleul Romaric qu'il fait écrire depuis 2 ans. Apparition fantasmée et fragile, tout le contraire des incitations agressives qui correspondent au luxe et à la consommation. Tout en finesse...les murmures de mots par nature volatils qui se fondent dans la nuit.
 
Infos pratiques :
 
Sous le plus grand chapiteau du monde (partie 1)
Pyramide du Louvre, projet spécifique
2 avril 2014-automne 2015
 
Publication d'une monographie numérique, évolutive
Une application Art, Book, Magazine
Disponible sur l'appstore en français et en anglais
 
 
 
 
 
 


Claude Lévêque au Louvre - YouTube




London Gallery Day 25-26 April

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Saatchi Gallery, London Pangaea: New Art from Africa and Latin America

Hayward Gallery, London Martin Creed What's the point of it ?

Dairy Art Centre, Julian Schnabel, Every Angel has a dark side



Il y a l'équivalent à Berlin (gallery week-end) et bientôt à Paris en mai (Choices 23-25 Mai) l'idée étant d'attirer un nombre de collectionneurs toujours plus grand pour un circuit balisé et sélectionné. Je choisis Londres (Gallery Day) au même moment qu'Art Bruxelles attirée par l'exposition de la galerie Saatchi autour de l'émergence des artistes de la zone Amérique du Sud et Afrique. Un dialogue qui repose sur un contexte historique et idéologique basé sur des années de colonialisme transposé par les artistes dans l'époque actuelle, repoussant la vision égémonique occidentale. "Pangaea" est ce continent préhistorique qui rejoignait l'Afrique et l'Amérique Latine soudainement recréé sous nos yeux rompus à de telles approches. Saatchi dont on connait les méthodes et ambitions de domination du marché, semble soudainement quelque peu dépassé par le train de la mondialisation même si certains confrontations offrent de vraies bonnes surprises. En haut ne pas manquer New Order II, Bristih Art Today Show qui révèle le talent du publicitaire pour mettre en valeur la scène anglaise.
Autre trouvaille, Martin Creed à la Hayward Gallery que j'ai apprécié avec mes enfants et dès la terrasse de cette institution sur la Tamise. Pyramide de papier toilette, énormes ballons, voiture qui parle mais aussi espaces clos, objets de rebus et défections humaines, le programme est corsé ! Conceptuel et drolatique à la fois.
A la Serpentine gallery, Haim Steinbach (représenté en France par Laurent Godin) nous livre une nouvelle version de ses sculptures-étagères dans une intervention in situ qui englobe tout l'espace du satellite 1 (côté Serpentine) autour du statut de l'objet dans l'art, le comportement humain, l'exotique et l'organique, les réactions en chaîne, le récit, l'inconscient. Brillantissime ! Tandis que je découvre le nouvel espace signé Zaha Hadid satellite Sackler, Martino Gamper joue les commissaires pour une exposition emblématique "Design is a state of mind".
Au Dairy Art Centre, superbe espace fondé par Frank Cohen et Nicolai Frahm la première rétrospective consacrée à Julian Schnabel au titre plein de poésie n'est en fait qu'une ode pompeuse à la gloire de ce héro qui ne laisse personne indifférent d'après The Telegraph. Sans être si sévère je dois dire que malgré cette autosuffisance, je suis sensible à son langage visuel si particulier qui repousse les limites figuration/abstraction.
Chez la très pointue Maureen Paley, David Salle (représenté en France par Thaddaeus Ropac) nous livre une nouvelle dramaturgie avec cette juxtaposition entre haute et basse culture, savante et populaire à la fois. Redoutablement efficace.
Autre artiste américain, Christian Holstad chez Victoria Miro pour une troisième exposition et de nouveaux collages autour des atteintes à la vie privée et des droits de l'individu dans la société. Dénoncer la mauvaise foi et le voyeurisme à partir d'un large éventail de sources.
 
 
More about :
LONDON GALLERY DAY
25-26 April
 
http://www.londongalleryday.com/#



Tate Britain : Richard Deacon, Désirs de Ruines et carte blanche à Phyllida Barlow

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Phyllida Barlow, dock 2014 Tate Britain Commission

Richard Deacon

Jane and Louise Wilson Azeville 2006 courtesy 303 gallery, New York

Graham Sutherland, Devastation 1941 : East End, Burnt Paper Warehouse


Elle compte parmi ses élèves Douglas Gordon, Tacita Dean, Rachel Whiteread ou Martin Creed mais explique que pratiquer une école d'art ne suffit pas à vous rendre célèbre ! Modeste, l'artiste PhyllidaBarlow le reste à 70 ans alors qu'elle est représentée désormais par la toute puissante Hauser and Wirth. Sculpteur elle revendique un art non-monumental. Ses installations touchent à la chute, la faillite d'un système mais aussi la beauté de ce qui ressemble à une tragédie. Twin Towers, l'Iraq et l'imaginaire des années après guerre où l'on fabriquait une poupée avec de simples débrits. Energie et vertus du recyclage tandis que ses oeuvres sont entièrement détruites après chaque exposition. Pour l'heure elle s'empare du gigantesque hall et Duveen galleries de la Tate de façon la plus théâtrale et ambitieuse jamais réalisée. C'est baroque et jubilatoire, précaire et joyeux ! En phase totale avec l'exposition fascinante également consacrée à l'esthétique de la ruine chère au XVIIIè siècle et au-delà jusqu'à nos jours.
 
Obscur objet de désir et de répulsion, la ruine attire autant qu'elle incarne la désolation. Nostalgique elle nous renvoit à un glorieux passé mais aussi à notre présent d'incertitude généralisée. Les artistes de tout temps s'en saisissent de Piranèse à Turner jusqu'à Tacita Dean pour les plus contemporains. Brillant parcours qui n'hésite pas à confronter des visions extrèmes et éloignées dans le temps.
 
Richard Deacon autre figure emblématique de la sculpture contemporaine, bâtit un univers de formes sur la mobilité du vivant. Sensualité et métamorphoses autour de la courbe mais toujours dans la rigueur minimaliste et composite. Contrastes et dérives obsessionnelles de celui qui se définit comme un fabricateur plus qu'un constructeur soulignant les opérations techniques d'assemblage et de cerclage nécessaires à ces sculptures monumentales ou non. Le spectateur est face à des énigmes dans une chorégraphie complexe à l'image de notre monde. Des matériaux aussi variés que le bois, le plexiglas, la résine, la céramique, le verre sont tous présents dans cette nouvelle rétrospective que l'on aurait cependant aimé plus importante.


 
 
 
 





A taste of Lisboa (2) : Proximo Futoro,Campo de Ourique,Carpe Diem, Culturgest

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Pieter Hugo, This must be the place,  Fundação Calouste Gulbenkian

Lawrence Weiner, Croisscrossed Installation view Christina Guerra Contemporary art, Lisbon Lawrence Weiner, Courtesy Cristina Guerra

Carpe Diem e Pesquisa dans le palais de Pombal

Isaque Pinheiro dans son studio Courtesy Caroline Pagès gallery Lisbon

Maria Condado Courtesy Caroline Pagès gallery Lisbon

Ana Jotta, A Conclusão da Precedente
Culturgest, Lisbon



Proximo Futoro/Next Future :
Le programme Next Future de la Fondation Gulbenkian favorise la diffusion des réalités nouvelles de la création en Afrique et Amérique Latine à travers notamment des expositions. Pieter Hugo nous livre des travaux inédits dans une rétrospective "This must be the place"qui a déjà largement voyagé en Europe. Outre des séries emblématiques telles The Hyena and Other Men (ces voyageurs et acteurs des rues accompagnés de leur animaux dangereux), Nollywood (l'une des grande industrie du film au Nigéria) ou Permanent Error (quotidien dans les décharges à l'air libre des rebus du hardware) ces étonnants portraits nous racontent l'histoire des marges dysfonctionnelles de la société africaine que l'on soit blanc, noir, riche ou pauvre. La sorcellerie, la corruption cohabitent avec un quotidien puisé dans des articles de presse comme pour souligner cette part de surréel sous-jacente. Natif de Johannesburg, Pieter Hugo bénéfice d'une reconnaissance internationale et ces derniers "Portraits de réconciliation" réalisés il y a un mois au Rwanda 20 ans après le génocide, font déjà parler d'eux.

Les galeries du Quartier Campo de Ourique :
Près du parc d'Estrela et sa basilique, ce quartier calme regroupe six galeries d'art contemporain et la maison-musée du poète Fernando Pessoa. Christina Guerra est la référence ayant réussi à mettre sur le devant de la scène internationale des artistes portugais, tout en représentant des pointures historiques tel Lawrence Weiner dont l'exposition "Crisscrossed" remplit tout l'espace de ses statements. Cristina Guerra est la seule de son pays à participer à Bâle. Caroline Pagès a ouvert sa galerie en appartement en 2007, elle nous parle de sa stratégie à l'international, du marché portugais et la place des institutions. Son exposition est consacrée à Isaque Pinheiro l'un des grands sculpteurs portugais actuels, basé à Porto qui fabrique ce que l'on pourrait prendre pour des ready-mades mais qui ne le sont pas en fait.

Carpe Diem :
Dans le palais historique du XVIè siècle du futur Marquis de Pombal, la plateforme Carpe Diem e Pesquisa fondée par Paulo Reis pour favoriser les échanges entre les artistes, critiques d'art, public et collectionneurs à travers des résidences et expositions. Je suis particulièrement sensible aux oeuvres de Maria Condado représentée par la galerie Caroline Pagès et Albuquerque Mendes par la galerie Graça Brandao, déjà citée.

Culturgest :
Siège de la Fondation de la puissante banque Caixa Geral de Depositos près des Arènes, ce grand paquebot en béton un peu froid accueille concerts, danse, théâtre et expositions. Ana Jotta"Achèvement du précédent" est une anhologie de son oeuvre depuis son exposition au musée Serralvès à Porto en 2005. Une approche délibérément fragmentaire et non chronologique de familles d'oeuvres qui participent à son processus créatif. Pedro Casqueiro qui a partagé un atelier avec elle est également réprésenté, dans le prolongement de l'exposition à Cultugest Porto en 2012.

En savoir plus :

http://www.proximofuturo.gulbenkian.pt/

http://www.carpediemartepesquisa.com/

http://www.culturgest.pt/

Organiser votre séjour :

Chambre d'hôte, ma recommandation :
Caroline Pagès, française offre un appartement galerie, une expérience unique au côté des artistes !



Estefania Peñafiel Loaiza et Benoît-Marie Moriceau au Crédac

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Estefania Peñafiel Loaiza, vues de l'exposition l'espace épisodique 2014 © le Crédac
 
Benoît-Marie Moriceau, Rien de plus tout du moins 2014 © le Crédac
 
Benoît-Marie Moriceau,The Shape Of Things To Come  (le centre des télécommunications), 2010 © Benoît-Marie Moriceau / Adagp Photo : André Morin
 
Benoît-Marie Moriceau, Scaling Housing Unit, 2011. Projet d'installation sur le pignon aveugle de la Maison Radieuse, Rezé / Project for the Maison Radieuse designed by Le Corbusier in Rezé. © Benoît-Marie Moriceau / ADAGP Coproduction / Co-produced by Tripode, Zoo Galerie.
 
Le duo que propose le Crédac autour des questions de la trace, la mémoire, le contexte économique, social et politique de l'ancienne Manufacture des Oeillets fonctionne.

Estefania Peñafiel Loaiza née en Equateur, diplômée des Beaux Arts de Paris en 2007 représente souvent son pays dans un Compte à rebours où il est question d'inversion et d'effacement. Les manques, les absences, l'accumulation ou le dévoilement sont de puissants moteurs pour celle qui choisit et opère sur des fragments d'invisibles. Au Crédac,bâtiment construit en 1913 sur le modèle américain de la Daylight Factory où la lumière du jour faisait partie intégrante des journées de travail, elle revoit tous les éclairages des salles d'exposition et se concentre sur l'ancienne horloge de la Manufacture en reconstituant le processus de réparation par l'horloger. Des interventions toujours très fines qui pourraient même passer inarperçues et appelent à notre vigilance. L'artiste est représentée par la galerie Alain Gutharc. Récemment choisie par le critique Marc Vénot (les Lunettes Rouges) ils ont remporté le prix AICA France 2014 de la critique d'art.
 
A ses côtés, une production monumentale et inédite de Benoît-Marie Moriceau conçue à partir du pavillon du gardien du XIXè siècle dont il amplifie le potentiel de promontoire, réplique illusionniste mais pas seulement. Déclencheur fictionnel cinématographie et littéraire, chacun est invité à vivre cette porosité entre la ville (panorama toujours sous-jacent au Crédac) et l'espace d'exposition en tant que tel. Ainsi nous pouvons (enfin) grimper, marcher sur ses toits ou faire l'expérience du vide, comme cela avait été le cas dans son intervention pour 40m² à Rennes en 2005. Clin d'oeil à Yves Klein du plus spectaculaire au plus invisible où les dérèglements réactualisent les présuposés de l'art conceptuel. Bien au delà de l'in-situ classique comme me l'avait souligné sa galeriste Mélanie Rio rencontrée lors d'un de mes voyages à Nantes.
 
Infos pratiques :
 
Estefania Peñafiel Loaiza, l'espace épisodique
Benoît-Marie Moriceau, Rien de plus tout du moins
 
le Crédac
jusqu'au 22 juin 2014
La Manufacture des Oeillets, Ivry Sur Seine
 
En écho programmation d'événements : cycle cinématographique au Luxy du 15 avril au 18 juin, conférence le 17 mai où la critique d'art Alice Laguarda est invitée par Benoît Marie Moriceau à évoquer des productions qui convoquent un autre regard sur l'architecture et la ville.
 
 
 
 




Julien Salaud, invité d'honneur 59è Salon de Montrouge et prix décernés

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Louise Pressager, Le gros câlin, vidéo Prix Du Salon de Montrouge 2014

Anna Adam, Comme si...vidéo

Julien Salaud, accrochage au 55è Salon de Montrouge, la Fabrique

Julien Salaud, à l'affiche du 59è Salon de Montrouge avec l'installation Stellaire 2013 Singapour Art Museum.
Julien Salaud et sa création 2014 ©Ville de Montrouge photographie ©Gilles-Kraemer

Pauline Delwaulle, l'île, vidéo

Qingmei YAO, prix du Salon 2014 Le procès 2013 video

Tatiana Wolska, Grand Prix du Jury 2014  Porte-sculpture 2013 Chutes de vois, vis, colle

Avec 72 artistes retenus après étude de quelques 3100 dossiers le 59è Salon de Montrouge ouvre ses portes sur cette place Emile Crespreliftée par l'effet du prolongement du métro avec une jolie et nouvelle brasserie. D'une moyenne d'âge de 32 ans, ces artistes bénéficient d'une forte visibilité à travers les leviers mis en avant par Stéphane Corréard, homme de réseaux dont l'exposition au Palais de Tokyo à l'automne qui suit dans le cadre du partenariat noué avec la Ville de Montrouge, partie prenante dans cette nouvelle dynamique. Avec 14 000 visiteurs en moyenne à chacune des éditions depuis qu'il le dirige et un véritable tremplin pour de nombreux artistes (Théo Mercier, David Douard, Farah Atassi,...) Stéphane Corréard peut mesurer le chemin parcourru secondé par un Collège Critique et jury pointus présidé cette année par un collectionneur suisse non pas d'art contemporain mais d'archéologie et d'art après-guerre français, Jean-Claude Gandur qu'il a dû cotoyer à Drouot puisque Stéphane dirige le département art contemporain pour Me Cornette de St Cyr. Eclectisme de rigueur et profils atypiques donc comme on le retrouve dans le parcours même des artistes, à commencer par l'invité d'honneur cette année Julien Salaud. Des forêts de Guyanne en passant par Chambord, Singapour, Séoul ou Madrid le dénominateur commun chez cet artiste repéré à Montrouge par Suzanne Tarasiève est la possible fusion de l'homme et de l'animal. Que l'on soit dans la transe (expérience initiatique qu'il décrit comme des failles nécessaires à accueillir "l'étranger en soi"), les pratiques chaminiques apprises au contact des wayanas de Guyanne ou l'observation naturaliste il s'agit pour lui d'un travail de deuil et d'une véritable quête mystique. Lever les tabous qui sont les nôtres et révéler cette part d'animalité en perpétuel mouvement, les productions artistiques chez Julien au delà de la chimère cherchent à participer d'un équilibre de vie et de mort. Comme dans un cycle.

Les lauréats :

Ce qui me surprend c'est Tatiana Wolska, Grand Prix du Jury actuellement exposée au Palais de Tokyo (modules Pierre Bergé YSL) est-on alors dans l'émergence ? Ordonnant des matériaux de récupération qui font sculpture, elle recycle, lointaine habitude héritée de son environnement natal post-Communiste en Pologne. Tentative d'évasion du dictat minimaliste actuel dans ces formes organiques. Simplicité et poésie à l'oeuvre.
Qingmei YAO, Prix du salon avec "le troisième couplet" de l'International chanté par l'artiste à Monaco paradis fiscal oscille entre burlesque, absurde et naïveté. Diplômée de la villa Arson Qingmei YAO se focalise sur la façon dont certains gestes symboliques perdent ou gardent leur pouvoir.
Louise Pressager, ex-aequo Prix Du Salon 2014 m'a beaucoup séduite avec sa video "Le gros câlin"autour de la réversibilité des rôles, le bourreau et la victime, croyant non-croyant, horizontal vertical. Humour potache ou révolté, Louise Pressager vise entre exutoire et culpabilité à une possible émancipation de soi par le travail.
Virginie Gouband, prix du Conseil Général des Hauts de Seine, Coup de coeur des Amis de la Cambre en 2011 part de filtres colorés sur des plaques de verre pour interroger le statut de la représentation dans des environnements apparemment banals.
Si j'avais été membre du Jury (on peut toujours rêver, un jour viendra.. !) j'aurais retenu Pauline Delwaulle qui construit des cartographies imaginaires, vierges et inaccessibles, Françoise Vanneraud et ses frises fragiles et élégantes de réfugiés ou Clémentine Despocq qui rejoue à partir de la parure et du bijou, la posture d'une Meret Oppenheim.
Faîtes-vous plaisir dans ces îlots scénographiés par Matali Crasset qui laissent place à la déambulation. C'est gratuit et pédagogique en plus avec de nombreuses animations.

La Programmation d'événements :


Dimanche 4 mai, 11 mai, 18 mai et 25 mai à 15h et 16h : visites guidées gratuites. Des médiateurs culturels offrent au public, sans réservation, l’occasion de tout savoir du travail des jeunes artistes tous les dimanches sur la durée de l’exposition, à 15h puis à 16h.

Dimanche 4 mai, 11 mai, 18 mai et 25 mai à 17h , Séminaire "Métaphores et symboles, la connaissance incognito par Qingmei Yao et Benjamin Efrati
Samedi 24 mai de 10h à 16h : tables rondes sur les nouveaux rôles du collectionneur. L’ADIAF, Association pour la Diffusion Internationale de l’Art Français, structure invitée du 59ème Salon de Montrouge, organise en avant première à Montrouge une série de conférences en présence de grands collectionneurs internationaux. Au programme : le collectionneur et sa collection, le collectionneur et son galeriste, le collectionneur et l’artiste... Le programme complet sur www.salondemontrouge.fr
Mercredi 28 mai de 19h à 23h : Nocturne - soirée performances.

Retrouver les videos sur Creative Arte TV

Infos pratiques :
59è Salon de Montrouge
du 30 avril au 28 mai 2014
le Beffroi
(Métro ligne 4, Mairie de Montrouge)

http://www.salondemontrouge.fr/

 

Thomas Hirschborn, "ranimer la flamme", Hiroshi Sugimoto "le mond est mort"

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Vue de l’exposition de Thomas Hirschhorn « Flamme éternelle » (25.04.14 – 23.06.14), Palais de Tokyo. © ADAGP, Paris 2014. Photo : André Morin
 
© Vue de l’exposition de Hiroshi Sugimoto « Aujourd'hui le monde est mort » (25.04.14 – 07.09.14), Palais de Tokyo. © ADAGP, Paris 2014. Photo : André Morin
 
Foutraque, utopique et précaire mais aussi contestataire et philosophique telle est la nouvelle version des excroissances (concept baptisé Outgrowth) de Thomas Hirschborn qui envahissent le Palais de Tokyo jusqu'au 23 juin, dans le cadre de l'acte 2 d'Etat du Ciel. Gratuit et en continu, ce système de pensée à vocation universelle part du problème du trop et comment y donner forme, "trop de haine, trop  de victimes, trop de sang, trop de ruines, trop d'oppressions (...)". Un travail simple et irréversible sur 2000m²de ruban adhésif marron que tout le monde connait visant une confrontation directe avec le spectateur. Sorte de musée précaire comme celui qu'il l'avait conçu en 2004 pour la cité Albinet. Une mission réactivée selon l'espace, public ou non et la réalité observée. Dans le très (trop selon lui) politiquement correct XVIè arrondissement ce Suisse vivant à Paris est parti de la réplique de la flamme de la statue de la Liberté offerte à la France par les Américains pont de l'Alma, rendue encore plus célèbre dès le lendemain de la mort de Lady Diana. Une flamme à laquelle il donne un nouveau sens fondé sur l'amitié entre l'art et la poésie, invitant quelques 200 penseurs et écrivains à venir échanger avec le public. Chacun peut donc prendre place dans cette construction improbable et en train de se faire, qui trie, sélectionne et recycle. S'inspirant de Rancière et des émeutes en banlieue parisienne où brûlent "parfois des flammes de détresse", Hirschborn ne veut surtout pas rentrer dans des catégories pédagogiques, participatives ou relationnelles, ce qui lui importe c'est la production et l'éventuel "non succès" du projet. Sans début ni fin, ni aucune compromission, pour l'amour de l'art. A vous d'en juger, le temps d'une bière (pas chère au bar installé au centre du dispositif), d'une lecture convaincante puisée dans la bibliothèque de l'artiste ou d'un film visionné, sous l'ombre de slongans non achevés !
 
Avec Hiroshi Sugimoto, empruntant à Camus son titre "Aujourd'hui le monde est mort" il s'agit de sa plus grande exposition jamais réalisée en France. Envisageant le potentiel cinématographique du Palais de Tokyo "lieu chargé d'histoire qui a des allures de ruines"il part de l'idée de survivants à la fin du monde, proche selon lui. Un scénario probable qui mêle plusieurs formes de visions et d'images associés à des objets de sa propre collection; des échantillons du temps et de l'histoire des civilisations. Collectionneur compulsif, l'artiste s'est souvent saisi de la photographie comme une machine à explorer le temps dans de crépusculaires séries de boudha ou de paysages marins comme celui qui ouvre le parcours. Météorites, dieu du tonnerre, apiculteur, spécialiste des religions, homme politique, scientifique, de multiples avatars et scénarios nés de son imagination fertile pour tenter de sonder le futur. Pessimiste (les français le sont terriblement d'après lui !), Sugimoto nous lance des avertissements dont on mesure pleinement la portée quand la nuit tombée on parcourt ces paysages de ruines muni d'une lampe torche pour tout viatique.
 
Egalement dans les modules Pierre Bergé/YSL et en collaboration avec la Villa Arson, ne pas manquer Tatiana Wolska déjà évoquée au Salon de Montrouge, Vivien Roubaud et ses greffes sous perfusion ou Thomas Teurlai et ses détournement poétiques et ambivalents.
 
Infos pratiques :
 
L'Etat du Ciel, partie 2
 
Palais de Tokyo
 
Agenda des Evénements : projections, performances,rencontres..
 
 
 
 
 
 

 


Neil Beloufa, usurpation et démantèlement

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Vue de l'exposition Neïl Beloufa, En torrent et second jour, photo Aurélien Mole / Fondation d'entreprise Ricard


"En torrent et second jour" titre sous forme de rébus nous plonge dans les assemblages poétiques et libres de Neil Beloufa, jeune plasticien à l'actualité prolifique qui impose son nouveau tempo à la Fondation Ricard. Objets du quotidien, installations dérisoires, accesoires réactivés, traduits en équivalents instables au delà des traditionnelles distinctions entre le fond et la forme. En résulte un récit où l'artifice à l'écran et en dehors prend des allures de complot sur le corps et l'âme des spectateurs. Neil Beloufa continue à puiser dans le dispositif cinématographique des scènes hypertrophiées d'images où nos facultés de mimesis sont mises à mal. Ressorts isoupçonnés de la narration où l'on gagne en opacité et en brouillage ce que l'on perd sur l'écran. Anamorphose et nouvelles continuités pour des personnages retenus en une unité par le négatif. Plus que quelques jours pour vivre l'expérience !


A noter que les artistes choisis par castillo/corrales,commissaire de la 16ème édition du Prix Fondation d'entreprise Ricard sont :
 
Marie Angeletti (Née en 1984 à Marseille)
Camille Blatrix (Né en 1984 à Paris)
Jean-Alain Corre (Né en 1981 à Landivisiau)
Audrey Cottin (Née en 1984 à Saint-Mandé)
Hendrik Hegray (Né en 1981 à Limoges)
Mélanie Matranga (Née en1985 à Marseille)
 
Vernissage : 9 septembre 2014.

Infos pratiques :

Neil Beloufa,
En torrent et second jour

Fondation d'Entreprise Ricard

jusqu'au 17 mai 2014

http://www.fondation-entreprise-ricard.com/

http://www.fondation-entreprise-ricard.com/Prix



Les galeries : Backslash et Timothée Chaillou, Wang Bing, Chen Zhen,Yann Sérandour, Gregory Derenne...

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John Miller, Inverted Chandelier 2006 Courtesy de l'artiste et galerie Praz-Delavallade Paris. Vue de l'exposition Grey Flags, curator Timothée Chaillou-Galerie Backslash Paris, avril 2014 Crédit photo Virgile Fraisse
 
John Miller, Inverted Chandelier 2006- Nina Childress Salle Marjorie Lawrence (restes) 2009-2014
Vue de l'exposition Grey Flags, curator Timothée Chaillou-Galerie Backslash Paris, avril 2014 Crédit photo Virgile Fraisse
 
Chen Zhen, Un village sans frontières, 2000.Bougies, chaises en bois 54x33x25 cm
Courtesy Adac, Association des Amis de Chen Zhen/Photo Sandrine Aubry
 
Chen Zhen, Le Chemin/Le radeau de l'écriture, 1991 Traverses de chemin de fer,métal, pierres, journaux, livres,peinture acrylique rouge, 60x300x250cm
 
Chen Zhen, vue de l'exposition "Fragments d'éternité",galerie Perrotin Paris, avril 2014 Photo Claire Dorn
 
Wang Bing, L'homme sans nom, 2013 Courtesy the artist, galerie Paris-Beijing
 
Yann Sérandour, Cactus cuttings 2014 Courtesy the artist, gb agency
 
Zoulikha Bouabdellah, l'envers et l'endroit, vue de l'exposition galerie Anne de Villepoix 2014

Gregory Derenne, L'accueil de Saint Nicolas-des-Champs, 2014 huile sur toile Courtesy de l'artiste et galerie Bertrand Grimont, Paris
 
 
Dans cette fameuse rue Notre-Dame de Nazareth, au coeur de ce projet bobo gastronomique arty, la Jeune Rue qui compte transformer cette partie haute du IIIè en marché éco-responsable pour citadins modèles, la galerie Backslash invite le commissaire Timothée Chaillou qui nous livre une expérience esthétique rare et loin des formatages habituels. Ici pas de repères, d'outil informatif, de prise en charge, le spectateur plonge instantanément dans Grey Flags, oeuvre emblématique de Seth Price, déjà présentée à New York (Petzel gallery et sculpture center) et à Bordeaux (CAPC) et réactivée selon la vision du commissaire. La variation ici est de taille car Timothée a souhaité se démarquer des opus précédents destinés à un public éduqué, guidé par le théâtral et le décoratif mais aussi son revers : un spectacle précaire qui partirait en lambeaux telles ces affiches et un papier cadeau agrafé au mur. Citant Merce Cunningham et la notion d'acuité décuplée  ou Dominique Gonzalez-Foerster à propos des vertus curatoriales du collage, Timothée insiste sur la notion du fragment qui lui est chère (on se souvient de sa très belle proposition chez Thaddaeus Ropac). Comme dans un "paysage diapré", la narration se déroule telle un crescendo qui atteint son climax à l'étage où un large podium balayé par des flashs et les rythmes de la musique nous entraine dans une danse fatale où flirte anges et démons, éden et luxure, derviches tourneurs et chiens carnassiers pour une issue que l'on ne peut nommer. Du grand art !

A quelques pas de là, rue du Vertbois également sous les projecteurs, la galerie Paris-Beijing présente en collaboration avec le Centre Pompidou et pour la première fois, le travail photographique du cinéaste chinois Wang Bing à travers deux séries : L'homme sans nom (2013) et Père et fils (2014). Humanité en ruines des oubliés de la croissance, les sans-voix du capitalisme qui ravage son pays sur fond de grande hypocrisie. Photos poignantes de cet ermite qui vit dans une grotte ou ce père et ses fils exilés de la campagne qui squattent une cabane qui ne leur appartient pas.
 
Avec Chen Zhen ce sont aussi les ruines d'une catastrophe à venir mais également l'enrichissement intérieur et spirituel. La galerie Perrotin invite la Galleria Continua, ce qui est plutôt inhabituel dans les deux espaces du Marais. L'artiste chinois mort à Paris à 45 ans, atteint d'une maladie incurable et irréversible qui bientôt infiltre toute son oeuvre, nous livre toute cette dialectique bipolaire conflictuelle et contradictoire mais au sommet de sa beauté. Des fragments d'éternité dans un espace de flux dynamique où les objets articifiels sont rendus par le feu à leur état brut de cendre. Des "transexpériences" au delà de l'impossible dialogue interculturel où se mêle médecine traditionnelle chinoise, expérience personnelle, écologie, politique, urbanisation. De multiples greffes comme ces chambres à air tressées sur une bicyclette, elles-mêmes envahies par des petites voitures noires en référence à ce slogan gouvernemental : “En l’an 2000, 100 millions de Chinois possèderont leur propre voiture. Bienvenue en Chine à l’heure de la compétition de l’industrie automobile !”Egalement au Centquatre ne pas manquer sa Purification Room, que j'avais découverte à Londres à la Hayward Gallery, initialement créé epour le Palais de Tokyo en 2004, première institution parisienne à avoir montré son travail.
 
Yann Sérandour pour Gb Agencyà partir de documents de seconde main qu'il découpe, collecte et détourne donne à voir cette fascination pour le caractère curieux et défensif du cactus dont la domestication s'est propagée en Europe et aux Etats Unis depuis le XIXè siècle. A travers ce réemploi de sources vintage, l'artiste évoque aussi la tendance actuelle à la fétichisation du passé et des ornements épineux et séduisants. Sous le signe de la trouvaille et des accidents de parcours, Yann Sérandour interroge les enjeux politiques et esthétiques et mécanismes de diffusion des cadres artistiques à travers le temps et l'espace.

Anne de Villepoix avec la première exposition personnelle de la franco-algérienne Zoulikha Bouabdellah frappe fort. L'installation "Silence" qui nous accueille oscille entre fantasmes et radicalité avec ces 30 tapis de prière découpés au centre où sont posées des escarpins de femme dorés. Ambivalence et allers-retours, envers et endroit, avec ces motifs organiques et mortifères ou collages pornographiques qui tranchent le corps. Pulsions et rédemption, voyeurisme, tout y passe dans ces mirages du désert et jeux vibratoires. Lauréate du Prix Meurice pour l'art contemporain en 2008 les oeuvres de la plasticienne d'abord repérée par la galerie La BANK disent une impossible fusion biculturelle et nécessaire transgression.

Gregory Derenne chez Bertrand Grimont entre noir et lumière, surface et tableau, abstraction et réalisme joue de ces tensions dans des toiles aux allures photographiques. Des plateaux de télévision, aux escalators ou autres théâtres urbains, place aux intérieurs d'église qu'il nimbe d'un halo lumineux qui persiste longtemps sur nos rétines. Face cachée du décor, monde de faux-semblants nous sommes retenus dans les rets de ce maître des illusions.

Infos pratiques :

Grey Flags (curated by Timothée Chaillou)
Backslash galerie

jusqu'au 17 mai 2014
http://www.backslashgallery.com/

Wang Bing
Father and sons
Galerie Paris-Beijing et Centre Pompidou

http://www.galerieparisbeijing.com/

Chen Zhen
Fragments d'éternité
Galerie Perrotin

jusqu'au 7 juin 2014
https://www.perrotin.com

Chen Zhen, Purification Room au Cent Quatre

http://www.104.fr/programmation

Yann Sérandour,
Cactus Cuttings

Gb agency
jusqu'au 31 mai 2014

http://www.gbagency.fr/


Zoulikha Bouabdellah, l'envers et l'endroit

Galerie Anne de Villepoix Gregrory Derenne

http://www.annedevillepoix.com/

Gregory Derenne, Un air d'aujourd'hui

galerie Bertrand Grimont

jusqu'au 31 mai 2014

http://www.bertrandgrimont.com/

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le tatouage, sans jamais vous l'avouer !

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Flottenbesuch in Hamburg 1966 Courtesy Herbert Hoffmann and galerie Gebr.Lehmann Dresden/berlin

Portrait de femme algérienne © Marc Garanger/Collection de l'artiste

Tatouage créé par Mark Kopua sur moulage en silicone de corps humains pour le musée du quai Branly, dans le cadre de l'exposition Tatoueurs, tatoués© MUSÉE DU QUAI BRANLY, PHOTO THOMAS DUVAL

Photographie d'un tatouage du maître japonais Horikazu Photo by : Tattooinjapan.com/Martin Hladik

Tatouage brodé sur le dos d'une indigène (registre 1935) Ornementation corporelle obtenue par scarification © Edmond Demaître/Musée du Quai Branly




Tatoueurs, tatoués au Musée du Quai Branly par Anne et Julien (créateurs de la revue HEY ! modern art and pop culture) donne la parole à ceux qui le pratiquent avant tout et c'est là toute son originalité. Au delà d'une approche historique et géographique globale on touche à un art marginal, underground de la rue, l'armée, la prison à de nouveaux territoires plus contemporains que sont le graphisme, la mode, le design mais aussi les phénomènes migratoires. De la Polynésie du XVIII è siècle (à qui l'on doit l'origine du nom tatau) à la Thaïlande actuelle en passant par la Nouvelle-Zélande, l'Europe ou les Etats-Unis (berceau de la célèbre machine à tatouer) le tatouage n'a cessé d'évoluer, reflet de luttes et aspirations politiques ou d'échanges stylistiques et inconographiques. Ainsi les tatoueurs voyagent et opèrent des rapprochements inédits tels les américains, européens et japonais dès le XIXè siècle jusqu'à la mondialisation que l'on connait aujourd'hui. En plus de ce panorama et kaléidoscope captivant de pratiques traditionnelles, deux types d'oeuvres ont été spécialement produites pour l'exposition. D'abord : 13 empreintes de corps moulées sur des modèles vivants, testées par le taoueur français Tin-tin, conseiller artistique de l'événement et investies par des représentants de tous les continents et 19 toiles vierges confiées à d'autres tatoueurs. L'idée étant d'ancrer ces pratiques quotidiennes et ancestrales dans le 3è millénaire. Modernité d'un marquage identitaire, véritable objet de fascination dont la circulation permanente incarne une esthétique à portée universelle. Plus de 300 oeuvres historiques et contemporaines se cotoient dans des allers-retours générationnels qui vous feront entrer dans une nouvelle dimension. Territoires d'un monde réenchanté et sublimé qu'il est urgent de redécouvrir. Certainement que si un stand proposait un tatouage en direct à la fin du parcours nombreux seraient les candidats à l'expérience. Mais faîtes un sondage autour de vous et vous verrez combien sont nombreux ceux qui ont déjà franchi le pas !

Infos pratiques :

Tatoueurs, tatoués
Musée du quai Branly

jusqu'au 18 octobre 2015

Autour de l'exposition : prochain rendez-vous au salon de lecture J Kerchache le 9 mai autour du moko, art thérapeuthique, cycle de spectacles au théâtre Levi Strauss...

http://www.quaibranly.fr/


Le Monumenta des Kabakov, vers un monde meilleur ?

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Dans les dédales de la cité des Kabakov, Monumenta 2014 visite presse 7 mai 2014

La Coupole avec ses couleurs qui changent au ryhtme des sons, Monumenta 2014 visite presse 7 mai 2014

Ilya et Emilia Kabakov, Comment rencontrer un ange ? dessin ©Monumenta 2014 Ilya et Emilia Kabakov/ADAGP, Paris 2014

Manas, ville céleste et terrestre ©Monumenta 2014 Ilya et Emilia Kabakov/ADAGP, Paris 2014 visite presse 7 mai 2014

Etude pour le centre de l'énergie cosmique, dessin ©Monumenta 2014 Ilya et Emilia Kabakov/ADAGP, Paris 2014

Vue générale L'étrange cité Monumenta 2014 visite presse 7 mai 2014

 
La France aime ce couple d'artistes russe Ilya et Emilia Kabakov et lui offre une vitrine autant redoutée que fantasmée, le Grand Palais et son immense verrière de 13 500m² et 35 mètres de haut. Après de nombreux atermoiements et incertitudes financières, Monumenta est ! et grâce sans doute à la généreuse contribution de la Russie qui signe là son retour dans les riches heures de l'histoire : l'exposition internationale des arts décoratifs de 1925 avec le pavillon de Constantin Melnikov et Alexandre Rodtchenko et l'Exposition internationale des arts et techniques de la vie moderne de 1937 avec la célèbre sculpture de Vera Moukhina. Une façon peut-être de faire oublier une autre réalité plus dérangeante, en tous cas cette question de l'Ukraine (pays d'origine d'Ilya) est balayée d'un revers de main par son épouse et productrice Emilia, seule à affronter les journalistes nombreux à la conférence de presse, ce qu'elle qualifiera de "publicité". Distanciation habile d'une femme d'affaire rompue à l'exercice et qui a su donner à la carrière d' Ilya une autre dimension, résolument à l'Ouest. Du Sotsart, qui tourne principalement en dérision les poncifs du système élaboré en cachette dans son appartement moscovite, Ilya Kabakov associe la peinture et l'objet dans une pratique expérimentale qui le fait connaitre. Il quitte la Russie à 55 ans (grâce à Gorbatech comme il le précise) pour réaliser ses premières installations totales. A partir de sa rencontre avec Emilia, à l'époque négociante d'art à New York, ils entament alors une intense activité nomade dans le monde entier au gré des invitations institutionnelles qui leur sont faites. Paraboles universelles et obsédantes des rêves avortées et utopies de la société qui trouvent aujourd'hui en l'Etrange Cité la plus ambitieuse des traductions. Sur une surface totale de 1500 m² le concept se déploie comme un parcours initiatique, grande épopée humaniste, gigantesques chambres d'écho du mystère de la vie, comme le décrit Jean-Hubert Martin, commissaire français de cette aventure. La réalité est-elle à la hauteur du rêve promis ? Architectures symboliques (les Portails, cité enchantée de Manas), références spatiales et suprématistes (Centre de l'énergie cosmique, réservoir antique, laboratoire de communication avec la noosphère) cotoient message biblique (chute des anges, échelle de Jacob..) et exhorations à la méditation (Musée vide, Chapelle blanche, chapelle sombre). Dessins, objets ou maquettes parsèment cet étrange labyrinthe blanc où l'on peut, après avoir perdu ses repères, rencontrer un ange, archétype cher au duo. A partir de métaphores et d'intuitions sonores et visuelles puissantes, Ilya et Emilia nous invitent à interagir en direct avec le cosmos, la lumière, la ville céleste avant de plonger dans une expérience sans précédent la chapelle d'artiste. A l'instar des chapelles de la Renaissance et dans la lignée de celle de Rothko (pas moins que cela !) la Chapelle blanche par opposition à la chapelle sombre nous conduit à un autre niveau de conscience débarassé des images du passé. Dès lors, nous pouvons atteindre le graal, sorte de tryptique en tunnel où les toiles d'Ilya Kabokov nous apparaissent dans toute leur splendeur et selon la tradition baroque du clair-obscur. Caravage, Bronzino, Rembrandt sont alors convoqués et l'on comprend que cette conquête de la science et du progrès s'accompagne aussi pour un artiste de 80 ans d'une réflexion sur la trace laissée dans l'histoire de l'art en tant que telle. C'est donc à une fantaisie très construite que nous conduisent les Kabakov et qui nécessitera un réel travail de médiation pour que la foule des spectateurs se transforme en pélerins convaincus dans cette immense chapelle muséale.

Infos pratiques :

Monumenta 2014
Ilya et Emilia Kabakov

Grand Palais, Nef
du 10 mai au 22 juin 2014

http://www.grandpalais.fr/

Programmation culturelle : les rendez-vous de L'étrange cité

Publications :
Monographie par Jean-Hubert Martin RMN 2014 272 pages, 45€
Monumenta l'album, version trilingue 88 pages, Grand Palais 2014 12,90€
Application mobile gratuite pour smartphones sur AppStore et Google Play

Documentaire diffusé sur Arte, dimanche 18 mai à 16h30.

Art Orienté Objet, rencontre sous le signe de l'inconscient (Espace culturel Louis Vuitton)

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David Altmejd, Sans titre, 2009Plâtre dentaire sur bandes de toile de jute, métal — Dimensions variablesCourtesy Les Abattoirs, Toulouse & Andrea Rosen Gallery, New York

Børre Sæthre, Sans titre (The Tarkin Doctrine), 2012Plexiglas, néons, portes coulissantes programmées, son — Dimensions variablesCourtesy Borre Saethre and Loevenbruck Gallery, Paris — Photo © Maxime DufourJean Luc Favero, Cerf transfiguré, 2013Crâne et bois de cerf, fer et grillage galvanisé — 400 × 300 × 250 cmCourtesy : Jean-Luc Favéro

Art Orienté Objet (Marion Laval-Jeantet & Benoît Mangin) Les Tambours apotropaïques ou La machine à conjurer la fin d’un monde - 1994-2014, Matériaux mixtes : tambours de bois, tissus, broderie, dispositif lumineux. Courtesy : Art Orienté Objet (Marion Laval-Jeantet et Benoît Mangin)
 
L'une des particularités de l'Espace Culturel Louis Vuitton est de convoquer philosophes, penseurs, témoins de notre temps autour de leurs expositions pour permettre ainsi de prolonger et de vivre autrement cette rencontre avec l'art et les artistes. J'ai la chance de rencontrer ainsi Pascal Pique, le commissaire de l'exposition Astralis et fondateur du Musée de l'invisible dans un dialogue puissant avec Marion Laval-Jeantet (du duo Art Orienté Objet) et Edouard Collot, psychiatre et écrivain dont l'ouvrage Soigner les âmes a beaucoup inspiré P Pique. Nous abordons les rivages de la perte de soi, la cure chamanique, le dédoublement, l'ethno-psychiatrie dans ce monde des archétypes et des révélations auquel nous conduisent les artistes d'Art Orienté Objet mais aussi d'Astralis. Une ouverture à un état intermédiaire et des questionnements à la croisée de la pensée de Yung où l'artiste devient alchimiste de l'âme. Passer d'un monde à l'autre, laisser émerger l'invisible tel est le fil conducteur de cette exposition hors norme qui débute dès la rue, dans la vitrine côté Bassano investie par Myriam Mechita avec une cascade énigmatique qui donne le ton de ce qui ressemble vite à un rite de passage. Des anges (David Almedj) pour nous accompagner sur la voie de l'inframince et des mondes habités. A la sortie de l'ascenseur noir et silencieux une arche de néons (Borre Saerthre) en guise de seuil aveuglant avant la traversée du Styx. Obscurité profonde et soudain le crâne de Chloé Piene pour seul compagnon, avant que le cerf de Jean-Luc Favéro piégé dans des rets de lumière ne prenne vie. Nous passons alors par la hutte de sudation amérindienne de Charley Casey "Cosmic Lodge" avant que la "Via Lactea" de Basserode nous prenne dans ses brumes. Le troisième oeil de Vidya Gastaldon veille. Guérison et énergies vibratoires des pierres cathartiques de Siobhàn Hapaska avant que les forces du dieu akkadien des profondeurs convoqué par Damien Deroubaix ne se déchainement dans de chimériques chorégraphies. Question de la vision et du sommeil avec le lit à baldaquin et les tambours chargés d'Art Orienté Objet pour résoudre des conflits et réparer. Ainsi poussent -ils les limites de la rationnalité avant d'aborder une hybridation complète avec les créatures de l'indienne Rina Banerjee, déesses d'une diaspora réinventée. Syncrétisme fécond pour une conscience élargie et éveillée. Le voyage astal s'achève tandis que s'ouvrent de nouveaux champs des possibles. Plus que quelques jours pour vivre cette traversée et bascule totale, avant que le futur Musée de l'invisible ne s'ancre aux confins des sciences cognitives et savoirs alternatifs dans une approche expérimentale qui s'annonce aussi déroutante que fascinante.
 

Artistes : ART ORIENTE OBJET (Marion LAVAL JEANTET et Benoit MANGIN), David ALTMEJD, Rina BANERJEE, BASSERODE, Charley CASE, Damien DEROUBAIX, Jean-Luc FAVERO, Vidya GASTALDON, Siobhàn HAPASKA, Myriam MECHITA, Chloe PIENE, Børre SAETHRE.
 
Infos pratiques :

Astralis
Espace Culturel Louis Vuitton

jusqu'au 11 mai 2014

http://www.louisvuitton-espaceculturel.com/

Bande annonce, interviews d'artistes, podcast des conversations...


 
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