Julio Le Parc, Julio Le Parc derrière Cloison à Lames Réfléchissantes, 1967
Courtesy Palais de Tokyo, © Julio Le Parc
Julio Le Parc, Continuel-lumière cylindre 1962-2005 Courtesy de Daros Latinamerica Collection (Zurich) Photo : Adrian Fritschi (Zurich)
Jesús Rafael Soto, Spirale, 1955. Peinture sur bois et sur plexiglas, métal. 30 x 30 x 28 cm. Dation, 2011 Courtesy Centre Pompidou, MNAM-CCI / Georges Merguerditchian / Dist. RMN-GP, © Adagp, Paris 2013
Jesús Rafael Soto, Vibration jaune, 1965. Peinture acrylique sur bois et métal, fils de nylon. 106 x 106 x 20 cm. Dation, 2011 Courtesy Centre Pompidou, MNAM-CCI /Georges Merguerditchian / Dist. RMN-GP, © Adagp, Paris 2013
Cinétisme à l'honneur avec un retour en force de deux principaux protagonistes Julio le Parc et JesúsRafael Soto. Deux grandes institutions parisiennes pour ce match, le Palais de Tokyo d'une part et le Centre Pompidou, musée d'art moderne de l'autre. Le Palais de Tokyo ouvre sa nouvelle saison intitulée Soleil froid avec une ambitieuse monographie sur Le Parc, une première en France. Assistant de Vasarely il fonde en 1960 le Groupe de Recherche d'Art visuel qui vise la participation active du spectateur à travers une suite de mises en situation largement reprises dans les espaces du Palais de Tokyo où une scénographie originale permet une véritable plongée sensorielle dans les oeuvres. Zones obscures ou lumineuses alternent et génèrent toutes sortes de déplacements, modulations, contorsions et autres "pièges de lumières" pour reprendre les propos de l'artiste. Une salle de jeux a même été imaginée avec le principe des cibles et des lunettes pour voir à l'envers. Justice est faite au bras de fer qui l'avait opposé au pouvoir et ce suicide artistique qu'il orchestre à partir de la proposition du musée d'art moderne de la ville de Paris en 1972 jouée à pile ou face. Nombreux sont les artistes aujourd'hui qui s'inscrivent dans cette approche pionnière qui renverse le principe de la polarité. Mais ce lumino-cinétisme ne finit-il pas par céder à ses propres facilités illusionnistes ?
C'est peut-être là la force de Jesús Rafael Soto présenté au Centre Pompidou à l'occasion d'une dation à l'Etat d'une vingtaine d'oeuvres-clés. Une fois encore la galerie Denise René joue un rôle fondamental dans ces recherches sur "l'immatériel". Dématérialiser les trames géométriques peintes à travers son recours au plexiglas dès 1953, au métal en 1958 pour saisir une réalité mouvante le rapproche des nouveaux réalistes. Jusqu'à accrocher son premier "Pénétrable" dans l'idée de s'inclure lui-même et le spectateur à partir d'une traversée de centaines de tiges verticales, l'étape ultime. Scénographie plus sobre et moins de pièces ici mais une réelle exigence dans le discours et le choix des oeuvres, sorte de raccourci de la très belle rétrospective organisée au Jeu de Paume en 1997. Alors le bilan du match ? Pas complètement acquis, le meilleur conseil étant de voir sur place et de comparer avec surtout le très attendu Dynamo qui ouvrira ses portes le 10 avril au Grand Palais. Au menu, des artistes contemporains tels Ann Veronica Janssens, Anish Kapoor, John Armleder, Carsten Höller, Philippe Decrauzat, Jeppe Hein, Felice Varini ou encore Xavier Veilhan qui rejouent les enjeux de l'expérience phénoménale. Un printemps assurément cinétique !
Suite prochaine de la chronique sur le Palais de Tokyo où le soleil paradoxal nous conduit à d'autres espaces insoupçonnés...
Infos pratiques :
Julio Le Parc
Du 27 février 2013 au 20 mai 2013
Palais de Tokyo Paris
www.palaisdetokyo.com
Jesús Rafael Soto
Du 27 février 2013 au 20 mai 2013
Galerie du Musée
Centre Pompidou Paris
www.centrepompidou.fr