"La création artistique, un laboratoire d'histoire ?"titre de la journée d'étude organisée par le CPIF (Centre Photographiqued'Ile de France) dans le prolongement de l'exposition Topoï d'Arno Gisinger. A la barre Michel Poivert notamment qui illustre à travers la figure emblématique de GillesCaron la part de la conscience critique dans un photojournalisme engagé et en crise latente (dans le cadre de l'exposition qu'il organise au musée de l'Elysée à Lausanne). Construction d'un présent historique et importance du montage comme dans la chronologie qu'instaure Arno Gisinger que l'on soit dans la constellation Benjamin (dialogue entre lieux fréquentés par le philosophe et langage à l'oeuvre), à Ouradour sur Glane (montres calcinées et arrêtées) au Vietnam (tunnels de Cu Chi et vétérans) dans l'ancienne synagogue de Hohenems (biens spoliés aux familles juives Invent arisiert). Lecture double prospective et rétrospective et survivances de la mémoire. Polyvalence de formes en dialogue avec l'institution d'accueil ici en l'occurrence une ancienne graineterie réhabilitée comme me l'explique Arno. A chaque lieu-Topoï-des variantes spatio-temporelles sont envisagées par l'artiste. L'exposition est itinérante entre le CPIF en France, le Museum für Photographie Braunschweig en Allemagne, la Landesgalerie Linz en Autriche et Photoforum PasquArt en Suisse et fait l'objet d'une coproduction européenne. Des ponts jetés sur une histoire encore brûlante à travers des registres in absentia. On sait que la pensée allemande de l'entre-deux-guerre avec récemment Aby Warburg pour le Fresnoy à l'invitation de Georges Didi-Huberman hante l'imaginaire de l'artiste. Des théâtres de la mémoire vibrants dans une mise en tension salutaire et redoutablement efficace.