Pablo Picasso, Arlequin assis, 1923 huile sur toile ©Sucession Picasso/ProLitteris Zurich
Pablo Picasso, Vénus et l'amour 1967, huile sur toile ©Sucession Picasso/ProLitteris Zurich
1967, l'année Picasso à Bâle
Agrandissement Kunstmuseum par les architectes Christ/Gantenbein
Précipitez-vous à Bâle en Suisse où les collectionneurs de Picasso sont nombreux ! Le Kunstmuseum retrace les liens uniques entre cette ville de culture et le peintre catalan autour des deux oeuvres par qui toute l'histoire arrive. Nous sommes en 1967 et le public découvre l'Arlequin assis (1923) et les deux frères datant de 1906, chefs d'oeuvre appartenant au collectionneur Peter Staechelin mais qui décide de s'en séparer. Se pose alors le défi sans précédent de réunir les 8 millions de francs suisses. Une partie (6 millions) sera obtenue par souscription suite à un référendum où le Oui l'emporte. Quant aux 2,4 millions complémentaires ils seront obtenus à coup de défilés spontanés, slogans, happenings.. du jamais vu ! un mai 68 pacifiste en quelque sorte...Une année Picasso que retrace notamment le photographe de presse Kurt Wyss dont les clichés voisinent avec les coupures de l'époque. On connait la suite quand Kurt et son collègue Bernard Scherz visitent Picasso à Mougins en Provence où se trouve également le directeur du Kunstmuseum de l'époque Franz Meyer à l'origine de cette mobilisation et que le peintre touché par tant d'ardeur patriote leur offre trois toiles mythiques : "le couple", "la Venus et l'amour" et "Homme, femme et enfant" et un dessin important pour les Demoiselles d'Avignon. Mais au delà de ces témoignages qui appartiennent à la légende le Kunstmuseum a réussi à rassembler un vaste panorama de la production du Maître de sa jeunesse en 1901 à 1970 peu de temps avant sa mort, à partir du fonds du Kunstmuseum mais aussi d'Ernst Beyeler, autre ardent défenseur rhénan. Au total ce sont 160 oeuvres qui dialoguent entre elles et donnent un nouvel éclairage à cet artiste protéiforme. Les Picassos sont là ! et bel et bien et l'on suit les grandes phases de genèse de ce génie de tous les temps dans un accrochage rigoureux et subtil où s'entrecroisent filiations et résonances.
Pour les amateurs de plus contemporain l'acquisition des dessins préparatoires d'Ed Ruscha de 1965 sur le thème "Los Angeles Apartments" et d'une série de 25 photographies noir et blanc sur le même thème donne lieu à une magistrale confrontation avec dix dessins appartenant à des collections privées et publiques. Un cheminement radical qui devient soudain explicite.
Le Kunstmuseum prévoit en 2015 une extension signée Christ/Gantenbein (suite à un concours international) pour répondre à de nouvelles exigences de présentation contemporaine d'oeuvres jamais montrées jusqu'ici faute de place. Luminosité maximale et quelques 8000m² au plancher pour un budget de l'ordre de 100 millions de francs, en partie financés par le canton Bâle-Ville et la fondation Laurenz. Un élément de liaison spacieux devra relier l'ancien bâtiment à cette signature audacieuse dans la ville. Le Rendez-vous est pris !
L'été à Bâle c'est aussi une baignade dans le Rhin et la traversée du fleuve à bord de ces petites embarcations aux couleurs de la ville. Le temps suspend son vol pour les amoureux de la nature. Autant de vagabondages comme on les aime ici...
Infos pratiques :
les Picassos sont là !
une rétrospective des collections de Bâle
Kunstmuseum de Bâle, St. Alban-Graben
Jusqu’au 21 juillet 2013
www.kunstmuseumbasel.ch