Martin Kersel, "Tossing a Friend (Melinda)", 1996, triptyque, épreuves chromogènes chacune 67 x 100 cm, édition de 6 + 2 E.A., Courtesy Galerie G-P/N Vallois, Paris.
Juan Fernando Herrán, Posicíon Horizontal, 2011-2012 Technique mixte — 110 × 408 × 260 cm Édition de 2 + 1 E.A. Courtesy of the artist and Galerie G-P/N Vallois, Paris — Galleria Nueve Ochenta, Bogota
Pilar Albarracín, La cabra, 2001. Performance / vidéo. 3´20”Courtesy Galerie G-P/N Vallois (Paris), © Pilar Albarracín
Matias Duville Hook and blanket, 2012 fer, couverture 10x50x120 cm
Courtesy of the artist and Galerie G-P/N Vallois, Paris
Virginie Yassef et Julien Prévieux l'Arbre, 2008 film super 8, 7 mm
Courtesy of the artist and Galerie G-P & N Vallois, Paris
Vue de l’exposition « La distance juste » Galerie G-P /N Vallois, Paris Photographie © Aurélien Mole
Georges-Philippe Vallois, président du Comité professionnel des galeries d'art (240 galeries et 4000 professionnels associés) se félicite de l'ampleur du programme imaginé dans tout Paris avec le Palais de Tokyo cet été. "Remettre ainsi les galeries au centre de l’échiquier artistique et créer un modèle dont parlent déjà tous les conservateurs de centres d’art européen"on peut se réjouir en effet de la cohésion de l'ensemble derrière l'effet Nouvelles Vagues mais est-ce vraiment le rôle des galeries ? Il est certain que les acteurs privés prennent une part de plus en plus grande dans des projets d'envergure mais charge à eux de trouver la distance juste. Ce qui nous conduit au titre choisit par Albertine de Galbert, la fille du fondateur de la Maison Rouge, fondatrice de la plateforme d'art contemporain en Amérique latine qu'elle connait comme sa poche "arte-sur.org".Je l'avais rencontré et interviewé à l'occasion de l'exposition Voyages à la Maison de l'Amérique latine. Invitée par les Vallois à investir leur galerie sans aucune contrainte, c'est le principe de l'opération, elle interroge notre rapport à l'altérité, la porosité de ces contours que sont l'amitié, la tendresse mais aussi la fusion dans ce qu'elle a de plus dévorant et destructeur. Ainsi de l'oeuvre de Pilar Albarracín, la Cabra, emblématique de cette folie qui nous menace. Le corps d'une femme qui se colore au rythme de cette danse avec une outre de vin en peau de chèvre, rouge sang : sa vocation de mère mais aussi l'obscénité d'une telle posture. Ce corps que l'on ne peut étreindre complètement (Martin Kersels), écorché, débordé (Virginie Yassef, Julien Prévieux) toujours à la limite. Il appelle à la réparation, la protection (hameçon géant de Matias Duville échoué sur une couverture), la mise à l'abri (prodigieuses poupées russes de Juan Fernando Herrán). Traumatismes de l'enfance ? cette mise en abyme semble fasciner la curatrice et m'a particulièrement touchée. Car n'avons pas tous fait cette douloureuse expérience face à cet Autre prêt à nous décevoir et que l'on voudrait un peu trop à l'image de nous-mêmes. La distance juste ce peut être le travail de toute une vie !
Infos pratiques :
La distance juste
Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois
36 rue de Seine 75006 Paris
www.galerie-vallois.com
Curatrice Albertine de Galbert
www.arte-sur.org
Nouvelles Vagues : 31 galeries mobilisées dans tout Paris !
jusqu'au 9 septembre 2013
http://palaisdetokyo.com