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Channel: Métamorphoses et Vagabondages
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Morgane Tschiember au musée des Beaux Arts de Dole

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Morgane Tschiember, Rolls, 2012.
Inox, peinture à l’huile et acrylique.
Musée des Beaux-Arts de Dole, © Marc Domage.


Morgane Tschiember, Shibari, 2013
ceramic-engobe vert Courtesy galerie Loevenbruck, cl. Isabelle Giovachinni 


Morgane TschiemberSwing, 2012 Acier et peintures lacquées 8 × 11 × 20 mCourtesy galerie Loevenbruck, Paris. © ADAGP, Paris. CRAC Languedoc-Roussillon, Sète. Photo Marc Domage.


Tordre, ligoter, fusionner, éprouver les limites, telle est la pratique de Morgane Tschiember qui pousse les alliances impensables entre les matériaux contraires, dans des protocoles d'une grande rigueur. Pour sa nouvelle exposition au musée des Beaux Arts de Dole"Taboo", elle imagine une forme condensée à l'image de la grotte platonicienne, d'où sont projetées les images à naître, comme un fil conducteur dans ce chaos et dérive des continent, des plaques, fortes et fragiles, instables et monumentales. Une archéologie des formes qui investit les seuils et les espaces, de la charpente au jardin, où se jouent les traces du faire et d'un combat impossible entre le verre et le métal, l'eau et l'huile, le sable et le béton."Bubbles""Rolls","Pow(d)er","Shibari"agissent dans une étrange partition entropique. Une exposition in progress, conçue à l'image du travail de l'artiste, qui donne à voir le caché, ce corps à corps subtil avec la matière en mouvement. Morgane Tschiember, une aventurière.

Le musée Rodin de Paris a prêté pour l'occasion trois oeuvres où il est question de déformation du corps à la suite de la rencontre entre l'artiste et la conservatrice Amélie Lavin. 

Morgane Tschiember est représentée par la galerie Loevenbruck (Paris) qui lui a consacrée en 2012 une exposition monographique "Rolls and Bubbles".

Infos pratiques :


Morgane Tschiember, Taboo
Musée des Beaux Arts de Dole
85 rue des Arènes, Dole (Jura)

jusqu'au 30 août 2015

Ne manquez pas lors de votre venue : La Maison de la Vache qui rit, le Musée du Tempsà Besançon (exposition les Soeurs Brown) et le Frac Franche-Comté.

http://www.juramusees.fr/

Circuit touristique et musées associés.




L'aventure de la modernité brésilienne à travers 4 témoignages photographiques@Gulbenkian

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Marcel Gautherot,Palais du Congrès national en construction, Brasilia vers 1958 Courtoisie de l'artiste et de l'Instituto Moreira Salles

Marcel Gautherot,Palais du Congrès national, Brasilia, vers 1960 Courtoisie de l'artiste et de l'Instituto Moreira Salles

Thomas Farkas, Plage de Copacabana, Rio de Janeiro, 1947. Courtoisie de l'artiste et de l'Instituto Moreira Salles

Hans Gunter Flieg, Industrie électrique Brown Boveri S/A Osasco, Sao Paulo vers 1960 

José Medeiros,A pedra da Gávea, o morro dos Dois Irmãos e as praias de Ipanema e do Leblon, Rio de Janeiro, 1952 A pedra da Gàvea, o morro dos Dois Irmaos e as praias de Ipanema e do Leblon, 1952 A pedra da Gávea, o morro dos Dois Irmãos e as praias de Ipanema e do Leblon, Rio de Janeiro, 1952
Thomas Farkas, Tuiles, Sao Paulo 1945 Courtoisie de l'artiste et de l'Instituto Moreira Salles

En partenariat avec le programme Gulbenkian Proximo Futuro et l'Instituto Moreira Salles, la Fondation Gulbenkian Paris (délégation en France) accueille l'exposition itinérante "Quatre photographes de la vie moderne-Brésil 1940-1964" après Berlin (Museum für Fotografie), Lisbonne et avant Madrid (Académie Bellas Artes). Entre la fin de la décennie de 1930 et le coup d'Etat militaire de 1964 le Brésil vit une intense mutation captée par 4 regards décisifs : Marcel Gautherot (1910-1996) le français du groupe issu d'un milieu ouvrier, passionné par Le Corbusier et Mies van der Rohe, Hans Gunter Flieg, juif allemand ayant fui le nazisme, Thomas Farkas (1924-2011) hongrois également émigré au Brésil le plus avant-gardiste et connu et enfin, José Medeiros seul brésilien de naissance, photojournaliste pour l'emblématique revue O Cruzeiro. 

Le parcours s'ouvre sur ce natif du pays, José Medeiros (exposé à la Maison de l'Amérique Latine en 2011) qui saisit la vie cosmopolite et glamour de Rio de Janiero ou les rites initiatiques des tribus du Xingu ou du candomblé à Bahia. Entre la propagande officielle de la Marche vers l'Ouest et l'instant décisif à la Cartier Bresson, il devient protagoniste du moment dans une recherche d'effet spectaculaire comme dans cette imposante photo de famille noire pendant le défilé patriotique du 7 septembre, comme décalés face à cette histoire en marche. Sa rencontre et amitié avec Thomas Farkas dans les années 1940 va durablement influencer ce dernier dans une veine plus humaniste qui va dépasser les enjeux formels hérités de la Nouvelle Objectivité allemande. 
Ainsi des années du Foto Cine Club Bandeirante, carrefour de toute une génération, Farkas pose les jalons de la street photography notamment à l'occasion de l'inauguration de Brasilia en avril 1960. Fantastique terrain de jeu abstrait, la nouvelle ville se pare de véritables panoramas piétons, proches d'une démarche cinématographique, medium auquel il se consacrera par la suite.
La modernité d'Hans Gunter Flieg qui ouvre son studio à Sao Paulo après son exil passe par une approche technique et métallique qui coïncide avec l'avènement au Brésil de grandes firmes et multinationales : Pirelli, Brown Boveri ou Mercedes-Benz qui lui passent commande. Des campagnes publicitaires qui lui permettent de fixer un imaginaire industriel plein de réminiscences et connotations organiques entre puissance du rêve et souci de la précision documentaire. Incroyables images qui penchent du côté des surréalistes où d'étranges créatures peuplent usines et raffineries. 
Chez Marcel Gautherot dont il s'agit d'une redécouverte avant la rétrospective prévue à la Maison Européenne de la Photographie l'année prochaine, se cristallise tous les enjeux de cette voie de la modernité dans une synthèse dont il est le dépositaire. Autodidacte, architecte-décorateur pour le musée de l'Homme puis grand reporter, il part tenter sa chance à Rio de Janiero au moment de Vichy et travaille pour le Service du Patrimoine Historique avant de devenir le photographe préféré de Niemeyer. S'ouvre alors une période fructueuse où il documente la construction de Brasilia et tente le pari d'allier le vernaculaire au courant moderniste. Sa vision de Brasilia est emblématique de cette quête mais se voit stoppée par le coup d'état de 1964 comme pour ses compagnons de route. Chacun négocie alors à sa façon ce changement de cap durable aux répercussions profondes. 

Ce panorama dense et captivant se referme entre fêtes populaires, bâtiments modernistes, rites et carnaval, usines et églises baroques, d'un Brésil contradictoire et changeant où la photographie devient le protagoniste puissant d'une modernité en mouvement face aux soubresauts de l'histoire.

Infos pratiques :

Modernités,
Photographie Brésilienne 1940-1964

jusqu'au 26 juillet 2015

Fondation Gulbenkian, Délégation en France
39 Bd de La Tour-Maubourg 75007 Paris

Date Anniversaire : le 3 mai 1965, André Malraux inaugurait le Centre Calouste Gulbenkian, avenue d'Iéna à Paris.

http://www.gulbenkian-paris.org/

Catalogue de l'exposition En vente à l'accueil au prix de 29 euros

L'occasion de se replonger également dans la fantastique exposition "Brasilia, un demi siècle de la capitale du Brésil" au siège du Parti Communiste Français de Niemeyer en 2013 qui m'avait impressionné.






Newsha Tavakolian, lauréate prix Carmignac du photojournalisme @Chapelle des Beaux-Arts

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Taxi © Newsha Tavakolian

Qaem Mall © Newsha Tavakolian

A portrait of Somayyeh, a 32-year old divorced teacher. © Newsha Tavakolian

Girls smoking © Newsha Tavakolian

Si vous avez aimé le film "Taxi Teheran", cette exposition est pour vous ! En parallèle à la Biennale de Venise (Iran, the Great Game), Newsha Tavakolianlauréate du prix Carmignac présente son projet "Blank Pages of an Iranian Photo Album"à la Chapelle des Beaux-Arts de Paris. Porté par Anahita Ghabaian, directrice de la Silk Road Gallery de Téhéran, commissaire générale de l'exposition et présidente du jury de cette 5è édition, ce défi qui prend également la forme d'un livre, consiste à incarner cette jeunesse iranienne dont fait partie l'artiste. Sa façon à elle de parler de son pays et ses paradoxes sous plusieurs angles à travers 9 témoins ordinaires, sans romantisme ou fantasme, comme dans un reportage. Choisissant de poursuivre la tradition de l'album de famille, elle instaure un va et vient entre mémoire collective et histoire personnelle dans cette nouvelle série qui fait écho à ses reportages précédents, comme "Look"qui se penchait sur la vie commune de personnes de son immeuble et au-delà sur la destinée d'une nation en butte à un conflit intérieur. Dès l'âge de 16 ans Newha rejoint un quotidien iranien basé à Téhéran, avant de couvrir le soulèvement étudiant de 1999 qui confirme sa vocation de photojournaliste. Elle rejoint alors l'agence new -yorkaise Polaris Images et entame une carrière internationale autour de conflits ou catastrophes naturelles dans de nombreux pays. Une action sur le terrain qui rejoint les prérogatives du prix Carmignac du photojournalisme dont le nouveau responsable Emeric Glayse a revu le mode de fonctionnement suite à de récentes polémiques, confiant désormais le commissariat général au Président du jury, composé cette année de Chrisitan Caujolle, Celina Lunsford, Davide Monteleone, Jean-Pierre Perrin, Reza, Mark Sealy, Jérôme Sessini et Sam Stourdzé. 
Un heureux dénouement donc pour la lauréate qui  revendiquait sa liberté artistique et empoche au passage 50 000€ . L'occasion pour nous de découvrir sous une rigidité de façade les espoirs de cette jeunesse iranienne en quête d'avenir et de sens, dans ce lieu magique et hors du temps.

Reste à savoir quelle sera l'attitude de M. Carmignac lors de la prochaine édition du prix dédiée aux zones de non droit en France. Sujet brûlant qui devrait inspirer de nombreux candidats.


Infos pratiques :

Newsha Tavakolian, lauréate 5è édition 
Prix Carmignac du photojournalisme

"Blank Pages of an Iranian Photo Album"

jusqu'au 7 juin 2015

Chapelle des Beaux-Arts
14 rue Bonaparte 75006 Paris

Entrée libre, du lundi au samedi

Prix du Photojournalisme - Fondation Carmignac


Un livre sera publiéà l'occasion aux éditions Kehrer Verlag.Bilingue français/anglais. 160 pages, 59€






Hospitalités#5, Tram résolument festif !

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Château de Rentilly, Frac Ile de France
Artie Vierkant, Installation view from Image Objects series, 2013Courtesy de l’artiste et New Galerie
La Terrasse Krijn-de-Koning, Axes
Mathieu Copeland et Philippe Decrauzat
Pascal Broccolichi, Espace résonné, 2013 Courtesy CIRVA Marseille — Photo © Diane Blondeau
Marie-jeanne Hoffner. Mount, 2007 — Mur construit en plaques de plâtre découpées, bois, néons 
Photo : Adrien Chevrot © Jeu de Paume
Delphine Coindet, recherche en cours, 2014© CIRVA
Les Laboratoires d’Aubervilliers, Printemps des Laboratoires #1, 2013© Ouidade Soussi Chiadmi

Lancement au Palais de Tokyo de la 5è édition d'Hospitalités du réseau TRAM art contemporain Paris/Ile de France, soit 32 structures membres mobilisées pour l'événement. Tous les 2 ans le public francilien est invité à vivre et partager autrement 11 parcours croisés, une expérience inédite qui témoigne d'un élan commun avec des chiffres à la clé pour ce réseau qui totalise 1 M de visiteurs par an, 200 expositions, 1500 artistes et 7500 actions de médiation. Des acteurs culturels de poids qui pourront bientôt s'appuyer sur le Grand Paris comme le rappelle Jean-Pascal Lanuit, responsable de la DRAC Ile de France et aussi dans le cadre de la candidature pour l'Expo Universelle de 2025. Aude Cartier, dynamique présidente du réseau rappelle néanmoins des fragilités dues aux réductions constantes de budget comme la fermeture programmée des Eglises à Chelles, symbole d'une programmation exigeante et tremplin pour de nombreux artistes. Si l'heure est à la notion même d'hospitalité il n'empêche que la vigilance s'impose !
Particularité cette année, commande a été passée auprès de trois invités pour des interventions spéciales tout au long des parcours : Barbara Manzetti, chorégraphe et auteure, Philippe Artières, historien découvert à la Maison Rouge et l'équipe de Code Magazine 2.0. 
Du 30 mai au 5 juillet 2015, ce sont tous les week-end du petit-déjeuner au dîner, bal inclus ! qui vous attendent d'une périphérie à l'autre pour un arpentage singulier et poétique.

Avant-goût du 1er week-end les 30 et 31 mai : je serai présente !
Samedi 30 mai — de 11 à 20h

Tous a l'ouest !

LA TERRASSE, ESPACE D’ART DE NANTERRE

Exposition collective — Aire de repos


Sur le toit-terrasse “Aire de repos” s’offre comme un espace de contemplations, de détentes et de pauses, ouvert à tous dans un quartier d’affaires et de flux.
Avec Lizan Freijsen, Michèle Cirès-Brigand, Kristoff K.Roll, Christophe Robe, Jean-Luc Moulène + Elsa Tomkowiak dans la vitrine et Krijn de Koning
Evenement — Le Théâtre des négociations, Dans le cadre de Make it work 2015, du 29 au 31 mai
Nanterre-Amandiers et Sciences Po Paris organisent une simulation de négociation sur le climat avec 200 étudiants du monde entier.
LA MARÉCHALERIE, CENTRE D’ART CONTEMPORAIN DE L’ENSA-V, VERSAILLES
Exposition personnelle — Pascal Broccolichi, Seconde-lumière

LA GRAINETERIE, CENTRE D’ART DE LA VILLE DE HOUILLES

Exposition personnelle — Marie-Jeanne Hoffner, Le Pavillon

Bal à danser à tue-tête (sous la Verrière) avec le Bringuebal. Un bal populaire où venir battre du cœur et taper du pied !

Dimanche 31 mai — de 10 à 19h


NORTH BY NORTHEAST

FRAC ÎLE-DE-FRANCE, LE PLATEAU, PARIS petit dejeuner

A Personal Sonic Geology, une exposition de Mathieu Copeland et Philippe Decrauzat

ECOLE MUNICIPALE DES BEAUX-ARTS / GALERIE EDOUARD MANET, GENNEVILLIERS

Exposition personnelle — Artie Vierkant, Feature Description

Rencontre avec Lionel Balouin, commissaire de l’exposition


LES ÉGLISES, CENTRE D’ART CONTEMPORAIN DE LA VILLE DE CHELLES

Exposition personnelle — Nøne Futbol Club, Une saison en enfer
Déjeuner

ESPACE KHIASMA, LES LILAS 

Exposition personnelle — François Daireaux, Soudain, un léger mouvement dans l’ordre naturel des choses 
Apéritif festif

Tarif par parcours : Plein tarif 7€ Tarif réduit 4€ : étudiants, demandeurs d’emploi.
Inscrivez-vous !

 h15@tram-idf.fr / 01 53 34 64 43

Ce "festival Biennal" est soutenu par Le Ministère de la Culture et la Région Ile de France et de nombreux partenaires. TRAM fête ses 35 ans bientôt !



Une journée à Dunkerque : Frac Nord-Pas de Calais "Hôtel Dunkerque", "Americana" et LAAC avec Françoise Pétrovitch

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Tejo Remy, Chest of Drawers =You can't lay down your Memories 1991 Photo Marc Domage Droits réservés

Joe Colombo, Tubo 1969-70 Photo Emmanuel Watteau Ignazia Favata, Studio Joe Colombo

Nouvelle passerelle du Frac

Hedi Slimane, Flag (Untitled) 2007 Coll. Frac Nord-Pas de Calais

Cady Noland, Trashing Folgers 1993-94 Courtesy the artist/Coll. Frac Nord-Pas de Calais

Dennis Stock, Planet of the Apes 1967-2007 Courtesy the artist/Magnum Photos/Coll. Frac Nord-Pas de Calais

Danh Vo, Perrier 2010 courtesy the artist/Coll. Frac Nord-Pas de Calais

Françoise Pétrovitch, Allongé, 2014 Courtesy Semiose galerie, Paris.

Berlinde de Bruyckere, C.Reybrouck 1997 Courtesy l'artiste/Coll. Frac Nord-Pas de Calais

Françoise Pétrovitch, Garçon au squelette, 2013, lavis d'encre sur papier, 160 x 120 cm Photo : A. Mole. Courtesy Semiose galerie, Paris.

Retour au calme au Frac Nord-Pas de Calais après le départ forcé de son ancienne directrice, la belge Hilde Teerlinck dont nous découvrons deux expositions : Hôtel Dunkerque et Americana, très convaincantes ! Transformer le rez de chaussée en hall d'hôtel imaginaire telle est l'idée de la commissaire invitée Klara Wallner, galeriste à Berlin."Hôtel Dunkerque"joue des frontières désormais poreuses entre l'art et le design, en écho avec les collections du Frac. Dès la cafétéria/lobby c'est le duo Lang/Bauman qui nous accueille, tandis que le designer Jan Kath jalonne le living de tapis étonnants minimalistes et foisonnants que l'on ne peut fouler qu'avec des pantoufles, avant de découvrir en point d'orgue les tiroirs entremêlés de Tejo Remy. Délicieuse profusion d'objets décoratifs qui rappellent les mouvements européens Arts and Crafts, De Stijl ou Art nouveau. De nombreux catalogues consultables dans ce qui ressemblerait au coin bibliothèque, renvoient notamment à l'exposition itinérante "Destroy Design" co-produite avec le MUDAC de Lausanne et le Design Museum de Gand qui rappelait le rôle pionnier du Frac Nord Pas de Calais dans cette exploration d'un nouveau rapport aux objets via le contexte du postmodernisme, impliquant un changement radical et une osmose ou cannibalisation du design par l'art et vice et versa. Une appropriation qui rejoint et élargit les enjeux du ready made d'Olivier Mourgue à Tobias Ehberger, Jorge Pardo, John M. Armleder, Mathieu Mercier ou Sylvie Fleury. La photographie contribue largement aussi à ce renversement de la vision et de méthode avec Marcel Mariën, Arno Nollen ou Dirk Braeckman. Des zones de tension qui se révèlent fécondes interrogeant high et low culture, bon et mauvais goût, à l'instar du déplacement même du terme design, trop souvent galvaudé dans l'ère étendue de la communication visuelle. Une fois cette salle d'attente subversive traversée, l'ascension du bâtiment cathédral de Lacaton/Vassal peut commencer.

Par un jour de temps clair où la vue s'étend sur toute la côte d'Opale il y a une certaine magie à survoler du regard la toute nouvelle passerelle qui relie la digue du Malo au Grand Large, longue de 300m que je franchirai plus tard.

"Americana", titre emprunté à un poème de John Updike est l'autre versant d'une actualité riche. L'idée au delà de réunir des oeuvres acquises ces trente dernières années, est d'interroger la construction d'une mythologie collective au lendemain de la seconde guerre mondiale qui signe peu à peu l'hégémonie de l'art américain, relayée par des courants et phénomènes politiques complexes et contradictoires. Ainsi le rêve que tutoie un instant Gatsby le Magnifique tombe en cendres quand cette promesse de beauté se confronte à une réalité vulgaire et tapageuse. Une propension au désastre qui infiltre les ressorts optimistes et patriotiques fixés par le drapeau étoilé d'Hedi Slimane, l'un des emblèmes de l'exposition. Les "Chaises électriques" de Warhol fantomatiquement présentes à travers Joachim Grommek en sont l'autre pendant. Versant nostalgique d'une histoire d'identité et de violence incarnés par Collier Schorr (portraits d'adolescents allemands), Dennis Adams (26 photographies de Patricia Hearst devenue Tania à la suite de son enlèvement), Bruce Nauman (Violent Incident) ou Cady Noland (Trashing Folgers,vue théatralisée du ranch du bourreau célèbre Charles Manson). Taryn Simon interroge aussi la part obscure du mythe à travers le rôle de la CIA dans l'essor de l'Expressionnisme Abstrait, les cages pour malades mentaux du couloir de Mansfield ou le mouvement du KKK toujours actif dans le Maryland. Autre contrepied à l'American Dream, "Stuff" de Laurie Parsons qui pousse le graal consumériste jusqu'à l'obsolescence et l'oubli programmé. Mais en dépit de cette histoire contrastée (vision floue des sites militaires de Trevor Paglen), les Etats Unis restent un eldorado en témoigne la video du vénézuélien Javier Téllez ou le drapeau doré du Vietnamien Danh Vo fait de rebut comme pour en souligner sa fragilité. Ainsi de la chute des idéaux et mythes fondateurs, l'Amérique, proche et lointaine,puissante et vulnérable continue d'inspirer des générations d'artistes, natifs ou exilés. Americana dans ses tensions et visions fragmentées incarne excès et contrastes. Une perspective critique et un portait pluriel qui relève le défi !

Le Frac au delà de cette ambitieuse programmation remplit également son rôle au sein du territoire invitant régulièrement des artistes en résidence et nouant des partenariats avec de nombreuses associations locales à travers des projets pilotes et expérimentaux que le public peut suivre dans les restitutions prévues en ateliers. Un engagement sur le terrain qui rejoint naturellement la philosophie sociale d'un Frac.

Nouveau signe de ces synergies locales, le parcours sonore conçu par l'artiste Rainier Lericolais entre le Frac et le LAAC, voyage vers l'ailleurs et l'histoire de Dunkerque. Des sacs à dos pédagogiques sont également proposés pour les plus jeunes !

"Se fier aux apparences", Françoise Pétrovitch
Après cette traversée au "son des dunes" je retrouve l'emblématique silhouette du LAAC, Lieu d'art et d'action contemporaine au milieu de son jardin de sculptures et d'eau. Prolongeant sa politique d'interrogation de sa collection des années 1950 à 1980 offerte par Gilbert Delaine, carte blanche est faite aujourd'hui à l'artiste Françoise Pétrovitch qui de concert avec Richard Schotte, responsable du département Art et Médiation, amorce un dialogue avec des oeuvres du lieu mais également et c'est une première avec le Frac. Un champ des possibles rythmé en 5 séquences qui propose une histoire commune entre les deux institutions dans les alvéoles du bâtiment. Sous le titre malicieux "Se fier au apparences"l'artiste bouscule et ose une confrontation entre une vision sensible et charnelle et une autre plus conceptuelle qui interroge la place du corps, la fragilité d'une présence, la mémoire et ses déplacements,l'invisible, le transitoire scandée par des citations de penseurs. Le dessin de Françoise et du cabinet d'art graphique est le fil conducteur qui nourrit cette cartographie intérieure ténue et fragile où se cotoient François Morellet, On Kawara, Gérard Schlosser, Christian Boltanski, Judy Linn, Peter Saul, Alighiero Boetti ou François Arnal. Un ensemble perpétuellement en mouvement et en devenir que vient compléter la vidéo récente de l'artiste "Entrée libre" mise en abyme intérieure/extérieure. Invitation à une déambulation entre tensions et fulgurances.


Infos pratiques :

Hôtel Dunkerque
jusqu'au 25 octobre 2015

Americana, Visions personnelles de la culture américaine dans la collection du Frac Nord-Pas de Calais

jusqu'au 30 août 2015

FRAC Nord-Pas de Calais

503 avenue des Blancs de Flandres, Dunkerque (59)

FRAC NORD-PAS DE CALAIS


"Se fier aux apparences", Françoise Pétrovitch rencontre les collections du LAAC et du Frac

jusqu'au 20 septembre 2015

LAAC : Lieu d'art et d'action contemporaine,

Jardin de sculptures, Dunkerque (59)

Musées de Dunkerque : LAAC


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A Versailles, classique et contemporain de concert pour le tricentenaire de la mort du Roi Soleil !

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Le Bassin de Latone restauré, mai 2015

LA Dance Project, la compagnie de Benjamin Millepied pour O’de, une pièce créée pour l’occasion par Julia Eichten (© Château de Versailles)

Les Belles Danses de Jean-Michel Othoniel, Bosquet du Théâtre d'eau © Château de Versailles

Vue de l'entrée du Bosquet du Théâtre d'Eau, Jean Cotelle le Jeune (1642-1708)
Versailles, châteaux de Versailles et Trianon ©RMN Grand Palais

Eblouissantes restaurations du Bassin de Latone et du Bosquet du Théâtre d'Eau, deux renaissances qui réconcilient classique et contemporain, grâce à de généreux mécènes : la fondation suisse Philanthropia pour les ors de Latone et la maison Van Cleef and Arpels pour une vision néo-baroque de la danse par Jean-Michel Othoniel. L'on rejoue les fastes de Le Nôtre pour le tricentenaire de la mort du Roi Soleil ! Pièce maîtresse du système hydraulique de Versailles, le chantier de la fontaine de Latone a necessité pas moins de 8 M d'euros et deux ans de travaux, tandis qu'une version plus contemporaine signait au même moment la renaissance du Bosquet du Théâtre d'Eau.
Le paysagiste Louis Benech choisit pour cette aventure de s'associer à l'artiste français Jean-Michel Othoniel qui conçoit des ornements pour le bassin inspirés de l'écriture du ballet commandé par Louis XIV au spécialiste en la matière Raoul Feuillet. Une écriture complexe qu'il déchiffre et revisite à sa manière faisant appel au talent de la chorégraphe Julia Eichten et les danseurs de la compagnie du L.A Danse fondée par Benjamin Millepied, alors aux Etats Unis. Ainsi du faisceau de 3 cascades jaillit cette impulsion nouvelle, tandis que ses perles géantes de Murano, marque de fabrique de l'artiste, créent métamorphoses et entrelacs. Une épiphanie où la nature aura toute sa place quand les plantations s'incarneront davantage. Subtile et consensuelle création qui devrait rallier tous les publics sensibles ou non à l'art contemporain. En attendant le prochain geste plus monumental et éphémère d'Anish Kapoor, Versailles poursuit sa mue bravant les polémiques et survivant à toutes les tempêtes. Une année festive, le roi danse !

Infos pratiques :

Les Belles Danses, JM Othoniel et les sculptures fontaines
un jardin contemporain par Louis Benech

Ouvert tous les jours à partir du 12 mai 2015. Mises en eaux exceptionnelles toutes les heures de 10h à 18h du 12 au 25 mai, puis lors des Grandes Eaux.


Bosquet du Théâtre d'Eau - Château de Versailles



Découvrez le making of :

Othoniel Studio - /// VERSAILLES / LES BELLES DANSES ///...




Sèvres Outdors 2è édition et parcours contemporain Sèvres Cité de la Céramique

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Photo montage, Sèvres Outdors 2015 ©CERA
©Sylvain Rousseau, ©Emilie Brout et Maxime Darion,©Georges Tony Stoll,©Romain Pellas, ©Katinka Bock, ©Vivien Roubaud

Choisissez une journée ensoleillée pour goûter aux jardins de la Cité de la Céramique de nouveau investis par Galeries Mode d'Emploi qui s'associe cette année avec CERA, compagnie d'expérimentation et de recherche en art. Fort de son succès désormais inscrit dans l'agenda parisien et francilien, Sèvres Outdors 2015 ce sont 23 galeries de l'association GME participantes et 27 oeuvres d'artistes de tous horizons et pratiques, auxquels s'ajoute la sculpture de Johann Creten "Grande vague pour Palissy", réalisée lors de sa résidence à Sèvres de 2003 à 2006. Un parcours en extérieur atypique qui réserve bien des surprises, parmi lesquelles je retiens : l'oeuvre Dérives d'Emilie Brout et Maxime Darion dont le personnage principal l'eau résonnait bien en ce vernissage pluvieux où l'on ne pouvait pas se réfugier Pavillon Pompadour contrairement à l'an passé ! Ces 2000 séquences en flux constant agissent comme un fluide sur nos consciences, des "Dérives"générées par un algorithme que l'on tente vainement de déchiffrer mais dont la logique reste imparable. Vivien Roubaud, prix Révélations Emerige 2014, et ses machines "a-productives"dont le dysfonctionnement devient force créative mêle ici apesanteur et légèreté aérienne du ballon avec une grande poésie dans une étrange chorégraphie flottante sur la pelouse, tandis que Ryan Gander interroge les différents régimes d'apparition avec une rare subtilité et mélancolie. Delphine Coindet (actuellement exposé au Credac d'Ivry) nous livre une parcelle de son vocabulaire singulier et ambivalent à la suite de sa collaboration avec le CIRVA de Marseille.Les "Sculptures folles" de Goeges Tony Stoll et ses parasols renversés et couverts d'or rejouent l'idée de la performance, tandis que "Last Day Bed"de Mathieu Mercier interroge la monumentalité actuelle dans un déplacement puissant. Anne Wenzel qui a justement choisit la céramique comme champ d'expression est l'idéale transition avec le parcours contemporain de Sèvres Cité de la Céramique qui propose un nouveau regard sur les collections à partir de 200 oeuvres sorties des réserves. Enfin, Corée Mania et son volet contemporain avec les oeuvres de deux artistes : Yik-Yung Kim et Yeun-Kyung Kim mérite le détour. 

Twittons, parlons en sur les réseaux à l'image de Sylvain Rousseau et son volatile, unique inséparable, un peu comme nous face à ces nouveaux miroirs face auxquels on reste finalement très seuls !

Liste des artistes et galeries participant à l’exposition Sèvres Outdoors 2015 :
 
Vincent Barré – Galerie Bernard Jordan
Katinka Bock – Galerie Jocelyn Wolff
Emilie Brout &Maxime Marion – Galerie 22,48m2
Delphine Coindet – Galerie Laurent Godin
Paz Corona – Galerie Les Filles du Calvaire
Johan Creten – Sèvres – Cité de la céramique
Dewar & Gicquel – Galerie Loevenbruck
Fabien Giraud & Raphaël Siboni– Galerie Loevenbruck
Ryan Gander – GB agency
Joseph Havel – Galerie Gabrielle Maubrie
Thibault Hazelzet – Galerie Christophe Gaillard
Itvan Kebedian – Galerie Dominique Fiat
Mathieu Mercier – Galerie Torri
Yue Minjun – Galerie Daniel Templon
Romain Pellas – Galerie Jean Brolly
Younès Rahmoun – Galerie Imane Fares
Vivien Roubaud – Galerie In situ/Fabienne Leclerc
Sylvain Rousseau – Galerie Triple V
Hans Schabus – GDM, Galerie des Multiples
Georges Tony Stoll – Galerie Jérôme Poggi
Clémence Van Lunen – Galerie Polaris
Jacques Vieille - Galerie Bernard Jordan
Anne Wenzel – Galerie Suzanne Tarasiève Paris
Zoé Williams – Galerie Antoine Levi
Galerie Martine Aboucaya
Galerie Eric Dupont
Galerie Claudine Papillon



Infos pratiques :


Sèvres Outdoors 2015
Exposition en extérieur, jardins de Sèvres Cité de la Céramique
 2 place de la Manufacture
92310 Sèvres
Du 20 mai au 25 octobre 2015
Entrée libre dans les jardins de 10h à 17h.


Parcours contemporain, un nouveau regard sur les collections 

Corée Mania, une saison coréenne à Sèvres
Yik-Yung KIM & Yeun-Kyung KIM, du 20 mai 2015 au 4 janvier 2016
Le commissariat du volet contemporain est assuré par Frédéric Bodet, chargé des collections contemporaines à Sèvres.


http://www.sevresciteceramique.fr/


Sèvres Outdoors 2015 | Facebook





Le devoir de la mémoire : Germaine Tillion,Geneviève de Gaulle Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay au Panthéon

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De gauche à droite : Jean Zay, Germain Tillon,Geneviève de Gaulle Anthonioz et Pierre Brossolette  ©Ernest Pignon-Ernest

Affiche de l'exposition "Quatre vies en résistance"©CMN

Quatre portraits à la hauteur de l'hommage grandiose de la patrie signés Ernest Pignon-Ernest, dont le trait s'enflamme pour la cause et habille le péristyle du Panthéon. "Quatre vies en résistance"et l'exposition du Centre National des Monuments Nationaux qui s'ouvre dans le transept nord, interactive et numérique. Faisant entrer deux hommes et deux femmes cette panthéonisation de la stricte parité souligne la part manquante de nombreuses femmes dans l'histoire nationale, notamment dans la Résistance où elles ont joué un rôle clé. Les profils très différents de nos héros incarnent cette faculté du mouvement à attirer des individus et trajectoires parfois inconciliables. Une pluralité de l'armée de l'ombre qui a le mérite d'être soulignée dans le choix notamment de Jean Zay,ministre sous le Front Populaire qui sera tué par les agents de la Milice le 20 juin 1944 et Pierre Brosolette, journaliste,arrêté par la Gestapo en février 1944 qui se donne la mort volontairement. Geneviève de Gaulle Anthonioz et Germain Tillon connaîtront toutes deux les horreurs des camps.
Mais que veut dire encore aujourd'hui entrer en résistance ? Alors que les événements de janvier ont éveillé un sursaut national, il est important de mesurer la portée de tels symboles sur les consciences. Une étape dans la féminisation de la mémoire et dans le quinquennat de François Hollande, conscient de l'impact d'une telle cérémonie. Un dispositif réglé au millimètre qui met l'accent sur la volonté d'incarner l'union nationale. "Faire entrer le peuple au Panthéon" tout comme l'avait déjà suggéré l'artiste JR avec ses 4000 portraits d'anonymes. L'occasion enfin de redécouvrir cette fabrique de l'histoire, ce temple souvent méconnu des français. 

Infos pratiques :

Exposition Quatre Vies en résistance, Panthéon
(Centre des Monuments Nationaux)
du 28 mai 2015 au 10 janvier 2016

Site dédié :

http://www.quatreviesenresistance.fr/

Réseaux sociaux :
@leCMN  #Panthéon

Magnifique livre pour compléter : Jérôme Garcin, Le Voyant (Gallimard) combattant de la 1ère heure, aveugle, déporté, professeur et écrivain. Jacques Lusseyran dont aucune plaque ne célèbre le nom.





Choices Collectors Weekend 29-31 Mai 2015

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©Eric Rondepierre, Marie Denis,Otobong Nkanga, João Vilhena, Morgane Tschiember, Geneviève Claisse,Pratchaya Phinthong. 

Fort du succès de la 1ère édition en 2014, plus de 3000 visiteurs en 3 jours, Choices 2015, dirigé par Marion Papillon, accueille 10 nouvelles galeries pour un parcours dans toute la capitale et l'exposition collective au Palais de l'Ecole des Beaux Arts.

Saint Germain,Belleville, Pantin, Louise Weiss, Palais Royal et le Marais seront les épicentres d'un week-end rythmé par de nombreux vernissages et  temps forts, parmi lesquels l'exposition collective de Suzanne Tarasiève au Loft 19 (Mais que sait-on précisément ?..) et rue Pastourelle (Summertime), l'inauguration du nouvelle espace de la galerie Crèvecoeur 9 rue des Cascades, la présentation de deux films inédits tournés à la galerie Air de Paris de Brice Dellsperger, la présentation du travail d'Alain Fleischer par Dominique Paini chez Françoise Paviot, l'exposition collective "La femme de trente ans"à Art:Concept, "les Galeristes à l'oeuvre" chez Eva Hober, Joao Vilhena chez Alberta Pane, le solo show de Simon Collet chez Bertrand Grimont, Le Corbusier à la galerie Zlotowski, la proposition de Pascale Marthine Tayou pour Olivier Robert...
Alfred Pacquement assure le commissariat de l'exposition Palais des Beaux Arts où chacune des 40 galeries participantes met à l'honneur l'un de ses artistes. Une occasion unique de fédérer un ensemble exceptionnel d'acteurs et de collectionneurs de 12 nationalités différentes.


CHOICES est organisé en partenariat avec :Beaux-Arts de Paris, Hôtel Le Meurice, Fondation d’entreprise Ricard, Mairie de Paris, Paris Musées / les Musées de la Ville de Paris, Musée Bourdelle, Jeu de Paume, Institut français, Aesop, Silencio.


Infos pratiques :

EXPOSITION
40 ARTISTES
Palais des Études, Beaux-Arts de Paris
Accès 14, rue Bonaparte, Paris 6e
samedi 30 et dimanche 31 mai de 12h à 19h
entrée libre
PARCOURS
40 GALERIES
vendredi 29 – samedi 30 – dimanche 31 mai
12h – 19h
Plan interactif ICI
Programme détaillé ICI

http://www.choices.fr/



La beauté sera convulsive ou ne sera pas par Marlene Dumas @Fondation Beyeler

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Marlene Dumas For Whom the Bell Tolls, 2008
Huile sur toile, 100x90 cm
The Rachofsky Collection et the Dallas Museum of Art 
© Marlene Dumas Photo: Peter Cox, © 2015, ProLitteris, Zurich

Marlene Dumas The Teacher (Sub A), 1987 
Huile sur toile, 160 x 200 cm 
Collection privée 
© Marlene Dumas Photo: Peter Cox, © 2015, ProLitteris, Zurich


Marlene Dumas The Swan, 2005
Huile sur toile, 110 x 130 cm 
Courtesy gallery Koyanagi
© Marlene Dumas Photo: Peter Cox 
© 2015, ProLitteris, Zurich

Marlene Dumas The Painter, 1994 
Huile sur toile, 200 x 100 cm 
The Museum of Modern Art, New York, don partiel et promis de Martin et Rebecca Eisenberg 
© Marlene Dumas 
Photo: Peter Cox, © 2015, ProLitteris, Zurich

Elle est aussi lumineuse que ses oeuvres sont ténébreuses, Marlene Dumas l'une des artiste femmes vivantes les plus chères au monde dont la vaste rétrospective de la Fondation Beyeler dresse un portrait contrasté. Co-produite par le Stedelijk Museum d'Amsterdam et la Tate Modern de Londres, l'exposition retrace son parcours de sa naissance dans la lointaine Afrique du Sud qui l'a profondément marqué à la Hollande où elle s'exile et vit toujours, à travers plus de 100 peintures, dessins et collages mais aussi extraits de son oeuvre littéraire (poésies,déclarations, essais), l'autre pendant indispensable pour appréhender sa création. Alors que l'exposition phare de Gauguin se termine à la fin du mois avec le record du quart de million de visiteurs franchi, c'est un privilège de pouvoir comparer deux immenses artistes mus par des obsessions communes, que sont : la place du corps, l'innocence perdue, un certain goût pour le primitivisme, la sensualité, la femme captive, humiliée ou l'amazone affranchie. Mais alors que Gauguin fait vibrer et triompher la couleur, chez Marlène Dumas il s'agit plutôt d'opposer les nuances froides et chaudes, comme pour mieux révéler l'ambiguité de ce qui est représenté. "L'image comme un fardeau", titre de la rétrospective qui renvoie aussi au titre d'une oeuvre, terrible de 1993 où un homme porte le poids du corps de la femme aimée, défunte sans doute, perclus de douleur et de culpabilité. Cette scène inspirée du film Camille de Geoge Cukor avec Greta Garbo et Robert Taylor est construite selon les principes de la tradition occidentale des Piéta mais recèle une magie et aura singulièrement déconcertantes. Quel sera le prix à payer pour cette "livre de chair"?...
Dès la première salle qui agit comme un prélude avec trois tableaux clés "The Painter","The Sleep of Reason" et "Helena's Dream"on comprend que le questionnement ne fait que commencer. Entre rejet, fascination et surconsommation la perception des images est au coeur de sa quête : "il y a l'image (la photographie qui sert de source) par laquelle on commence, et l'image (le tableau peint) sur laquelle on s'arrête, et les deux ne sont pas identiques. J'ai voulu accorder plus d'attention à ce que la peinture fait de l'image, et ne pas seulement tenir compte de ce que l'image fait de la peinture.", déclare t-elle.Et c'est parce que Marlene Dumas a vécu la censure des images pendant l'Apartheid qu'elle ne découvre les oeuvres d'art qu'à travers des reproductions, processus qu'elle réinjecte dès le début de sa démarche artistique.Le cinéma de la Nouvelle Vague qui la passionnera plus tard à Amsterdam explique ses cadrages en gros plan de visages zoomés à l'excès, décontextualisés jusqu'à en devenir irreconnaissables. Ainsi il en va du destin des icônes de notre temps diluées dans le flux perpétuel de l'instantanéité mais là où cela se complique c'est de voir côte à côte Osama Ben Laden et son fils ou Naomie Campbell et Marie Madeleine pêcheresse (Magdalenas).
"Evil is banal"(1984) et la beauté se cache aussi dans cette noirceur là. Même dualité avec "Dead Girl"inspirée d'une coupure de presse à propos de cette jeune terroriste abattue en pleine action ou avec "Stern" dont les accents chromatiques signent une ode funèbre à Ulrike Meinhof,confondatrice du groupe terroriste de la RAF, retrouvée morte ou suicidée dans sa cellule. Epaisseur de l'histoire et densité par ce contraste renforcé entre ce visage et ce fond noir. Enfant blanc et enfant noir "Reinhardt's Daughter" et "Cupid" tandis que l'Ange Bleu d'Amy Winehouse flotte et nous enveloppe. The "kiss" (2003) a un goût mortifère et Blanche Neige endormie "Snowwhite and the Broken Arm" fait penser aux dormitions du Christ dont la mise en scène vise la lamentation. Mais de ces maux dont souffre le monde surgissent des héros ou héroïnes telle Pauline Lumumba qui défile seins nus dans les rues de Kinshasa en guise de deuil et protestation face à l'assassinat de son mari,emblème de la jeune république du Congo par l'aide des puissances occidentales. Dans son panthéon féminin on compte Charlotte Corday, Marilyn Monroe ou Romy Schneider et dans le versant masculin Alan Turing, chercheur et homosexuel persécuté ou Tennessee Williams. Leur visages deviennent presque délavés comme si on avait oublié la cause de ceux mis au ban de la grande histoire. Non pas dénoncer mais ne pas oublier, même si certaines images restent partiellement indéchiffrables volontairement. "L'art n'est pas un miroir", scande t-elle. Conscience d'un échec programmé ou comment "mesurer sa propre tombe"peinture redoutable de ce corps suspendu sur un fil face au vide. Au néant. Gravité de l'instant. La beauté sera convulsive ou ne sera pas chez Marlene Dumas et le fardeau des images devient le fardeau de la vie. Finalement la question qui demeure ne serait-elle pas : Pour qui sonne le glas  ? (For whom the Bell Tolls ?2008)


Infos pratiques :


Marlene Dumas, The Image as Burden

Fondation Beyeler

Commissariat : Theodora Vischer, Senior Curator de la Fondation Beyeler

jusqu'au 6 septembre 2015


http://www.fondationbeyeler.ch/fr

Catalogue de l'exposition avec chronologie intéressante d'événements politiques, culturels et biographiques.196 pages, 35€, éditions Hatje Cantz

Programmation en résonance avec Patti Smith en guest star !






L'hospitalité avec Tram à la Terrasse et aux Amandiers (Nanterre), la Maréchalerie (Versailles) et la Graineterie (Houilles) : du petit-déjeuner au bal à danser !

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©Tram :Hospitalités 2015, journée du 30 mai


"Tous à l'Ouest" pour le 1er week-end d'Hospitalités 2015 où nous démarrons notre parcours par une évocation de la répression meurtrière par les forces de l'ordre d'une manifestation du FLN  à Nanterre le 17 octobre 1961. Une façon pour l'historien Philippe Artières qui nous accompagne de détourner le concept pour donner à voir les "hostilités"qui jalonnent l'histoire francilienne. Le bidonville de la folie à Nanterre aux condition déplorables d'accueil sera également évoqué plus loin pendant notre trajet en bus vers Versailles. Une pause salutaire au nouvel espace d'art La Terrasse avec Aire de repos, un contrechamp spatio temporel à l'environnement des working alcoholic des alentours (les silhouettes de la Défense veillent) et une invitation à décélérer le rythme ! Sieste sonore (Kristoff K.Roll), relecture d'A la Recherche du Temps perdu (Michèle Cirès-Brigand), moments de paysage par Jean-Luc Moulène, Mousses et autres moisissures de Lisan Freijsen comme des vanités en croissance et dehors la vitrine investie par Elsa Tomkowiak en champs chromatiques évolutifs. Prisme élargi, traversé où le rêve, les souvenirs, la méditation le disputent au temps efficace et rationnalisé ambiant. 

Puis arpentage jusqu'au théâtre des Amandiers qui donne à voir un autre point de vue sur la ville, jalonné de prairies et autres espaces encore vierges, tandis que les tours Nuage de la cité Pablo Picasso invitent à l'imaginaire. Nous débouchons dans les herbes folles sur MAKE IT WORK inscrit sur la façade de côté de l'emblématique bâtiment des Amandiers qui avant de devenir Centre Dramatique National a traversé de nombreuses vicissitudes. Patrice Chéreau habite encore le lieu et nous avons la chance de découvrir ses ateliers de production ayant servi pour les décors de la Reine Margot notamment, où les négociateurs en herbe viennent se reposer entre deux débats sur le climat. Mais de quoi s'agit-il exactement ? D'un projet inédit et grandeur nature, conçu par le programme d'art expérimental de Sciences Po et de l'équipe du théâtre pour dresser des solutions avant la 21è conférence Paris Climat (COP 21) de décembre prochain. Une agora géante où étudiants et chercheurs du monde entier viennent débattre, s'affronter et si possible dessiner des accords. 

Puis nous repartons vers Versailles pour découvrir à la Maréchalerie le projet de Pascal Broccolichi. A partir de captations hydrophoniques et électroacoustiques réalisées dans les bassins du château de Versailles. Autre temps, autre pratique il s'agit ici de capter des phénomènes sonores inouis. Nous sommes plongés dans un théâtre d'ondes dans une semi obscurité où l'on distingue une cimaise noire percées d'alvéoles acoustiques et des sphères en verre soufflé, fruit de sa récente résidence au CIRVA de Marseille. 

Il est temps de reprendre la route pour Houilles qui pendant longtemps accueillait le centre de commandement des sous-marins nucléaires, comme nous le rappelle notre historien à bord Philippe Astières qui propose de nouvelles réactivations d'archives en guise de protestation. A la Grainterie nous attend Marie-Jeanne Hoffner et son hommage au Pavillon de Mies Van der Rohe. Une exposition sur mesure de l'in situ où l'expérience du lieu se confond avec le prisme du corps dans un va et vient perspectif et sensible. L'empreinte, la photographie, le dessin participent de cette évocation face aux sensations qu'elle ressent dans le pavillon allemand à Barcelone construit pour l'exposition internationale de 1929. Une icône de l'architecture typique du Bauhaus qu'elle redécompose et réinterprète. A noter qu'aucune réalisation de Mies Van der Rohe n'est présente en France, c'est donc une première en quelque sorte ! Une ambition d'un art total qui a influencé des générations d'architectes et de designers. 

Place au bal pour terminer la journée ! Une réussite où passé et présent agissent de concert sur ce territoire de l'art francilien dans ce modèle de réseau qui fêtera bientôt ses 35 ans. Poursuite le lendemain "North by Northeast" avec le Frac Ile de France, l'Ecole municipale des Beaux Arts Edouard Manet à Gennevilliers, les Eglises de Chelles dont ce sont les derniers instants et l'espace Khiasma. 

Et de nombreux autres rendez-vous prochains ...programme ICI

Inscrivez-vous !

tram - - Hospitalités 2015

c'est jusqu'au 5 juillet !



Germaine Krull et Valérie Jouve, vies de photographie

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Germaine Krull, Autoportrait avec cigarette, 1925. Centre Pompidou MNAM-CCi ©Estate Germaine Krull, Museum Folkwang, Essen

Germaine Krull, Les Mannequins, 1928 Amsab-Institut d'histoire sociale Gand ©Estate Germaine Krull, Museum Folkwang, Essen


Germaine Krull, Nus, Collection Dietmar Siegert ©Estate Germaine Krull, Museum Folkwang, Essen


Germaine Krull, Germaine Krull dans sa voiture, Monte-Carlo 1937, Anonyme Museum Folkwang, Essen. © Estate Germaine Krull, Museum Folkwang, Essen


Valérie Jouve Sans titre (Les Personnages avec E.K.)
1997-1998 © Valérie Jouve / ADAGP, Paris 2015. Courtesy galerie Xippas, Paris


Valérie Jouve Sans titre (Les Façades)
2003 © Valérie Jouve / ADAGP, Paris 2015. Courtesy galerie Xippas, Paris


Les Sorties de bureaux
1998-2002 © Valérie Jouve / ADAGP, Paris 2015. Courtesy galerie Xippas, Paris


Valérie Jouve, Sans titre
2014-2015 © Valérie Jouve / ADAGP, Paris 2015. Courtesy galerie Xippas, Paris



Activiste, voyageuse, engagée Germaine Krull est avant tout libre. Celle que Man Ray décrivait comme son égale et ses amis le "chien fou"est un aventurière qui traverse les avant-gardes telle une météorite (sa carrière est courte et elle quitte tout pour devenir la gérante du mythique Oriental à Bangkoken 1946). De Munich,Berlin, Amsterdam et enfin Paris où elle se pose c'est son esprit fantasque qui commande et dès son adolescence "aux moeurs très libres" comme le souligne Michel Frizot, commissaire de cette captivante exposition du Jeu de Paume. Des nus érotiques aux "fers"de la vie moderniste qui la font entrer dans la "Nouvelle Vision" elle innove avec ses cadrages en plans serrés et ses angles de vus inhabituels. Pionnière du reportage pour le magazine VU elle s'attache au Paris populaire, aux petites gens, à la "zone", aux clochards, privilégiant la proximité avec le sujet grâce à son Icarette et se détachant de toute revendication esthétique dans la lignée du Bauhaus. Sa collection de mains, sa série sur les superstitions, la Folle d'Itteville pour Simenon, premier photo-roman incarnent une étrangeté proche des surréalistes qu'elle fréquente. L'automobile est son hobby et elle demandera à Peugeot d'être payé d'une 201 à la suite d'une commande. Ses audaces rivalisent avec son goût pour la vitesse et le nombre de ses livres photographiques. En 1940 elle rejoint la France libre du Brésil et est envoyée à Brazzaville trois ans plus tard pour y fonder un service de propagande avant de passer à Alger et de participer au débarquement des Alliés en Provence. Elle poursuivra en Asie sa vocation de reporter avant de s'éteindre en Allemagne en 1985 sans ressources et ayant perdu bon nombre de ses clichés. Si son oeuvre reste peu connue et exposée (trois rétrospectives à ce jour) justice est faite dans cette approche à la fois thématique et chronologique qui au delà de l'aspect moderniste s'attache à souligner le destin très singulier de la photographe. Un évènement !

Première exposition monographique de Valérie Jouve, "Corps en résistance" a été pensée par l'artiste comme une composition musicale où le spectateur prend part aux séquences photographiées et filmées. Prenant toujours comme point de départ des espaces habités, chaque image accompagne une réflexion sur le dialogue invisible entre le corps et l'architecture. Une alchimie qui s'opère, singulière et individuelle entre l'espace et la figure où il est question de physicalité et corporalité de l'image. L'anthropologie qu'elle étudie avant de devenir photographe et cinéaste irrigue ses recherches qu'elle dépasse dans un langage plus poétique visant à produire un mouvement ininterrompu, la chorégraphie et la musicalité devenant partie prenante de son oeuvre autour de la notion de corpus d'images (les Personnages, les façades, les passants, la rue, les situations, les arbres, les figures..).Une forme de narration ouverte intervient alors notamment au moment de la monstration et du montage, le spectateur pouvant se laisser embarquer à la lumière d'autres images. C'est ce que privilégie le parcours qui s'achève sur une dernière épopée, celle d'une chanteuse de bleues vagabonde partie de France pour le Guatemala.

Pari gagné pour ce rapprochement inédit de deux visions féminines de la photographie !

Au sous-sol (programmation Satellite 8) "l'Homme caoutchouc" du cambodgien Khvay Samnang ne convainc pas tout à fait même si l'acte de résistance aux défrichements forcenés est louable.


Infos pratiques :

Germaine Krull, Un destin de photographe

Valérie Jouve, Corps en résistance

jusqu'au 27 septembre 2015

Galeries nationales du Jeu de Paume

1 place de la Concorde, 75008 Paris

http://www.jeudepaume.org/

Programme d'activités en résonance : table-ronde, rencontre avec les commissaires, visites en famille...


Renversant Pablo Reinoso ! @Maison Amérique Latine

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©Pablo Reinoso Studio


Pendant la semaine des Designers Days, La Maison de l'Amérique Latine poursuit son champ d'investigation autour du fil avec le franco-argentin Pablo Reinoso qui investit totalement le lieu pour donner à voir "Un monde renversé". Cette exposition monographique conçue avec Jérôme Sans, le commissaire rejoue plus de 30 ans de la démarche d'un artiste qui a su réconcilier et créer des ponts entre l'art et le design à une époque où cela n'était pas courant. S'inscrivant dans la lignée minimaliste de Walter De Maria il revendique aussi les influences de la peinture baroque, inventant une sorte d'écriture céleste fait d'ellipses, de boucles, d'arabesques et défiant les lois de la gravité. Alors qu'il se forme dès l'âge de 10 ans dans l'atelier de son grand-père français à Buenos Aires, c'est au contact de nombreux chorégraphes qu'il met au point sa technique, ce filage de la danse qu'il transpose ensuite dans la matière, passant du métal et du bois à l'air avec l'aide de ses compagnons aux ateliers de la Fondation de Coubertin en Vallée de Chevreuse. Des fameux "Spaghetti Benches"bancs polymorphes à "Two for tango"une version du tableau de Diane de Poitiers aux "Trois grâces"il est question du cadre dans l'histoire de l'art et de pulsion du désir. Commande spéciale "le banc Saint Germain" pour la cour de la Maison de l'Amérique Latine aux exceptionnelles courbes ovales se veut en conversation avec l'architecture exceptionnelle de l'hôtel particulier Amelot de Gournay,monument historique ayant conservé son aspect d'origine. Une réflexion autour de l'environnement, citadin ou non qui anime l'artiste depuis toujours. Fantaisiste, chaotique, effrayant l'idée est de renverser les perspectives à l'aide d'objets qui agissent telles des métaphores. L'assise devient le fétiche indomptable pour ce sculpteur malicieux qui a su trouver un nouveau terrain de jeu ! A ne manquer sous aucun prétexte...

Infos pratiques :

Pablo Reinoso
Un monde renversé

Maison de l'Amérique Latine

jusqu'au 5 septembre 2015

217 Bd Saint Germain 75007 Paris

http://mal217.org/

Prochainement, retrouvez Pablo Reinoso à la Maison Rouge pour "My Buenos Aires" exposition collective qui démarre le 20 juin.










Ashes to ashes, 2002, wood, variable dimensions, Installation at Casa de America, Madrid, Spain, Photo credit : Philippe ChancelAshes to ashes, 2002, wood, variable dimensions, Installation at Casa de America, Madrid, Spain, Photo credit : Philippe Chancel

Anish Kapoor met le feu aux poudres à Versailles !

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Anish Kapoor, "Sky Mirror", 2013Kapoor Studio / Kamel Mennour and Lisson Gallery / Photo: Fabrice Seixas

Anish Kapoor, "C-Curve", 2007. Kapoor Studio / Kamel Mennour and Lisson Gallery / Photo: Fabrice Seixas

Anish Kapoor,  "Sectional Body Preparing for Monadic Singularity", 2015Kapoor Studio / Kamel Mennour and Lisson Gallery / Photo: Fabrice Seixas

Anish Kapoor, "Descension", 2014Kapoor Studio and Kamel Mennour / Photo: Fabrice Seixas

Anish Kapoor,  "Shooting into the Corner", 2008-9, Kapoor Studio / Tadzio

Tronquer les perspectives, troubler l'ordre établi, réveiller les forces obscures, contredire la perfection géométrique, révéler l'abjection cachée, telle est la mission que s'est fixée le sculpteur anglo-indien Anish Kapoorà l'invitation de Catherine Pégard, présidente du château et domaine national de Versailles. Représentant le Royaume Uni à la Biennale de Venise, lauréat du prestigieux Turner Prize, il a depuis été anobli par la Reine et est devenu une star du marché avec pas moins de 4 galeries revendiquant sa promotion et diffusion. En France c'est Kamel Mennour qui le représente et le triomphe de Versailles est un peu le sien, n'ayant pas eu jusqu'à présent cet honneur excepté avec Lee Ufan l'année dernière. Mais alors que le Coréen agissait avec dosage et subtilité, Anish Kapoor sème le chaos et la fureur tel un ogre insatiable qui se cache sous une courtoisie de bon aloi.
"Je vais écorcher le Tapis vert, l'éventrer tel un corps démembré, le dépouiller. Supprimer son ordre vert et le transformer en un Dirty Corner" une déclaration qui déclenche immédiatement la polémique renforcée par le résultat saisissant de cet organe démesuré dans l'axe de la grande perspective. Baptisé aussitôt le vagin de la Reine, l'oeuvre pour l'artiste renvoie à la Déesse mère originelle dispensatrice de vie et de mort, comme le rouge carmin omniprésent. Son Leviathan au Grand Palais n'avait pas soulevé un tel rejet du public, sans doute parce qu'on pouvait physiquement le vivre de l'intérieur. Et que dire du grand cube vertical posé en plein milieu du Bosquet de l'Etoile percé d'orifices écarlates ? "Il a une grande habileté à jouer des contrastes" comme le souligne Alfred Pacquement, commissaire de cette aventure et gage de crédibilité morale. Si tout n'est qu'une illusion savamment entretenue pour le faste d'un roi, il est temps de s'attaquer à ses ressorts souterrains à commencer par tous les miroirs environnants, dont l'effet démultiplié sur le Parterre d'eau (Sky Mirror) et la terrasse du château (C-Curve) traduit un monde éphémère et troublant, tout comme le vortex tourbillonnant de "Descension". Mais c'est en dehors de l'enceinte du domaine dans un lieu inconnu des touristes que le Deus Ex Machina continue de semer les paradoxes, dans la salle du Jeu de Paume. Face au tableau de Merson  "LSerment des députés du Tiers-Etat jurant de ne pas se séparer avant d’avoir doté la France d’une Constitution " l'artiste choisit de rejouer l'oeuvre déjà présentée à la Royal Academy de Londres mais sans le son de la salve du canon. Un"Shooting into the Corner" silencieux et à contre emploi, le visiteur témoin impuissant, découvrant le fruit d'un carnage auquel il n'a pas assisté, les chairs maculant le mur et le sol. A chacun après de transposer la scène dans des époques plus récentes. La dimension politique est extrèmement forte puisque c'est en ce lieu est née la démocratie. L'artiste y voit une métaphore de l'acte de peindre.
Des dualités frappantes qui jalonnent l'expérience proposée par Anish Kapoor qui ose s'attaquer frontalement à un monument de l'inconscient collectif. Son parjure n'ayant d'équivalent que le défi que représente une telle provocation.


Infos pratiques :

Anish Kapoor
Versailles
jusqu'au 1er novembre 2015



Catalogue à paraître avec entretien Anish Kapoor/Julia Kristeva

Accès aux oeuvres dans les jardins
de 8h à 20h30 tous les jours 
Entrée gratuite, sauf les jours de Grandes Eaux

Accès à la salle du Jeu de Paume
rue du Jeu de Paume, Versailles
Entrée gratuite, du mardi au dimanche de 14 à 18h


Région Centre-Val de Loire : l'art contemporain, vecteur d'innovation et d'excellence @CCCOD Tours @Chaumont-sur-Loire

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Centre de création contemporain Olivier Debré, Tours  : automne 2016 ©Aires Mateus
House in Aroeira,2011 Portugal ©Aires Mateus
Santa Marta Lighthouse Museum, 2007 Portugal ©Aires Mateus
Le Jardin du teinturier (France), ©Festival International des Jardins 2015
Le Jardin des graines (carte verte), ©Festival International des Jardins 2015
Fleur Bleue (France), ©Festival International des Jardins 2015
Le Jardin des 101 Pelargoniums (Pays Bas), ©Festival International des Jardins 2015
Nuances (France) ©Festival International des Jardins 2015

Le soutien à la création contemporaine en région Centre-Val de Loire est un axe majeur de développement économique (plus de 12M€ investis entre 2007 et 2013) et un formidable levier touristique (2è destination touristique de France) inscrit dans l'ADN du riche passé de son histoire et de ses paysages, classés patrimoine vivant Mondial de l'Humanité par l'Unesco. Visite en ces lieux remarquables au centre des priorités culturelles de la région, à Tours tout d'abord avec le futur Centre de Création Contemporaine Olivier Debré, à Chaumont sur Loire, Centre d'arts et de nature qui ne cesse d'élargir son offre et d'augmenter sa fréquentation et son chiffre d'affaires, à la nouvelle Fondation du Doute à Blois et au Manège Rochambeau à Vendôme réhabilité pour accueillir la 1ère édition de la Triennale, commande de la Région et de la DRAC à Emmetrop/Le Transpalette de Bourges appelé également à évoluer. En réalité, ce sont pas moins de 10 sites fédérés par ce lien ambitieux de la culture qui innerve tout un territoire marqué par une identité forte. 
Créé en 1985, l'un des premiers en France, le Centre de Création Contemporaineà Tours devient vite une référence dans la diversité des pratiques et univers d'artistes et le choix dès le départ d'un service des publics. Au total ce sont quelques 80 expositions produites et 300 artistes dont la renommée a été confirmée depuis leur passage. Poursuivre cette mission assortie de la mise en valeur du fonds d'Olivier Debré, artiste majeur de l'abstraction au coeur d'une ville en pleine mutation (tramway, bâtiment Jean Nouvel) à travers une configuration radicalement nouvelle, telle est la mission confiée au cabinet d'architecture portugais Aires Mateus sous la direction d' Alain Julien-Laferrière pour le projet phare de 2016 le CCCOD (Centre de Création Contemporaine Olivier Debré). A partir de l'ancienne Ecole des Beaux-arts, édifice des années 50 à l'entrée du quartier historique, les deux frères imaginent deux volumes appartenant à des temporalités différentes mais reliés par un corps de lumière traversant et communicant. Cette solution qui avoisine les 4000m² favorise dialogue et flexibilité autour d'une programmation à la fois d'oeuvres abstraites et de projets plus expérimentaux dans la ligne actuelle du CCC. Une librairie et un café permettront aux visiteurs de vivre autrement cette expérience. La stratégie d'Aires Mateus est actuellement visible et déclinée dans un ensemble exceptionnel de maquettes réalisées pour l'occasion et montrées pour la 1ère fois en France au CCC. L'on y découvre les constantes de ces représentants majeurs de l'architecture portugaise aux multiples projets et expositions d'envergure internationale tels que : une recherche des contraires, du négatif et du positif, des vides et des pleins dans un dispositif épuré entre l'atelier et le laboratoire. Comme une grammaire conceptuelle évolutive. Tours d'ailleurs se met à l'heure portugaise avec les résidences croisées avec Porto et l'artiste Joao Marçal à l'Octroi (pôle d'art contemporain) et le pavoisement du pont Wilson réalisé par l'artiste Hugo de Almeida Pinho.

Chaumont-sur-Loire, premier centre d'arts et de nature accueille cette année trois artistes emblématiques : le Ghanéen El Anatsui (depuis Lion d'or à la Biennale de Venise), le Brésilien Tunga et le Mexicain Gabriel Orozco, dans le cadre d'une commande spéciale de la Région. Ayant déjà découvert les fascinantes propositions des 15 nouveaux artistes de la saison autour de l'arbre et de la future Conférence mondiale sur le climat (cf. article du 3 avril) j'ai la chance de parcourir le 24è Festival international des Jardins, l'autre volet de création qui attire un public toujours plus nombreux à Chaumont. Sous la direction de Patrick Blanc, l'inventeur des murs végétaux, le jury a sélectionné parmi 300 projets du monde entier, des "jardins extraordinaires" autour de collections et curiosités végétales, la thématique retenue. Une déclinaison riche empruntée au domaine de l'art, couplée à des cartes vertes et des nouveautés 2015 parmi lesquelles le baptême de la rose "Domaine de Chaumont sur Loire". Désigné "Festival of the Year" par un grand prix américain l'année dernière, le Festival est devenu en 23 saisons un véritable laboratoire et pépinière de talents à la recherche de concepts inédits dans des mises en scène transdisciplinaires. Chasseurs de plantes, collectionneurs de rareté, variations bleutées ou collection noire, arche de Noé, jardin du teinturier, jardin des bougainvilliers ce sont de véritables cabinets de curiosités végétales qui rivalisent d'inventivité et d'audace sous nos yeux ! Une ivresse des sens venue de tous les horizons qui se prolonge dans les Prés du Goualoup, nouveaux espaces pérennes dédiés aux grandes civilisations du jardin autour d'interprétations contemporaines japonaises et coréennes inaugurées en cette année de célébration des relations France Corée. Une beauté qui éclate au printemps en ce majestueux domaine perpétuellement métamorphosé.


Une halte s'impose après cette intense journée, quoi de mieux que les bords de Loire, véritable trait d'union, sur la commune de Vouvray, célèbre pour ses vins effervescents et le savoir-faire de ses producteurs, à l'Art Hotel, demeure du XIXè siècle qui conjugue design et charme patrimonial (annexe dans la roche troglodyte). Dans une ambiance très Black and White on peut jouir d'une vue exceptionnelle et savourer détente et raffinement...

Infos pratiques :

Aires Mateus

Jusqu'au 30 août
Centre de Création Contemporaine
55 rue Marcel Tribut, Tours (37)

Centre de Création Contemporaine


Conférence le 22 juin à 18h30 à la Fondation Calouste Gulbenkian à Paris par Manuel Aires Mateus.

Ouverture à l'automne 2016 : Centre de Création Contemporaine Olivier Debré
Jardins François 1er, Tours (37)

Le Projet CCCOD


Domaine de Chaumont Sur Loire : Jardins extraordinaires, jardins de collection

Jusqu'au 1er novembre 2015

Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire





Fondation du doute à Blois : Ben et l'esprit Fluxus (Loire Valley 2)

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Cour du doute et Mur des Mots de Ben Vauthier, Blois 1995-2012  ©Jean-Philippe Thibault
Piano Piece for David Tudor #1,La Monte Young 1960-90 (Etats Unis)
Pythagoras, Nam June Paik, 1989 (Corée du Sud)
Ken Friedman I hate Fluxus (Etats-Unis)
Robert Filliou, Danse poème aléatoire collectif (France)
Giusepe Chiari Art is easy (Italie)
Milan Knizak, Sans titre (République Tchèque)
George Maciunas, Flux ping pong 1976-2013 (Lituanie)

La question des publics est au coeur des priorités culturelles de la Région Centre-Val de Loire avec notamment la création de la structure mobile "La Borne", le site d'information "AAAR.FR" et le dispositif "Aux arts lycéens et Apprentis". L'histoire de la Fondation du douteà Blois est à cet égard exemplaire. La présence sur le même site de la collection d'art contemporain du musée de l'Objet a dynamisé le projet pédagogique de l'Ecole d'art de l'agglomération Blois-Agglopolys en lien avec l'Observatoire des pédagogies nouvelles créé par Jack Lang, alors maire de Blois.
Ni un musée, ni un centre d'art comme le résume Benjamin Vauthier (Ben) dont le Mur des mots, commandé par Lang à l'artiste nous accueille pêle mêle "il faut en rire, le temps plus fort que l'art, et le bonheur ?, qui décide de ce qui est beau ?, provocation"...Des aphorismes pour ce lieu vivant, réservoir d'idées mais aussi lieu d'apprentissage avec une implantation au sein d'un pôle d'enseignement, l'Ecole d'art et conservatoire de musique de Blois-Agglopolys, expérience unique en son genre de pratique pédagogique de l'expérimentation. La Cour du doute, le Café Fluxus, le Pavillon d'exposition temporaire complètent le dispositif autour du questionnement insufflé par Ben et ses complices collectionneurs, Gino Di Maggio et Catarina Gualco qui prêtent généreusement des pièces majeures de leur collection sur les 2 étages des salles d'expositions. Plus de 50 artistes et 300 oeuvres recréent l'état d'esprit de Fluxus, courant désigné par George Maciunas en 1961 dans le sillage de Duchamp et de John Cage qui réunira des personnalités prestigieuses telles que : George Brecht, à l'origine de l'Event et du Mail Art avec Ray Johnson, Joseph Beuys (la sculpture sociale), Robert Filliou "l'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art",Allan Kaprow (le happening), Jean-Jacques Lebel,Nam June Paik (la musique action), Yves Klein (le théâtre du vide), Piero Manzoni (l'art du comportement), Jonas Mekas (le cinéma expérimental)... La liste est longue des apports de Fluxus sur nos pratiques contemporaines. De grands ensembles rarement montrés en France sont exposés comme l'oeuvre Fandango de Wolf Vostell de 1974 soit 25 portières de voitures équipées de moteurs actionnant des marteaux, 13 tableaux pièges astro-gastronomiques de Daniel Spoerri soit 12 tables piégées à la fin de repas organisés pour chacun des signes du zodiaque , la dernière étant piégée dans son état initial, le "Piano Piece for David Tudor" du compositeur La Monte Young, les "sky ladders for Blois" de Yoko Ono ou encore"Pythagoras" de Nam June Paik servant la démonstration du fameux théorème.

Expositions temporaires (actuellement Isidore Isou), centre mondial des questionnements, résidences de création : Fluxworks et une large programmation d'événements traduisent l'énergie du projet d'art total qui essaime dans la tranquille ville de Blois avec quelques heurs en période électorale mais les zones de frottement font partie du programme et le prochain Pavillon des Vérités, évolutif et participatif imaginé par Ben et Alain Goulesque, dynamique directeur de la Fondation devrait soulever de nombreux questionnements, bal masqué et autres temps forts...
N'oubliez pas en partant de poster votre carte, imaginée par Ben et pré-timbrée par la Poste « à remplir avec votre imagination ludique délirante sérieuse et surtout libre ».


Infos pratiques :
Fondation du Doute : Ben et Fluxus Collection

Exposition temporaire : Isidore Isou oeuvres de cinéma

14 rue de la Paix, Blois (41)

http://www.fondationdudoute.fr/

Colloque : "Quelle sont les limites de la vérité"à l'automne 2015



Triennale de Vendôme, l'utopie du territoire (Loire Valley 3)

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Dorothy-Shoes,"ColèresS Planquées" 2014-15 Courtesy de l'artiste

Sanjin Cosabic, Vue du pavillon "Tout est dans tout-Convergence Holograme"2015 Vue de l'installation Manège de Rochambeau Crédit photo : Nicolas Durand

Dorothy-Shoes"ColèresS Planquées" 2014-15 Ensemble de 33 photographies.Vue de l'installation Manège de Rochambeau Crédit photo : Nicolas Durand

Quentin Aurat et Emilie Pouzet "Pentomatique" 2015, Performance Courtesy des artistes

Jérôme Poret, Le teinturier de la lune, 2011
Pleurant, 70 x 30 x 14 cm, bois, croûte de porc velours teinté. Cabinet, 46 x 70 x 126 cm, lampes, système électrique, métal, mousse acoustique, tissu vinyle noir Grill, 66 x 122 cm, peinture, toile de Baffle noire, LED (Production dans le cadre de la Résidence au Musée Saint Roch Issoudun)
Vue de l’installation au musée de Vendôme. Crédit photo : Nicolas Durand
 

Mathieu Dufois, Par les ondes (Opus n°2 Trilogie des Vestiges) 2014 Video Courtesy de l'artiste

Olivier Leroi "La région centrale"1993-2015 Vue de l'installation Manège de Rochambeau Crédit photo : Nicolas Durand

Saâdane Afif "Fountain Archives"de 2008 à aujourd'hui Vue de l'installation au musée de Vendôme Crédit photo : Nicolas Durand

Si parmi les projets inaugurés en 2016 et soutenus par la Région Centre-Val de Loire on comptera Les Tanneries à Amilly, l'Extension du Transpalette à Bourges (rénovation complète de la friche exemplaire de l'Antre-peaux), pour 2015 on retiendra : l'exposition Claude Lévêque au Palais Jacques Coeur "Genre Humain"(30 ans d'Emmetrop) et la nouvelle Triennale de Vendôme, commande de la DRAC et du Conseil Régional de la Région à l'équipe d'Emmetrop/Le Transpalette qui incarne une volonté de soutien à la création d'artistes vivants sur le territoire. En 10 ans ce sont plus d'une centaine d'artistes qui ont ainsi bénéficié des Aides individuelles à la création (AIC) il était temps de dresser un bilan pour savoir ce qu'ils sont devenus, interrogeant la notion même de territoire et sa pertinence. La manifestation est installée dans l'ancienne bâtisse militaire de 1500 m² de l'architecte de la gare d'Austerlitz Camille Polonceau, le Manège Rochambeau rénové pour l'occasion. Suite à la visite de plus de 60 ateliers, les trois commissaires Damien Sausset, Nadège Piton et Erik Noulette se sont finalement arrêtés à 20 artistes issus de la liste de la Drac auxquels ils ont ajouté 5 artistes n'ayant bénéficié ou réclamé aucune aide mais figures incontournables du paysage. Donc 25 espaces, 25 individualités à l'encontre du white cube qui vont de la performance à la peinture en passant par le son, le dessin ou la vidéo. Des tendances se dessinent dans ce panorama tel un labyrinthe urbain : l'architecture sonore, la peinture, la question de l'objet, de l'intime même si certains échappent à toute tentative de catégorisation en tant que passeurs (Rémi Boinot et Thierry-Loïc Boussard disparu en 2012). Des artistes sont également exposés à l'extérieur au musée de Vendôme : sublime "Pleurant" de Jérôme Poret, "Fountain Archives" de Saâdane Afif présentée pour la 1ère fois en France et "Wilder Man "de Karine Bonneval, dans la ville avec les graff de Mr Plume et IncoNito et dans le quartier Rochambeau en arrivant au Manège : Catherine Radosa qui publie chaque mois dans le Petit Vendômois d'autres témoignages de son enquête sur l'amour. Quels sont mes coups de coeur ?

Cécile le Talec qui ouvre le parcours avec sa sculpture sonore réalisée à partir d'enregistrements de flux aquatiques de la ville de Vendôme et d'ultra sons que le visiteur peut expérimenter, Dorothy-Shoes et ses "ColèresS Planquées" de femmes atteintes comme elle de sclérose en plaque, Karine Bonneval et ses grands pains de sucre qui rejouent la mémoire du commerce triangulaire et le "Pentatonique" d'Emilie Pouzet et Quentin Aurat, corps sonore fantomatique et aléatoire. Oui ce sont des femmes, elles sont 6 sur un total de 25 exposés et j'assume de les mettre en avant comme l'a fait la critique d'art Julie Crenn que je salue au passage dont l'article "Les avantages d'être une femme artiste" sonne comme un manifeste dans l'excellente revue éditée pour l'occasion Laura. Il faut également remarquer le parcours étonnant de Massinissa Selmani, mention spéciale du Jury de la 56è Biennale de Venise et ses remarquables dessins "Métamorphes". L'intimité migratoire à l'oeuvre dans la video hyptnotique de Malik Nejmi, tandis que les épiphanies de Mario D'Souza ponctuent l'espace. Cabinet de curiosité mélancolique d'Olivier Leroi et maquettes préparatoires aux films de Mathieu Dufois (finaliste prix Sciences Po cette année) qui agissent comme des vestiges en puissance.
L'utopie, le déracinement, le champ des possibles telles sont les voies tracées par ces artistes singuliers que l'on quitte à regret  ! Emmetrop/Transpalette signe là un Hors les Murs à la hauteur de sa réputation de laboratoire d'exploration expérimentale, critique et engagé.
Seul bémol à l'ensemble : le manque de synergie délibérément affiché par les équipes des Rencontres Photographiques qui ouvrent dans une semaine juste en face du Manège. La question du territoire est aussi parfois affaire de résistances ...

Infos pratiques :

La Triennale de Vendôme

25 artistes contemporains de la Région Centre-Val de Loire

Manège Rochambeau-Musée de Vendôme

Jusqu'au 31 octobre 2015

http://triennale-vendome.fr/

Avec :

Saâdane Afif, Catherine Radosa, Mr Plume et IncoNito, Quentin Aurat et Émilie Pouzet, Rémi Boinot, Karine Bonneval, Thierry-Loïc Boussard, Baptiste Brévart et Guillaume Ettlinger, Bernard Calet, Combey Pion, Sanjin Cosabic, Mario D’Souza, Mathieu Dufois, La galerie du cartable, Geoffroy Gross, Nils Guadagnin, Hayoun Kwon, Seba Lallemand, Olivier Leroi, Cécile Le Talec, Marie Losier, Malik Nejmi, Jérôme Poret, Massinissa Selmani et Dorothy-Shoes.


Du côté des galeries, Marais (1) : Anita Molinero, Vivien Roubaud, Félix Pinquier...

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Anita Molinero, Sans titre de la mort , 2015, Poubelle fondue, 303 x 150 x 160 cm, Pièce unique, Certificat d'authenticité, Photo © Rebecca Fanuele 

Presque Rien, vue d'expostion  ©galerie Marian Goodman

Vivien Roubaud
Gonflable, contrepoids, transmission scooter électrique, lustres à pampilles, collecteur tournant, chaîne de moto, vingt-quatre volts (1), 2015 
©Galerie In Situ/Fabienne Leclerc


Felix Pinquier, Ether ©Galerie Marine Veilleux


Charlotte Charbonnel © Exposition 26 rue du départ Galerie Maubert ©Backslash 


Il n'y a pas que Bâle cette semaine et aller dans les galeries c'est forcément avoir à répondre à la question tout en adoptant une posture contre le "trop grand et trop cher"...
Anita Molinero passée chez Cortex Athletico nous livre un condensé de ses expérimentations exposées au Consortium de Dijon l'année dernière. Récemment invitée par la Cité des Sciences autour des perturbateurs endocriniens elle revient sur le plastique d'un point de vue classique et contemporain dans sa "dangerosité ordinaire". La toxicité se cache alors sous les apparences de la beauté. Cette dualité entre le fantastique et l'utilitaire se retrouve dans la sélection de Cortex Athletico, "le Bayou"cette étendue d'eau stagnante et sinueuse. Les gestes irréversibles d'une obsolescence programmée rencontrent une posture baroque et aléatoire autour d'un possible cataclysme.

Marian Goodman signe avec "Presque rien", une exposition collective d'une grande subtilité mêlant des artistes de plusieurs générations : Morellet, Toroni et Turttle face à Leonor Antunes (sublimes sculptures suspendues), Gabriel Sierra (Colombien), Simon Fujiwara (Japon) et Carole Bove (Suisse). Le film 16mm de Marine Hugonnier "Le Désir n'est presque rien et pourtant.." sur l'Hermaphrodite endormi est le fil conducteur de cette esthétique de l'épure qui où les références métaphysiques et spirituelles interagissent avec le geste et sa répétition.

Vivien Roubaud, déjà cité avec Sèvres et Outdors et le prix Révélation Emerige pour sa 1ère exposition à la galerie InSitu/Fabienne Leclerc joue sur le fil des déflagrations et autres combustions encapsulées avec le brio qu'on lui connait. Sphères en suspension, fil électrique fou, imprimante frénétique il y a de la tension dans l'air...!

Sous le titre "26 rue du départ" la galerie Maubert prolonge le questionnement de l'abstraction suscité par Mondrian dans son atelier de Montparnasse autour de la matière et du processus d'élaboration de l'oeuvre avec 5 artistes : Joachim Bandau, pionnier du minimalisme dont les aquarelles nous parle d'engloutissement, de révélation, Troika, trio londonien qui manipule les hypothèses de départ pour révéler l'instabilité même,Charlotte Charbonnel également joue sur les états changeants de la matière, Sara Faviau détourne le quotidien et ses traces tandis que Manon Bellet pense l'atelier comme un laboratoire. 

Alain Gutharc avec DO OR DIY, habile jeu de mots autour du Do It Yourself dans cette sélection des éditions du CNAIE, centre d'art à Chatou pas assez connu des parisiens, dédié à l'oeuvre media et la publication de projets d'artistes frappe fort. Dans un environnement spécialement conçu par l'artiste Stéphane Magnin autour des architectures utopiques on découvre la bibliothèque de son atelier itinérant, sorte de campement temporaire qui rassemble des objets de design emblématiques dans une version pauvre.

Le photographe iranien Jalal Sepehr à la galerie Isabelle Gounod que j'avais découvert dans la Collection de la Société Générale présente pour cette 1ère exposition des extraits des séries Water/ Persian Rugs and Knot dont la mise en scène autour du corps suggère une confrontation symbolique entre tradition et contemporanéité.

Félix Pinquier ayant intégré la galerie Marine Veilleux nous propose avec Ether un prolongement de ses réflexions sur ce répertoire de formes né dans l'atelier du sculpteur Richard Deacon aux Beaux Arts de Paris. Des objets dont l'autonomie initiale est sans cesse mise en cause à partir de dessins préparatoires, partie prenante de sa pratique.Qu'il s'agisse d'hélices, de dirigeables ou de brise-lames l'artiste dans son rapport au réel joue autant avec les mathématiques que la musique.

"Mes Equivalences Curatives (S) galerie Eva Meyer par le metteur en scène et scénariste Grégoire Monsaingeon vise à établir des passerelles comme des hypothèses de départ. Une vision transversale qui bouscule où l'on croise Michel Aubry, Jan Kopp, Stéphane Bérard...

Epoustouflant Raqib Shaw chez Taddaeus Ropac dont les origines indiennes parsèment ces peintures récentes truffées de détails iconoclastes héritées de la grande traction des miniatures persanes rehaussées de références médiévales occidentales. Ces riches heures vous dérouterons autant que vous séduirons !






"Collectionner : un jeu de billard"avec Jean Mairet à la Galerie des Hospices, Limoges

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Gilles Barbier, Vieille femme aux tatouages, 2002 Cire polychrome,accessoires, canapé.Collection J+C Mairet
Charles Dreyfus, Le jour où la nuit vit le jour,1998 Loupe de dentelière, verre soufflé, gravé Collection J+C Mairet
Emmanuel Carlier, Temps mort 1995 Video Collection J+C Mairet
Maike Freess, Insomnia 2004 Photo couleur sur alu Collection J+C Mairet
Charles Dreyfus, Temps danse,1993-2001 Horloge de gare, moteurs, électronique,Collection J+C Mairet

Limoges, territoire de la création avec sa tradition des arts du feu se tourne résolument vers les enjeux contemporains jouissant de la présence d'institutions emblématiques en synergie constante que sont l'Ecole Nationale Supérieure d'Art, un Frac Artothèque parmi les premiers en France, un musée des Beaux Arts et la Galerie des Hospices qui tous les étés accueille des expositions thématiques d'envergure. Se voulant un point de départ et signal fort, "L'amour, la mort, le diable"donne à voir une partie de la collection particulière de Jean et Christina Mairet sous l'angle d'un cabinet de curiosités qui transforme totalement les perspectives de cet ancien hôpital du XVIIè siècle, réhabilité par la Ville en 2002. C'est une nouvelle étape après l'Allemagne pays d'origine de Christina, dans le nomadisme de la collection orchestrée avec Hubert de Blomac, co-commissaire et Jean-Michel Ponty, qui signe une scénographie sobre et élégante parmi les voutes transformées en alcôves. Si la collection compte un total d'environ 680 oeuvres tous médiums confondus d'artistes majoritairement des années 70 à nos jours, elle fait une large place aux femmes ce qui est notable et éclaire la sélection d'une vraie singularité. La photographie occupe aussi un rang de choix avec notamment les tirages de Duchenne de Boulogne, amateur d'électro-psychologie ou d'Alphonse Bertillon à l'origine de la 1ère cartographie des criminels, régulièrement exposée. Ces deux versants nourrissent les choix et fulgurances de Jean Mairet qui se défend d'agir "au coup de coeur"mais parle plutôt de provocation intellectuelle. 
Il est question du régime de l'apparence et ses contradictions, de l'intime et du dévoilement, de l'érotisme et du rapport au corps, de la fuite du temps et extrême finitude, sans concession mais avec toujours une dose d'humour et d'ironie. L'absurde par le rire un peu comme si le spectateur sorte d' Alice au pays des Merveilles se trouvait face à des objets du quotidien bouleversés qui jalonnent une traversée initiatique, source de ruptures et de questionnements. La vérité se pare de masques et de travestissements qu'un réajustement de valeurs dépassera. Mais à quel prix ? C'est l'un des enjeux de ces multiples transgressions. L'horloge de Charles Dreyfus veille et cette danse du temps ou folie démentie scande le parcours d'aphorismes surréalistes gravés sur des objets désuets est savoureuse. En guise de préambule; les roses sont piétinées ou mises en éprouvette (Pascal Bernier, Joseph Beuys), les tables sont virtuellement en équilibre ou potentiellement dangereuses (Farsen-Schöllhammer, Nathalie Elemento et Jaime Pitach), les enfants crient avec les loups, un chat défie le mouvement perpétuel (Julien Berthier), un couple s'enferme dans l'incommunicabilité (Maike Freess)... il est temps de se poser un peut et de reprendre ses esprits ! 
Que neni votre lit de marbre signera votre mort à petit feu sous les assauts de la torture (Mechthild Kalisky) avant de franchir une nouvelle étape, celle de la confrontation avec le corps. Qu'elle soit brutale et clinique (Emmanuel Carlier et Vincent Corpet), tendre et amusée ("Femme aux tatouages" de Gilles Barbier), sensuelle et contrariée (Sophie Calle, Gabriele Heidecker) elle semble surtout le mettre à distance. Comme ces personnages silencieux ou inexpressifs de Djamel Tatah ou ces prothèses d'Erwin Wurm qui déforment et isolent les figures. 
Et comme pour mieux encore sortir de cette enveloppe corporelle, méditation ultime face à l'abstraction (Guy-Rachel Grataloup), tentation de se retrancher du monde (Stéphane pencréac'h) ou dérive mortifère (Damien Déroubaix) mais attention le désir rôde et nous rattrape toujours (Maike Freess,"Voulez vous danser ?")...L'on referme cette étonnante progression avec le sentiment qu'une lente mutation s'est opérée parmi ses paradoxes et écarts aussi fantasques que raisonnés. Et comme une pirouette l'irrévérencieux "Je pense donc je suis" de Chan Kai-Yuen en guise de Connais toi toi même. L'art au plus près de l'âme...


Infos pratiques :


L'amour, la mort, le diable
Une collection particulière

jusqu'au 18 octobre 2015

Galerie des Hospices
6 rue Louis Longequeue, Limoges

Catalogue édité à cette occasion par Lienart Editions, 80 pages, 15€ (en vente à la galerie)

Découvrir à Limoges :

http://www.ville-limoges.fr

Ne manquez pas au Musée National Adrien Dubouche-Cité de la Céramique : les collections fascinantes et l'exposition temporaire : L'expérience Non sans raison.







"Cet été, je fais escale à Mons" (1) Clouds au château du Rœulx

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Visuel général de l'exposition Clouds Jaume Pensa, Marianna et Nuria, 2015 Courtesy galerie Lelong, Paris. Pensa  ©Sabam Bruxelles 2015 (Photo : Fondation Croÿ-Roeulx)
Anne Blanchet, Light Drawing Outdoor, 2015. Oeuvre produite pour l'exposition Blanchet  ©Anne Blanchet (Photo : Colombe Clier)
Perrine Lievens, Temps Couvert 2010 Collection de l'artiste Lievens  ©Perrine Lievens
Vue de l'exposition Clouds avec Michel François "Retenue d'eau" et Robert Therrien "Silver Cloud"
Françoise Coutant "Petite colère" collection particulière Courtesy galerie Dix9, Paris
Maxime Rossi, True Spirit 2014 Collection de l'artiste.
Jean-Baptiste Caron, L'Epaisseur de l'air (Chaque respiration est une oeuvre qui n'est inscrite nulle part), 2015 Courtesy l'artiste et galerie 22.48m² Paris

Mons, capitale européenne de la culture 2015 a su depuis six mois d'ouverture capitaliser sur une programmation turbulente où l'art, la littérature, la musique et la gastronomie s'invitent dans cette petite ville métamorphosée et tout le Borinage du Grand Ouest. Un "ailleurs en folie" qui essaime des lieux inédits comme au Château du Rœulx, sous la baguette magique de Michèle Moutashar, commissaire de l'évènement "Clouds" et ancienne directrice du musée Réatu en Arles. Le nuage joue par essence sur les antagonismes : le vide et le plein, la légèreté et la densité, la transparence et l'opacité, le matériel et l'immatériel. Alors que la 1ère partition s'écrivait au dessus des ressacs du Rhône dans l'imposant prieuré de Malte, pour cette suite qui n'en n'est pas seulement une, le décor se prolonge dans un parc bordé d'un jardin de la propriété du prince de Croÿ-Roeulx. Michèle Moutashar, de nouveau l'auteur et l'interprète nous parle de cette grande prairie sinueuse devenue l'aimant de cet opus, au départ conçu devant les nuages du Corrège de la cathédrale de Parme. Des réminiscences fécondes pour cette "horticulture du nuage" où deux pôles (les anciennes écuries et l'orangerie) tour à tour activés par le spectateur agissent de concert sous un ciel changeant tandis que gravitent entre-deux des constellations d'images et de formes. "Visiter les nuages et saluer les pierres" l'adage chinois prend vie sous nos yeux pour un peu que l'on prenne le temps et le pouls de cette méditation silencieuse. Les deux géantes de Jaume Plensa magistralement posées à ras du sol dans la perspective d'entrée, nous conduisent au viatique de Jan Van Munster "Battery for five fingers", avant que le tourbillon végétal de Bob Verschueren nous saisisse. Une onde qui se connecte alors au cerveau (Brainwaves de Jan Van Munster) illustrant la pensée de Goethe "le cerveau n'est fait que de nuages". Corps céleste, corps humain. Le voyage intérieur peut commencer. 
Dans une semi-obscurité se déroule le régime nocturne de l'image marqué par l'humour et l'ironie. Un côté surréaliste que ne peut renier ce terreau belge sous l'égide de Magritte et son exceptionnelle "Malédiction" qui préfigure un motif récurrent à venir, reconnaissable entre tous les ciels. A ses côtés, hommage appuyé de Pol Bury, provocant et érotique de Man Ray ou décalé façon Présence Panchounette "Ciel sans nuage et Nuage sans ciel"tandis que l'impertinente Susanna Hesselberg nous renvoie à notre condition bassement corporelle. L'empreinte nocturne de Javier Perez nous transporte à un tir d'ailes, tandis que la poussière de nombril de Jean-Baptiste Caron évoque ce glissement permanent d'un état à un autre, véritable clé de lecture de l'ensemble. Un voyage au delà des apparences, comme ce paysage de grain de peau de l'épiderme (Jean-Baptiste Huynh) ou ces agrandissements de codes génétiques (Inigo Manglano-Ovalle) qui interrogent l'identité et les systèmes culturels. En sortant, Cécile Beau et sa métamorphose climatique et atmosphérique "Virga"prolonge ce processus fluctuant.
Il est temps de regagner la lumière dans cette orangerie orienté pour la capter au maximum en longeant des passerelles qui ouvrent l'imaginaire (Les Génies de Jean-Blaise Picheral,l'Artificial Rock de Zhan Wang, le champignon-nuage de Tony Cragg ou les moutons de Lalanne). L'humeur est à la légèreté et au jeu avec les rencontres improbables du marc de café (Patrick Bailly-Maître-Grand), de cachets d'aspirine (Maxime Rossi), de ballons d'eau (Michel François), de poussettes d'enfant (Françoise Coutant), de coléoptère (Yves Trémorin), tandis que Charlotte Charbonnel capture des nuages dans une éprouvette et Inigo Manglano-Ovalle moule numériquement des ouragans. La déambulation se poursuit dans les entrelacs de charmilles et de buis du jardin et trace son chemin jusqu'au coup de théâtre final, orchestré par Anne Blanchet ce nuage imprévisible qui enveloppe le spectateur dans une brume rafraîchissante et déroutante. Il sera temps ensuite de prendre la mesure de cette magique chorégraphie dans le jardin de méditation reconstitué avec des pierres de Taihu, si recherchées des grands lettrés chinois. Une exposition comme un frisson qui ne se referme pas...


Infos pratiques :

Exposition Clouds

jusqu'au 18 octobre 2015

Château du Rœulx, Belgique

http://www.expo-clouds.com/

La Fondation Croÿ-Roeulx est partenaire Mons 2015

http://www.mons2015.eu/fr

Et aussi, labyrinthe de tournesols géants Grand Place/hommage à Van Gogh, l'exposition immersive du Mons Memorial Museum "Napoléon c'est ton destin", La Chine ardente aux Anciens Abattoirs, Atopolis au Manège de Sury qui sera l'objet de ma 2è chronique. Faîtes escale à Mons !



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