Quantcast
Channel: Métamorphoses et Vagabondages
Viewing all articles
Browse latest Browse all 445

Fifty shades of... Arles !

$
0
0















Narragansett, Rhode Island 1973 ©Arno Rafael Minkinnen
Bibi, Freddy, Margot, Aix-les-Bains, juillet 1928 Jacques Henri Lartigue
John Stezaker Betrayal XVIII Courtesy of the artist
Fosters Pond, 1989 © Arno Rafael Minkinnen
John Davies, Station Elf Autoroute A26 Nord Pas-de-Calais Courtesy Centre régional de la photographie Nord-Pas-de-Calais
Viviane Sassen pour Numéro magazine Courtesy of the artist
Pieter Hugo 2011 
Cristina de Middel Sans titre, série The Afronauts Courtesy of the artist 
Wolgang Tillmans Toucan, 2010 Courtesy galerie Buchholz Berlin/Cologne
Yasmine Eid-Sabbagh et Rozenn Quéré
Erik Kessels 24 HRS of Photos, installation FOAM museum Amsterdam Photo Gijs van den Berg



Si dans le Sud le noir et blanc est couleur, François Hébel le directeur de ces 44è Rencontres d'Arles a voulu interroger la place de cet usage devant la déferlante d'images saturées de couleurs et de pixels (on songe immédiatement à l'incroyable installation d'Erik Kessels "24 hours of photos" visible palais de l'Archevêché). 50 nuances (et expos) de noir donc mais peu seulement car les francs-tireurs existent, Wolfgang Tillmans en tête ! Le numéro Un toutes catégories reste Sergio Larrain, compagnon de route de Cartier-Bresson chez Magnum dont la carrière de 1953 à 1967 reste assez courte. Des "enfants abandonnés des rues" son premier travail à Valparaiso sur les traces de Neruda en passant par Londres et Paris il photographie au ras du sol dans ce moment de grâce dont il connait le secret. Autre révélation de cette année Gilbert Garcin, jeune homme de 84 ans, découvert par la galerie Les filles du Calvaire, le fils de la Ciotat, cité des frères Lumière, qui a connu ses premières émotions à l'Eden-théâtre tenu par son grand-père. Ses silhouettes à la Tati qui composent un abécédaire à la Prévert jouent une partition de l'absurde et du dépouillement avec un sens du bricolage à nul autre pareil. Hommage très personnel également au chantre des Années folles, Jacques Henri Lartigue que l'on découvre amoureux de sa charmante Bibi (Madeleine Messager rencontrée en villégiature au lac d'Annecy). Des années d'insouciance pour ce jeune couple qui côtoie le tout Paris d'Abel Gance à Sacha Guitry. Egalement quelques polaroïds inédits de Guy Bourdin et la série "Untouched" en noir et blanc où l'on retrouve l'importance du graphisme déjà très présent. Radicalité chez le chilien Alfredo Jaar qui dans une économie de moyens qu'on lui connait repense la politique des images. Simplicité brutale et implacable de ces huit minutes de l'histoire du photo-journaliste Kevin Cartner avant son suicide. Engagement inné pour l'enfant de Harlem, Gordon Parks, noir américain pionnier à bien des titres dans cette Amérique ségrégationniste où l'on croise Muhammed Ali, les Black Panthers, Malcom X mais aussi des anonymes à qui il redonne le droit d'exister. Egalement parc des Ateliers le finlandais Arno Rafael Minkkinen qui se met en scène dans d'incroyables scénarios, les étranges collages du britannique John Stezaker, les paysages industriels de John Davies ou la vision âpre des marginaux du français Jean-Louis Courtinat. Avec le sud africain Pieter Hugo il s'agit d'aller à contre emploi pour convertir des images en couleurs en noir et blanc. Point de bascule "There is a place in Hell for Me and My Friends"qui nous permet de glisser vers un spectre bien plus large et sous-jacent à chacune des images que nous partageons. Nous partons alors sur la Lune avec l'espagnole Cristina de Middel et ce rêve inachevé du premier africain dans l'espace ou dans une Afrique du Sud en "transition" aux côtés de Philippe Chancel, Thibaut Cuisset, Raphaël Dallaporta, Harry Gruyaert, Pieter Hugo, Santu Mofokeng, Zanele Muholi, Cedric Nunn, Jo Ractliffe, Thabiso Sekgala, Patrick Tourneboeuf et Alain Willaume dans le cadre des Saisons Afrique du Sud-France. Sugimoto touche à l'abstraction avec mille et unes nuances de gris et ses essais sur la couleur dans des dégradés repris par la maison Hermès. Un peu de financement cela ne fait pas de mal quand on connait les difficultés rencontrées par François Hébel pour ouvrir certains lieux de ces Rencontres. Ce qui nous conduit à l'annonce de l'ouverture prochaine de la fameuse fondation LUMA signée Frank O'Gehry et pilotée par Maja Hoffman, grande mécène suisse qui prévoit d'y exposer une partie de la collection familiale. Un mini Guggenheim estimé à 100 millions d'euros intégralement pris en charge par la fondation mais sur l'ensemble du parc des Ateliers SNCF, ce qui ne séduit pas du tout François Hébel qui a déjà prévu de contre attaquer. Son projet baptisé Centre mondial de la photographie (34 millions d'euros sur 10 ans) vise à pérenniser (plusieurs centaines de mètres carrés sont en jeu) et surtout professionnaliser le Festival dont aucun bâtiment n'est aux normes ! Le ministère de la culture qui doit déjà faire face au déménagement de l'ENSP (Ecole nationale supérieure de la photographie) s'est mollement engagé sur la question. A voir l'agacement qui régnait entre tous le soir du lancement des Rencontres on se dit que l'affaire n'est pas prête d'aboutir. David contre Goliath ? Souhaitons simplement que cet état d'esprit si unique à Arles fait d'exigence et de liberté de regard perdure, quel que soit le capitaine du futur navire...




Infos pratiques :
ARLES IN BLACK
du 1er juillet au 22 septembre 2013
50 expositions
50 stages

http://www.rencontres-arles.com

Séjourner à Arles :
Hôtel Arlatan qui expose dans son patio Habiter l'exil de Klavdij Sluban (Espace Olympus).

Et pour des budgets plus raisonnables, l'élégante chambre d'hôtes le Patio d'Arles.



Viewing all articles
Browse latest Browse all 445

Trending Articles