Javier Pérez Otras Formas de Vida en Desarrollo II, 2006 Photo D.R
Pascal Convert, Sans titre, souches d'arbres, Verdun, encre de Chine, 1996, Collection du Fonds Régional d'art contemporain Adagp photo : Jacquelin Hyde (sera retiré à la fin de l'expo)
Barthélémy Toguo Purification XIV, 2007 ©Fabrice Gibert, courtesy galerie Lelong, Paris
Dimitri Xenakis et Maro Avrabou, Les anges gardiens ©Dimitri Xenakis et Maro Avrabou
Bae Bien-U Windscape courtesy galerie RX Paris
Didier Massard, Arbre en hiver 2000 collection du CNAP, Puteaux ©D.R/CNAP
Herman de Vries
Samuel Rousseau - L’Arbre et son ombre, 2013, ©Samuel Rousseau/courtesy Claire Gastaud
Connaissez-vous le nouveau théâtre des Sablonsà Neuilly-sur-Seine ? Inauguré en janvier 2013 ce pôle pluridisciplinaire offre notamment un superbe espace d'exposition de 520 m2 que je découvre dès le parvis en plein air avec une oeuvre emblématique signée Dimitri Xenakis et Maro Avrabou autour de la représentation du règne végétal comme une invitation à aller plus loin dans cette connexion avec la nature qui se poursuit avec le tronc-corps puissant de Magdalena Abakanowicz. La commissaire Florence Guionneau-Joie a rassemblé une quarantaine d'artistes de toutes générations autour de l'Arbre, source inépuisable d'inspiration et de création. Comme une parenthèse onirique nous plongeons dans les ramifications multiples de ce poumon vert sur une scénographie époustouflante de Sylvain Roca. Rapprochements stylistiques et formels à l'oeuvre rythmés autour de trois grands chapitres : Arborum (liens arbre et paysage), puis Metamorphosis (ou l'homme arbre) et enfin Résilience (mutations et allégories). On est loin des errements de l'Arbre de vie au Collège des Bernardins qui remplit l'espace mais ne s'en empare pas. Ici en filigrane se déroule une réflexion sur le temps qui passe et notre condition de mortels face à la majesté de ces êtres qui nous transcendent. David Nash ouvre le bal avec cette échelle sans fin tandis que Samuel Rousseau clôt le parcours dans une allégorie semi-artificielle. Entre les deux, un vaste champ des possibles où se croisent des pratiques artistiques diverses et différentes symboliques protéiformes. Javier Pérez et ses intrigantes aquarelles rouge sang aux allures d'organes humains, ensorcelante forêt de pins de Bae Bien-U, place de l'homme "Where" chez Jaume Plensa, souffrances vécues à Verdun et destruction dans les Vosges par Pascal Convert, enregistrements d'Erik Samakh au coeur de Vassivière "Grand Paysage", métaphore écologique de Virginie Yassef et Julien Prévieux, cabanes de Tadashi Kawamata, tapis-nature de Piero Gilardi, les préocupations entre l'homme et la nature sont nombreuses. L'arbre lui renait toujours et se transforme. Pour une fille de forestiers comme moi où la notion du temps est inhérente à la gestion de massifs qui verront le jour bien après votre passage sur terre cette réflexion philosophique est rare et précieuse dans notre monde régi par d'autres régimes. Souhaitons que ces racines contemporaines prennent dans une ville qui se targue de compter 1 arbre pour 4,5 habitants.Pas si fréquent...
Infos pratiques :
L'arbre qui ne meurt jamais
Espace d’expositions temporaires du Théâtre des Sablons
du 22 mars au 30 juin 2013
Le Théâtre des Sablons
62-70 avenue du Roule
92200 Neuilly-sur-Seine