Barbier Mueller et la bataille de la restitution des objets, Femmes artistes : des ventes symboliques

Les trésors préhispaniques de la collection Barbier Mueller tristement dispersés prochainement par Sotheby's Paris, la municipalité de Barcelone ne pouvant les acquérir, suscite déjà passion et convoitises. Une collection mythique qui a beaucoup voyagé à l'occasion du 500è anniversaire du voyage de Christophe Colomb avec un tel succès à Barcelone que le futur musée Barbier Mueller y a jeté l'ancre. Initiée par Josef Mueller dont la destinée est en soi incroyable elle est poursuivie avec le même flair par son gendre esthète également, Jean-Paul Barbier qui épouse sa fille Monique. Il se focalise sur les pièces les plus rares comme cet extraordinaire Canard à l'envol de l'Etat du Michoacan, la Venus de Chupicuaro, plus grande connue, cousine de celle du musée du quai Branly, la Déesse de l'eau aztèque estimée de 500 à 600 000 € ou l’urne de l’île de Marajo, Brésil, montrée ces dernières années au British Museum. Au total ce sont 313 pièces pour un montant avoisinant les 20 millions d'euros qui incarnent les choix très surs d'une dynastie de collectionneurs alliant des pièces incontournables à des objets plus secrets achetés souvent à contre-courant. Jusqu'ici tout se présente sous les meilleurs auspices dans les salons feutrés de la galerie Charpentier transformée en véritable musée si ce n'est que les autorités péruviennes n'ont pas été longues à demander la restitution d'environ 60 pièces d'archéologie sorties du pays "sans autorisation gouvernementale" en référence à la loi péruvienne de 1822. Gilles Blazy l'expert de la vente s'interroge sur cette revendication (ou simple tentative d'intimidation ?) jugée tardive, la collection étant largement connue du public. Une chose est sure, l'initiative n'avait pas besoin de ce genre de publicité qui risque de paralyser les acheteurs et de plomber le marché à terme. Suspens d'ici les 22 et 23 mars !

Autre belle vacation à l'occasion de la Journée de la Femme même si je me méfie toujours de ce genre de symboles,Tajan présente la vente "Femmes artistes de Mary Cassatt à Sophie Calle". Une ambitieuse traversée du XX è siècle qui s'ouvre sur la gigantesque toile de 1952 de Sonia Delaunay qui résume cette quête à deux d'un nouveau mouvement pictural pour se refermer sur des oeuvres très contemporaines telles que Sylvie Fleury "Mushroom", Sophie Calle, Rebecca Horn "Paris New Love", Béatrice Cussol, Aurélie Nemours, Jennifer Bartlett dans des correspondances formelles ou plastiques fortes. Toute une génération qui s'incarne au féminin parce que leurs ainées ont ouvert la voie (Suzanne Valadon, Marie Laurencin, Tamara de Lempicka...).