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Channel: Métamorphoses et Vagabondages
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12è Biennale de Lyon pas si sage...

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Pig in Western Mass, 2009 affiche campagne Biennale ©Roe Etheridge
Oracles, Owls-Some animals never sleep 2012-2013 ©Ann Lislegaard
Untitled, 1978-79 ©Robert Gober
Succession of Three Ages, 2013 ©Mary Sibande
Crepusculum Sculpture, 2011 ©Gabriela Fridriksdottir
Pax Kaffaria : the Ruse of Disavowal 2013 ©Meleko Mokgosi
Control Club 2013 ©Zhang Ding
We are Pirates of Uncharted history, 2013 ©Nobuaki Takekawa
 
La jeunesse dorée Lyonnaise n'a qu'à bien se tenir à en juger le teasing redoutable de l'affiche de la 12è Biennale avec ces faces d'anges cabossées ou ce petit cochon qui vous nargue du coin de l'oeil ! Se méfier de l'humour venu du froid, la faute à Gunnar B. Kvaran, commissaire invité par ThierryRaspail, francophile averti (doctorat de l'université d'Aix en Provence) et à la tête du musée privé Astrup Fearnley d'Oslo qui a emporté dans ses bagages quelques agitateurs comme le norvégien Bjarne Melgaard et ses poupées sadomaso chic. Un petit côté trash assumé qui donne un sérieux coup de fouet (pardon pour cette imagerie sexuelle très second degré) à nos consciences corsettées que l'on soit au MAC (musée d'art contemporain, Cité internationale) ou à la Sucrière dans ce quartier de la Confluence en plein métamorphose. Il faut dire que le Grand Lyon se dote d'un vrai parti prix urbanistique avec des architectes stars comme le duo Jakob et MacFarlane (pavillon Vert recouvert d'une résille conçue par l'artiste Fabrice Hyber) ou Odile Deck (pavillon Rouge et Noir où siège la Docks Art Fair), sans oublier le futur musée des Confluences au coeur de nombreuses polémiques et toujours en travaux. Une mutation qui doppe les initiatives et l'esprit Global de la Biennale tel qu'imaginé par Thierry Raspail. Pour l'heure il s'agit de nouveaux récits venus de tous les continents et 18 pays. Les artistes (77 au total), nouveaux story-tellers ? "Entre temps..Brusquement, Et ensuite"un titre décliné sur trois plateformes (Veduta et Résonance, les plus récentes) dans 5 lieux avec deux week-ends thématiques (performance et vidéo). Parmi les nouveautés l'église Saint-Just où Tom Sachs nous livre son histoire de l'esclavage en mode Barbie et la Chaufferie de l'Antiquaille avec la recette de cuisine violente et corrompue de Zhang Ding. S'il fallait donner une préférence je choisirai le MAC avec Matthew Barney et ses performances paradoxales, Gustavo Speridiao et son histoire de l'art remixée, David Douard et ses superpouvoirs, Lili Reynaud-Dewar et son combat racial sans oublier Jeff Koons et sa tonalité très sexuée "Balloon Venus". A la Sucrière, Ming Wong interroge les notions de genre, l'islandaise Gabriela Fridriksdottir lance des cosmologies crépusculaires tandis que Madein Company (pseudo ironique made in China) ouvre un jardin zen à revendication historique. Représentation violente à l'oeuvre également chez le brésilien Paulo Nimer Pjota à l'origine des tatouages criminels sur la façade monumentale de la Sucrière.
A la fondation Bullukian la série de photographie de Roe Etheridge l'auteur de la campagne visuelle de cette Biennale dévoile des moments plus intimes de sa vie tandis que Yoko Ono nous invite à partager nos Summer Dreams en direct via les réseaux sociaux !
 
D'autres lieux agissent en Résonance avec 15 Focus réalisés en étroite collaboration :
 
-Rendez-vous 13 à l'Institut d'art contemporain de Villeurbanne
-la BF 15 et les slow stories d'Edith Dekyndt
-le Palais de Tokyo qui délocalise les modules Pierre Bergé Yves Saint Laurent
-Anne et Patrick Poirier au Couvent de la Tourette (lointain mais époustouflant dans le geste de Le Corbusier)
-la salle de Bains, la galerie le Réverbère dans le quartier dynamique de la Croix Rousse
-l'Hôtel de Région ou les fantômes de la liberté de Laurent Mulot
 
Au total ce sont plus de 200 évènements qui essaiment en région Rhône Alpes et une visite Fort duBruissin, centre d'art contemporain de Francheville s'impose. "Vers une hypothèse" sous le commissariat d'Andréa Rodriguez Novoa explore le potentiel narratif d'un tel lieu édifié par le général de Rivières surnommé le Vauban du XIXè siècle, un patrimoine exceptionnel reconverti et régulièrement investi par les artistes. L'oeuvre sous terre de Guillaume Robert "Drina" qui pointe un objet disparu mais bien réel les mini-centrales hydroélectriques construites en Bosnie pendant les conflits interpelle longtemps après.
En ville il faudrait citer la remarquable exposition de l'Ecole des Beaux Arts (ENSBA) sur le nouveau site des Subsistances "41°au-delà de la raison"sous l'égide de François Piron. Cinq artistes post-diplômés nous livrent leur interprétation délirante de l'expérience dadaïste parisienne d'Iliazd.
Egalement citons la nouvelle galerie Houg qui réouvre rue Auguste Comte avec l'artiste germano-portugaise Susanne Themlitz "à la poursuite d'un papillon.."Pas de doute qu'Olivier, Patricia (à la tête de la Sucrière) et leur fils Romain apparaissent comme fer de lance de ces nouvelles synergies. N'en déplaisent à certains, la vie locale lyonnaise ressemblant à d'autres feuilletons que l'on connait. Heureusement que les rives de Saône invitent à une contemplation bucolique parsemée de propositions signées Jean-Michel Othoniel, Didier Faustino ou Tadashi Kawamata. Un "River Movie" improvisé et bienfaisant.
 
Infos pratiques :
 
12è Biennale de Lyon
du 12 septembre au 5 janvier 2014
 

Institut d'art contemporain
 

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