à Basel, les marathoniens de l'art

Nouveau hall par Herzog et de Meuron, © MCH Messe Schweiz (Basel)

Baker Wardlaw,Vending Machine Design Miami/Basel

Hubble, de He An (2013)

Piotr Uklanski, Untitled (Open Wide), 2012.Courtesy of Gagosian Gallery

Shakuntala Kulkarni,  Of bodies, armor and cages, (2010-2012)

Jonathan Binet Art Statements Gaudel de Stampa (Paris)

Tunga Ão, 1981 16 mm black and white film and sound installation Courtesy of Pilar Corrias

Si désormais Art Basel se décline comme une marque présente sur 3 continents (Miami Beach, 2002 et cette année Hong Kong en mai) les collectionneurs y achevaient leur grand tour (après Venise, Frieze New York) accompagnés de leur indispensables art advisors, un métier qui a le vent en poupe par ces temps de surchauffe généralisée. La force de frappe de Marc Spiegel n'est plus à démontrer lui qui emploie 40 personnes à temps plein et ne retient que 30% des candidatures. L'exigence est à ce prix ! Dès que l'on arrive sur la Messeplatz à Bâle en même temps que le TGV des aficionados du matin le nouveau bâtiment signé Herzog et de Meuron séduit avec son toit à l'air libre, véritable pont qui enjambe les halls et augmente considérablement la surface d'exposition, de 20% comme le souligne Marianne Goebl, directrice de la section Design. Un nouvel écrin qui n'empêche pas l'humour puisque les baraquements de Tadashi Kawamata "Favela Café" offrent une pause au chaland fatigué du formatage ambiant ! Bidonvilles pour les riches, à prendre au second degré donc. Armée du sésame VIP Preview je parcours au pas de course (c'est le principe de la journée) les icônes du mobilier historique et contemporain remarquant au passage la Maison du Bonheur de Jean Prouvé ou les vertus du recyclage autour des 7 projets Verbier Mountain Climbers avec cette ancienne cabine transformée en machine à bonbons ! Autre fait marquant : l'entrée de designers/ performers autour du processus de production d'objets. Un fil rouge qui continue d'irriguer bon nombre de propositions de la Foire et aussi de LISTE (la petite soeur qui monte) pour ceux qui n'ont plus forcément les moyens de leurs ambitions. Parmi les blockbusters je remarque le Robert Longo chez Thaddaeus Ropac (vendu 550 000$) ou l'américain Rosenquist (pour 2 millions de $) James Casebere chez Templon (55 000$), Lorna Simpson chez Nathalie Obadia (65 000$) chez les français mais avec un retour en force des grands courants de l'avant-garde et de l'histoire de l'art. Une tendance muséale donc, légitime en temps de crise (toile de Dubuffet de 1976 pour 3,8 millions de $ et mobile historique de Calder à 12 millions € chez Pace).
C'est surtout la section Unlimited qui me séduit comme à chaque fois. Quand on sait que ce sont les galeries qui financent ces propositions pour un budget de 50 000€ au minimum il y a un côté hors limite et hors cadre qui nous fait quitter les sirènes du marché pour une parenthèse d'exception, un peu comme à la Documenta de Cassel. Secteur unique et visionnaire Unlimited taille des parts dans cette prépondérance des Biennales mondialisées qui redistribue les cartes. Véritable course à la démesure ou rampe de lancement des artistes les oeuvres se répondent les unes les autres dans un flux d'énergie en continu. Voici mes coups de coeur :

Il est tentant d'établir des parallèles avec la Biennale de Venise ce qui convient particulièrement aux appétits insatiables et frénétiques des méga-collectionneurs. Une échappée dans la jolie ville bâloise autour des oeuvres de Parcours vous permettra d'apprécier autrement votre voyage.De nombreuses propositions dans les musées également : Maurizio Cattelan à la Fondation Beyeler, Michel Auder (Kunsthalle) et Steve Mc Queen au Ruchfeldstrasse de Münchenstein, tous au diapason !