Simon Hantaï,Tabula, 1980 Huile et acrylique sur toile — 285,6 × 454,5 cm Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris © Adagp, Paris 2013
Simon Hantaï. Laissée, 1981-1998 © D.R., Simon Hantaï
Simon Hantaï, Panse, 1964 Huile sur toile, 266 x 218 cm Collection particulière © Adagp, Paris 2013
Simon Hantaï Panse, 1964 Huile sur toile courtesy galerie Jean Fournier, crédit photographique Laurent Lecat
Dominique Fourcade co-commissaire avec Alfred Pacquement de la formidable première rétrospective de Simon Hantaï au Centre Pompidou en parle en ces termes "Des tableaux les plus pollockiens qui soient avec les moyens les moins pollockiens que l'on puisse penser". C'est là tout le brio et le paradoxe de cet artiste français d'origine hongroise que de traverser les grands courants de l'histoire de l'art en mouvement que l'on redécouvrira dans ses différentes périodes : le Surréalisme d'abord à son arrivée à Paris en 1948, une période gestuelle induite par Georges Mathieu et Jackson Pollock avant de se singulariser avec le pliage comme méthode :
les Mariales (1960-1962) et les Catamurons (1963-1964). Suivront les Meuns (1967-1968), les Études (1969-1970), les Blancs (1973-1974), puis les Tabulas et enfin les Laissées (fin années 1980).Comme le souligne Dominique Fourcade pour la première fois sont réunies Ecriture rose et A Galla Placidia. Si la première relève principalement de l'écriture, la seconde dont le titre fait référence au mausolée de Ravenne qu'il découvre lors d'un voyage en Italie, initie la petite touche-réveil comme socle de référence et d'organisation de l'espace pictural. L'installation du peintre près de Fontainebleau dans le village de Meun va contribuer à l'éclatement de la forme et au triomphe de la couleur peinte en aveugle. Ce sont les années de "la toile devenue un ciseau" comme le déclare l'artiste et la salle de l'exposition dédiée à ses Meuns repensés comme des Nus Bleus de Matisse est prodigieuse, monochromes ou pas. Autre geste très émouvant quand l'artiste qui s'est retiré volontairement du monde de l'art à partir de 1982 et jusqu'à son décès en 2008 décide de reprendre les immenses Tabula réalisées pour une exposition au CAPC de Bordeaux pour les découper et en extraire des fragments à leur tour peintures nouvelles. Les Laissées au si beau titre. La couleur devient lumière comme sur le mode d'un vitrail, pourrait on dire en guise de conclusion à la suite de l'analyse si subtile du commissaire. Un parcours de plus de 130 peintures qui témoigne de l'impact sans précédent "laissé" par l'un des plus grands artistes de la seconde moitié du 20 è siècle.
Il est célébré au même moment (8 Mai-22 Juin) à New York à la Paul Kasmin Gallery
Infos pratiques :
Simon Hantaï
du 22 mai 2013 au 2 septembre 2013
Centre Pompidou
Place Georges Pompidou
75004 Paris
www.centrepompidou.fr