Oscar Niemeyer, Siège du Patri Communiste Français, Paris
Fabio Colombini Mémorial Juscelino Kubitschek, 2010 © Fabio Colombini
Fabio Colombini, Cathédrale Métropolitaine Nossa Senhora Aparecida, 2010 © Fabio Colombini
Marcel Gautherot, Palais du Congrès national, 1958 (©Collection de l’Institut Moreira Salles, Brésil).
Fabio Colombini, Congrès national 2010 © Fabio Colombini
Oscar Niemeyer dans le bureau de la Novacap (©Collection des Archives Publiques du District Fédéral).
L'architecte né Oscar Ribeiro de Almeida de Niemeyer Soares à Rio de Janeiro, dit Niemeyer n'a jamais oublié l'accueil réservé par la France quand il a fui le Brésil et la dictature militaire en 1964 et rencontre Malraux alors Ministre des Affaires Culturelles qui lui confiera la Maison de la culture du Havre et la Bourse du travail à Bobigny. Mais surtout ce sont le siège de l'Humanité à St Denis et celui du Parti Communiste Français place du Colonel Fabien dans le XIXè conçu gracieusement, qui marqueront son engagement politique. Classé monument historique il se visite à présent que la lutte commune a fait place aux défilés de mode, tournages de films et autres recettes évènementielles car le bâtiment coûte cher à l'entretien ! Je le visite à l'occasion de l'exposition itinérante Brasilia (produite par la structure brésilienne Artetude Cultural), son oeuvre maîtresse pour laquelle il reçu le prix Pritzker, le Nobel de l'architecture, couronnant ce rêve moderniste visionnaire voulu par le président Juscelino Kubitschek et imaginé à 36 ans avec l'urbaniste en chef Lucio Costa, inspiré des théories du Bauhaus et de Le Corbusier. L'exposition fait revivre les grandes heures de cette aventure sans précédent des premières missions exploratoires de Cruls jusqu'à son inauguration le 21 avril 1960. Des photographes brésiliens (Mario Fontenelle, ami personnel du président Kubitschek) et français (Marcel Gautherot et Jean Manzon) suivent cette construction en 1000 jours par des milliers d'ouvriers travaillant nuit et jour, auxquels ils rendent hommage ; ces fameux "candangos" venant des quatre coins du pays. Au béton armé sa matière de prédilection, Niemeyer imprime des courbes féminines comme en témoignent les monuments historiques phares de Brasilia : la cathédrale et ses bras tendus vers le ciel, le Congrès national, le Palais de l'Itamaraty (Ministère des Affaires étrangères), le Tribunal suprême et le Palais de la présidence, encadrant la Place des Trois Pouvoirs, tous magistralement photographiés par Fabio Colombini. Une maquette de la ville spécialement conçue pour l'exposition et réalisée par Antonio José Pereira de Oliveira complète la présentation de la ville actuelle. Mais ce qui est surtout fascinant dans ce projet c'est de pouvoir en permanence vivre les concepts de ce génie, véritable dieu vivant dans son pays car la visite du bâtiment du PCF dépasse de loin mes espérances. Six étages dessinés comme un drapeau qui flotte au vent et cette soucoupe volante prête à s'envoler du sol. Calme et luxe des grands volumes, façade imaginée par Jean Prouvé, verre, acier et béton. Des cloisons en forme de courbe, un sol jamais droit et un toit terrasse où la ville de Paris s'inscrit à 360° comme dans un rêve ! Enfin vision à la Stanley Kubrick à l'intérieur du "ventre de la fécondité" où l'acoustique est excellente et la lumière apaisante. Provenant de cette voute de lamelles métalliques l'atmosphère est propice au recueillement, on pourrait se croire dans une cathédrale plus que dans une salle des Congrès du parti ! Bref, autant de raisons pour ne manquer sous aucun prétexte cette invitation généreuse auprès d'un grand maître de notre temps, dont le pays fascine toujours et encore.
Infos pratiques :
Brasilia
un demi-siècle de la capitale du Brésil
du 26 avril au 15 juin 2013
Siège du Parti Communiste Français
Espace Oscar Niemeyer
2 place du Colonel Fabien 75019 Paris
www.brasilia50.info