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Channel: Métamorphoses et Vagabondages
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Lida Abdul "expérimenter le désastre" Fondation C.Gulbenkian

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Lida Abdul
Still from White House, 2005
5’00'' NTSC 16:9 16mm film transferred to DVD, Courtesy of the artist

Lida Abdul
White House, 2005
5’00'' NTSC 16:9 16mm film transferred to DVD, Courtesy of the artist

Lida Abdul
Still from Dome, 2005
4’00'' NTSC 16:9 Digital Video, Courtesy of the artist

Lida Abdul
Still from In Transit, 2008
DVD, Courtesy the artist and Galleria Persano, Turin Italy

Lida Abdul,
still from What We Have Overlooked, 2011, 16mm film, 2 channel video installation. Courtesy the artist and Galleria Persano, Turin Italy.dOCUMENTA 13, Kassel

Si vous avez aimé "les Cerfs-volants de Kaboul", vous aimerez la poésie étrange et absurde de Lida Abdul, artiste afgane vivant à Los Angeles que j'avais découverte à la Documenta 13 avec sa video "What we have overlooked". Pour la première fois exposée à Paris à la Fondation Calouste Gulbenkian elle nous livre sa nouvelle production "le Temps, l'amour et les rouages de l'anti-amour" installation sonore qui mêle un poème et des photographies anonymes, directement inspirée de la théorie de Blanchot comme la plupart de ses oeuvres qui nous parlent des dilemnes de son pays natal en proie aux ruines et à la guerre depuis plus de 10 ans. Des images largement relayées par les medias. Mais de ce désastre peut naitre des métaphores plus poétiques autour de l'identité, de la révélation, de l'action à entreprendre y compris chimérique comme on le voit dans de nombreuses videos projettées. "Tout reste possible alors que tout semble perdu" titre choisi par Isabel Carlos, la commissaire de cette exposition où il est nullement question de pathos mais plutôt de connexion émotionnelle avec le spectateur. Des gamins jouant autour de la carcasse d'un avion soviétique à l'abandon, des vendeurs de brique à la queue leu leu en équilibre précaire et inventant une chorégraphie en attendant leur maigre salaire, un gosse levant les yeux au ciel au milieu des sifflements des bombes. Des enfants qui en Afghanistant "parviennent à vivre à mi chemin entre le monde de l'enfance et celui des adultes, sans avoir connu la première ni tout à fait compris l'autre" comme le déclare l'artiste. Des mises en scène dont le pouvoir transformateur cherche le vide et établit une relation d'absence-présence comme l'affirme Susan Sontag avec la photographie. Des corps qui participent à une sorte de rédemption, ces tâches manuelle répétitives qui atteignent une sorte de musicalité dans ces paysages ravagés. Avec "White House", c'est Lida elle-même qui peint de blanc les décombres d'une maison dont les niches abritaient autrefois les fameux bouddhas profanés et détruits de Bamiyan Bamyan. Le blanc symbole de la purification qu'elle badigeonne aussi sur la chemise noire de cet homme debout et de dos dans la grande photographie qui nous accueille. Comme dans une performance filmée, le défilement en boucle et en silence des mouvements ralentis donne une sensation de vacuité et d'échec troublante. Documenter "ce qui reste" pour créer un avant et un après et rendre vie au paysage même dans ce qu'il a de plus inhumain. Réflexion puissante et engagée sur le destin ultérieur des lieux de catastrophe et de ceux qui les traversent, Lida Abdul aborde l'architecture comme moyen de réflexion sur la condition humaine. Une approche autant autobiographie qu'universelle.
 
Infos pratiques :
 
Lida Abdul
Tout reste possible alors que tout semble perdu
jusqu'au 29 mars 2014
Fondation Calouste Gulbenkian-Délégation en France
39 Bd de Latour Maubourg
75007 Paris
 
En partenariat avec le Centre d'Art Moderne de la Fondation Calouste Gulbenkian à Lisbonne.
 
 
 
 

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