Agnès Thurnauer, Grande prédelle, Now #1, 2010 Acrylique sur toile — 195 × 113 cm Courtesy of the artist ; Galerie de Roussan, Paris
Hugh Scott-Douglas, Diptyque, 2013.
Courtesy galerie Bugada/ Cargnel (Paris), © Hugh Scott-Douglas
Alejandro Cesarco, Musings, 2013 Courtesy of the artist
Alejandro Cesarco,Turning Some Pages, 2010 Courtesy of the artist
Alejandro Cesarco,Present Memory, 2010 Courtesy of the artist
"Alors ils se mirent à parler du temps" prétexte ou non, les artistes choisis par la galerie de Roussan depassent la métaphore météorologique pour aborder la fugacité de l'instant (Agnès Thurnauer), la mémoire (Petra Koehle et Nicolas Vermot), l'évasion et le retour aux origines (Lily Hibberd) nos mythologies modernes (François Mazabraud superbe papier peint d'images du web) et enfin l'alchimie avec Stéfane Perraud qui explore les 3 ors en référence à Yves Klein.
Bugada et Cargnel explore aussi les éléments naturels et cycles de la nature mais sous l'angle du phénomène atmosphérique de la parphélie (phantom sun). Un filtre repris par les artistes dans leur processus de création. Le climat devient alors un outil ainsi Charles Roos qui se saisit des rayons du soleil pour altérer le centre de ses toiles à l'aide d'une loupe se dégageant alors de la combustion d'étranges constellations d'étoiles noires, Solar Burns. Avec Ryan Foerster ce sont des papiers photosensibles enterrés sous toutes sortes de débris végétaux et organiques, qui produisent des images abstraites aux couleurs étonnament vives, comme avec l'ouragan Sandy. Scott-Douglas reprend la technique de l'albumine à partir de scans d'anciennes pièces de monnaie, testant la notion même d'authenticité. Des sédiments de l'histoire.
Changement de contexte chez Jocelyn Wolf avec Wolfgang Prinz et Michel Gholam duo d'artistes qui travaillent ensemble à Berlin autour de "scénographies plastiques"où le couple se filme ou se photographie dans des postures allant du classicisme au barroque, de la choragraphie aux arts plastiques. Une érudition visuelle, ici William Blake convoqué, doublée d'un savoir-faire transdisciplinaire. Une lecture horizontale de type bas-relief où le visiteur peut tisser des liens inattendus entre les socles vidéos et l'architecture du lieu.
Castillo/Corrales présente le premier solo show de Duncan Hannah en France l'un des dandys les plus remarqués de sa génération ami de Patti Smith et de Warhol qui capture le romantisme de ces héros de l'Angleterre Edwardienne sous les auspices conjugés de Scott Fitzgerald, Edward Hopper et Balthus. Mythique !
Je n'ai pas gardé le plus facile pour la fin avec Alejandro Cesarco, artiste uruguayen vivant à New York exposé au Plateau/Frac Ile de France qui dans une approche conceptuelle nous livre les frgaments de son vécu en référence à d'autres artistes dont les affinités apparaissent en filigrane. James Joyce, Roland Barthes, Marguerite Duras mais aussi Felix Gonzalez-Torres, Louise Lawler et Jack Pierson. Remaniement du rêve, fin de l'enfance, deuil, perte, constellation d'influences, inspiration chaque séquence est assortie d'un sentiment. "Secondary vision" une approche freudienne où le principe même de cristallisation le dispute à la poésie la plus essentielle.
Pour poursuivre :