Dominique Blais
Ring (L’Or du Rhin - La Walkyrie - Siegfried - Le Crépuscule des Dieux), 2012
Sténopé sur papier baryté / bronze
48,5 x 38,8 cm (papier/chaque) / 12 x 7 cm (bronze/chaque)
Courtesy Dominique Blais & Galerie Xippas
Vue d'exposition "D'une seconde à l'autre", La BF15, Lyon, France
Vue de l'exposition "l'apparition des images" Fondation d'entreprise Ricard Photo: Aurélien Mole / Fondation d'entreprise Ricard
Juliana Borinski In the soul of film, 2010
série de 12 images, Tirage jet d'encre noir et blanc sur papier mat
17.3 x 15.9 cm Courtesy Jérôme Poggi
Eric Baudelaire Anabasis x -Rayogram (Tokyo Paris Seoul New York) 1,2009 C-print 64x87cm Courtesy de l'artiste et galerie Greta Meert, Bruxelles
Huysmans avec son héros Des-Esseintes pratiquait le même genre de procédé avec son catalogue de non évènements, goûts et dégouts sauf qu'ici il s'agit des traces laissées par la photographie argentique de surcroit comme le stipule Rosalind Krauss à laquelle se réfère en permanence Audrey Illouz, commissaire pour la Fondation d'entreprise Ricard. Comme si à l'heure où l'argentique devient obsolète ressurgit son protocole aussi méticuleux que mystérieux où une succession de déplacements corolaires en altère et détourne la source. Un processus de fabrication qu'il semble vain de vouloir conserver mais qui devient le point de départ de démarches alternatives à la représentation. L'un des artistes qui incarne le mieux ce paradoxe est Dominique Blais qui se livre dans l'installation "Ring" à un déplacement de l'ordre de la transposition, la bougie devenant le sablier, marqueur temporel et sculptural de la trace. De même chez Eric Baudelaire où la trace des scanners à rayon X des aéroports se superpose à l'image source, en hommage à Man Ray. Blanca Casas Brullet, Jacob Kassay et Juliana Borinski interrogent la matière même, les sels d'argent, les anneaux de Newton et leurs interférences multiples. Des revirements qui sont à leur maximum avec le film "Black Drop" où Simon Starling mixe les débuts de la technologie du cinéma, de l'astronomie et le noir et blanc sous un angle pseudo scientifique et comique à la fois. Altérations chromatiques à la limite de l'abstraction chez Meris Angioletti "Danza Macabra" (Espace 2) tandis que Diogo Pimentao va jusqu'à plonger des feuilles de papier dans des solvants pour les suspendre par la suite et étudier la fixation par évaporation. Un côté alchimiste qui n'est pas sans toxicité comme le rappelle Jospeh Dadoune avec son usage du goudron (Niepce y avait déjà eu recours pour mettre au point l'héliographie). Comme si la mutation des images et les indices qui en découlent ouvrait une matière réflexive indéfiniment convoquée selon le contexte en jeu. Magistral plaidoyer qui enchantera les nostalgiques autant que les plus avant-gardistes. Les puristes se sont donnés rendez vous nombreux au vernissage comme entre autres la galeriste Françoise Paviot.
Infos pratiques :
L’Apparition des images
jusqu'au 9 mars 2012
Fondation d'Entreprise Ricard
12, rue Boissy d’Anglas
75008 Paris
75008 Paris